Note sur l inscription de la statue d Amman J. 1656. - article ; n°1 ; vol.51, pg 129-136
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Note sur l'inscription de la statue d'Amman J. 1656. - article ; n°1 ; vol.51, pg 129-136

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Description

Syria - Année 1974 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 129-136
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

F. Zayadine
Note sur l'inscription de la statue d'Amman J. 1656.
In: Syria. Tome 51 fascicule 1-2, 1974. pp. 129-136.
Citer ce document / Cite this document :
Zayadine F. Note sur l'inscription de la statue d'Amman J. 1656. In: Syria. Tome 51 fascicule 1-2, 1974. pp. 129-136.
doi : 10.3406/syria.1974.6434
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1974_num_51_1_6434NOTE SUR L'INSCRIPTION DE LA STATUE D'AMMAN J. 1656
PAR
F. Zayadine
(PL III-IV)
La statue (1) dont nous republions ici l'inscription a été découverte
en 1949, dans la cour de la maison d'Elias Qaqish, située au Nord-Ouest
de la Citadelle d'Amman (Djebel el-QaFa), en dehors de l'enceinte romaine,
mais dans les limites de la ville ancienne de Rabbat Ammon.
En effet, les fouilles effectuées en 1968 et 1969 au Nord de l'enceinte
romaine par le Département des Antiquités et par M. R. Dornemann <2>,
alors directeur du Centre Américain d'Amman, ont prouvé que la ville
antique des époques du Bronze et du Fer s'étendait bien en dehors des
murs romains. Un glacis datant du Bronze Moyen et en relation avec un
mur massif prouve qu'il y a eu une occupation importante à Rabbat
Ammon à cette période, considérée généralement par les archéologues,
à la suite de N. Glueck, comme une période de nomadisme en TransJordanie.
Sous le glacis du Bronze Moyen, R. Dornemann a ramassé des tessons
du Bronze Ancien. Des structures importantes du Fer II ont aussi été
dégagées.
La statue J. 1656 faisait partie d'un lot de quatre sculptures trouvées
au même endroit lors de travaux de terrassement dans la cour de la maison
citée plus haut. Malheureusement, le Département des Antiquités n'avait
pu intervenir à temps pour entreprendre une fouille régulière et déterminer
(*) R. D. Barnett, ADAJ, I, 1951, p. 34-36 Cultural and Archaeological History of Trans-
et pi. XI et XIII. Jordan in the Bronze and Iron Ages, vol. I,
(') Voir sa thèse non encore publiée : « The Chicago, 1970, p. 49 ss.
9 Fig. 1. — La statue d'Amman J 1656, vue de côté.
l'emplacement exact de la trouvaille ou même découvrir d'autres objets
capables de fournir quelques indices de datation.
Description de la statue: (PL I et fig. 1).
Taillée dans un calcaire tendre, de couleur jaunâtre, la sculpture
atteint 45 cm de haut, y compris le piédestal cubique dont la hauteur est
de 8 cm. Le calcaire appartient à la région, car des sculptures dans la
même matière ont été retrouvées à la Citadelle d'Amman et dans les
environs (voir plus bas). Il a été enduit d'un engobe rouge qui s'est écaillé
à certains endroits, surtout sur le piédestal. C'est dans cet engobe qu'a
été incisée l'inscription.
Le personnage, assez lourd, est représenté debout, pieds nus, avançant
légèrement la jambe gauche. Le bras droit, orné d'un torque (?), tombe le SYRIA, LI (1974), 1-2 PI. Ill
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i IV SYRIA, LI (1974), 1-2 PI.
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Inscription de la statue d'Amman NOTE SUR L'INSCRIPTION DE LA STATUE D'AMMAN J. 1656 131 1974]
long du corps, poing fermé. Dans la main droite qu'il porte sur la poitrine,
il tient une fleur de lotus qui repose sur l'épaule. C'est probablement un
insigne royal, que l'on voit dans la main du roi Ahiram de Byblos, de
Barrekub et de Kilamuwa de Zinjirli.
La tête est disproportionnée par rapport au reste du corps. Les yeux
étaient autrefois incrustés, comme sur les statues découvertes en 1968 à
la Citadelle d'Amman <1). Séparés par une raie médiane, les cheveux
tombent en lourdes nattes spiralées sur la nuque ; deux de ces nattes
pendent sur les tempes, devant l'oreille. Un cordon dont les deux bouts
se croisent à l'arrière, serre cette abondante chevelure.
L'accoutrement du personnage est assez simple : une longue tunique
côtelée, à manches courtes, serrée à la taille par une large ceinture dont
la partie visible retombe entre les deux jambes. Un châle à franges, terminé
par deux glands, est enroulé autour du torse et des épaules.
On ne peut trouver de meilleurs parallèles à cette statue que les
sculptures trouvées à la Citadelle d'Amman ou dans les environs de la
capitale. Notons d'abord la statue en pierre noire trouvée dans le même
lot<2>, représentant un personnage semblable au nôtre, mais coiffé d'une
espèce de tiare inspirée de la couronne d'Osiris <3>. Une autre statue du
même type a été découverte à Arjan, près d'Amman <4>. En 1971 deux
sculptures représentant un homme et une femme ont été trouvées à
Khirbet el-Hajjar, à l'ouest d'Amman (fig. 2) <5>. Les fouilles récentes effec
tuées sur le site ont montré qu'il était occupé aux époques du Fer I et
II (6). Il y avait donc dans le royaume ammonite une tradition artistique
qui semble nettement supérieure à celle des Moabites ou des Israélites, leurs
voisins. Dans son ensemble, cette sculpture ammonite appartient au
courant syro-phénicien et se rapproche, par certains côtés, des œuvres
H F. Zayadine, IXe Congrès d'Archéologie («) N. Kairi, ADAJ, XV, 1970, p. 15-18
Classique, AAAS, XXI, 1971, p. 152 et (en arabe) et pi. I.
pi. XLI. (6) Voir le rapport de M. M. Ibrahim dans
(*) ADAJ, I, 1951, p. 34 et pi. X. ADAJ, XVI, 1971, p. 91-97 et pi. 1-3..
(•) Sur cette couronne voir S. Horn, Andrews (•) Sur ces fouilles, voir H. O. Thompson,
University Seminary Studies, XI, 1973, n° 2, ADAJ, XVII, 1972, p. 47-72 et pi. I-XI.
p. 170-180. SYRIA [Ll 132
Fig. 2. — Deux statues ammonites de Khirbet el-Hajjar.
d'art trouvées à Zinjirli (*) et dans la Syrie du Nord en général, œuvres
qui lui sont d'ailleurs contemporaines. Une influence araméenne est en
plus prouvée par l'inscription elle-même.
V inscription : (PL II et fig. 3-5).
Incisée sur la base de la statue et en mauvais état, elle a d'abord été
déchiffrée par R. D. Barnett<2>, puis réexaminée par A. Aharoni (3) et
coupure que fait Aharoni dans la dernière ligne (*) Voir surtout la statue représentant une
divinité ou un roi dans J. B. Pritchard, ANEP, (RB RèPN) a induit en erreur W. F. Albright
fig. 530. qui lit : RB RK§N (« Chief of the Horse ») ;
(2) ADAJ, I, 1951, p. 35 et pi. XIII. cf. Miscellanea Biblica B. Ubach, 1954, p. 135.
(*) IEJ, 1, 1950-51, p. 219-222. La mauvaise NOTE SUR L'INSCRIPTION DE LA STATUE D'AMMAN J. 1656 133 1974]
Fig. 3. — Fac-similé de l'auteur.
Fig. 4. — Fac-similé de G. L. Harding.
Y. Yellin-Kallai (1) qui n'ont pu revoir l'original. Ces différentes lectures
reposent sur le fac-similé de G. L. Harding (fig. 4) <2>.
En novembre 1973, j'ai eu l'occasion d'examiner longuement l'inscrip
tion, en compagnie de l'abbé Jean Starcky, en utilisant une loupe
grossissante. Il nous est apparu que la copie de Harding était la plus
correcte, à l'exception de quelques infimes détails, et qu'elle a été mal
interprétée par les différents auteurs.
L'inscription consistait probablement en deux lignes et non trois :
il n'y a pas assez d'espace pour une ligne supplémentaire, surtout si l'on
restitue une incision horizontale en haut, parallèle à celle qui délimite le
texte en bas.
(») IEJ, 3, 1953, p. 123-126. (•) Cf. ILN, 18 févr. 1950, p. 266 s., fig. 7 s. SYRIA [LI 134
Fig. 5. — Inscription de la statue d'Amman. Noter le nun à la fin de la deuxième ligne.
Je lis : [. ,]SW YRH'ZR / [BR Z]KR BR §NB
Ligne 1 : la première lettre visible est un sin dont il reste trois branches
et l'amorce de la quatrième. La deuxième lettre est un waw à deux
comme il en existe dans les inscriptions ammonites et qui a déjà été
identifié par Y. Yellin-Kallai. Dans ce cas on pourrait restituer soit
QDSW, dans le sens d'offrande sacrée (*> (en supposant que la statue est
un ex-voto destiné à un temple <2)), soit NFSW, dans le sens de statue
(funéraire). Ce sens est attesté à Palmyre (3). Cependant, comme le mot
n f s n'est pas connu à haute époque dans le sens de statue, il est préférable
(*) Voir Jean-Hoftijzer, Dictionnaire des (8) Voir Jean-Hoftijzer, op. cit., s.v. Pour
Inscriptions Sémitiques de l'Ouest, s.v. NFèW, voir J. Cantineau, Le Nabatéen, II,
(2) Les pieds nus du personnage suggèrent Lexique, s.v.
qu'il se trouve dans une enceinte sacrée ou dans
un temple. 19741 NOTE SUR L'INSCRIPTION DE LA STATUE D'AMMAN J. 1656 135
pe

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