Les quatre campagnes de fouilles de M. Pierre Montet à Byblos - article ; n°2 ; vol.11, pg 164-187
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Description

Syria - Année 1930 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 164-187
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

René Dussaud
Les quatre campagnes de fouilles de M. Pierre Montet à Byblos
In: Syria. Tome 11 fascicule 2, 1930. pp. 164-187.
Citer ce document / Cite this document :
Dussaud René. Les quatre campagnes de fouilles de M. Pierre Montet à Byblos. In: Syria. Tome 11 fascicule 2, 1930. pp. 164-
187.
doi : 10.3406/syria.1930.3470
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1930_num_11_2_3470LES QUATRE CAMPAGNES DE FOUILLES
DE M. PIERRE MONTET A RYBLOS
PAR
RENÉ DUSSAUD
«
Tomber, au premier sondage, sur les dépôts de fondation, vieux de quatre
millénaires, d'un des temples les plus célèbres de l'antiquité, dégager d'anciens
dépôts funéraires d'il y a cinq mille ans, ouvrir une série de tombes royales
giblites contemporaines de la XIIe dynastie égyptienne, révéler avec le sa
rcophage d'Ahiram, de l'époque de Ramsès II, un monument aussi important
pour l'histoire de l'art phénicien que pour l'histoire de l'alphabet, en un mot
donner un lustre nouveau et incomparable à la sainte Byblos, telle a été l'heu
reuse fortune que M. Pierre Montet a méritée par la recherche persévérante
qu'il a menée depuis 1919 et l'activité qu'il a déployée, de 1921 à 1924,
au cours de quatre campagnes de fouilles.
Aujourd'hui, une belle publication (1) nous apporte, avec un commentaire
précis, la reproduction de toutes les richesses découvertes par M. Montet. De
nouvelles campagnes ont été conduites depuis, sur le même site, par M. Maur
ice Dunand, qui ont dégagé plus complètement le sanctuaire.
Fallait-il tenir compte de ces nouveaux travaux ? M. Montet ne Ta pas
pensé ;il a estimé que le mieux, pour lui, était de présenter les objets et monu
ments découverts pendant les quatre premières campagnes et de laisser à
M. Dunand le soin d'expliquer plus tard comment se sont transformés les
édifices et d'en retracer l'histoire.
' Rapidement, toutefois, dans la conclusion, M. Montet a réuni les données
historiques concernant l'antique Byblos, particulièrement dans ses relations
(*) Pierre Montet, Byblos et VÉgypte. Quatre et au Liban, t. XI). Un volume de texte in4°
campagnes de fouilles à Gebeil, 1921, 1922, de 317 pages, Paris, Paul Geuthner, 1928, et
1923, 1924 (Bibl. archéol. et histor. du Ser- un atlas in-4° de 167 planches, 1929.
vice des Antiquités et des Beaux-Arts en Syrie QUATRE CAMPAGNES DE FOUILLES A BYBLOS 165 LES
avec l'Egypte ; il a aussi utilisé ses découvertes pour établir les influences cul
tuelles, pour développer des considérations sur l'art à Byblos et pour pré
senter une théorie sur l'origine égyptienne de l'alphabet phénicien.
Nos lecteurs ont pu suivre dans Syria, soit par les lettres de M. Montet (1),
soit par ses articles (2>ou encore par les Nouvelles archéologiques tirées de ses
rapports (3), le développement de ses travaux (4>. C'est le sujet de l'Introduction
de son ouvrage (p. 1-26) ; nous n'y reviendrons pas. Nous examinerons seule
ment quelques monuments caractéristiques et discuterons certains problèmes
qui se posent.
Le plus important à fixer est celui de l'organisation du temple découvert
sur l'acropole de Byblos par M. Montet et largement déblayé par M. Dunand. Il
y a actuellement sur ce point trois ou quatre avis différents.
D'abord celui de M. Pierre Montet qui, ayant mis au jour en 1921 et 1922
deux groupes de ruines, les a désignés l'un sous le nom de « temple égyptien »
à cause des colosses dressés de part et d'autre de l'entrée, l'autre à quelque dis
tance au N.-O., sous le nom de « temple syrien ». Ces dénominations ont faci
lité la description des objets découverts ; mais M. Montet déclare qu'il n'a pas
préjugé la question de savoir « si nous avons affaire à deux édifices indépen
dants ou à deux parties d'un même temple ».
Parmi les objets recueillis au point qualifié « temple syrien » — temple
phénicien serait plus exact, — il faut distinguer ceux trouvés sous le dallage et
fort anciens, et ceux découverts au-dessus de ce dallage. Ces derniers se répar
tissent sur une période assez longue allant du Moyen Empire jusqu'à l'époque
romaine : « Pour cette seule raison, conclut M. Montet (5), il faudrait déjà localiser
en cet endroit le temple d'Astarté, mentionné dans le de Dea Syra. » On verra
que c'est aussi notre avis ; mais cette opinion n'est pas générale.
(4) Lettres à M. le Secrétaire perpétuel de (3) Syria, II, p. 333 ; IV, p. 259 ; V, p. 79 et
l'Académie dos Inscriptions. Syria, IV, p. 334. 383; VI, p. 201.
(2) Byblos et l'Egypte, dans Syria, II, p. 263; i4) II y a lieu d'y ajouter le consciencieux
Le pays de Nagaou, près de Byblos, et son dieu. relevé que M. Virolleaud a fait de la tombe I,
Syria, IV, p. 181 ; Un Égyptien, roi de Byblos, qui s'ouvrit fortuitement dans la falaise : Dé
couverte à Byblos d'un hypogée de la XIIe sous la XIIe dynastie, Étude sur deux scarabées
de la collection de Clercq. Syria, VIII, p. 85 ; dynastie égyptienne, dans Syria, HI, p. 273,
Le terme statue, dans VInscription phénicienne suivi des notices de MM. Naville, Clermont-
d'Osorkon Ier. Syria, IX, p. 172 ; Sur quelques GaNNEAU et POTTIER.
objets provenant de Byblos. Syria, X, p. 12. (5)O/>. cit., p. 59. 166 SYRIA
Après quatre nouvelles campagnes de fouilles fort bien conduites, M. Maurice
Dunand aboutit, en effet, à des conclusions très différentes (1). Dès 1926, il
s'était rendu compte qu'une vaste esplanade dallée reliait les deux sanctuaires
de M. Montet qui appartenaient ainsi à un \aste ensemble (2). En visitant, la
même année, les chantiers de M. Dunand, nous avons pensé « reconnaître la
grande entrée du sanctuaire giblite dans les vestiges que, lors de sa campagne
de 1922, M. Montet a qualifiés de temple phénicien. Peut-être les deux bases de
colonnes retrouvées représentent-elles le centre de la colonnade d'entrée (3). »
De plus, nous avons signalé qu'en comparant les plans donnés par M. Montet
pour le temple dit égyptien <4) — que nous proposions d'appeler le sanctuaire
aux colosses, -— et pour le temple dit phénicien <5), on constatait que les al
ignements des façades étaient rigoureusement perpendiculaires.
En 1927, M. Dunand découvrit les éléments d'un linteau de 2 m. 50
de long, orné de seize uraeus, précisément \h où nous avions supposé qu'on
devait trouver la porte Nord (6>. Le dégagement auquel avait procédé le jeune
archéologue dans la région « des temples » lui permettait de conclure : « La
sixième campagne a confirmé l'idée à laquelle nous nous étions arrêté, que les
deux éléments découverts par M. Montet ne forment qu'un seul et même
sanctuaire W. »
Ainsi, l'ampleur du sanctuaire giblite répondait bien à l'importance qu'on
lui connaissait. Nous l'avions défini comme un sanctuaire sémitique, c'est-à-
dire , essentiellement constitué par une enceinte sacrée. A cette enceinte on
avait ajouté, à une époque encore mal déterminée (8), un sanctuaire de type
égyptien précédé de colosses taillés suivant des modèles égyptiens (9>. La
division première proposée par M. Montet n'était donc pas dénuée de toute
réalité ; elle pouvait être maintenue avec quelque atténuation.
(*) Les rapports de M. Dunand à l'Académie (3) Dossaud, ibid., p. 122.
des Inscriptions ont été publiés dans Syria, l4) Montet, Comptes rendus Académie des
VIII, p. 93 (cinquième campagne de Byblos en Inscript., 1923, p. 85.
4926) ; Syria, IX, p. 1 et 173 (sixième cam- I5) Ibid., p. 81.
pagne en 1927) ; Syria, X, p. 206 (septième t6) Dunand, Syria, IX (1928), p. 17$.
campagne en 1928). Le rapport sur la huitième (7) Ibid., p. 174. a été lu devant l'Académie le 30 août (8) Les statues assises sont fort mutilées.
1929. Quant aux colosses debout, ils paraissent
l2) Dunand, dans Syria, VIII (1927), p. 94 et imités de modèles du Nouvel Empire.
100. , , (9) Syria, VIII, p. 123. LES QUATRE CAMPAGNES DE FOUILLES A BYBLOS 167
M. Dunand avait aussi abouti à ces conclusions M ; mais à mesure que les
fouilles ont progressé et d'après ses const

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