Les fouilles de Mari. Cinquième campagne (automne 1937). Rapport préliminaire - article ; n°1 ; vol.20, pg 1-22
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Les fouilles de Mari. Cinquième campagne (automne 1937). Rapport préliminaire - article ; n°1 ; vol.20, pg 1-22

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Description

Syria - Année 1939 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 1-22
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

André Parrot
Les fouilles de Mari. Cinquième campagne (automne 1937).
Rapport préliminaire
In: Syria. Tome 20 fascicule 1, 1939. pp. 1-22.
Citer ce document / Cite this document :
Parrot André. Les fouilles de Mari. Cinquième campagne (automne 1937). Rapport préliminaire. In: Syria. Tome 20 fascicule 1,
1939. pp. 1-22.
doi : 10.3406/syria.1939.4122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1939_num_20_1_4122LES FOUILLES DE MARI
CINQUIÈME CAMPAGNE (AUTOMNE 1937)
PAR
ANDRÉ PARROT
Par suite de circonstances diverses, l'année 1937 aura vu deux campagnes
de fouilles sur le site de Mari : la quatrième dont il a été précédemment rendu
compte ici (1), et la cinquième qui, commencée au début d'octobre, se termina
dans les derniers jours de décembre 1937 et dont nous nous proposons d'ap
porter maintenant l'essentiel des résultats. Cette dernière saison fut un peu
plus courte que de coutume, car nous avions subi le contre-coup de la baisse
du franc, ce qui nous avait contraint à réviser tous nos marchés et en parti
culier les salaires des ouvriers du chantier qu'il avait fallu augmenter très
sensiblement. A cette première difficulté s'en était ajoutée une autre, inat
tendue : le développement intensif pris, en cette année 1937, par les cultures
sur les bords de l'Euphrate, suite de l'irrigation multipliée grâce à l'installation
sur les rives du fleuve de puissantes pompes à vapeur, détrônant instant
anément les aménagements millénaires (norias, shadoufs, nasbehs), nous faisait
une concurrence totalement inconnue précédemment, en procurant du travail
à des centaines d'hommes occupés à creuser les canaux indispensables, nécess
ités par l'afflux immédiat de l'eau à diriger vers l'intérieur des terres. C'est
ainsi que notre mission subissait dès l'entrée de cette cinquième campagne,
le double contre-coup de la variation monétaire et du développement du
machinisme. Cela compliqua singulièrement la marche du travail et raccourcit
automatiquement la durée du séjour.
L'expédition (2) était composée, comme précédemment, de trois architectes,
MM. Cans, Duru, Laufîray, de deux chefs de chantier, MM. Tellier et Matta,
mais elle bénéficiait en outre de la présence de M. Georges Dossin. Ce dernier
i1) Syria, XIX, pp. 1-29. Musées nationaux et par le Ministère de l'Édu-
(*) Notre expédition était, comme précé- cation nationale,
demment, subventionnée par le Conseil des
Syria. — XX. 1 SYRIA 2
avait pu se joindre à nous grâce à une subvention accordée par le Gouverne
ment belge (Ministère de l'Instruction publique), le Fonds national de la
recherche scientifique et le Patrimoine de l'Université de Liège. Le séjour à
Mari de M. Dossin qui mène avec le succès que l'on sait le déchiffrement des
archives du Palais (1), fut pour moi d'un intérêt hors de pair, le savant assy-
riologue belge m'apportant immédiatement la traduction des documents
épigraphiques sortis de terre, ce qui me fut souvent des plus précieux quand
il s'agissait de dater des niveaux parfois complexes. Devant rentrer en France
pour donner différents cours, je priais M. Dossin de surveiller la fin des tra
vaux, ce qu'il fit du 27 novembre au 11 décembre, le chantier étant alors
fermé et une douzaine de jours restant comme d'habitude consacrés au net
toyage des secteurs de fouilles, à la mise au net des plans, à la constitution
du dossier photographique dont était responsable M. Cans et à l'emballage
des antiquités découvertes.
En cette cinquième campagne (fig. 1), les appuis extérieurs ne nous ont
pas manqué, tant à Beyrouth qu'aux Territoires de l'Euphrate. M. Seyrig,
directeur du Service des Antiquités, nous simplifia toutes les formalités
administratives et le général Huntziger, commandant supérieur des Troupes
