Les hispano-américains. Succès et limites d un autre creuset - article ; n°1 ; vol.7, pg 85-102
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Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1985 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 85-102
Success and limits of another melting pot : the Hispanic Americans, Marie-France et Marileine Toinet. The Hispanic minority (Mexicans, Puerto-Ricans, and more recently Cubans and other Latin Americans), although it represents nearly 20 million people, is less taken into account and less well understood than the black minority. Its members came looking for work and pose a problem of integration. Some accept this cheap labor but others worry about its weight on the economy and on American society. Better educated in the last decade, this minority remains under-represented politically, which enlarges the gap between it, the other minorities and the white Anglos .
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-France Toinet
Marileine Toinet
Les hispano-américains. Succès et limites d'un autre creuset
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°7, juillet-septembre 1985. pp. 85-102.
Abstract
Success and limits of another melting pot : the Hispanic Americans, Marie-France et Marileine Toinet. The Hispanic minority
(Mexicans, Puerto-Ricans, and more recently Cubans and other Latin Americans), although it represents nearly 20 million people,
is less taken into account and less well understood than the black minority. Its members came looking for work and pose a
problem of integration. Some accept this cheap labor but others worry about its weight on the economy and on American society.
Better educated in the last decade, this minority remains under-represented politically, which enlarges the gap between it, the
other minorities and the white " Anglos ".
Citer ce document / Cite this document :
Toinet Marie-France, Toinet Marileine. Les hispano-américains. Succès et limites d'un autre creuset. In: Vingtième Siècle.
Revue d'histoire. N°7, juillet-septembre 1985. pp. 85-102.
doi : 10.3406/xxs.1985.1184
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1985_num_7_1_1184LES HISPANO-AMERICAINS
SUCCÈS ET LIMITES D'UN AUTRE CREUSET
Marie-France et Marileine Toinet
péens à prendre pied sur ces rivages Comment devient-on Américain ? La
inconnus, précédant les Anglais dans question s'est posée pour les noirs et
l'histoire du peuplement de l'Amérique les indiens. Elle se pose aujourd'hui
du Nord. De 1513 à 1530, des explopour les Hispano-Américains, en passe
rateurs espagnols (Ponce de Leon, Nar- de devenir la majorité des minorités.
vâez) croisent le long des côtes de Floride Communauté hétérogène, où s'entre
et du golfe du Mexique, parcourent les croisent différentes cultures, elle inquiète
étendues de l' Arizona et du Nouveau autant le pouvoir que les autres minor
Mexique, fondant, en 1565, Sainte- Augustité, notamment les noirs. Se crée ainsi
ine en Floride puis de nombreuses misun racisme-gigogne qui s'exerce aux
sions jusqu'au Nouveau Mexique, alors dépens des plus défavorisés et des der
que le premier établissement anglais en niers venus, alors que des Hispaniques
Virginie est créé en 1607. Au 17e siècle, sont installés depuis le 16e siècle. Il
ils occupent le Texas puis la Californie, n'empêche, c'est un peuple « sans voix »
permettant l'adjonction d'immenses terdans le mirage... Voici un utile con
ritoires à l'empire colonial espagnol. Par trepoint du Nouveau monde à nos
la fondation de couvents, l'évangélisation problèmes français.
jésuite, l'établissement de fermes d'éle
vages, la colonisation espagnole a été Au sein de la société multi-ethnique
géographiquement étendue, bien que de qui constitue la population des
faible densité. Sa durée et son dévelopEtats-Unis et forme ainsi un véri
pement ont bénéficié des querelles entre table kaléidoscope, ceux connus sous le
Anglais et Français, marquant de l'emnom de « chicanos », « latinos », « wet
preinte espagnole tout le Sud-Ouest des backs », « braceros », « mexans » et, plus Etats-Unis. récemment, « Hispaniques » sont à la fois
la plus ancienne et la plus récente des Simultanément d'ailleurs, des hugue
minorités immigrées aux Etats-Unis. nots et des juifs, venus d'Espagne, se
N'ayant en commun que la langue et la mêlent aux peuplements blancs de la côte
religion, ils représentent sinon une Est. Et en 1763 le « pacte de famille »
communauté du moins un ensemble, conclu entre Louis XV et les Bourbons
caractérisé pourtant par son hétérogénéité. d'Espagne donne la Louisiane française
à l'Espagne - et donc à la Nouvelle
Espagne. Pour une courte durée : en O UNE IMMIGRATION ANCIENNE
1803, elle est rétrocédée à Napoléon qui
A côté des anciens occupants indiens, la vend pour 15 millions de dollars aux
les Espagnols ont été les premiers jeunes Etats-Unis.
