Le circuit du médicament à l hôpital
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Description

Le circuit du médicament en établissement de santé recouvre deux circuits, distincts et interconnectés. Le premier circuit, clinique, est celui de la prise en charge médicamenteuse du patient hospitalisé, depuis son entrée, au moment où son traitement personnel est pris en compte, jusqu'à sa sortie au moment où une prescription est effectuée. Au sein de l'hôpital, ce circuit clinique inclut les phases de prescription, dispensation et administration. Le second circuit, logistique, concerne le médicament en tant que produit, de l'achat jusqu'à la délivrance dans l'unité de soins, rejoignant le circuit clinique au stade de l'administration du médicament au patient. Chacune des phases de ces deux circuits fait intervenir des acteurs différents. La mission de l'Inspection générale des affaires sociales devait capitaliser les précédents rapports établis sur le thème du circuit du médicament à l'hôpital, en complétant l'expertise sur des établissements non universitaires ayant mis en oeuvre des initiatives intéressantes sur ce champ et en explorant l'ensemble de la problématique dans ses dimensions sécurité, qualité, efficience et pilotage. Elle a inscrit ses travaux et réflexions dans le cadre des évolutions impulsées ces dernières années pour améliorer la prise en charge des patients à l'hôpital. Ses recommandations s'appuient sur les exigences et les possibilités ouvertes par la loi portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), en particulier son volet de modernisation des établissements de santé, ainsi que celles de ses dispositions qui organisent les collaborations entre professionnels de santé et ont pour objectif de garantir la continuité du parcours de soins. Ces recommandations convergent vers un objectif : l'intérêt des patients.

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Publié par
Publié le 01 novembre 2011
Nombre de lectures 140
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait


Inspection générale
des affaires sociales
RM2011-063P
Le circuit du médicament à l'hôpital
RAPPORT : TOME I
Établi par
Marie-Hélène CUBAYNES et Didier NOURY
Membres de l’Inspection générale des affaires sociales

