« Les orientations de la politique industrielle régionale (P.I.R.) - L exemple de la région Provence-Alpes-Côte d Azur (P.A.C.A.) » - article ; n°1 ; vol.23, pg 182-191
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

« Les orientations de la politique industrielle régionale (P.I.R.) - L'exemple de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (P.A.C.A.) » - article ; n°1 ; vol.23, pg 182-191

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1983 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 182-191
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Bernard Guilhon
Alain Roux
« Les orientations de la politique industrielle régionale (P.I.R.) -
L'exemple de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (P.A.C.A.) »
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 23. 1er trimestre 1983. pp. 182-191.
Citer ce document / Cite this document :
Guilhon Bernard, Roux Alain. « Les orientations de la politique industrielle régionale (P.I.R.) - L'exemple de la région Provence-
Alpes-Côte d'Azur (P.A.C.A.) ». In: Revue d'économie industrielle. Vol. 23. 1er trimestre 1983. pp. 182-191.
doi : 10.3406/rei.1983.1153
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1983_num_23_1_1153Les orientations de la politique industrielle
régionale (P.I.R.)
L'exemple de la région Provence-Alpes-
Côtes d'Azur (P.A.C.A.)*
Bernard GUILHON
professeur, directeur du centre d'économie industrielle
Université d'Aix - Marseille II
Alain ROUX
chargé de recherche au C.E.I.
Université d'Aix - Marseille II
Les travaux en analyse régionale peuvent être scindés en deux groupes selon le
niveau d'abstraction retenu :
— ceux qui posent les problèmes au niveau de la notion, de la définition abs
traite, de la région [1] ;
— ceux qui adoptent une perspective plus concrète et plus opératoire et qui
considèrent en particulier la région comme un espace socio-économique dans
lequel se déploient, se structurent et se coordonnent les différentes pratiques et
fonctions économiques des agents [2].
Notre travail étant d'analyser les orientations possibles de la P.I.R. en
P.A.C.A., c'est la seconde perspective que nous adopterons en formulant une
remarque préalable qui orientera notre réflexion.
En 1982, l'espace socio-économique de la région P.A.C.A. est déjà donné. Il a
donc une histoire qui est l'histoire de sa structuration opérée notamment par des
groupes industriels et financiers, c'est-à-dire des centres de décision privés. Mais
ce donné n'est pas uniquement le produit du capital : l'Etat, par sa politique
d'aménagement du territoire, a contribué à créer et à structurer des espaces
industriels (Fos, ...) et a modifié les lignes de partage entre secteur public et sec
teur privé (nationalisations). Ces éléments existants font la spécificité de la région
(*) Une première version de cet article a été élaborée dans le cadre d'une convention d'études entre
l'E.P.R. et le C.E.I, (faculté des sciences économiques de l'université d'Aix-Marseille 11).
182 REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE — n°23,1" trimestre 1983 A. C.A. et la connaissance de ce donné est la première exigence d'une politique P.
industrielle régionale.
Ce constat peut être établi rapidement en soulignant deux faits d'observation
bien connus : la région P. A. C.A. est spécialisée dans les activités énergétiques et
la fabrication de produits bruts, intermédiaires, semi-finis qui sont exportés vers
d'autres régions ou à l'étranger (65 % environ de la production industrielle régio
nale). D'autre part, l'emploi industriel relevant du secteur public nationalisé
représente 16,7 % de total. Ce chiffre est conforme à la
moyenne nationale. On notera cependant que les branches pour lesquelles les
valeurs sont nettement supérieures à la moyenne sont celles qui exercent un degré
d'entraînement élevé du point de vue de la dynamique de l'emploi industriel
(sidérurgie, construction navale et aéronautique, chimie...) [3].
La configuration de cet espace permet de situer les possibilités d'intervention
des collectivités régionales à deux niveaux :
[i] si ce donné existe, il n'est pas immuable. Les degrés de liberté des décideurs
régionaux s'inscrivent à l'intérieur d'un champ de contraintes représentées par
