Le débat des entrepreneurs et la discussion sur le parrainage (synthèse) - article ; n°1 ; vol.8, pg 193-202
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1992 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 193-202
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

Catherine Hodeir
Le débat des entrepreneurs et la discussion sur le parrainage
(synthèse)
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°1. pp. 193-202.
Citer ce document / Cite this document :
Hodeir Catherine. Le débat des entrepreneurs et la discussion sur le parrainage (synthèse). In: Revue européenne de
migrations internationales. Vol. 8 N°1. pp. 193-202.
doi : 10.3406/remi.1992.1603
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1992_num_8_1_1603Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 8 - N° 1
1992
Le débat des entrepreneurs
et la discussion sur le parrainage
(synthèse)
Catherine HODEIR
ENTREPRENEURS PARTICIPANTS A LA TABLE RONDE
Abdel Belmokadem
Tunisien, crée en 1991 l'entreprise Actionkolor à Vaulx-en-Velin : celle-ci
conçoit et fait fabriquer par un sous-traitant, FITEC, dans l'Ain, des tee-shirts en
plastique pour les supporters d'équipes de football.
M. Bouguerra
D'origine algérienne, gère une Sari, Devenir Service, entreprise d'insertion
spécialisée dans la rénovation d'immeubles (gros œuvre) et de services pour la ville
de Saint-Etienne, quartier de la Dame Blanche.
Kamel Chibane
Algérien, dirigeant de la société Voir : entreprise en imagerie informatique à
Saint-Martin-d'Hères dans l'Isère. Monsieur Chibane fait partie de l'Association
Synergial, association de cadres et de dirigeants d'entreprises algériens ou d'origine
algérienne.
M. Da Costa
Portugais, membre du Clube dos empresarios portugese en França (CEPEF).
Salima Guennoud
Algérienne, a créé, avec son mari, un hammam installé à Vénissieux, « au pied
des Minguettes ».
Norwang Kristensen
Danois, Directeur de la SA Solea à Villeurbanne : entreprise qui fabrique des
appareils de mesure pour l'industrie chimique. 194 Catherine HODEIR
Rahim Hachemizadeh
Iranien, PDG de Promologis, société immobilière à La Wantzenau dans le
Bas-Rhin.
Said Intidam
D'origine marocaine, ex-chef d'entreprise dans la communication, micro-édi
tion et publicité à Saint-Etienne : témoignage d'un échec.
Cherif Tiar
Algérien, a créé à Besançon en 1991, Imaco, entreprise d'ingénierie qui
conseille et aide des entreprises françaises à exporter en Algérie des matériaux de
construction.
Les branches d'activités, les statuts ainsi que les tailles des entreprises repré
sentées sont très divers : certains intervenants sont des entrepreneurs prospères,
d'autres voient l'avenir avec inquiétude, l'un d'eux parle de son échec. La table
ronde présente l'intérêt de faire dialoguer des chefs d'entreprise issus de parcours
très différents, investis dans des démarches qui ne sont pas forcément communes.
Le thème du débat porte sur les appuis et les obstacles rencontrés par ces
entrepreneurs dans leur démarche créatrice et le développement de leur activité.
