Mondes francophones
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Langue Français

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217INTRODUCTION
Introduction
En 1994, devant le Haut Conseil de la Francophonie, le vietnamien Cu Huy Can, poète, ancien ministre de la culture et président du Conseil national des arts et des lettres du Viêtnam, commence son discours. Il déclare avec solennité :« La francophonie ! C’est évidemment d’abord une question de langue. Mais cette langue française est porteuse d’une culture, la précieuse culture française qui a beaucoup donné au monde et qui a grandement contribué à faire le monde moderne ». Puis, enthousiaste, il ajoute :« Quant au Viêtnam, il tient à rester le bastion de la francophonie dans l’Asie-Pacifique »Un engagement aussi net est assez troublant.. A-t-il quelque fondement ? Quelle en est la portée ? Notre propos n’est pas d’en discuter les tenants et les aboutissants. Une simple constatation, cependant. Un vent nouveau a soufflé dans la région et le Viêtnam, confiné dans la rigueur idéologique, jusque-là parlait le russe. Il doit désormais composer avec la loi du marché, tout comme son grand voisin chinois. L’Alliance Française de Hanoi, créée depuis peu, compte beaucoup d’adhérents. Le Cambodge, qui a quitté l’orbite vietnamienne, commence à revivre et mise maintenant sur le français.
En 1997, un colloque est organisé à Paris sous l’égide de l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne (aavf) en collaboration avec l’Association des Amis de l’Orient sur le thème : « Le Viêtnam et la France dans l’espace francophone ». Dans la même année se tiendra à Hanoi – pour la première fois en Asie – le VIIeSommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Une rencontre préparatoire en quelque sorte. Utile, mais inquiétante en même temps. Le climat a déjà changé. Au cours de ce colloque, c’est l’intervention de Nguyen Khac Vien qui vient frapper de façon claire et nette :« Penser qu’une large fraction de la population vietnamienne se mettra à apprendre le français appelé à devenir pour le Viêtnam un moyen de communication internationale de première importance : pure illusion. Tourisme, commerce, diplomatie, technologies avancées, dans ces domaines pour le moment la prépondérance de l’anglais dont l’enseignement est pratiquement devenu obligatoire est absolue. Dans quelques années, la seule langue à pouvoir disputer cette première place à l’anglais sera le chinois… »
Opportunité du premier discours ou véritable recul du second ? Ces deux anecdotes, rappelées ici, servent à de mettre en lumière la façon dont le débat sur l’avenir de la langue française dans la région Asie-
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Pacifique – puisque c’est dans ce cadre géographique que le président Cu Huy Can se situait d’emblée – a été introduit et poursuivi par l’un des acteurs régionaux important, au milieu des années 1990. Le Viêtnam, situé dans un ensemble géographique qui voit les terres continentales de l’extrême Est du continent euro-asiatique rejoindre une Asie insulaire active et dynamique, pouvait légitimement, étant au centre de ce complexe, occuper la position de « bastion de la francophonie ». Malheureusement la taille du pays et les réalités du moment, politiques, sociales, économiques, démographiques régionales ne le permettaient certainement pas. Nguyen Khac Vien l’indique clairement, avec une note de regret néanmoins. Cependant, c’est encore lui qui, lorsqu’il reçut à l’ambassade de France à Hanoi le premier « Grand prix de la Francophonie » a donné peut-être, dans son discours de réception, la définition la plus réaliste et la plus sensible de la francophonie dans l’espace asiatique d’aujourd’hui. L’émotion y perce. Reprenons ses mots : « Ni le développement des échanges commerciaux, ni celui du tourisme ne suffisent à garantir la survenue d’une ère de compréhension… d’empathie réciproque entre les peuples et les nations. Les échanges économiques ne sauraient qu’en créer les prémices : seule une interpénétration culturelle authentique permet de bâtir des fondements durables. Car seuls les produits culturels portent la marque d’une spécificité nationale irremplaçable. Quand j’ se d’ uter dernier cri ou d’une belle voiture, je n’ai pas besoin de u un comp savoir si ces engins sont français ou japonais, ces produits de la technologie étant à vrai dire transnationaux comme les firmes qui leur ont donné naissance et qui en tirent puissance et profit. Mais quand un Vietnamien savoure les « Fleurs du Mal » ou s’extasie devant un tableau de Gauguin, se passionne pour les œuvres de Marcel Proust, c’est la France elle-même qui se présente avec ses goûts et ses couleurs, son passé et ses perspectives, c’est le peuple français lui-même qui est là avec sa sensibilité et son génie propres. Ni le pacte colonial ni la concurrence et la course au profit ne viennent s’interposer entre les deux peuples, la communication passe sans encombre par le canal des grandes œuvres. »  
La bibliographie esquissée ici, qui regroupe un très large ensemble « asien » d’œuvres d’écrivains ou d’auteurs francophones ayant gardé un lien avec leur pays d’origine, apparaît comme une illustration de ces propos. Il nous faut, pourtant, introduire une nuance. Conçue pour couvrir un certain nombre de pays d’une Asie contrastée et dont une grande partie des auteurs répertoriés sont ressortissants mais vivant, bien ou mal, en exil dans le pays d’accueil, cette bibliographie fait également ressortir l’activité, la compétence dans le domaine de leur culture d’origine, de personnalités françaises ayant des liens avec le pays dont leurs ascendants étaient originaires. Il n’y a pas toujours de différence entre ces deux
