Orazov (A.), Economie et culture des populations du nord-ouest de la Turkménie à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle  ; n°1 ; vol.21, pg 193-206
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Orazov (A.), Economie et culture des populations du nord-ouest de la Turkménie à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ; n°1 ; vol.21, pg 193-206

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Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1976 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 193-206
14 pages

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Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicolas Komaroff
Orazov (A.), Economie et culture des populations du nord-ouest
de la Turkménie à la fin du XIXe siècle et au début du XXe
siècle
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°21, 1976. pp. 193-206.
Citer ce document / Cite this document :
Komaroff Nicolas. Orazov (A.), Economie et culture des populations du nord-ouest de la Turkménie à la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°21, 1976. pp. 193-206.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1976_num_21_1_1363COMPTES RENDUS 193
A. Orazov, Economie et culture des populations du Nord-Ouest de la Turkmenie à
la fin du XIXe siècle et au début du XX* siècle, Editions Ylym de
l'Académie des Sciences de la République Socialiste Soviétique de
Turkmenie- Achkhabad, 1972, 130 pages — 6 illustrations (en russe).
La monographie traite de l'histoire ethnique, de l'économie, de la culture et
des mœurs des peuples de langue turque de l'ancien Turkestan aux confins du
XXe siècle, peu avant la Révolution de 1917. Elle utilise des travaux et
documents ethnographiques originaux et inédits d'auteurs russes et turkmènes
contemporains ainsi que des ouvrages publiés pendant la période considérée.
L'étude est centrée plus particulièrement sur les Turkmènes Kara-Choka,
habitant la rive orientale de la Mer Caspienne, sous-groupe de l'importante
peuplade des Turkmènes Iomoutes, alors que les Turkmènes Baïram-Chaly, une
autre fraction de la même peuplade ne font l'objet que de quelques allusions
destinées à servir de référence. Les Kara-Choka étaient à leur tour divisés suivant
leur répartition géographique en trois fractions : les tribus de la région des Monts
Balkhah, auxquels l'ouvrage donne une large place, les populations riveraines du
fleuve Atrek, dans la partie Sud-Ouest du pays, et les Turkmènes Iomoutes
habitant l'Iran.
Les Iomoutes des Monts Balkhan habitaient la région qui correspond au
"rayon" de Kazandjik et de Krasnovodsk de l'actuelle circonscription de Polto-
ratsky. Ils se subdivisaient suivant la localisation des puits pendant la période de
nomadisation en trois sous-groupes — les Djafarbaïs, les Ak et les Atabaïs. A la fin
du XIXe siècle, leur nombre pouvait être évalué à près de 1 5 000 tentes, en
comptant les Iomoutes habitant la zone limitrophe de l'Iran. Cela donne environ
50 000 personnes. Près de 1 3 000 familles habitaient l'Iran.
Les Turkmènes Iomoutes habitant les rives des fleuves Atrek et Gourguène
comptaient des éleveurs nomades (tcharvas) et des agriculteurs sédentaires
(tchomours). Les tchavas nomadisaient dans la zone comprise entre la rivière
Kara-Sou, délimitant la frontière avec l'Iran et les Monts du Haut-Balkhan et de
Kuren-Dagh. Les sédentaires cultivaient des terres peu fertiles et constituaient la
fraction la plus pauvre de la population.
Les éleveurs nomades représentaient une minorité chez les Ionoutes
Djafarbaïs. Leurs troupeaux comprenaient des ovins, des camélidés (chameaux et
dromadaires) et, en nombre plus restreint, des chevaux. Leurs pâturages estivaux
s'étendaient plus à l'ouest de ceux des Iomoutes Atabais, entre le Haut-Balkhan et
le fleuve Atrek.
Ce sont par contre les éleveurs nomades qui prédominaient chez les Iomoutes
Atabais, qui faisaient paître leurs troupeaux dans les grandes étendues steppiques
entre le fleuve Atrek et les Monts Kûren-Dagh. Les agriculteurs sédentaires
habitaient les rives des fleuves Atrek et Gôurguène et ne disposaient que de
maigres parcelles ; ils ne pouvaient guère espérer se constituer un troupeau. Il
n'existait cependant pas de délimitation tranchée entre éleveurs et agriculteurs,
chaque famille comprenant des représentants de chacune de ces catégories, qui
