Les catholiques face au New Deal - article ; n°1 ; vol.19, pg 55-66
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Description

Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1988 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 55-66
The Catholics and the New Deal, Claude Fohlen.
After the First World War, the American Catholics, mostly recent immigrants, were objects of suspicion in public life. The Protestants feared « Papist » interference in American affairs should Catholics be strongly represented in the federal administration. Poorly integrated, the Catholics had a hard time finding their place in the political arena. This explains the failure of the candidacy of the Democratic Governor of New York to the Presidency in 1928. As of 1932, the Catholics were to join massively the Democratic Party. They contributed to Franklin Roosevelt's victory, making the New Deal years those of the acceptance of Catholics in American society.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Fohlen
Les catholiques face au New Deal
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°19, juillet-septembre 1988. pp. 55-66.
Abstract
The Catholics and the New Deal, Claude Fohlen.
After the First World War, the American Catholics, mostly recent immigrants, were objects of suspicion in public life. The
Protestants feared « Papist » interference in American affairs should Catholics be strongly represented in the federal
administration. Poorly integrated, the Catholics had a hard time finding their place in the political arena. This explains the failure
of the candidacy of the Democratic Governor of New York to the Presidency in 1928. As of 1932, the Catholics were to join
massively the Democratic Party. They contributed to Franklin Roosevelt's victory, making the New Deal years those of the
acceptance of Catholics in American society.
Citer ce document / Cite this document :
Fohlen Claude. Les catholiques face au New Deal. In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°19, juillet-septembre 1988. pp. 55-
66.
doi : 10.3406/xxs.1988.2035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1988_num_19_1_2035LES CATHOLIQUES
FACE AU NEW DEAL
Claude Fohlen
du 20e siècle. Pour eux, les années de New En 1920, aux yeux de l'establishment
WASP, les catholiques américains sentent Deal ont été un moment décisif, même si
encore leur « papisme » immigré de les résultats ne paraissent pas éclatants au
fraîche date. Suspectés de n'être pas assez premier examen1.
bons patriotes, ils aggravent leur cas au
O LES CATHOLIQUES EN MARGE temps de la Prohibition en réclamant
leur vin de messe. Or la coalition hété En 1930, les Etats-Unis comptent environ
roclite qui donne la majorité à Roosevelt 20 millions de catholiques sur une population
comprend une large part de l'électorat totale de 122 millions d'habitants, soit 17 %
catholique. Le New Deal, c'est aussi une du total. Ces sont largement
place nouvelle pour les catholiques dans dominés par la masse des protestants, quatre
la vie du pays. fois plus nombreux, quoique fractionnés en
plusieurs centaines de dénominations, cer
taines très importantes, comme les épisco- Les Etats-Unis sont généralement per
paliens, les méthodistes, les baptistes, les çus comme un pays ouvert, accueill
presbytériens, d'autres, au contraire, réduites ant, et d'une grande fluidité sociale,
à quelques milliers de fidèles, tels les amish, par opposition aux pays européens, figés
les mennonites, les adventistes... En face, la dans des structures plus ou moins bloquées.
force des catholiques, c'est leur organisation Cette mobilité sociale, abondamment décrite
centralisée et hiérarchisée, qui ne diffère pas par les sociologues, est un des facteurs de
de celle de l'Eglise romaine ailleurs dans le la fascination exercée par ce pays sur les
monde. La seule scission qui se soit produite déshérités et l'une des explications du push
est celle de l'Eglise catholique nationale et du pull qui ont influé sur les immigrants
polonaise, en 1907, rassemblant environ tout au long de la grande migration à travers 200 000 fidèles au moment de la grande l'Atlantique. C'est ainsi qu'aux Puritains et
dépression. La tentative, connue sous le nom non-conformistes établis dès le 17e siècle sont
d'américanisme, pour individualiser le ca- venus s'ajouter des représentants de tous les
peuples et de toutes les religions pour former
la nation américaine. Pourtant, force est de 1. Les deux ouvrages fondamentaux sont ceux de David
constater que les catholiques, souvent encore J. O'Brien, American catholics and social reform : New Deal, New
York, Oxford University Press, 1968, et George Q. Flynn, appelés papistes, n'ont été acceptés plein American catholics and Roosevelt presidency, 1932-1936, Lexington,
ement dans la société américaine qu'au milieu University of Kentucky Press, 1968.
