Les pharmaciens victimes de la Révolution - article ; n°91 ; vol.23, pg 121-138
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les pharmaciens victimes de la Révolution - article ; n°91 ; vol.23, pg 121-138

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1935 - Volume 23 - Numéro 91 - Pages 121-138
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Bouvet
Hélène Aurousseau-Guiraudet
Les pharmaciens victimes de la Révolution
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 23e année, N. 91, 1935. pp. 121-138.
Citer ce document / Cite this document :
Bouvet Maurice, Aurousseau-Guiraudet Hélène. Les pharmaciens victimes de la Révolution. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 23e année, N. 91, 1935. pp. 121-138.
doi : 10.3406/pharm.1935.11417
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1935_num_23_91_11417t*v
D'HISTOIRE REVUE
DE LA N° 25 PHARMACIE - Septembre 1935 E
Les pharmaciens victimes de la Révolution
pour redoutable a intenses légués Huit A la quelles pharmaciens faveur à de nos tribunal raisons cette Archives des nombreux présidé période, subirent les Nationales, pharmaciens par cette dossiers passèrent F ouquier-T dure nous que qui épreuve. avons en furent l'époque inville. jugement cherché Trois mêlés révolutionnaire étaient à devant aux connaître luttes accu le
sés de prévarication : Schemel, Gillot et Thierrot; ce dernier seul
eut la tête tranchée. Quatre autres, Mory d'Helvange, Baratte,
Planq et Montsirbent, pour avoir tenu des propos contre-révolut
ionnaires, furent également jugés; deux d'entre eux furent guillo
tinés. Enfin, Georges Folloppe, pharmacien à Paris, « rue et porte
Honoré », dont le rôle politique fut très important, périt de même
sur Véchafaud pour trahison au profit du ci-devant roi.
L'histoire de Schemel, pharmacien à Etain, a été établie par
M. Maurice Bouvet, les autres par nos soins.
H. A.
Nicolas SCHEMEL
Grâce à l'obligeance de M. E. Fleur, bibliothécaire-adjoint de la
ville de Metz, il nous est possible de donner quelques précisions sur
Schemel, dont la mésaventure va faire l'objet de cette étude. 122 REVUE d'histoire de la pharmacie
« Nicolas Chemel ou Schemel est né le 20 septembre 1760 à
Metz, où son père Simon tenait une auberge, rue des All
emands, à l'enseigne de la ville de Luxembourg; sa mère s'appelait
Marie- Anne-Maître Seigneur. Je trouve cette famille établie dès 175i
en cet état, et il y eut d'assez nombreux enfants, sept ou huit jus
qu'en 1767. La famille paraît originaire de Bidestroff, ou de cette
région, car en 1751 un Jean Paul Chemel était laboureur dans cette
localité; il était le père de Simon-Nicolas Schemel; présenté par
Joseph Cheuvreusse, syndic de la corporation des apothicaires, ce
dernier requit Ch.-Nic. Camus, conseiller, lieutenant de police, de
vouloir bien le recevoir au nombre des maîtres ce
qui eut lieu le 17 mai 1786.
« Ledit Nicolas Schemel habitait « en bas du pont St. Georges ».
Dans les listes d'apothicaires, il est indiqué demeurant rue Croix
outre Moselle (1787, 1790). J'ignore où Nicolas Schemel se maria :
sa femme se nommait Marie- Anne Hayer; leur premier enfant, une
fille, vint au monde le 13 novembre 1790. »
Cette note nous fait connaître suffisamment Schemel pour qu'il
nous soit possible d'entrer directement dans le vif du sujet en résu
mant le dossier W 363. 793 des Archives Nationales.
Schemel est alors proposé à la fabrication des salpêtres pour le
Haut et le Bas-Rhin (l). Sur l'acte collectif d'accusation (2) émanant
d'Antoine Quentini Fouquier, accusateur public du Tribunal Révo
lutionnaire, on relève huit noms.
L'accusateur public expose que par arrêté du directeur du dis
trict de Saint-Dizier en date du 16 germinal et des représentants du
peuple près de l'armée du Rhin (3), suivi d'un mandat d'arrêt signé
de sa mairie, ces huit inculpés « ont été traduits au tribunal révo-
lutionaire comme prévenus d'avoir conspiré contre la tranquillité
(1) Il a quitté sa pharmacie en juin 1792 (voir dans le dossier sa lettre du
10 août 1792) à Belhomme d'Amiens.
(2) En date du 22 floréal an II (11 mai 1794).