étaient en fait interdépendantes. Les éleveurs nomades jouissaient d'un prestige 94 COMPTES RENDUS 1
social élevé et les sédentaires déployaient tous leurs efforts pour passer dans cette
couche de la société, dont le mode de vie lui assurait une plus grande liberté de
mouvement.
Les pâturages de la zone des Monts Balkhan étaient constitués par les Monts
Balkhan proprement dits et ses environs et par la région de Kazandjik. La
première zone comprend des chaînes montagneuses et une plaine sableuse
désertique s'étendant au Nord des Balkhan jusqu'aux confins méridionaux de
l'oasis de Khiva, constituée par la steppe au Nord des Balkhan et les aires de
nomadisation hivernales des Iomoutes près des puits Gok-Dere, Koïmat, Tchagyl.
La frontière orientale de la zone passe par les puits Adjikui. Les abords des Monts
Haut-Balkhan et la steppe au Nord des Balkhan ainsi que les zones de nomadis
ation septentrionales comment l'aire Nord-Ouest de nomadisation des Turkmènes
habitant la zone des Monts Balkhan.
L'aire orientale de nomadisation s'étend plus à l'Est de la première. Elle est
délimitée au Sud par les Monts Kûren-Dagh, au Nord par les puits suivant le cours
du fleuve Ouzboï (Djamal, Togalak, etc.). La limite orientale passe près de
Kisyl-Arvat.
L'administration russe de la fin du XIXe siècle avait défini les aires de
nomadisation respectives des Turkmènes et des Kazakhs au moyen d'une frontière
allant du golfe de Kara-Bogaz en passant par les puits Gezli-Atat, Kemal-Ata,
Dachdachène etc. Les terres situées au nord de cette ligne revenaient en principe
aux Kazakhs, les territoires s'étendant au sud étant attribués aux Turkmènes. Les
Kazakhs ne reconnaissaient d'ailleurs pas cette délimitation et faisaient des
incursions armées en territoire turkmène, à la suite desquels ils réussirent à chasser
les Turkmènes de leur pâturages de Goukdji, Kochoba, Suïli, Sulmen, etc.
On pouvait distinguer plusieurs types de pâturages en fonction du type de
végétation. Les plus appréciées et utilisées pendant la majeure partie de l'année, de
mars à novembre étaient les zones steppiques où dominaient les plantes annuelles
(yïlyk, arpagan, gyrtych, tchomoutch, gyzyl-gouzalak) et pluriannuelles, ces
dernières étant les plus hautes et de constitution robuste (ëvshan, bordjak, titr,
kevreïk, seline, yandak, kesmedele pechmek, seze). Ces herbes poussent au
printemps et constituent la meilleure nourriture pour les moutons, les chèvres et,
en partie, pour les camélidés. Les pâturages des zones steppiques étaient utilisés
pendant deux ou trois mois au printemps, et pendant les six ou sept mois de l'été
et de l'automne. Le bétail se nourrissait alors des restes des herbes desséchées du
printemps et de hautes herbes (evshan, disponible pendant la majeure partie de
l'année, seline, tcherkez, sazak). Les pâturages de steppes s'étendent au Nord des
Monts Balkhan et dans la zone précédant immédiatement les montagnes entre la
chaîne montagneuse de Kuren-Dagh et les sables.
Les pâturages en zone désertique présentaient une végétation composée
d'arbrisseaux, d'épineux (panicaut, saxaul) et de hautes herbes caractéristiques de
la zone steppique mais de constitution plus robuste (seline, sazak, kandym,
tcherkez). Les troupeaux trouvaient un abri dans les cuvettes offrant une
protection contre les vents pendant la saison d'hiver, et la température y était en COMPTES RENDUS \ 95
moyenne plus élevée que dans les steppes. Ces pâturages désertiques étaient situés
dans la zone de Tchilmamedkoum et de Karakoum, vastes étendues sableuses
supérieures par leur étendue aux zones steppiques, tout au moins dans la région
des Monts Balkhan.
Dans la partie septentrionale des Monts Balkhan, au Nord des pâturages de
zone désertique s'étendaient les pâturages offerts par la zone des "kyrys", sortes
de hammadas argileuses, pierreuses, de relief inégal. Les plantes annuelles caracté
ristiques des steppes y côtoient les plantes pluriannuelles, qui fournissent une
nourriture excellente aux camélidés et aux autres formes de cheptel (titr, kevreïk,
yandak, ëvshanbordjak seline, sazak). Ces conditions favorables expliquent la
prédominance de l'élevage des camélidés dans la zone septentrionale de la région
des Monts Balkhan. Ces pâturages étaient surtout utilisés au printemps lors de
l'apparition des jeunes herbes,

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