55 CLAUDE FOHLEN
tholicisme américain au sein de l'Eglise uni son titulaire, bien que les Etats-Unis ne
fussent pas représentés auprès du Saint-Siège. verselle en ce qui concerne le culte, la
discipline et la formation des prêtres, s'est L'expansion du catholicisme est étroit
terminée par la soumission totale de l'épis- ement liée aux pulsations de l'immigration.
copat au lendemain de la lettre apostolique De 1830 à 1860, 2 millions de catholiques
Testern Benevolentiœ , en 1899 \ s'installèrent aux Etats-Unis, venus en maj
La faiblesse du catholicisme américain au orité d'Allemagne et d'Irlande. Leur arrivée
début du 20e siècle, c'est son manque d'in provoqua souvent des réactions très brutales
tégration dans la société, son rejet chez de la part des Anglo-Saxons protestants,
certains éléments de la population et surtout regroupés dans un parti nativiste, qui an
sa division selon des critères ethniques. Pourt nonce la xénophobie des années postérieures.
ant, son implantation est ancienne, puisque La grande marée se situe entre 1880 et 1910,
les premiers catholiques se sont établis en avec l'arrivée de plus de 3,5 millions de
1634 dans le Maryland qui avait été donné catholiques pour les deux dernières décennies
par le roi d'Angleterre à Lord Baltimore, du 1 9e siècle, cette fois originaires de Po
catholique lui-même, pour mettre ses core logne, d'Italie, d'Europe centrale, représent
ligionnaires à l'abri de la persécution. Ce ants typiques de la nouvelle immigration,
qui n'empêcha pas les catholiques d'être qui déclenche des réflexes défensifs de la
l'objet de brimades et de privation des droits part des WASP (White Anglo Saxon Protes
civiques dans plusieurs colonies avant l'i tants) et inaugure les premières mesures
ndépendance. Celle-ci fut suivie de l'établ restrictives, prélude à la politique des quotas
issement d'une hiérarchie autonome, de l'après-guerre. Chacune de ces vagues
dépendant d'abord, comme dans les pays de successives a laissé sa trace dans le corps
mission, de la Congrégation de la Propa episcopal, composé d'abord de Français
ganda Fide, avant de se voir rattachée d (conséquence de l'émigration de prélats sous
irectement au Saint-Siège. Le premier évêque la Révolution et de l'incorporation de la
américain, John Carroll, fut un jésuite, Louisiane) et d'Américains, puis surtout d'Ir
nommé à la tête de l'évêché de Baltimore landais. Ce sont ces derniers qui dominent
en 1784, devenu siège métropolitain en 1808, au début du 20e siècle et tiennent bien en
avec juridiction sur quatre suffragants. main toute la hiérarchie, en dépit des réac
L'Eglise américaine s'organisa dans le cadre tions souvent très vives des Polonais, des
des diocèses, une cinquantaine vers 1860, Allemands ou des Italiens qui se plaignent
tout en développant les organismes de con de leur sous-représentation. Sous son ap
certation, synodes provinciaux dont le pre parente unité, l'Eglise américaine est tiraillée
mier se tint en 1829, et synodes nationaux par des rivalités nationales qui nuisent autant
qui se réunissaient traditionnellement à Bal à son image de marque qu'à son action2.
timore. Des relations diplomatiques avaient La position des catholiques américains dans
été établies entre 1848 et 1868, date à laquelle l'Eglise a été confortée par l'élévation au
elles furent rompues unilatéralement par les cardinalat, en 1875, de l'archevêque de New
Etats-Unis à la suite du refus de la papauté York, John Me Closkey, et de James Gib-
d'autoriser la pratique du culte protestant à
Rome pour les citoyens américains. En 1892,
2. Un des épisodes les plus significatifs de ces tiraillements une délégation apostolique a été ouverte à est le cahenslysme, du nom du père Paul Cahensly, d'origine
allemande, fondateur des Sociétés Saint-Raphaël pour la proWashington, sans rang diplomatique pour tection des immigrants catholiques européens, qui réclamait
une représentation équitable de tous les immigrants au sein de
1 . Claude Fohlen, « Catholicisme américain et catholicisme l'épiscopat. Il se heurta à l'opposition des Irlandais qui lui
européen : la convergence de 1'" américanisme " », Revue d'his opposèrent la nécessité d'une américanisation rapide des nou
toire moderne et contemporaine, 24, 1987, p. 215-230. veaux venus.
56 LE

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