Les apports de la méthode d écoute dichotique à l étude de l asymétrie fonctionnelle hémisphérique - article ; n°25 ; vol.7, pg 6-28
24 pages
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Les apports de la méthode d'écoute dichotique à l'étude de l'asymétrie fonctionnelle hémisphérique - article ; n°25 ; vol.7, pg 6-28

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Description

Langages - Année 1972 - Volume 7 - Numéro 25 - Pages 6-28
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Anne-Marie Ramier
Les apports de la méthode d'écoute dichotique à l'étude de
l'asymétrie fonctionnelle hémisphérique
In: Langages, 7e année, n°25, 1972. pp. 6-28.
Citer ce document / Cite this document :
Ramier Anne-Marie. Les apports de la méthode d'écoute dichotique à l'étude de l'asymétrie fonctionnelle hémisphérique. In:
Langages, 7e année, n°25, 1972. pp. 6-28.
doi : 10.3406/lgge.1972.2053
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1972_num_7_25_2053BAMIER ANNE-MARIE
Stagiaire de Recherches-LN.S.E.R.M.
LES APPORTS DE LA MÉTHODE D'ÉCOUTE DIGHOTIQUE
A L'ÉTUDE DE L'ASYMÉTRIE FONCTIONNELLE
HÉMISPHÉRIQUE
Introduction.
Depuis la reconnaissance par Broca en 1865 de la dominance de l'hémis
phère gauche pour la fonction du langage articulé, nos connaissances sur
l'asymétrie fonctionnelle hémisphérique n'avaient progressé que par l'étude
des faits pathologiques. En dix ans cette situation s'est transformée : l'as
ymétrie peut désormais être étudiée chez le sujet normal par
la présentation simultanée des stimuli aux deux hémisphères, soit par la
méthode d'écoute dichotique soit par les méthodes de présentation tachis-
toscopique dans les deux hémichamps.
Nous ne parlerons ici que de la méthode d'écoute biaurale. Cette
méthode fut introduite par Broadbent (1954) pour étudier la mémoire à
court terme. Le test comportait deux parties; dans la première on utilisait
des listes conventionnelles dans lesquelles une seule série de chiffres était
présentée, identique pour les deux oreilles; ainsi le sujet entendait la série
de la façon habituellement utilisée pour déterminer l'empan mémoriel.
Dans la deuxième partie du test on présentait biauralement et simultané
ment des listes différentes; ainsi un chiffre arrivait à l'oreille droite du sujet
et un autre chiffre arrivait à l'oreille gauche, puis une autre paire sur chaque
oreille, etc. ... Par exemple : piste I, 7 3 4, piste II, 2 15.
Broadbent tente d'interpréter ces résultats en terme de localisation
auditive et « d'introduction au niveau cérébral d'une différence temporelle
entre les signaux arrivant par la voie des deux oreilles », mais il ajoute que
cette interprétation ne peut être admise que si on suppose que « le cerveau
peut supprimer cette différence temporelle et en introduire une nouvelle
non pas entre les signaux à venir, mais entre ceux qui sont déjà passés ».
Pour l'interprétation physiologique, Rosenzweig (1951), à partir
d'expériences sur le chat, a montré que, sur le cortex auditif des deux hémis
phères, chaque oreille est représentée par une « population d'unités corti
cales » et que « la population représentant l'oreille controlatérale est plus
importante que la ipsilatérale ». Il établit
que chez les chats les connexions controlatérales croisées de l'oreille au
cortex sont plus efficientes ou plus nombreuses que les connexions ipsila-
térales.
Cette interprétation concorde avec les données obtenues chez l'homme
lorsqu'il s'agit de matériel verbal présenté dans des conditions de difficultés,
comme l'ont montré des expériences entreprises sur des sujets atteints de lésions temporales droites ou gauches impliquant ou non l'aire de réception
auditive. Par exemple Во cca et coll. (1955) ont constaté que la reconnais
sance des mots déformés par un filtre était significativement troublée du côté
controlatéral à une tumeur temporale, indépendamment de la latéralisation
de la tumeur. D'autres méthodes de déformation telle l'accélération du
langage, produisent le même effet. Des résultats similaires ont été rapportés
par Sinha (1959) cité par Kimuka (1961a) chez des patients avec des
