Les liens entre politique industrielle et politique commerciale (principes fondamentaux et développements récents) - article ; n°1 ; vol.55, pg 190-203
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 190-203
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Didier Laussel
Christian Montet
Les liens entre politique industrielle et politique commerciale
(principes fondamentaux et développements récents)
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 190-203.
Citer ce document / Cite this document :
Laussel Didier, Montet Christian. Les liens entre politique industrielle et politique commerciale (principes fondamentaux et
développements récents). In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 190-203.
doi : 10.3406/rei.1991.1358
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_55_1_1358DIDIER LAUSSEL
CEFI - Université d'Aix-Marseille II
CHRISTIAN MONTET
Université de Montpellier I
American University of
LES LIENS ENTRE
POLITIQUE INDUSTRIELLE
ET COMMERCIALE
(Principes fondamentaux
et développements récents)
comparés La l'intervention théorie des nations du commerce gouvernementale (cf par international exemple Taussig dans reconnaît la 1927 détermination pp depuis 57-58). longtemps Par des sa avantages le politique rôle de
sociale, sa politique d'éducation et de formation, son action sur le système ban
caire et financier, l'État favorise ou défavorise certaines industries par rapport
aux autres. Ainsi une simple application de la théorie Hecksher-Ohlin-Samuelson
(plus précisément du théorème de Rybczinski) montre qu'une politique favorisant
l'épargne et par conséquent l'accumulation du capital doit avoir pour résultat une
expansion des industries capitalistiques et une contraction des secteurs qui exi
gent relativement moins de capital.
L'action de l'État peut évidemment consister en un soutien plus direct à telle
ou telle industrie, au moyen de subventions, prêts bonifiés, marchés publics pré
férentiels, etc. C'est précisément ce dernier type d'intervention directe visant à
orienter les ressources vers certains secteurs au détriment des autres, que nous appel
lerons par la suite « politique industrielle », selon un usage désormais bien établi.
On trouve des exemples très anciens de ces politiques de soutien à la création et
au développement d'industries comme celui de l'industrie textile anglaise au début
du XVIIe siècle ou de l'industrie française de la porcelaine de haute qualité au
début du XVIIIe siècle. Mais il est vrai que l'intérêt pour l'étude des liens entre
politique industrielle et commerce international s'est accru au cours des dernières
années du fait de l'ouverture croissante des économies, des menaces que les impor
tations font peser sur certaines industries nationales et des succès réels ou suppos
és de certaines politiques industrielles européennes et surtout japonaises.
Si l'on définit dans un sens large la Dolitiaue industrielle comme l'ensemble des
190 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, 1" trimestre 1991 actions visant à favoriser l'orientation des ressources vers certaines industries au
détriment des autres, on doit considérer la politique commerciale - tarifs douan
iers, quotas, subventions aux exportations... - comme un sous-ensemble de la
première. Pour la clarté de cet exposé il est cependant préférable de distinguer
plus nettement les interventions internes et externes en appelant politique comm
erciale les actions sur les importations et les exportations et en réservant le terme
de politique industrielle aux actions mettant en jeu des instruments de nature
interne.
L'analyse traditionnelle fondée sur la théorie de l'équilibre général concurrent
iel a bien identifié le rôle respectif de la politique industrielle et de la politique
commerciale. C'est ce que nous rappellerons dans la Section I où nous souligne
rons comment ces idées peuvent s'appliquer aux questions soulevées par le déve
loppement des industries de haute technologie. Dans la Section II, nous présentela nouvelle analyse des politiques industrielles et commerciales conduite dans
le cadre de modèles de concurrence imparfaite. Nous consacrerons enfin la Sec
tion III à une rapide discussion des implications pratiques de la nouvelle approche.
I. — POLITIQUE INDUSTRIELLE ET POLITIQUE COMMERCIALE
DANS UN CADRE CONCURRENTIEL
Lorsque les conditions de la concurrence parfaite sont vérifiées, au moins
approximativement, il est rarement avantageux pour un pays de modifier les flux
d'échange avec l'étranger. C'est seulement dans l'hypothèse où le pays détient un
pouvoir monopsonistique ou monopolistique sur le marché mondial d'un produit
que le bien-être collectif national peut être accru grâce respectivement à une taxe
sur les importations ou à une taxe sur les exportations. Il s'agit là de l'argument
bien connu du tarif optimal, dont les implications de nature prédatrice sont évi
dentes puisque l'accroissement du bien-être d'un pays se fait alors au détriment
des pays étrangers (pour plus de détails, voir par exemple D. Laussel et C. Mon-
tet, 1990). Dans un cadre concurrentiel, la politique commerciale a donc en prin
cipe un rôle des plus limités.
En présence de distorsions et autres défaillances des marchés concurrentiels diver
ses interventions correctrices peuvent s'avérer nécessaires. Les économies ou désé-
conomies externes, le problème dit du « passager clandestin » en matière de pro
duction de biens publics, l'insuffisance des marchés à terme et des protections face
au risque, toutes ces limites des marchés peuvent servir à justifier des politiques
industrielles, à supposer évidemment que l'intervention de l'État ne soit pas encore
plus nuisible que la défaillance du marché qu'elle est supposée devoir corriger.
Mais dans tous les cas précédents, il est bien établi que la solution de premier rang
consiste à corriger le problème de la façon la plus directe possible. Ainsi lorsqu'une
industrie nationale produit des effets externes positifs, le fonctionnement courant
du marché ne permet pas aux firmes composant cette industrie d'être rémunérées
pour leur contribution annexe au bien-être économique. Cette divergence entre
la valeur marginale privée de la production et sa valeur marginale sociale impli
que un niveau de production sous-optimal. Un tarif douanier ou tout autre in
strument de politique commerciale en faveur de l'industrie nationale peut contri
buer à accroître le niveau de production. Mais le prix plus élevé que doivent payer
les consommateurs crée en même temps une contraction de la consommation natio
nale coûteuse en termes de bien-être. La solution de premier rang est dans ce cas
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, Ie' trimestre 1991 191 une subvention directe à la production, c'est-à-dire une mesure de politique indust
rielle et non une mesure de politique commerciale. De manière générale, en situa
tion concurrentielle, la solution de premier rang consiste à traiter les défaillances
du marché par des mesures de politique industrielle et à ne laisser à la politique
commerciale que le traitement des problèmes dits de tarif optimal. Pour diverses
raisons pratiques ou politiques, il est souvent plus facile d'utiliser comme solu
tion de pis aller des mesures de politique commerciale pour traiter des questions
relevant idéalement de la politique industrielle. Notons d'ailleurs qu'en sens inverse
toute mesure de politique industrielle va modifier la structure de production, les
avantages comparés et donc la structure des échanges, comme pourrait le faire
une mesure de commerciale.
Bien que la théorie ait clairement identifié et délimité les rôles respectifs de la
politique industrielle et de la politique commerciale, il est exceptionnel que les déci
deurs publics se réfèrent à ces idées pour éclairer et justifier leur action. De fait,
la plupart des arguments couramment avancés en faveur des politiques industriell
es et commerciales n'ont aucun fondement théorique solide (voir P. Krugman,
1986 et Krugman et Obtsfeld, 1988). Les propositions les plus populaires en ce
domaine visent à soutenir les industries à forte valeur ajoutée par travailleur, les
industries comme l'acier ou les semiconducteurs dont la production joue un grand
rôle comme input dans d'autres industries, les industries à fort potentiel de crois
sance ou encore les industries victimes de politiques industrielles de pays étran
gers.
Aucun des arguments utilisés pour pr&#

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