Maghrāwa, lieu de provenance des stèles punico-numides dites de la Ghorfa - article ; n°2 ; vol.100, pg 731-760
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1988 - Volume 100 - Numéro 2 - Pages 731-760
Ahmed M'Charek, Maghrāwa, lieu de provenance des stèles punico-numides dites de la Ghorfa, p. 731-760. L'attribution à la plaine de la Ghorfa en Tunisie centrale d'une importante collection de stèles punico-numides découvertes au XIXe siècle a toujours été tenue pour établie. Avancée en 1905 par L. Poinssot, cette hypothèse s'avère aujourd'hui erronée en présence de deux données importantes : - Une référence bibliographique qui a échappé, jusqu'à présent, aux nombreux commentateurs de la célèbre collection de stèles africaines. Il s'agit d'un document daté de l'année 1842 qui donne le nom de l'inventeur de ces monuments (l'allemand Honegger) et le lieu de provenance (Maghrāwa, en Tunisie). - La découverte en 1967 d'un groupe de bas-reliefs du type dit de la (v. au verso) Ghorfa à Aïn-Maghrāwa complétée récemment par une exploration concluante du site archéologique. L'enquête sur les origines et la dispersion de la collection menée à travers des sources étalées sur un siècle et demi permet de retenir les conclusions suivantes : - les stèles dites de la Ghorfa ou du type de la Ghorfa (40 bas-reliefs dont plusieurs portent une inscription néo-punique, latine ou mixte) conservées actuellement à Londres, Paris, Vienne, Tunis et Dougga proviennent de la récolte obtenue vers 1842 à Maghrâwa par l'allemand Honegger. - Après la mort de son inventeur la collection est passée entre les mains de Nathan Davis et partiellement de François Bourgade avant sa dispersion entre 1850 et 1876.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ahmed M'Charek
Maghrāwa, lieu de provenance des stèles punico-numides dites
de la Ghorfa
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 100, N°2. 1988. pp. 731-760.
Résumé
Ahmed M'Charek, Maghrāwa, lieu de provenance des stèles punico-numides dites de la Ghorfa, p. 731-760.
L'attribution à la plaine de la Ghorfa en Tunisie centrale d'une importante collection de stèles punico-numides découvertes au
XIXe siècle a toujours été tenue pour établie. Avancée en 1905 par L. Poinssot, cette hypothèse s'avère aujourd'hui erronée en
présence de deux données importantes :
- Une référence bibliographique qui a échappé, jusqu'à présent, aux nombreux commentateurs de la célèbre collection de stèles
africaines. Il s'agit d'un document daté de l'année 1842 qui donne le nom de l'inventeur de ces monuments (l'allemand
Honegger) et le lieu de provenance (Maghrāwa, en Tunisie).
- La découverte en 1967 d'un groupe de bas-reliefs du type dit de la
(v. au verso) Ghorfa à Aïn-Maghrāwa complétée récemment par une exploration concluante du site archéologique.
L'enquête sur les origines et la dispersion de la collection menée à travers des sources étalées sur un siècle et demi permet de
retenir les conclusions suivantes :
- les stèles dites de la Ghorfa ou du type de la Ghorfa (40 bas-reliefs dont plusieurs portent une inscription néo-punique, latine ou
mixte) conservées actuellement à Londres, Paris, Vienne, Tunis et Dougga proviennent de la récolte obtenue vers 1842 à
Maghrâwa par l'allemand Honegger.
- Après la mort de son inventeur la collection est passée entre les mains de Nathan Davis et partiellement de François Bourgade
avant sa dispersion entre 1850 et 1876.
Citer ce document / Cite this document :
M'Charek Ahmed. Maghrāwa, lieu de provenance des stèles punico-numides dites de la Ghorfa. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Antiquité T. 100, N°2. 1988. pp. 731-760.
doi : 10.3406/mefr.1988.1606
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1988_num_100_2_1606AFRIQUE NUMIDE
AHMED M'CHAREK
MAGHRAWA, LIEU DE PROVENANCE DES STÈLES
PUNICO-NUMIDES DITES DE LA GHORFA
Proposée comme hypothèse en 1905 par Louis Poinssot, l'attribution
à la «plaine de la Ghorfa en Tunisie centrale» d'une intéressante collec
tion de stèles punico-numides a été adoptée par les spécialistes d'archéol
ogie nord-africaine comme un fait établi.
Aujourd'hui, deux données importantes nous incitent à remettre en
cause cette certitude :
- une référence bibliographique qui a échappé jusqu'à présent aux
nombreux commentateurs de la célèbre collection de stèles africaines.
Elle nous fait connaître dans un document daté de l'année 1842 le nom de
l'inventeur de ces monuments (l'allemand Honegger) et le lieu de découv
erte (Maghrâwa) ;
- un groupe de quatre bas-reliefs du type dit de la Ghorfa exhumés
à Ain Maghrâwa en 1967. Cette découverte, complétée récemment par
une exploration concluante du site, fournit la confirmation des données
de la bibliographie.
«Stèles de la Ghorfa», une hypothèse de Louis Poinssot
Dans un article publié au BAC en 1905 sous le titre Les stèles de la
Ghorfa1, L. Poinssot se propose de fixer l'origine d'un groupe de stèles
conservées alors au Musée Alaoui2 et provenant de la collection réunie
dans les années 1860 par Mohammed Khaznadar, fils du Premier Minist
re du bey, dans le jardin de sa résidence à la Manouba.
Reprenant un mémoire consacré à ces stèles dites de la Manouba3
'BAC, 1905, p. 395-405.
2 L'actuel Musée national du Bardo.
3 R. Du Coudray de la Blanchère et P. Gauckler, dans Catalogue du Musée
Alaoui, Paris, 1897, p. 62, n. 741-752, pi. XVIII et XIX.
MEFRA - 100 - 1988 - 2, p. 731-760. 732 AHMED M'CHAREK
par R. Du Coudray de La Blanchère4 il note d'abord que ce dernier a eu
raison de rejeter l'attribution à Carthage proposée par G. Wilmanns5 dans
le CIL VIII pour quelques-uns de ces monuments.
Il cherche à démontrer, ensuite, la fragilité de l'hypothèse proposée
en échange par La Blanchère qui a supposé que la collection provenait de
Dougga en se fondant sur la présence dans une maison de ce village
«Dar-el-Acheb» d'une stèle du même groupe.
Pour Louis Poinssot la stèle en question ne se trouvait qu'accidentel
lement à Dougga. Il rapporte à l'appui de son affirmation un récit
recueilli par lui auprès des habitants de cette localité, je cite :
«II y a une quarantaine d'années environ, une compagnie de soldats du
Khaznadar, accompagnés de deux anglais, arrivaient de Maktar à Dougga.
Ils transportaient un grand nombre de pierres romaines : l'une d'elles fut
remise à Acheb. On lui recommanda 'de bien la conserver, le menaçant
d'amende s'il ne pouvait la rendre quand elle lui serait réclamée. De crainte
qu'elle ne fut perdue, Acheb l'encastra dans sa maison au-dessus d'une por
te ' ».
Afin de pouvoir proposer une autre origine aux stèles qui nous occupent
l'auteur retient du mémoire de La Blanchère un second récit attribué éga
lement aux habitants de Dougga. Voici la principale information donnée
par ce récit :
« Les arabes qui avaient travaillé aux transports pour le Khaznadar indiquè
rent comme lieu d'origine de ces stèles 'la Ghorfa'».
L. Poinssot refuse de suivre La Blanchère qui a cru reconnaître dans
ce vocable de «la Ghorfa» une déformation du nom de Gorria, un massif
montagneux situé à proximité de Dougga. Il préfère retenir «la Ghorfa»
d'autant plus que ce nom figure « ajoute-t-il » dans l'inventaire manuscrit
des achats et dons du Musée du Louvre où deux stèles du même groupe
sont enregistrées en 1876 avec la mention «envoi du général Khereddine,
provenance douteuse, la Ghorfa».
Pour l'auteur c'est de « Bahiret-el-Ghorf a » qu'il s'agit, plaine située à
mi-distance entre Maktar et Dougga même si cette région « paraît être res
tée jusqu'à la conquête française en dehors des itinéraires des explora
teurs ».
4 R. Du Coudray de la Blanchère, Douze stèles votives du Musée du Bardo (B
ibliothèque d'archéologie africaine, t. 1), Paris, 1897, p. 31-56, pi. Ili- VII.
SCIL, n° 1145 et 1011. PROVENANCE DES STÈLES PUNICO-NUMIDES DITES DE LA GHORFA 733 LA
L. Poinssot avance ensuite à l'appui de son hypothèse d'autres obser
vations susceptibles de corroborer la tradition orale qu'il rapporte :
- les stèles ont dû être transportées à La Manouba «entre 1860 et
1873 où Wilmanns lut les quelques ex-voto qui y sont gravés».
- L'anglais qui aurait accompagné les soldats du Khaznadar aidé
par l'un de ses compatriotes serait Nathan Davis dont du reste le passa
ge à Maktar et à Dougga est prouvé».
- La stèle de Dougga aurait été sacrifiée par «un chargement
embarrassant si l'on songe au nombre et à la dimension des stèles ... et
au mauvais état des pistes».
Et Louis Poinssot de conclure qu'il convient «d'écarter la suspicion
exagérée dont on entoure les témoignages indigènes».
Toutefois, il ne manque pas de noter avec un scrupule scientifique
admirable qu'il avance son hypothèse «avec quelque indécision, il est
vrai». Réserve significative curieusement oubliée après lui - par commod
ité peut-être - ou encore parce qu'il peut paraître exclu de pouvoir
déterminer avec davantage de précision l'origine d'une collection d'objets
antiques découverts au milieu du XIXe siècle et passés entre les mains de
plus d'un intermédiaire.
Dans la dernière partie de son article l'auteur fait l'historique de la
dispersion de ces bas-reliefs dont il souligne l'homogénéité entre le Musée
Alaoui (douze stèles), le Musée du Louvre (deux), le Musée de Vienne
(trois), le British Museum (un «assez grand nombre» dont deux publiées
par le CIL, VIII) sans oublier le fragment de stèle remployé à Dougga.
«Stèles de la Ghorfa», une appellation

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