RÉSUMÉ DU DÉBAT
• La plupart des intervenants insistent sur leur motivation personnelle :
— carrière bloquée : ils créent leur entreprise pour trouver une issue valori
sante : M. Hachemizadeh, sociologue de formation, voulait « sortir d'une situation
un peu catastrophique » : il ne trouvait pas d'emploi. Le chômage pousse aussi le
mari de Salima Guennoud à créer son emploi,
— échapper à une condition sociale d'origine modeste qu'une formation
insuffisante ne permet pas de dépasser par le diplôme. (Abdel Belmodakem, titu
laire d'un CAP et d'un bac G3 : « tout enfant, mon rêve était de créer quelque
chose. Je voyais rentrer mon père le soir, il était fatigué. Je ne voulais pas faire
comme lui »),
— « s'installer pour réussir » comme en témoigne Monsieur Da Costa, memb
re du CEPEF, Clube dos Empresarios Portugese en França. « Les Portugais ne
viennent pas avec l'esprit d'immigré. On part pour s'installer et pour réussir »,
— motivation politique : en 1979, à la suite de la révolution des Ayatollah,
M. Hachemizadeh décide de ne pas retourner en Iran. Cherif Tiar, ancien adminis
trateur en Algérie, puis consultant auprès de la Chambre de Commerce d'Alger
— pour aider des entrepreneurs privés à réaliser leur projet dans le cadre de la
libération de l'économie de son pays — a constaté qu'il « était inefficace en restant
en Algérie » pour des problèmes de visas touchant les fournisseurs européens. Il
crée une Eurl à Besançon, pour « travailler avec des entreprises voulant investir en
Algérie et pénétrer ce marché »,
— motivation sociale : Devenir Service, Sari entreprise d'insertion, donne du
travail à des jeunes du quartier socialement défavorisé, de la Dame Blanche à
Saint- Etienne. S. Guennoud insiste sur la nécessité pour les jeunes d'origine étran- Le débat des entrepreneurs et la discussion sur le parrainage (synthèse) 195
gère de se réaliser par l'économique Abdel Belmokadem a bénéficié d'une recon
naissance sociale avant de se lancer dans la création de son entreprise : « J'ai fait de
la boxe et j'étais reconnu dans mon quartier. Puis au niveau régional et au niveau
national ». Cette situation et les « gens d'influence » que le sport lui a permis de
rencontrer lui ont servi dans le démarrage de son entreprise.
• Les obstacles rencontrés sont divers :
— conjoncture économique : la seconde société immobilière créée par
M. Hachemizadeh souffre actuellement d'une période de marasme,
— trésorerie : M. Hachemizadeh fait remarquer que « les charges sont
lourdes ». Il faut « prévoir un minimum de 30 000 F par an avant d'avoir le
compte de résultat à la fin de l'année ». Salima Guennoud et son mari rencontrent
« des difficultés de trésorerie dues à l'investissement de départ ». Ce type de diffi
cultés peut révéler un problème de fond pour l'entreprise,
— être « étranger à la culture d'entreprise » (Salima Guennoud). Cette situa
tion conduit à deux obstacles : le manque de savoir-faire (gestion, stratégie de
développement, étude de marché etc.) et le manque de réseaux pour démarrer et
développer une activité : pour Abdel Belmokadem « toutes les portes étaient fer
mées, il lui fallait un passe partout »,
— être étranger ou d'origine étrangère en France : Abdel Belmokadem
« avait peur, avec le faciès qu'il a, de débarquer dans un bureau ». Cherif Tiar, fait
remarquer que « les jeunes Maghrébins » de la seconde génération ont un énorme
handicap puisqu'ils doivent combattre au sein d'un milieu auquel ils ne sont pas
préparés ». Surtout, les Français ont du mal à surmonter la méfiance vis-à-vis de
l'autre : « on ne nous fait pas confiance car nous venons d'ailleurs » (M. Da
Costa). Lorsque des entrepreneurs d'origine étrangère créent une activité dans un
domaine « inhabituel » en regard de leur communauté, « ces métiers nouveaux
choquent un peu les Français » (M. Da Costa). Pour Monsieur Kristensen, patron
danois en France, les difficultés rencontrées sont également d'origine culturelle
mais la problématique est inversée : « les plus grands problèmes que j'ai eu sont
surtout des facteurs culturels. Il est sûr qu'un Danois a une certaine image d'un
Français plutôt dans un sens négatif... Nous avons dû abandonner des projets car
nous n 'arrivions pas à nous faire comprendre sur le plan culturel »,
— appartenance à une communauté ethnique : les Iraniens arrivés en Europe
depuis 1979 ont une haute qualification mais ils acceptent mal de faire équipe,
voire simplement de respecter le jeu de l'association dans le cadre d'une entreprise.
« Chacun se considère comme gérant » (M. Hachemizadeh). Salima Gennoud a
constaté le « décalage entre la communauté qui a ses propres références en matière
de création d'entreprise, de partenariat, de prêt, etc. et le monde de l'entreprise en
France ». Plusieurs entrepreneurs refusent un lien exclusif avec leur communauté
d'origine : « celui qui s'enferme à l'intérieur d

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