85 ARTICLES
on estime à 30 000 le nombre de Mexicespagnole: C'est le début en 1819, du déclin alliant de menaces l'influence et ains immigrés aux Etats-Unis, chiffre
persuasion, les Etats-Unis obtiennent de négligeable par rapport aux 2,7 millions
de Britanniques ou aux 1,5 millions l'Espagne, aux prises avec ses colonies
révoltées, la cession de la Floride. En d'Allemands, de 1820 à 1860. Attirés par
1846, le traité de Guadalupe Hidalgo, l'espérance d'un mode de vie meilleur et
au terme d'une guerre mexicano-améri- l'existence d'un milieu culturellement
caine, reconnaît l'indépendance du Texas proche, ils se dirigent surtout vers les
et son droit d'entrer dans l'Union, et mines de Californie, d'Arizona, du
cède les immenses provinces du Nouveau Nevada, d'où les Chinois sont chassés
Mexique et de Californie. Le mouvement dès 1880, participent à la construction
s'achève en 1898 par l'acquisition de des chemins de fer de l'Ouest et offrent
Porto Rico, plus de quatre siècles après leur travail sous forme saisonnière aux
la conquête de Christophe Colomb. fermiers de Californie, du. Texas, du
Colorado. Connus comme « braceros » Les territoires cédés en 1848 n'étaient
(brassiers), ils représentent une force de alors habités que par quelque 100 000
travail bon marché, nomade, suivant les ressortissants espagnols *, concentrés sur
récoltes, vivant en morte saison dans des tout au Nouveau Mexique ou disséminés
taudis proches des agglomérations (mex- en petites enclaves, aux structures éc
onomiques semi-féodales de grandes pro towns) et sont considérés comme immi
priétés d'élevage ou d'agriculture, sans gration négligeable, traversant une
frontière quasiment inexistante. De 1901 pouvoir politique ni classe moyenne.
à 1910, par exemple, les textes ne parlent Autarcique, attachée à une culture, une
que de 49 000 immigrants mexicains. langue, une religion et à des institutions
coutumières, cette société « d'hispanos » Une première grande vague d'immig
est mal armée pour résister aux « anglos ». ration mexicaine survient entre 1917 et
Ils ont pourtant été les premiers à mettre 1921, conséquence directe de la révolution
mexicaine de 1910 et de son cortège de en valeur ces terres arides, enseignant
aux « anglos » les moyens de survivre famine, d'inflation et de violence, mais
aussi du développement intensif de l'agrdans le désert et doivent donc être
considérés comme les ancêtres des iculture du Sud-Ouest, de la mobilisation
conquérants anglo-saxons qui les ont sur les champs de bataille européens, qui
a pour corollaire l'arrêt de toute immigensuite dominés.
ration européenne. Malgré le vote en
1917 de l'Immigration Act instituant un O UNE IMMIGRATION MASSIVE EN TROIS
VAGUES impôt de huit dollars et un examen
sélectif de lecture, le gouvernement autor
Par rapport à l'immigration européenne ise temporairement, sous le nom de du 19e siècle, d'abord anglo-saxonne puis « programme braceros » (1917-1922),
méditerranéenne et slave, la deuxième l'entrée légale de 72 000 Mexicains appelés
immigration hispanique commence beau par les employeurs agricoles du Sud-
coup plus récemment. De 1848 à 1890, Ouest, qui s'accompagne d'une immigrat
ion probablement supérieure, hors des
1. L. Armand, D. Martin, M.-F. et M. Toinet, Les Etats- procédures de ce programme. Unis et leurs populations, Bruxelles, Editions Complexe, 1980,
p. 107. Mille neuf cent vingt et un, 1924 :
86 LES HISPANO-AMERICAINS
malgré un réel succès, ce programme a quotas deux lois interdisent restrictives officiellement puis l'institution l'immi de
entraîné une dépression sensible des
salaires dans le Sud-Ouest pour la main- gration mexicaine en faisant du passage
d'œuvre traditionnelle des « Mexicains clandestin de la frontière un délit et en
créant une patrouille frontalière. En vain ! américains » (chicanos) anciennement ins
Si de 1911 à 1920 on enregistre l'entrée tallés. Cette situation provoque leur exode
de 219 000 Mexicains, de 1921 à 1930 vers ces villes peu accueillantes, ségrégées,
ils sont 460 000. En revanche, la crise offrant un sous-emploi, de faibles qual
de 1929 entraîn

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