Les échanges de la France avec l extérieur en 2003 - Dégradation des soldes extérieurs
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En 2003, les exportations de biens et de services reculent de 2,6 %, en valeur et en moyenne annuelle. La demande mondiale se redresse en milieu d'année mais les échanges restent affectés par le recul des commandes des entreprises et par le manque de ressort de la conjoncture européenne. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro pèse sur la compétitivité-prix des produits français et réduit mécaniquement la valeur en euros des contrats libellés en dollars. Les touristes qui sont pénalisés par cet effet de change sont aussi moins nombreux à visiter la France. En revanche, l'appréciation de l'euro limite l'impact inflationniste de l'envolée des cours du pétrole et des matières premières. Les importations restant à peu près stables, le solde des échanges de biens et de services se dégrade de 9,3 milliards d'euros. La dépréciation des flux de revenus rapatriés creuse le solde des opérations de répartition. En 2003, les comptes de la France deviennent ainsi légèrement débiteurs du Reste du monde.

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Langue Français

Extrait

N° 969 - MAI 2004
PRIX : 2,20€
LeséchangesdelaFrance
avec l’extérieur en 2003
Dégradation des soldes extérieurs
Claudie Louvot, division Échanges extérieurs, Insee
n 2003, les exportations de biens contenu. Avec un besoin de financement de
- 2,3 milliards d’euros, la France devient légè-et de services reculent de 2,6 %, en
rement débitrice vis-à-vis du Reste du monde,Evaleur et en moyenne annuelle. La
alors que, depuis 1997, sa capacité de finance-
demande mondiale se redresse en milieu
ment se maintenait entre 20 et 30 milliards.
d’année mais les échanges restent affec- Cette dégradation est en majeure partie impu-
tés par le recul des commandes des entre- table au solde des opérations de répartition, en
prises et par le manque de ressort de la baisse de 14,6 milliards d’euros ; mais le solde
FAB-FAB des échanges de biens diminue éga-conjoncture européenne. Par ailleurs,
lement de 4,7 milliards, le solde des échangesl’appréciation de l’euro pèse sur la com-
de services (hors tourisme) de 2,6 milliards, et
pétitivité-prix des produits français et ré-
l’excédent touristique se réduit de 2 milliards
duit mécaniquement la valeur en euros (tableau 1, graphique 1).
des contrats libellés en dollars. Les tou-
ristes qui sont pénalisés par cet effet de
Les exportations, très volatiles depuischange sont aussi moins nombreux à vi-
trois ans, restent à un niveau élevésiter la France. En revanche, l’apprécia-
tion de l’euro limite l’impact inflationniste
L’analyse des tendances délivre des messa-
de l’envolée des cours du pétrole et des ges plus optimistes (graphique 2). Tout
matières premières. Les importations d’abord, au terme de trois années de conjonc-
restant à peu près stables, le solde des ture hésitante, les exportations de biens et de
services restent en 2003 à un niveau élevé, àéchanges de biens et de services se dé-
peine inférieur aux points hauts de la fin 2000,grade de 9,3 milliards d’euros. La dépré-
atteints à l’issue d’une période de très vive pro-
ciation des flux de revenus rapatriés
gression : + 10,4 % par an en moyenne de
creuse le solde des opérations de réparti- 1997 à 2000. En outre, au cours du second
tion. En 2003, les comptes de la France semestre 2003, les exportations se redressent
deviennent ainsi légèrement débiteurs de 2,1 % en glissement et en valeur ; mais cette
hausse n’est pas suffisante pour compenser unvis-à-vis du Reste du monde.
La capacité de financement de la France
En 2003, les échanges de la France avec le
soldes en milliards d'euros
Reste du monde sont marqués par une forte
35appréciation de la monnaie européenne par
25rapport au dollar (source). Pénalisées par la
perte de compétitivité des produits français, les 15
exportations se rétractent et, indépendamment 5
de toute baisse des volumes, les flux financiers
-5
rapatriés sont mécaniquement dévalués par la
-15conversion en euros. De plus, ces effets se
-25développent dans une économie mondiale 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
convalescente, perturbée par des tensions Solde touristique
Solde des échanges de services - hors tourismegéopolitiques et par les retombées d’une épi-
Solde des échanges de biens FAB-FAB
démie de SRAS. Aussi, le solde des échanges
Solde des opérations de répartition
avec l’étranger se dégrade-t-il fortement, bien Capacité de financement
Source : Comptes nationaux - Inseeque le coût des produits importés reste
INSEE
PREMIEREan de baisse ininterrompue (- 5,0 % de la d’équipement et certains biens intermé- premières s’envolent (+ 48,2 % en glisse-
mi-2002 à la mi-2003). L’embellie du diaires. En outre, les gros contrats ment annuel pour le caoutchouc, + 29,5 %
début 2002 avait en effet pris fin à l’été, d’exportation de matériel aéronautique, pour l’indice des matières premières miné-
du fait de l’atonie persistante de la crois- naval ou ferroviaire, presque toujours rales). La montée de tensions sur l’offre,
sance européenne et de la perspective libellés en dollars, subissent de plein nettement renforcée par l’explosion de la
d’une guerre en Irak. Á partir du prin- fouet l’impact de l’effet de change. Cette demande chinoise, serait à l’origine de
temps 2003, après la chute du régime perte de valeur est assimilable à une cette flambée des cours, dont les effets
irakien, les incertitudes géopolitiques baisse de prix lorsque les volumes ne globaux sont toutefois très amortis : les prix
s’atténuent. L’économie mondiale diminuent pas. à l’importation du poste « chimie, caout-
s’engage alors dans une nouvelle phase chouc, matières plastiques » ne progres-
d’expansion, les États-Unis étant de sent que de + 2,9 %.
…mais limite l’envolée du pétrolenouveau en position de « leader ». Les
ventes à destination de ce pays se et des matières premières
Forte dépréciation des fluxretournent au second semestre après
cinq trimestres consécutifs de baisse. Sur les prix des importations, le niveau de la zone dollar
élevé de l’euro a eu clairement des effets
déflationnistes. Les prix à l’importation des Toutes les zones géographiques contri-
L’appréciation de l’euro réduit produits manufacturés ont de fait sensible- buent à creuser le solde des échanges
ment reculé en 2002 (- 5,0 %). Ces baisses de biens, mais surtout les pays de la zonela compétitivité-prix...
de prix se confirment en 2003 pour les dollar (tableau 2). Fortement dépréciées,
Au-delà des fluctuations de la conjoncture biens de consommation (- 2,5 %) et les les importations en provenance de ces
internationale, l’appréciation continue de biens d’équipement (- 5,0 %). Par ailleurs, pays se replient : - 18,6% en valeur pour
l’euro au cours des deux dernières la hausse des prix en euros des hydrocar- les États-Unis, - 9,3 % pour le Royaume-
années a fortement influé sur les résul- bures importés reste contenue (+ 1,4 %), Uni et - 1,9 % pour le Japon. Cet effet de
tats du commerce extérieur de la France, alors que le cours du brut en dollars pro- change accentue également la baisse
en valeur et en volume. En hausse gresse de 15,6 % en moyenne annuelle. des exportations à destination de ces
depuis février 2002, l’euro s’apprécie par Dans le même temps, les prix des matières mêmes pays ; elles reculent de - 15,6 %,
rapport au dollar (+ 19,6 % en moyenne
annuelle en 2003), et dans une moindre Le compte du Reste du monde en 2002 et 2003
mesure par rapport au yen et à la livre.
en milliards d'euros courants
Plus chers, les produits français devien-
Exportations Importationsnent moins compétitifs. Á l’intérieur Solde 2002 Solde 2003
2003 2003même de la zone euro, ils subissent la
Biens FAB-FAB 7,3 2,6 324,7 322,2concurrence des pays dont les monnaies
Biens CAF-FAB 1,9 -2,7 324,7 327,5
sont affaiblies. Ces pertes de compétiti-
Agriculture 1,8 1,8 10,6 8,8
vité freinent la progression des volumes Industries agro-alimentaires 6,9 6,9 29,7 22,8
exportés. Pour limiter la contraction de Énergie -20,5 -21,4 11,3 32,7
Produits manufacturés 13,7 10,0 273,1 263,2leurs parts de marché, les exportateurs
dont : Biens de consommation -5,7 -6,3 50,0 56,3avaient adopté en 2002 des politiques de
Automobile 11,1 11,9 49,7 37,8
prix offensives : les prix en euros des
Biens d'équipement 10,6 7,8 76,5 68,7
exportations de produits manufacturés Biens intermédiaires -2,3 -3,3 97,0 100,3
avaient reculé de 2,7 %. En 2003, le recul Tourisme 15,1 13,1 32,7 19,6
Services hors tourisme 6,2 3,6 44,4 40,8des prix est moins marqué (- 0,3 %), et
Négoce et commissions 2,6 1,0 4,1 3,1moins systématique. Il est toutefois repé-
Transports 1,4 1,0 11,6 10,5
rable dans l’automobile, les biens
Télécommunications 0,6 0,5 2,3 1,8
Services aux entreprises 3,1 2,3 22,7 20,5
Activités culturelles -0,5 -0,2 2,0 2,2 Les échanges de biens et de services
Services d'assurance -0,6 -0,4 0,6 1,0
Indices base 100 en 1998
Services financiers -0,3 -0,6 1,1 1,7
140
Opérations de répartition, dont : -7,0 -21,6 88,8 110,4
135
Rémunération des salariés 1,8 1,4 3,8 2,5
130 Impôts sur la prod. et les importations -7,1 -6,8 /// 6,8Importations
125 4ème ressource -7,7 -9,6 /// 9,6

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