lésions atrophiques des lobes temporaux, alors qu'on ne notait pas de diff
érences entre les oreilles dans la reconnaissance des mots parlés normale
ment. Au contraire, si on présentait ces mots à une oreille et un bruit blanc
à l'autre oreille, leur reconnaissance était déficitaire à l'oreille controlaté-
rale à la lésion temporale.
Mais ce n'est qu'avec les travaux de Kimura en 1961 que la technique
d'écoute dichotique, procédure qu'elle appella plus tard (1963 a) « test corticale » (cortical hearing), a été utilisée pour déterminer la par
ticipation de chacun des lobes temporaux à la perception du matériel ver
bal. Kimura envisage la question sous deux aspects; celui des déficits de
la reconnaissance des stimuli arrivant à l'oreille controlatérale et celui des
troubles spécifiques selon le type de stimulus et en rapport avec la latéra
lisation de la lésion.
La première expérience de Kimura (1961 a) a été faite avec des stimuli
verbaux (chiffres) sur des sujets (71) atteints de lésions épileptogènes néo
natales ou acquises précocement. Quatre groupes sont distingués : tempo
raux gauches, temporaux droits, frontaux et sous-corticaux. Le test est
celui de Broadbent, présenté sous différentes conditions. Les résultats
ont tout d'abord montré, avec cette méthode, que les sujets atteints de lésions
temporales présentent des déficits marqués globaux de la perception audi
tive du matériel verbal. En second lieu, Kimura constate que les excisions
du lobe temporal, droit ou gauche, troublent la perception des chiffres
arrivant à l'oreille controlatérale, tandis que l'excision frontale ne produit
pas cet effet. On peut donc admettre que les deux lobes temporaux parti
cipent à l'activité de l'aire auditive réceptrice d'un seul côté, mais que le
trouble n'apparaît qu'en présentation simultanée. Kimura propose l'exis
tence chez l'homme d'une organisation similaire à celle décrite par Rosenz-
"weig l'animal. En cas d'excision temporale unilatérale, une série de
voies (à partir de chaque cochlée jusqu'au cortex temporal lésé) est relat
ivement non-fonctionnelle; il reste donc deux voies fonctionnelles, une à
partir de chaque oreille vers le cortex intact. Si les stimuli sont simples ou
hautement familiers, alors l'activité de la voie même la plus faible ipsila-
térale, sera suffisante pour entraîner la mise en activité de ces connexions
centrales qui correspondent à une reconnaissance exacte. Cette étude chez
les sujets atteints de lésions temporales ne démontre un effet contro
latéral que dans les conditions de présentation simultanée (qui correspond
sans doute à une compétition entre les deux voies). Pour l'auteur, il existe
un chevauchement entre les voies controlatérales et ipsilatérales et, à ce
point de chevauchement, les unités prédominent sur les
unités ipsilatérales. On verra plus loin que cette interprétation des effets
de l'écoute dichotique se trouve renforcée par les expériences pratiquées
chez les adultes droitiers qui ont subi une commissurotomie néo-corticale.
Kimura (b) dans son deuxième article de 1961 a étudié au moyen
du même test un groupe de malades (120); chez 13 de ces sujets, on avait
démontré que les « aires du langage » étaient latéralisées à droite. Les
stimuli parvenant à l'oreille controlatérale à l'hémisphère dominant étaient
plus efficacement reconnus que les stimuli arrivant à l'oreille ipsilatérale,
que l'hémisphère dominant soit droit ou gauche. Ces résultats étaient donc 8
en accord avec ses premières conclusions selon lesquelles les voies auditives
croisées sont plus efficaces que les voies directes et selon lesquelles le lobe
temporal dominant est plus important que le lobe temporal non-dominant
dans la perception du matériel verbal.
Après ces premiers travaux de Kimura, la méthode d'écoute dicho-
tique a donné lieu à de nombreuses recherches. Les résultats ont précisé
la dominance de chaque hémisphère selon le caractère verbal ou non-verbal
du matériel chez les droitiers et, parallèlement, ont permis de juger du maint
ien ou de la disparition de cette asymétrie fonctionnelle chez les gauchers,
de rechercher

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