une volonté nationale de planification et de politique industrielle par rapport
auxquelles des choix régionaux peuvent prendre place et tisser des liens d'interd
épendance et d'autonomie.
[ii] Un second niveau d'intervention réside dans l'idée qu'une région, pour se
développer, doit compter essentiellement sur ses capacités propres, c'est-à-dire
sur les firmes régionales qui y sont insérées ou pourraient s'insérer. C'est peut-
être le plus sûr moyen de susciter un tissu local d'activités interdépendantes et
davantage auto-centrées. Nous préciserons dans cette seconde étape les modalités
d'intervention des acteurs régionaux en P. A. C.A.
I. — LA COHERENCE NATION-REGIONS
Les régions constituent des sous-systèmes de l'ensemble national. Si l'on peut
admettre que « la nation est la négation de la région » [4], parce que n'ont été
développées jusqu'à présent que des formes « figées » de développement conce
vant les régions comme des espaces soumis à des impulsions motrices et extérieu
res à eux exercées par l'Etat et/ou les firmes nationales et multinationales, il faut
convenir également que la décentralisation totale et, à la limite le séparatisme
absolu, ne sont porteurs que de désordre et de chaos. « La vie de la région tout
comme la vie de la nation se situent entre l'ordre figé de la centralisation et le
désordre dissipateur du séparatisme » [5]. Il faut donc concevoir le développe
ment régional entre ces deux positions extrêmes ; c'est l'aptitude d'un espace
régional à croître, à se diversifier et à se reproduire en conciliant l'intégration
intra-régionale et l'intégration inter-régionale. L'autonomie est donc inséparab
le de l'interdépendance.
Le problème est de savoir à quel niveau doit s'organiser cette articulation entre
le sous-système régional et la nation. C'est à cette question que s'efforcent de
répondre les développements qui suivent ; nous dégagerons de l'analyse du con
tenu de la politique industrielle les formes d'intervention qui peuvent échoir aux
régions dans le respect des contraintes.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 23, 1" trimestre 1983 183 — Les lignes de force de la politique industrielle 1.1
On rappelle que la politique industrielle est conçue comme un ensemble
d'actions s'exerçant sur les structures et les performances de l'appareil productif
— et si possible sur les stratégies des agents — en vue d'orienter et de renforcer le
développement industriel du pays. Nous disons « si possible » en ce qui concerne
les stratégies des firmes, car l'acteur industriel — fût-il une firme nationalisée —
a par définition une stratégie autonome (1).
7°. Au cours de la décennie écoulée, la politique industrielle libérale a pris la
forme d'un « libre-échange organisé » destiné à réaliser l'insertion de la France
dans le découpage mondial de la production et des échanges en partitionnant le
système industriel [6]. La « socio-économie duale » n'est que la traduction de
l'existence de deux sous-systèmes fonctionnant au sein de l'appareil productif
selon des logiques différentes. L'impératif de compétitivité qui concerne le sous-
système concentré et internationalisé est censé être obtenu par des gains de pro
ductivité obtenus ex-ante par rationalisation, dégraissages et licenciements.
Les performances à l'exportation de ce secteur ont été pour une part le fruit de
tout un dispositif d'aides multiples non négligeables et diverses orientées de façon
quasi-exclusive vers les grands groupes, les P.M.E. étant cantonnées dans le si
llage des grandes unités.
L'appréciation qui peut être faite de cette politique industrielle libérale sera
empruntée à J. de Bandt : « Fidèle à des conceptions dites orthodoxes quant à la
nécessité de privilégier les équilibres macro-économiques, cette gestion a dans
une large mesure ignoré les problèmes structurels, qui dominent cependant la
problématique de l'insertion dans le système international » [6].
2°. A l'heure actuelle, le discours sur la politique industrielle s'enrichit d'inten
tions nouvelles et repose sur des lignes d'action dont on peut essayer de préciser
les contours

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents