Les équipes mobiles gériatriques au sein de la filière de soins
192 pages
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Description

A la suite de la canicule de l'été 2003, une enquête a été demandée à l'Inspection générale des affaires sociales pour tirer le bilan de la crise et faire des propositions pour éviter son renouvellement. Ce rapport étudie la prise en charge des personnes âgées dans les services d'hospitalisation aiguë. Il présente les aspects sociologiques, organisationnels et statistiques du vieillissement de la population, constate la nécessité de créer des équipes mobiles dans tous les hôpitaux à forte capacité et montre la diversité importante dans le fonctionnement et les activités des équipes mobiles gériatriques (EMG) en service. Il fait l'évaluation de ces EMG, analyse leurs difficultés et fait des recommandations pour assurer la pérennité et l'utilité d'une EMG.
NOTE : Les fichiers compatibles avec le matériel de synthèse vocale utilisé par le public malvoyant pourront être adressés sur simple demande à la section des rapports de l'IGAS à l'adresse internet suivante : igas-section-rapports@sante.gouv.fr

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Publié le 01 mai 2005
Nombre de lectures 82
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

LES EQUIPES MOBILES
GERIATRIQUES
AU SEIN DE LA FILIERE DE
SOINS
Rapport présenté par :
le docteur Anne-Chantal ROUSSEAU et Jean-Paul BASTIANELLI
Membres de l’Inspection générale des affaires sociales
Rapport n 2005 053°
Mai 20051/5
Résumé du rapport n° 2005 053 présenté par le docteur Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL et Jean-Paul
BASTIANELLI, membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
A la suite de la canicule de l’été 2003, l’ampleur et la gravité des problèmes ont conduit
l’IGAS à inscrire dans son programme de travail 2004-2005 le thème de la prise en charge des
personnes âgées dans les services d’hospitalisation aiguë. Dans ce cadre, le Secrétariat d’Etat
aux personnes âgées, a demandé que soit étudié le fonctionnement des équipes mobiles
gériatriques (EMG) au sein de la filière de soins, en privilégiant la description des différentes
organisations et la recherche d’indicateurs permettant d’évaluer l’activité et la qualité du
service rendu. La mission a mené son enquête, entre janvier et mars 2005, dans sept régions et
sur une vingtaine d’établissements. La méthode d’investigation a consisté à interroger
l’ensemble des acteurs des EMG, les partenaires internes et externes et les responsables
institutionnels impliqués dans la mise en œuvre ou le financement. Le présent rapport
s’articule en quatre parties : le contexte sociologique et l’offre de prise en charge, les constats,
l’évaluation des EMG, l’analyse des difficultés et les recommandations de la mission.
LE CONTEXTE
Les aspect sociologiques
Les projections démographiques sur les prochaines décennies sont claires : outre une
augmentation d’effectifs, l’allongement de l’espérance de vie va entraîner un accroissement
considérable de la population des 85 ans et plus, dont les besoins sanitaires et sociaux,
notamment en matière de perte d’autonomie, vont croître. La dépendance est donc un défi de
société majeur pour les années à venir.
La co-morbidité est une donnée particulière au grand âge : selon l’INSEE, les personnes de
plus de 80 ans déclarent 8 maladies. A ce facteur s’ajoutent les exigences en matière de
qualité des soins et les comportements de « consommateurs de soins médicaux » des
générations actuelles. La plupart des médecins et des responsables politiques confondent
vieillesse et dépendance. C’est l’intrication des pathologies et l’accumulation de facteurs de
risques qui créent la fragilité et doivent alerter. Pourtant, le concept de « dépendance »
attribuée au seul vieillissement reste encore très prégnant.
Les missions spécifiques d’une médecine gériatrique ont émergé dans les années 70, mais la
prise de conscience a été plus tardive en France : ce n’est qu’en 1985-90 que les premières
structures ambulatoires ont imposé l’évaluation gériatrique standardisée comme outil efficace
de prévention et de sécurisation du maintien à domicile et la nécessité d’une approche
transversale reposant sur une dynamique d’équipe, associant interdisciplinarité et
pluridisciplinarité des soins. Cette reconnaissance du soin gériatrique relevant d’une
compétence spécifique est loin d’être admise par tous, notamment par les médecins
spécialistes. La plupart des gériatres hospitaliers, surtout en CHU, ont du mal à faire entendre
