Madeleine BRUNERIE CINQUANTE-HUIT ANS À L INSTITUT PASTEUR ...
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Description

Madeleine BRUNERIE
CINQUANTE-HUIT ANS À L’INSTITUT PASTEUR,
VINGT-DEUX ANS PRÈS DE JACQUES MONOD
Les grandes vies entrouvrent des avenues de lumière dans toutes les directions
Georges Clemenceau En respectueux hommage à la mémoire de Monsieur Jacques MONOD
Mon regretté Grand Patron
Prix Nobel de Physiologie ou Médecine 1965
avec François JACOB et André LWOFF
en témoignage de ma profonde admiration
Bien amicalement à Olivier et Philippe MONOD
ses fils jumeaux
2 À mes chers Parents
en témoignage de mon infinie reconnaissance
.
À ma chère sœur, trop tôt tragiquement disparue
À mes chers Petits Cousins, Bernard et Nicole MOYRAND à qui je dois tant
A l’équipe médicale de l’Ehpad de Beaumont sur Oise, à qui je dois ma mirac uleuse
résurrection en 2007, l’expression de ma profonde reconnaissance
À TOUTES mes AMIES, à TOUS mes AMIS
de l’Institut Pasteur ou d’ailleurs, bien affectueusement
3 Préambule
Lorsque, en 2000, la direction de l’Institut Pasteur m’a confié la supervision du s ervice
des archives, j’ai eu la bonne surprise d’y retrouver Madeleine Brunerie. Je l’avais bea ucoup
côtoyée, plus que connue, lorsqu’elle était la secrétaire - on verra plus loin à quel point le mot
est impropre - de Jacques Monod, au moment où je faisais ma thèse, pendant les année s 1965
- 1970. J’étais certain que Madeleine Brunerie qui avait pris sa retraite en 1990, avai t quitté
l’Institut après avoir terminé le classement des archives de Jacques Monod. Je ne me doutais
pas que les ...

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Langue Français
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Extrait

Madeleine BRUNERIE CINQUANTE-HUIT ANS À L’INSTITUT PASTEUR, VINGT-DEUX ANS PRÈS DE JACQUES MONOD Les grandes vies entrouvrent des avenues de lumière dans toutes les directions Georges Clemenceau En respectueux hommage à la mémoire de Monsieur Jacques MONOD Mon regretté Grand Patron Prix Nobel de Physiologie ou Médecine 1965 avec François JACOB et André LWOFF en témoignage de ma profonde admiration Bien amicalement à Olivier et Philippe MONOD ses fils jumeaux 2 À mes chers Parents en témoignage de mon infinie reconnaissance . À ma chère sœur, trop tôt tragiquement disparue À mes chers Petits Cousins, Bernard et Nicole MOYRAND à qui je dois tant A l’équipe médicale de l’Ehpad de Beaumont sur Oise, à qui je dois ma mirac uleuse résurrection en 2007, l’expression de ma profonde reconnaissance À TOUTES mes AMIES, à TOUS mes AMIS de l’Institut Pasteur ou d’ailleurs, bien affectueusement 3 Préambule Lorsque, en 2000, la direction de l’Institut Pasteur m’a confié la supervision du s ervice des archives, j’ai eu la bonne surprise d’y retrouver Madeleine Brunerie. Je l’avais bea ucoup côtoyée, plus que connue, lorsqu’elle était la secrétaire - on verra plus loin à quel point le mot est impropre - de Jacques Monod, au moment où je faisais ma thèse, pendant les année s 1965 - 1970. J’étais certain que Madeleine Brunerie qui avait pris sa retraite en 1990, avai t quitté l’Institut après avoir terminé le classement des archives de Jacques Monod. Je ne me doutais pas que les ramifications de ces archives étaient sans limites, Madeleine Brunerie m’en a administré la preuve il y a peu, et surtout qu’elle classait encore le fonds photogra phique et entretenait des relations avec beaucoup de ceux qui avaient fréquenté le laboratoi re, français et étrangers. Quand je lui ai demandé le travail qu’elle réalisait à ce mome nt, Madeleine Brunerie m’a confié aux détours de la conversation, qu’elle avait noté au jour le jour en sténo dans ses pe«tits carnets », ce qui s’était passé d’important pour elle, dans sa vie pe rsonnelle comme dans sa vie professionnelle, presque tout entière passée à l’Institut Pasteur. Je l’ai poussé à les transcrire sans d’ailleurs