(3) En du 23 germinal an II. Ce représentant se nommait Lacoste. victimes de la révolution 123 pharmaciens
et la Sûreté de l'état, en entretenant des intelligences et correspon
dances avec les ennemis intérieurs et extérieurs de la République,
à l'effet de leur fournir des fonds, des hommes et de l'argent pour
faciliter l'invasion du territoire français, et en délapidant les biens
Nationaux et en provoquant par des écrits l'avillissement et la dis
solution de la Représentation Nationale et des autorités cons
tituées. »
Fourgeret est traité de « Sangsue et Vampire du peuple par état ».
Mais revenons plus spécialement au cas de Schemel, Hugard et la
fille With qui nous intéresse spécialement.
Voici les griefs invoqués contre eux : Schemel, Hugard et la fille
With paraissent avoir formé le projet, de concert, de dilapider les
biens nationaux provenant des émigrés. En effet, « Vincent Gom-
bault et deux autres citoyens volontaires au premier Bataillon des
Pirennées orientales, travaillant à la fouille du salpêtre, le dix sept
germinal dernier dans la maison d'un émigré à Strasbourg aperçu
rent en levant une planche dans une remise, cinq caisses ou étuis
cassés par les coups de pioche, contenant de l'argenterie, ce rendi
rent sur le champ chez le dit Schemel, Commissaire de la Convent
ion pour l'institution et la fabrication du salpêtre et l'instruisirent
de cette découverte : Schemel ordonne à ces citoyens de luy apport
er cette argenterie. »
Schemel, d'après les règlements alors en vigueur, aurait dû dé
clarer sa découverte à la municipalité et partager avec elle ces biens
d'émigré.
Il omet de le faire : aussi le 23 germinal (12 avril 1794) un des
volontaires, n'entendant parler de rien, porte plainte au juge d*
paix. Ce dernier veut de suite faire arrêter Schemel. Hélas ! ce der
nier est reparti pour Metz avec la fille With et l'argenterie. Son
logeur Hugard est inculpé comme complice. Schemel est arrêté et
ramené à Paris.
Il faut croire que les débats furent favorables aux accusés car le
23 floréal an II (12 mai 1794) ils furent acquittés tous les trois et
remis en liberté, sur le champ, avec le motif ci-dessous : 124 REVUE d'histoire de la pharmacie
« Portant qu'il n'est pas constant qu'à Strasbourg, département
du Bas-Rhin, il ait été détourné et soustrait par des fonction
naires publics, des effets d'argenterie découverts chez un émigré,
dont ils étoient dépositaires à raison de leurs fonctions. »
Par contre leur cinq co-inculpés reconnus coupables furent con
damnés à mort le même jour.
M. Bouvet.
Pierre-Paul GILLOT
Le 22 nivôse 1793, Gillot, apothicaire à Melun, comparaissait de
vant le Tribunal Criminel Révolutionnaire, tribunal sans recours 0).
Agé de 42 ans à cette époque, et nommé au début de l'an II aux
fonctions d'Administrateur du Directoire du Département de Seine-
et-Marne, il fut avec cinq autres administrateurs de ce département
convaincu « d'infidélité envers la République et de prévarications
dans ses fonctions ». Etaient aussi inculpés les quatre tailleurs
fournisseurs de l'armée, le garde-magasin Durand, puis un certain
Malhaut, Commissaire des guerres depuis 1792 et ci-devant commis
dans les bureaux de la Guerre.
Le tort des membres de ce directoire était, disait-on, de n'avoir
pas apporté assez de surveillance à la qualité des vêtements et
fournitures militaires; ils étaient aussi fortement soupçonnés
d'avoir « favorisé les fourniseurs et par là-même d'avoir fait ou
souffert une dilapidation et démérité de la République ».
Emprisonnés en pluviôse (janvier) à la suite de dénonciations,
Jacquet, président du Tribunal Révolutionnaire de Melun, les dirige
sur Paris après un premier jugement; mais pendant son incarcé
ration à Melun, Gillot trouve le moyen de s'évader; il est caché à
Paris dans la section de l'Arsenal chez le citoyen Giot son ami,
marchand poellier, rue de Fourcy. On le retrouve et il rejoint ses
(1) A. N., W 315. pharmaciens victimes de la révolution 125
amis à la Conciergerie. Là on l'interroge sévèrement le 22 nivôse.
Il lui est demandé « si les sacs de toile contenaient l'aunage voulu,
si les guêtr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents