P.Fabre, De patrimoniis romanae, ecclesia usque ad aetatem Carolinorum; Etude sur le Liber censuum de l Eglise romaine  ; n°1 ; vol.12, pg 473-491
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

P.Fabre, De patrimoniis romanae, ecclesia usque ad aetatem Carolinorum; Etude sur le Liber censuum de l'Eglise romaine ; n°1 ; vol.12, pg 473-491

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1892 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 473-491
19 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

A. G.
P.Fabre, De patrimoniis romanae, ecclesia usque ad aetatem
Carolinorum; Etude sur le Liber censuum de l'Eglise romaine
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 12, 1892. pp. 473-491.
Citer ce document / Cite this document :
G. A. P.Fabre, De patrimoniis romanae, ecclesia usque ad aetatem Carolinorum; Etude sur le Liber censuum de l'Eglise
romaine. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 12, 1892. pp. 473-491.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1892_num_12_1_6762BIBLIOGRAPHIE
M. Paul Fabre, ancien membre de l'Ecole française de Rome,
professeur à la faculté des lettres de Lille, vient de présenter
à la faculté des lettres de Paris deux thèses remarquables. Sa
thèse latine a pour titre: De ■patrimoniis romanae ecclesiae usque
ad aetatem Carolinorum ; sa thèse française est un volume de 250
pages, intitulé: Etude sur le Liber censuum de l'Eglise romaine,
qui fait partie de la Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes
et de Rome. M. Eabre a commencé en outre, dans la série in-quarto
des publications de l'Ecole française de Rome, la publication du
Liber censuum, avec commentaire perpétuel. Le premier fascicule
a paru au commencement de l'année 1889.
Le Liber censuum était, au moyen-âge, le Registre sans cesse
tenu à jour des propriétés foncières possédées par l'Eglise r
omaine et de ses revenus. A diverses époques, surtout après des
périodes d'anarchie et dû dispersion d'archives, il s'est fait de
ce livre des refontes ot des rédactions nouvelles. Nous avons con
naissance d'une de ces rédactions de la fin du cinquième siècle,
qui est res té ο d'usage courant durant quatre cents années. Mais
Rome et la papauté ont subi, pendant les Xt: et XI° siècles, de
dures épreuves, au cours desquelles les vieux titres de l'Eglise
romaine se sont dispersés. Grégoire VII a eu grand' peine à réor
ganiser cette sorte de cadastre. Ses efforts se sont toutefois con
tinués ; on s'est remis à recueillir et à coordonner les titres do
maniaux de l'Eglise, on a dressé de nouveaux états de revenus,
et c'est tout ce patient travail que reprend à la fin du XIIe siècle,
en 1192, pour en faire un Grand livre définitif, le camérier Cen-
cius, l'officier chargé des temporalités de l'Eglise, bientôt pape
lui-même sous le nom d'Iionorius III.
Le Liber censuum contient à la fois l'énumération, province
par province, des débiteurs de l'Eglise romaine avec la quotité 474 BIBLIOGRAPHIE
de leurs redevances, et la copie des actes et documents qui con
stituent la propriété et la suzeraineté du Saint Siège, donations,
testaments, contrats d'achat ou d'échange, serments d'hommage etc.
Il offre donc à l'historien capable de l'interpréter les moyens de
reconstituer en quelque mesure la formation, le lent progrès, les
vicissitudes, les raisons d'être d'une étonnante domination terri
toriale, différente de toutes les autres par son principe, par son
étendue, par sa durée.
M. Fabre a entrepris le travail considérable qui consiste, d'abord
à établir le texte de ce Liber cennuum en rapprochant de la ré
daction de 1192 (1) les rédactions antérieures, puis à publier pour
la première fois ce texte avec des notes qui en définissent tous
les termes et en interprètent toutes les obscurités, et finalement
à tirer de cette étude une vue d'ensemble, avec des conclusions
démontrées à l'aide des pièces que fournit le Liber ou de celles
qu'on lui peut adjoindre. Cette vue d'ensemble est exposée dans
sa thèse française. La thèse latine, sur les patrimoines de l'Eglise,
est une sorte d'introduction.
La thèse française porte cette dédicace : A la mémoire de mon
maître ITustel de Coulanges. Fière devise, qui n'eût pas été per
mise à beaucoup d'autres, mais qui, dans le cas présent, est le
digne hommage d'un disciple qu'ont approché d'un tel maître à
la fois un rare mérite scientifique et une affection devenue filiale.
Les deux dissertations de M. Fabre retracent ensemble cer
tains aspects jusqu'à présent bien peu connus de la formation et
des vicissitudes du domaine et du pouvoir temporel des papes
pendant deux périodes consécutives, depuis le quatrième jusqu'au
XIII0' siècle. La plus ancienne de ces deux périodes, qui s'étend
jusqu'au Xe siècle environ, jusqu'à l'anarchie carlovingienne, peut
être appelée la période des patrimoines. La seconde est ce que
l'auteur appelle celle des cens, c'est-à-dire des terrete censuales ou
precariae, la période féodale.
(1) Manuscrit 8486 de la Bibliothèque Vaticane. BIBLIOGRAPHIE 475
Dans la première, la communauté chrétienne possède au même
titre que les corporations ou collegia reconnus par la loi romaine ;
elle acquiert, conserve, administre ses lieux de réunion et de sé
pulture et ses biens; le pontife est personnellement propriétaire
des immeubles qu'il a pu acquérir ou que de nombreux donateurs
lui ont conférés. Sur ces domaines, le pape ni la communauté chré
tienne n'a ni ne réclame d'autre autorité ni d'autres droits que
ceux que reconnaît à tout possesseur la loi générale. Il y a le
■patrimonium de l'Eglise, le patrimonium du Pontife romain, comme
il y a le patrimonium de l'empereur et de la famille impériale.
Le pape et l'église sont promptement devenus de grands pro
priétaires.
Le patrimoine ecclésiastique, tout comme l'ancien patrimoine
romain, se compose de fun di. Le mot fandus désigne, comme on
le sait, un grand domaine qui peut se partager suivant le système
oncial, mais dont les parties resteront solidaires au point do vue
de la levée de l'impôt. Il désigne, à vrai dire, une unité fiscale.
[Jne lettre de (irégoire le grand mentionne la donation à l'Eglise
romaine de huit onces de toute une fortune, huit onces, c'ost-à-dirr;
les deux tiers (lj. (Jos fundi conservent dès le temps de la r
épublique romaine, pendant la première période de l'empire, et bien
plus tard encore dans la constitution et dans les inventaires du
domaine de l'Eglise, le nom. de leur premier possesseur quiritaire.
Les documents officiels enregistraient, à chaque changement de
propriétaire, l'indication primitive, c'est-à-dire le nom de la fa
mille qui avait d'abord possédé: on ajoutait à ce nom une te
rminaison en anus. Beaucoup de dénominations d'allure toute clas
sique, que nous retrouvons, par exemple, dans les textes du hui
tième siècle, attestent ainsi une très ancienne formation : fund)/,. s
Caesarianus, fun dus Octarianus, fundvs Pompeianus, fund.i.is
il.) Il faut lire, sur ce difficile sujet, un savant travail de M. Lé-
crivain, dans les Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'Ecole fran-
raise de Home, année 1885. 476 BIBLIOGRAPHIE
turninus, fundus Fortunae, campus Veneris . . . Parfois plusieurs
funài voisins étaient réunis en un groupement considérable qui
prenait le nom de massa sans que le fundus perdît, au point de
vue du cadastre, le caractère d'unité fiscale : c'est un mouvement
qu'on voit naître dès le temps de Septime Sévère, et qui se mult
iplie au temps de Constantin. Une autre désignation devient fr
équente vers la même date sans qu'on puisse la caractériser avec
précision: c'est le saltus, autre sorte de latifundium. Le nom s'est
appliqué, au moins tout d'abord, à de grands domaines en partie
incultes, mais non pas déserts II y a sur ces terres des populat
ions rustiques. Fustel de Coulanges a étudié et mis en lumière
avec un singulier bonheur les conditions de ces rustici ou coloni ;
il a dit à quelles redevances, à quelles obligations, à quel per
sonnel administratif ils étaient assujettis; on se rappelle sa belle
étude sur l'inscription du pagus Burunitanus. M. F ab re reproduit
ses résultats en habile interprète.
Peu à peu, à mesure que se retire l'autorité de l'administra
tion impériale, celle du Saint Siège sur les habitans des terres
qui lui appartiennent augmente. Grégoire le grand, à la fin du
sixième siècle, par sa vigilante et ferme sollicitude à l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents