Les témoignages sur l histoire de la peinture italique dans la tradition littéraire latine et le problème de la peinture murale en Italie - article ; n°1 ; vol.79, pg 7-27
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Les témoignages sur l'histoire de la peinture italique dans la tradition littéraire latine et le problème de la peinture murale en Italie - article ; n°1 ; vol.79, pg 7-27

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Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1967 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 7-27
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Marie Dentzer
Les témoignages sur l'histoire de la peinture italique dans la
tradition littéraire latine et le problème de la peinture murale en
Italie
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 79, 1967. pp. 7-27.
Citer ce document / Cite this document :
Dentzer Jean-Marie. Les témoignages sur l'histoire de la peinture italique dans la tradition littéraire latine et le problème de la
peinture murale en Italie. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 79, 1967. pp. 7-27.
doi : 10.3406/mefr.1967.7529
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1967_num_79_1_7529LES TEMOIGNAGES SUR L'HISTOIRE
DE LA PEINTURE ITALIQUE
DANS LA TRADITION LITTÉRAIRE LATINE
ET LE PROBLÈME DE LA PEINTURE MURALE
EN ITALIE *
PAK
Jean-Marie Dentzek
Ancien membre de l'Ecole
L'« histoire de Part » fragmentaire qui se dessine lorsque l'on r
egroupe les passages d'auteurs latins évoquant des œuvres du passé x
se situe — qui s'en étonnerait"? — dans une perspective grecque. La
création artistique, admirée ou méprisée, est réservée aux Grées par
eette volonté du destin que dévoile Anchise (Aen., VI, 848). La formule
virgilienne cristallise une réaction traditionnelle à Rome, qui inspirait
déjà, plus prosaïquement, le Cicero η des Tusculanes (I, 13). C'est à la
* II nous faut remercier ici MM. J. Heurgon et CJ-. Picard pour l'intérêt
et les conseils qu'ils ont bien voulu apporter à cette recherche et M. C. Peyre
avec lequel ont été amicalement discutés plusieurs points.
1 Ces fragments ont été groupés à reprises: J. Overbeek,
Die antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen,
Leipzig, 1868 (rééd. Hildesheim, 1959): cité Overbeek n° ... ; Α. Reinach,
Recueil Milliet; Textes grecs et latins relatifs à Vhistoire de la peinture ancienne,
tome I, Paris, 1921: cité Recueil Milliet n° ...; Ο. Vessberg, Studien zur
Kunstgeschichte der Römischen Republik, Leipzig, 1941 (Acta Instituti .R
omani Regni Sueciae VIII) avec une première partie de Schriftquellen zur Roms vor Augustus: cité Vessberg n° . . . Les textes évoquant
des représentations historiques ont été réunis et réétudiés par G. Zinserling,
Studien zu den Historiendarstellungen der Römischen Republik, dans Wissens
chaftliche Zeitschrift der F. Schiller- Universität, Jena, 9, 1959/60, Gesell
schafts- und Sprachwissenschaftliche Reihe, Heft 4/5, pp. 403-448: cité Zin
serling, Historiendarstellungen. J.-M. DEMZER
Grèse aussi que sont empruntés les critères esthétiques: si Vitruve?
Pétrone ou Pline l'Ancien condamnent la peinture de leur temps, c'est
au nom de l'idéal classique grec. Vitruve est exaspéré par le mauvais
goût de ses contemporains 1. En visitant une galerie de tableaux anciens
dans une ville de Campanie, le narrateur du Satiricon ne peut approcher
les œuvres de Zeuxis et de Protogène sans un frisson d'« horreur sa
crée»2 et Apelle suscite littéralement l'adoration. L'éclat de ces créa
tions efface totalement les réalisations de la peinture contemporaine.
Le vieux poète rencontré dans la galerie proclame la mort des beaux-
arts, de la peinture en particulier qui a disparu sans laisser la moindre
trace: cum pulcherrimae artes périssent inter quas pictura ne minimum
quidem sui uestigium reliquisset3. Après Pétrone, Pline l'Ancien r
eprend l'image d'une agonie de la peinture: hactenus dictum sit de digni-
tate artis morientis 4. Son admiration pour la noblesse d'inspiration des
grands classiques grecs {pictura arte quondam nobili) 5 lui fait condamner
les folles extravagances de ses contemporains {et nostrae aetatis insaniam
in pictura non omittam e). Nos auteurs rejettent donc le présent au nom
de principes à la fois esthétiques et moraux, même lorsque parle, chez
Pétrone, un goût plus personnel et une sensibilité plus vibrante et plus
raffinée. Tous baignent dans ce courant hellénistique classicisant qui
fixe les esprits sur les créations du 5e et du 4e siècle avant J.-C. 7. On
1 De architectura, 7,5.
2 Satiricon, 83: non sine quodam horrore.
388.
* N.R., 35,29.