leur voix (tant dans les CME qu’auprès des directions) et à obtenir les moyens nécessaires.
La gériatrie « hospitalière » se définit par des services et des diplômes qualifiants nationaux
(DESC et Capacité de gérontologie) assurant un recrutement spécifique. En ville, l’exercice
libéral exclusif en gériatrie est rare. Le sort réservé jusqu’ici à la gériatrie, considérée comme
une sous-spécialité, explique le faible nombre de praticiens gériatres universitaires. Pourtant
quelques-uns uns ont fait école en créant une « culture gériatrique » sur toute une région.
IGAS Les équipes mobiles gériatriques au sein de la filière de soins Mai 20052/5
Résumé du rapport n° 2005 053 présenté par le docteur Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL et Jean-Paul
BASTIANELLI, membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
Les aspects organisationnels et statistiques
Le nombre de patients âgés polypathologiques pris en charge par l’hôpital est en constante et
rapide augmentation avec le vieillissement de la population et la compression de la morbidité
aux âges avancés. Le recours à l’hôpital par le biais du service des urgences, survient trop
souvent tardivement, en situation de « crise » médico-sociale, faute de dépistage des risques
d’incapacité et de mise en œuvre de mesures de prévention au domicile.
Plusieurs textes, avant 2002, ont tenté de coordonner l’offre de soins pour les personnes
âgées. Mais c’est la circulaire du 18 mars 2002 qui a tracé les voies d’amélioration de la
filière de soins gériatriques. Elle recommande la création de circuits rapides d’hospitalisation,
s’appuyant sur des courts séjours gériatriques (CSG) et des équipes mobiles gériatriques. Fin
2004, la DHOS a recensé en métropole 96 EMG installées et 7 en projet. Selon les textes une
EMG ne peut être créée que s’il existe un CSG et il est préconisé de créer un CSG dès lors
que l’hôpital possède un service d’accueil des urgences (SAU). Or, ces règles ne sont pas
respectées. Sur les 96 EMG recensées, si 50 sont implantées dans des établissements ayant un
SAU et un CSG, 6 le sont dans des hôpitaux avec CSG mais sans SAU et 40 dans des
structures ne possédant ni CSG ni SAU.
Mais, le recensement des structures effectué par la DHOS n’est pas exhaustif : des territoires à
forte densité sanitaire (AP-HP, PACA) sont parfois omis et des variations de définition des
CSG et des EMG contribuent à minorer les dénombrements. Les conditions indispensables
pour procéder à une analyse pertinente et approfondie de la situation ne sont pas encore
réunies.
Les EMG ont vocation à s’intégrer dans les réseaux de soins et à s’articuler avec les CLIC. Le
nombre de CLIC entre 2001 et 2005 a progressé de 205 %, ce qui devrait conforter le
fonctionnement des EMG.
LE CONSTAT
La plupart des EMG recensées ont été créées en application de la circulaire de 2002. Ce texte
ne faisait qu’avaliser l’expérience des équipes pionnières : Orléans, Grenoble, Niort ou
Strasbourg qui, au cours des années 90, avaient créé de telles unités. Ces précurseurs ont
incontestablement fait mûrir la réflexion. Les premières évaluations témoignèrent de la
montée en charge rapide de leur activité et donc de l’importance de besoins jusque là mal
perçus.
Les patients âgés perturbent le fonctionnement des services de spécialité en exigeant une
lourde charge de soins, de nursing et de travail social. Le phénomène des « beds blockers »
inquiète en raison des conséquences délétères d’une hospitalisation prolongée par défaut de
programmation de la sortie. Toutefois, les lits de gériatrie aigüe ne sont pas destinés à
accueillir l’ensemble des patients de plus de 75 ans. Les gériatres estiment que la population
des vieillards « fragiles » qui pourrait tirer bénéfice de l’approche globale réalisée dans leurs
services représente environ 20 % de cette tranche d’âge, mais c’est bien plus que ne peuvent
accueillir les lits et places de gériatrie aiguë actuels. C’est là que l’EMG peut constituer un
maillon précieux de la filière en intervenant dans les services de spécialités ou aux urgences,
et uniquement à leur demande ; les EMG évaluent les patients âgés identifiés comme fragiles
IGAS Les équipes mobiles gériatriques au sein de la filière de soins Mai 20053/5
Résumé du rapport n° 2005 053 présenté par le docteur Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL et Jean-Paul
BASTIANELLI, membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
et assurent leur suivi jusqu’à la sortie qu’elles veillent 

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