C'est la question incontournable, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes à nos lecteurs ? L’art de la présentation est toujours délicat et difficile. Voire traumatisant. Je me souviens de ces fameuses présentations en anglais, à l’oral, où droit comme un piquet, je forçais mes tristes cordes vocales, à entonner quelques mots. Et que ce soit une langue étrangère n’en était pas la cause principale : les mots ont cette fâcheuse et sadique tendance de ne pas venir à mes lèvres, lorsque j’en ai le plus besoin. On discourt toujours sur le principe de la page blanche, mais personne ne parle-t-il donc jamais de la voix blanche ? Celle qui reste muette, alors qu’on la voudrait forte ? Ma timidité ne m’aidait certes pas dans ce processus ; j’avais peur qu’on m’écoute ; aujourd’hui, j’ai peur qu’on ne m’entende pas. D’un côté comme d’un autre, la discussion semble plombée de balles. Alors, pour retenir les mots, rien ne vaut l’écriture. Il faut croire que je suis un garçon assez malin, même si en l’occurrence, j’ai oublié que des histoires imaginaires ne faisaient pas des présentations sérieuses. Comme vous le constaterez, je suis un jeune homme d’à peine 23 ans. Très tôt, vers huit-neuf ans, j’ai su qu’écrire des histoires serait mon souffle vital. Et je ne me suis pas trompé ; en une dizaine d’années, j’ai rédigé une dizaine de romans, une centaine de poèmes, de nombreuses nouvelles et même récemment, des scénarios.