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catégories d’auteurs, en particulier lorsqu’ils écrivent de la littérature, si ce n’est le caractère « solitaire » de l’exercice. Par contre, en ce qui concerne la recherche pure, les sciences, sociales et humaines, la sinologie, la vietnamologie, la khmérologie, la japonologie, l’indologie, etc., ces domaines ayant été construits sur le principe du regard croisé, mais dans leurs formes actuelles à partir de schémas de type occidental, on y rencontre des intellectuels qui débattent avec leurs collègues français ou dans le cadre de colloques internationaux. Une lecture attentive de la bibliographie réalisée ici permettra de se rendre compte de la nature et de la qualité des travaux, collectifs bien souvent, qui sont en cours. Nous avons en effet essayé de donner le plus de précisions possible, d’ordre factuel bien sûr car là se limite notre rôle, et au cas par cas, c’est-à-dire à la fin de chaque notice qui le demandait, sur les mouvements qui animent aujourd’hui la recherche. Nous avons tenté, le plus souvent possible et dans la limite du temps dont nous disposions et de nos compétences, de donner des informations sur les ouvrages sélectionnés et décrits, en considérant qu’un titre de livre est parfois suffisamment explicite en lui-même. Nous nous sommes efforcés, encore, de singulariser chaque auteur, en nous excusant par avance des informations erronées ou désuètes qui pourraient avoir échappé à notre vigilance. Chaque notice sélectionnée a été vérifiée sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (bnf), simplifiée, les diverses informations concernant l’édition et la graphie des noms d’auteur n’en sont pas moins conformes à la norme de labnf. Enfin, les rubriques à l’intérieur desquelles nous avons rangé les notices, permettant d’appréhender un ensemble déjà différencié et plus aisé à explorer, sont purement occasionnelles. Concernant la totalité du corpus réuni dans le cadre de ce répertoire d’ouvrages publiés depuis 1990 jusqu’aujourd’hui, nous ferons quelques remarques préalables.
1. Le total des ouvrages sélectionnés atteint environ quatre cents unités. Il concerne les publications d’auteurs originaires, d’une façon ou d’une autre, des pays suivants :CAMBODGE CHINE CORÉE INDE ET MONDE INDIEN INDONÉSIE JAPON LAOS MYANMAR THAÏLANDE VITNAM. Il couvre donc, partiellement et de façon très sélective, les entités géographiques suivantes : l’Asie du Sud-Est, L’Asie de l’Est et l’Asie du Sud.
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Compte tenu de l’étendue du domaine considéré, nous avons pris la liberté de dépasser le quota de notices demandé (qui était de trois cents notices au total).
2. La collecte la plus importante en nombre et en diversité de thèmes, concerne, incontestablement, le domaine Viêtnam avec environ cent vingt titres. Pour diverses raisons, rappelons parmi celles-ci que le Viêtnam fit partie de l’empire colonial français pendant quatre-vingts ans, la connaissance et l’usage de la langue française sont donc déjà anciens. Il faut préciser cependant que la pratique en fut toujours, malgré tout, le fait d’une élite et plutôt intellectuelle. Les liens avec les milieux littéraires ou scientifiques français, sans oublier le volet politique, sont aussi une constante qui, d’ailleurs, se perpétue aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de faire figurer le Viêtnam en tête de la bibliographie.
3. Le domaine Chine vient ensuite avec un total d’un peu plus de cent titres. Les œuvres de fiction représentant presque un tiers de ce total, il est intéressant de souligner la vigueur toute récente de ce secteur, proportion identique à celle que nous avons pu relever pour le secteur Viêtnam. A été mis à contribution l’ouvrage bibliographique rédigé par Marie Laureillard, Jean-Claude Thivolle et Thierry Sanjuan, intitulé France-Chinel’Association pour la Diffusion de la, publié en 2004 par Pensée Française (adpf) à l’occasion des Années croisées franco-chinoises 2003-2005. Cet ouvrage bilingue (chinois-français) présente en plus de deux cents pages une large sélection annotée de livres d’auteurs français sur la Chine et d’auteurs chinois traduits en français.
4. Sous les rubriques Japon et Inde, nous offrons un nombre de références plus restreint qui, pour différentes raisons, n’est pas aussi représentatif que nous l’aurions souhaité.
5. Quant à l’Asie du Sud-Est, y compris le Viêtnam mentionné déjà, les articles et comptes-rendus de lecture deLa lettre de l’afrase  (Association Française pour la Recherche sur l’Asie du Sud-Est)ont été systématiquement utilisés. La bibliographie des auteurs francophones qui en résulte est très contrastée, la rareté des auteurs francophones dans les pays de tradition anglophone se révélant de manière radicale.
Sans vouloir faire une analyse détaillée d’un tel ensemble, qui n’aurait pas de sens dans la mesure où il est construit sur un choix personnel, on peut tout de même avancer quelques hypothèses.
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