aller plus loin que l’idée que cette trans cription pourrait être utile à l’étude des fonds d’archives Macheboeuf et Monod, ses deux principaux Pat rons à l’Institut. A quelques lignes supplémentaires près, ajoutées après coup pour décrire ce rtaines périodes de sa vie, en particulier les années d’enfance et de formation, le text e qui suit est la 1 transcription de ces notes presque quotidiennes, au moins jusqu'en .1970 La période couvre en particulier le travail de Madeleine Brunerie dans deux laboratoires de l’Instit ut Pasteur qui eurent une importance majeure dans l’histoire de la biologie française, cel ui de Michel Macheboeuf (1900-1953) pionnier en France de la recherche sur la chimie des protéines et tout particulièrement celle des lipoprotéines, et celui de Jacques Monod (1910-1976), l’un des fondateurs de l’école française de génétique et de biologie moléculaires. ème En général, du moins s’agissant du 20 siècle, on connaît assez bien la man ière dont les recherches ont été menées dans les laboratoires de biologie. On connaît le s appareillages, les pratiques de laboratoire, les questions posées et leur évolution en fonction des réponses qui sont apportées, les modèles intellectuels et les modèles biologiques utilisés. On connaît bien 1 En fait, après la grande année du Nobel en 1965, les notes deviennent succinctes e t sont plutôt des opinions sur une grande période de temps que des notes au jour le jour. Il y a bien d es raisons à cela, deux d'entre elles étant nettement le fait que le Prix Nobel a écarté Jacques Monod de l a quotidienneté du laboratoire, et l'autre étant l'évolution des affaires de l'Institut Pasteur. 4 l’importance croissante du travail en réseau de laboratoires. On retrouve facil ement les financements et les influences scientifiques, administratives voire politiques qui préside nt à la réalisation de telle ou telle recherche. C’est ce qu’enseignent les études c onsacrées à l’histoire du CNRS, de l’INSERM ou de la DGRST, ou encore celles dévolues au rôle de la F ondation Rockefeller dans la formation des chercheurs et le financement de laboratoi res, pour ne citer que quelques exemples. De la même manière, l’histoire des thématiques scientifiques peut- être analysée, si un thème précis suscite l’intérêt d’un chercheur. C’est ainsi que l’histoire de la biologie moléculaire, puisque c’est le cœur de la vie scientifique de Jac ques Monod qui a tant d’importance dans ce texte, est plutôt bien décrite sous des angles différents par de nombreux auteurs. En revanche, l’histoire de la biochimie et de la biologie s tructurale en France, domaine auquel le travail de Michel Macheboeuf se rattache, re ste presque entièrement à écrire. Quoi qu’il en soit, la documentation archivistique et les public ations des laboratoires existent et sont exploitables. Les choses se compliquent si l’on cherche à décrire plus finement ce qui se passe dans un laboratoire, les événements qui permettent sa création puis sa disparition, ou son passage à d’autres mains, les conditions relationnel les et matérielles qui permettent la production d’une information scientifique communicabl e. La circulation des personnes en son sein et le réseau dans lequel il est inséré e st souvent encore plus difficile à cerner dans le détail. On peut certes en reconstituer une part ie en croisant les fonds d’archives. Les archives des laboratoires et celles de la Direction, com plétées par d’autres fonds permettent cette démarche en ce qui concerne l’Institut Pasteur. Mais e lles ne mentionnent guère les contacts occasionnels, les séjours brefs de chercheurs à P aris ou à l’étranger, ou encore les conférences, tous événements pourtant parfois déterminants dans la réalisation d’un travail ou la construction d’un concept. Je pense en écrivant cel a à la place essentielle, mais pas tant connue dans notre pays, de physiciens comme Aaron Novi ck et Léo Szilard dans la conceptualisation de la notion de répression dans le modèle de l’opéron par Jacob et Monod en 1961. Enfin, on ne dispose pratiquement jamais, sauf sous la forme ambiguë de récits hagiographiques rédigés au lendemain de la disparition d’un grand chercheur, de données de première main concernant la vie au laboratoire, la nature des 2relations entre les personnes, les opinions sur tel ou tel, ce qui pouvait même s’y c, abrechef r ce qui fait la vie d’un laboratoire, du moins celle de laboratoires ré evivalntlsem ».e nIlt « s'ajoute à tout cela un véritable décryptage de la densité des relations qui unissaient entre eux des chercheurs issus du laboratoire de Félix Mesnil, dont Lwoff et Monod, avec d' autres 2 Je pense par exemple aux activités Hdeerbert Marcovich, membre du mouvement Pugwash, au moment des négociations entre les USA et le Vietnam auxquelles il participait da ns l’ombre, et qui séjournait à ce moment dans le laboratoire de J. Monod. Une couv ? erture 5 comme Louis et Sarah Rapkine ou François Gros, ou Georges Cohen ou François Jacob plus tard ; ou encore le rôle joué par la participation de certains à des activités de résistance à l'ennemi ou enfin l'importance fondamentale dans la génèse des concepts prise par les chercheurs américains qui ont fréquenté le laboratoire pendant de longues périodes de temps. Ce sont des choses que l'étude des archives ne permet pas d'apprécier dans leur dynamique affective et subjective. On sent bien qu'il ne s'agit pas seulement de grands chercheurs rassemblés autour du projet qui a fait renaître la génétique physiologique en France, mais d'une sorte de noyau dur de personnalités fortement liées les unes aux autres. Préc isément parce que Madeleine Brunerie n’était pas cantonnée dans un rôle d’exécutante, s es notes prises à chaud permettent de saisir cette vie dans deux grands laboratoires et perm ettent de sentir les personnalités de certains des acteurs ainsi que l’atmosphère géné rale et ses fluctuations. Les mémoires de Madeleine Brunerie sont certes bien entendu subje ctives, ce sont les siennes telles qu’écrites sous le coup des émotions du moment, dans le train en rentrant chez elle, le soir, le week-end. C’est ainsi qu’elles permettent de comprendre un peu mieux ce qui animait les relations de toutes natures dans les deux laboratoires dans lesquels elle a travaillé. La vie dans le laboratoire de Jacques Monod occupe la majeure pa rtie du texte. Pour être un peu restrictif, il s’agit en réalité moins du laboratoire que de ce qui se passait au sein du premier cercle de relations de Jacques Monod au laboratoire, et qui est d’ai lleurs pour l’essentiel inscrit dans une topographie sim :p les bureaux de Madeleine Brunerie, de Sarah Rapkine et de Jacques Monod et surtout l’un des deux gra « nds labos », celui qui était le plus proche du bureau de Jacques Monod, laboratoire dans lequel travaillait un autre personnage constant de cette histoire, Madeleine Jolit, "l'autre" Madeleine. C epl usqui sleoi n pa», s sait « donc le vécu de ceux plus éloignés de l’épicentre n’apparaît qu’à l’occasion de brèves notes, sauf bien entendu ceux avec qui Jacques Monod était en relations scientifiques const antes, ou qui étaient à l’origine de soucis. Tout ceci est en soi un indice de la structure rel ationnelle du labo, ainsi que du degré d’autonomie des chercheurs plus éloigné bures dua u« » ou de la verrière. Certains seront certainement surpris de ne pas figurer dans ce texte. En re vanche, le 3personnel technique et celui de l al a«verie » sont très présents et il est clair que Jacques Monod s’y intéressait de près. Il faut dire que le laboratoire a pu comprendre jusqu’à une cinquantaine de personnes. Les omissions sont ainsi naturelles, même si il est c lair que 3 La notion de «laveri e» est une notion essentielle des laboratoires de microbiologie de l’époque. Le ter
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