du Levant, nous accorda une fois encore les multiples autorisations qui faci
litent singulièrement notre séjour et notre travail dans une région éloignée
des centres de ravitaillement. A Abou-Kémal, nos rapports furent excellents
avec les autorités locales, le caimakam et le lieutenant Tchitchakly, alors com
mandant d'armes, en l'absence du lieutenant Schneider, des Services spéciaux.
Ce que nous avons dit plus haut expliquera qu'au lieu d'avoir mené la
fouille sur trois chantiers (2), nous ne l'ayons poursuivie que sur deux, pour
mieux coordonner nos efforts et éviter la dispersion d'équipes fréquemment
remaniées. Le travail qui pour nous représentait les plus grandes difficultés
était évidemment celui qui nous fixait aux abords de la ziggurat que nous
avions repérée au cours de la précédente saison (3), parce que plusieurs niveaux
de construction apparaissaient superposés. Nous en avons dès maintenant
t1) G. Dossin, Les archives épistolaires du (2) Ainsi, au cours delà quatrième campagne:
Palais de Mari, Syria, XIX, pp. 105-126; temple d'Ishtar, palais, ziggurat.
Benjaminites dans les textes de Mari, dans Mê- (3) Syria, XIX, p. 21 et suiv.
langes Syriens, II, Geuthner, 1939. TA. 1939. Pl. I. SYR
LA 2IQOURAT
DE
MARI
COUPE TRANSVERSALE NORD-SUD .
COUPE LONGITUDINALE O'JEST-EST .
JLAUFFRAY arch.D.P.tjC MARI décembre 1337
ZIOOURAT de MARI LES FOUILLES DE MARI
reconnu au moins sept. En surface, des tombes appartenant à l'installation
la plus récente, vraisemblablement parthe-sassanide [1]. Puis, d'autres tombes,
bien caractéristiques de l'époque assyrienne et groupées systématiquement
Fig. 1. — Site de Mari (1938).
sur la pente Nord de la ziggurat [2]. Ensuite une période assez misérable,
semblant devoir être attribuée à la dynastie des roitelets de Hana, qui durent
contrôler tant bien que mal la ville de Mari, après sa ruine sous les coups de
Hammurabi. Cette période [3] déterminée par des tablettes (l'une porte le
nom d'Isharlim, roi de Hana) (1), a suivi d'assez près celles contemporaines
de Zimrilim [4 et 5], qui eut sans doute à restaurer les temples de la ville
W Tablette trouvée le 28 octobre 1937 et lue à Mari, par M. Dossin. 4 SYRIA
comme il avait dû restaurer le Palais (1>, après la première défaite de Mari
(an 33 de Hammurabi). Mais Zimrilim n'est pas le créateur de ces édifices
monumentaux et il est remarquable de retrouver à Mari, précédant la période
de Larsa [6] la trace du zèle constructeur des grands rois de la II Ie dynastie
d'Ur (2), dont Idi-ilum, Puzur-Ishtar, Tura-Dagan étaient sans doute les
shakkanak, de plus en plus émancipés. En effet, aux abords immédiats
de la ziggurat, de nombreuses tablettes sont attribuées sans hésitation, par
M. Dossin, à cause de leur graphie, à l'époque d'Ur III. L'une d'elles, mentionne
entre autres temples à Mari, les sanctuaires de Nin-égal, Ninhursag et Dagan.
Ce niveau [7] n'est pas encore le plus ancien en cet endroit et quelques rapides
sondages nous ont permis d'atteindre une installation présargonique [8] et à
en juger d'après les fragments de sculptures recueillis, à destination cultuelle (3).
La permanence des sanctuaires au même emplacement, à la suite des siècles,
se vérifie donc à Mari, comme ailleurs, mais l'on doit souligner aussi dès
maintenant, le rayonnement de la puissance d'Ur, qui allait de pair avec
l'expansion de son culte. Sur la route que leur frayaient les soldats, les prêtres
suivaient de près les commerçants quand ils ne les précédaient pas.
LA ZIGGURAT
Le déblaiement des abords immédiats de la ziggurat nous a permis de dél
imiter complètement la colline sacrée (pi. ï et II). Celle-ci, de quelque 40 mètres
de côté, construite entièrement en briques crues, a considérablement souffert
de l'érosion qui a nivelé les pentes et rogné sa hauteur. Aujourd'hui, le point
culminant n'est plus qu'à 14 m. 55 au-dessus du niveau de la plaine, mais
nous avons précédemment rappelé (4) que la ziggurat d'Anu à Uruk n'a que
12 mètres de haut. La ziggurat de Mari tient donc son rang parmi les petites
ziggurat. Elle a ses angles à peu près orientés ; sa moitié méridionale est creusée
du sanctuaire aux lions (5> qui ouvre sur une grande esplanade (pi. IV, 2) que
I1) Syria, X

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