5 N.H., 35,2; cf. 35,118.
6 N.R., 35,51.
7 Voir W. Fuchs, Die Vorbilder der Neuattischen Beliefs, Berlin, 1959
{Jahrbuch des Deutschen Arch. Inst. Ergänzungsheft n° 20) p. 2-3, note 18,
et pp. 193-197; M. Bieber, The sculpture of Hellenistic Age, New-York, 1961,
pp. 157-166; M. Three Critical Periods in Greek Sculpture, Oxford,
1951; et Pliny and Graeco-Moman Art, dans Hommages à Joseph Bidez et
à Franz Cumont, Bruxelles, 1949 (collection Latomus II) pp. 32-42; A. W.
Lawrence, dans Mélanges öh. Picard {Bévue Archéologique 1948) pp. 581
et suiv. ; H. Le Bonniec, dans l'introduction à Pline l'Ancien, Histoire Nat
urelle, XXXIV, Paris, 1953 (coll. des Universités de France) p. 47. Pline
suggère lui-même l'importance dans le milieu romain d'un artiste comme
Pasiteles, à la fois sculpteur, théoricien et historien de l'art, grand adapta
teur d'œuvres du 5e siècle avant J.-C. N.H., 35,156; M. Bieber, Sculpture . . . LES TÉMOIGNAGES SUR LPIISTOIRE DE LA PEINTURE ITALIQUE 9
a montré comment les remarques de Pline qui constituent les livres
XXXI Y à XXXVI de son Histoire Naturelle suivent, d'une manière
parfois servile, des sources hellénistiques x.
Dans une perspective si étroite on peut se demander comment
ces écrivains du début de l'Empire pouvaient juger les créations ar
tistiques de l'Italie ancienne. De fait elles n'occupent, par exemple
dans le livre XXXV de Pline, qu'une place réduite. Il n'est que plus
intéressant de grouper les quelques remarques qui, chez Pline comme
chez d'autres auteurs, font allusion à des peintures réalisées en Italie:
elles se sont imposées aux auteurs en dépit de leur option fondamentale
et doivent donc refléter une tradition locale encore vivante, dont on peut
chercher à préciser le contenu. Dans nos sources ces peintures apparaiss
ent-elles comme des exemples parmi d'autres d'une évolution générale
commandée par la Grèce, ou se distinguent-elles par des traits partic
uliers1? Pouvons-nous discerner à travers les fragments étudiés des
ressemblances et conclure que des liens de parenté unissent les œuvres
italiques1? Nos auteurs avaient-ils conscience d'être devant une lignée
originale? L'étude de ces textes constituera une première approche,
limitée, de la peinture italique. Nous ne ferons appel aux monuments
conservés que pour éclairer tel ou tel passage.
Dès la première mention au chapitre 16 du Livre XXXV, Pline
donne une réponse à nos questions: il traite séparément de la
peinture en Italie et lui reconnaît par là même une certaine indépen
dance. Il présente le Corinthien Ecphantus 2, inventeur de la couleur;
mais il ajoute aussitôt qu'un autre personnage avait dû porter ce nom:
p. 181; M. Borda, La scuola di Pasiteles, Bari, 1953; Gr. M. A. Richter, Anc
ient Italy, Ann Arbor, 1955.
1 Voir par exemple A. Kalkman, Die Quellen der Kunstgeschichte des
Plinius, Berlin 1898; F. Münzer, Beiträge zur Quellenkritik der Naturgeschichte
des Plinius, Berlin, 1897; S. Ferri, Plinto il Vecchio: Storia delle arti figurat
ive, Rome, 1946; W. Kroll, dans Pauly-Wissowa, B.E., XXI, 1952 col. 271-
429, s.v. n° 5; H. Le Bonniec, introduction, citée, de l'édition de Pline l'An
cien, Histoire Naturelle, Livre XXXIV dans la collection des Universités
de France, pp. 14-97; voir aussi la bibliographie récente dans V Enciclopedia
dell'arte classica ed orientale, VI, pp. 248-249 (S. Ferri).
2 Pour l'identification, douteuse, de ce peintre au personnage nommé
par l'inscription trouvée sur une colonne de Mélos, voir la bibliographie
dans Γ Enciclopedia deW Arte Classica, III, p. 284 (E. B. Marzani). J.-M. DENTZEE 10
hune eodem nomine alium fuisse quam quern tradii Cornelius Ν epos seeutum
in Italiam Oamaratum, Tarquinii Prisci regis Romani patrem, fugientem
a Corintho ty ranni iniurias Gypseli, mox docebimus.
Ce dédoublement du peintre Ecphantus est expliqué le plus souvent
comme une tentative pour harmoniser deux catégories de sources; il
serait éclairé par Pline lui-même écrivant un peu plus loin: iam enim
absoluta erat pictura in Italia. La tradition grecque faisait d'Ecphantus
l'inventeur de la couleur; une autre transmise en Italie conserve
le souvenir d'une peinture très a

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