Muriel DAHAN et Evelyne FALIP
Conseillères générales des établissements de santé
- Mai 2011 -IGAS, RAPPORT N°RM2011-063P I
Synthèse
Le circuit du médicament en établissement de santé recouvre deux circuits, distincts et
interconnectés.
Le premier circuit, clinique, est celui de la prise en charge médicamenteuse du patient hospitalisé,
depuis son entrée, au moment où son traitement personnel est pris en compte, jusqu’à sa sortie au
moment où une prescription, qui sera dispensée en ville, est effectuée. Au sein de l’hôpital, ce
circuit clinique inclut les phases de prescription, dispensation et administration.
Le second circuit, logistique, concerne le médicament en tant que produit, de l’achat jusqu’à la
délivrance dans l’unité de soins, rejoignant le circuit clinique au stade ultime, celui de
l’administration du médicament au patient.
Chacune des phases de ces deux circuits fait intervenir des acteurs différents. Leur formation
initiale et continue, leur positionnement sur les tâches où leur plus value est maximale ainsi que
leur coordination et collaboration, conditionnent la qualité, la sécurité et l’efficience de la prise en
charge thérapeutique du patient.
La mission de l’Inspection générale des affaires sociales devait capitaliser les précédents rapports
établis sur le thème du circuit du médicament à l’hôpital, en complétant l’expertise sur des
établissements non universitaires ayant mis en œuvre des initiatives intéressantes sur ce champ et
en explorant l’ensemble de la problématique dans ses dimensions sécurité, qualité, efficience et
pilotage. Elle a inscrit ses travaux et réflexions dans le cadre des évolutions impulsées ces dernières
années par les pouvoirs publics pour améliorer la prise en charge des patients à l’hôpital. Ses
recommandations s’appuient sur les exigences et les possibilités ouvertes par la loi portant réforme
de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), en particulier son volet de
modernisation des établissements de santé, ainsi que celles de ses dispositions qui organisent les
collaborations entre professionnels de santé et ont pour objectif de garantir la continuité du
parcours de soins. Ces recommandations convergent vers un objectif commun, qui a constitué le fil
directeur des travaux de la mission : l’intérêt des patients.
La prise en charge médicamenteuse du patient hospitalisé, un enjeu de qualité.
Avec l’instauration des démarches d’accréditation puis de certification, la démarche qualité a
connu une nette accélération. Les progrès accomplis dans le domaine du médicament sont
cependant inégaux et imparfaits. Les visites de certification effectuées par la Haute autorité de
santé (HAS) en 2008, 2009 et 2010 montrent que le médicament est le domaine où le plus grand
nombre de recommandations et de réserves sont émises. Le médicament fait désormais partie des
domaines où la HAS impose des exigences renforcées et fait l’objet d’une attention particulière de
la part des experts visiteurs.
Le circuit du médicament est un processus complexe, hétérogène qui implique de nombreux
professionnels de santé. Il repose sur une chaîne de savoir-faire dans laquelle la transmission de
l’information et la coordination des interventions sont des facteurs essentiels.
Parce qu’il repose sur des facteurs humains, le circuit du médicament comporte des risques
importants d’erreurs. Ces risques sont accrus dans un environnement hospitalier soumis à une
obligation de performance, une accélération de la mobilité professionnelle des personnels, une
réduction de la durée moyenne de séjour des patients et une augmentation constante du nombre de
molécules référencées, avec une part importante de molécules innovantes encore mal maîtrisées et
souvent très onéreuses. Mais le facteur humain, source d’insécurité, est également une source de
richesse, puisqu’il permet la prise en charge thérapeutique sur-mesure et son adaptation constante,
parfois en urgence absolue.
II IGAS, RAPPORT N°RM2011-063P
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Dans la recherche de la qualité, il est donc important de trouver un juste équilibre pour tenir compte
de la spécificité du processus de soin et de la nécessité de l’individualiser pour l’adapter au plus
près des besoins de chaque patient. Il reste encore une marge de progression dans la mise en place
de procédures qualité. Un nouveau champ est à investir, celui des solutions technologiques
(informatisation et automatisation), encore peu implantées dans les hôpitaux. Toutefois, ces
solutions technologiques ou procédurales, avec la standardisation qu’elles introduisent, ne peuvent
garantir une sécurisation absolue qui repose d’abord sur l’utilisation optimale des compétences et
du temps des professionnels.
La continuité du parcours de soins du patient est fragilisée en deux points de « transition
thérapeutique » : à l’entrée à l’hôpital, l’histoire thérapeutique et le traitement personnel doivent
être pris en compte ; à la sortie de l’hôpital, le patient va devoir se reprendre en charge. La rupture
de la chaîne de soins entre secteurs ambulatoire et hospitalier est encore aujourd’hui une réalité
prégnante, qui affecte la qualité et la sécurité du parcours de soins. Elle représente également un
enjeu économique par le poids financier des prescriptions hospitalières exécutées en ville, principal
facteur de progression des dépenses de médicament en ville (200 M€ en 2009).
Les recommandations de la mission sur le thème de la qualité sont de :
 Positionner chaque acteur sur les secteurs où sa plus value est la plus importante pour le
patient. L’infirmier doit pouvoir se consacrer à l’administration des médicaments, en
particulier les plus à risque tels que les injectables, en s’appuyant sur le préparateur pour la
préparation des doses à administrer et la gestion des médicaments. Le pharmacien doit se
rapprocher du soin par l’analyse des ordonnances et plus largement apporter son expertise
clinique au médecin. Ce dernier doit pouvoir se consacrer à une prescription de qualité, il
doit en avoir les moyens (informatisation ergonomique) et le temps (simplification des
tâches administratives).
 Développer et accompagner les solutions technologiques, telles que l’informatisation et
l’automatisation, et leur intégration dans le circuit du médicament pour fluidifier et sécuriser
les processus. Il faut en évaluer l’efficacité et l’efficience et anticiper les risques futurs que
tout nouveau système fait émerger.
 Donner la priorité au développement le plus exhaustif possible de l’analyse pharmaceutique,
verrou indispensable du processus clinique, mais également vecteur d’amélioration continue
de la qualité de la prise en charge thérapeutique. Le déploiement de la délivrance nominative
apparaît moins prioritaire et devrait être ciblé sur les services dont les patients ont des
traitements relativement stables et sur les médicaments les plus à risque tels que les
injectables.
 Renforcer la continuité du parcours de soins du patient en créant du lien entre professionnels
de ville et hospitaliers.
Les erreurs médicamenteuses, un enjeu de sécurité.
La perception du risque est souvent liée à la survenue d’événements graves et médiatisés.
Au-delà

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