Partenariat et sous-traitance : une approche par la théorie des incitations - article ; n°1 ; vol.66, pg 51-68
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Revue d'économie industrielle - Année 1993 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 51-68
The aim of the article is to interpret the recent evolution of coordination mechanisms governing subcontracting relations, particularly extension of the duration of the agreement between the two contracting parties. Using tools of analysis based on the theory of incentives, the author considers partnerships as the building of an « incentive System ». Two aspects of incentive are studied from this point of view : on the one hand, the contract, and on the other hand, the incentive to innovate. However, partnership does not alter the relationship of authority which is inherent in this type of inter-firm agreement.
L'article a pour objectif d'interpréter l'évolution récente des mécanismes de coordination de la relation de sous-traitance, et notamment l'allongement de la durée d'engagement entre les contractants. En utilisant les outils d'analyse de la théorie des incitations, l'auteur envisage le partenariat comme la mise en place d'une « structure incitative ». Dans cette optique, deux procédures incitatives sont étudiées : le contrat d'une part, l'incitation à l'innovation d'autre part. Pourtant, le partenariat ne remet pas en cause la relation d'autorité inhérente à ce mode de rapports inter-firmes.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Baudry
Partenariat et sous-traitance : une approche par la théorie des
incitations
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 66. 4e trimestre 1993. pp. 51-68.
Abstract
The aim of the article is to interpret the recent evolution of coordination mechanisms governing subcontracting relations,
particularly extension of the duration of the agreement between the two contracting parties. Using tools of analysis based on the
theory of incentives, the author considers partnerships as the building of an « incentive System ». Two aspects of incentive are
studied from this point of view : on the one hand, the contract, and on the other hand, the incentive to innovate. However,
partnership does not alter the relationship of authority which is inherent in this type of inter-firm agreement.
Résumé
L'article a pour objectif d'interpréter l'évolution récente des mécanismes de coordination de la relation de sous-traitance, et
notamment l'allongement de la durée d'engagement entre les contractants. En utilisant les outils d'analyse de la théorie des
incitations, l'auteur envisage le partenariat comme la mise en place d'une « structure incitative ». Dans cette optique, deux
procédures incitatives sont étudiées : le contrat d'une part, l'incitation à l'innovation d'autre part. Pourtant, le partenariat ne remet
pas en cause la relation d'autorité inhérente à ce mode de rapports inter-firmes.
Citer ce document / Cite this document :
Baudry Bernard. Partenariat et sous-traitance : une approche par la théorie des incitations. In: Revue d'économie industrielle.
Vol. 66. 4e trimestre 1993. pp. 51-68.
doi : 10.3406/rei.1993.1496
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1993_num_66_1_1496Bernard BAUDRY
Maître de conférences en sciences économiques,
université Lumière Lyon II
PARTENARIAT ET SOUS-TRAITANCE :
UNE APPROCHE PAR LA THÉORIE DES INCITATIONS
L'objet de cet article est de s'intéresser, parmi les nombreux types de coopérat
ion inter-firmes (au sens de Richardson, 1972) (1), à la relation de sous-trai
tance industrielle (2) et plus précisément aux mécanismes de coordination qui gèrent
cette relation, en prenant appui sur les outils forgés par la théorie des incitations.
Dans le modèle traditionnel de la sous-traitance, la coordination entre les fi
rmes s'effectue par le biais d'une « relation d'autorité ». Cette dernière résulte de
la conjonction de la subordination professionnelle (inscrite au contrat) et de la
dépendance économique dans laquelle se trouve le sous-traitant par rapport à son
donneur d'ordres principal (Baudry, 1992). L'exercice de l'autorité se déploie ainsi
dans un cadre hiérarchisé, puisque la quasi-intégration verticale introduit une rela
tion d'ordre entre les participants.
Ce modèle bute dans les années soixante-dix, d'une part sur des limites exogè
nes (croissance plus faible, mutation des produits — plus complexes — ), et, d'autre
part, sur des limites endogènes (mauvaises performances et incapacité du vendeur
à faire face aux exigences accrues des acheteurs en matière de qualité). On assiste
par conséquent depuis quelques années à une évolution des modalités concrètes
d'application de la sous-traitance : hausse de la durée d'engagement, notamment
dans le secteur automobile (Gordeu et Mathieu, 1990) nouvelle division du travail
(1) Pour Richardson (1972), la « coopération inter-firmes » se définit comme une relation d'échange
entre deux ou plusieurs parties, qui est suffisamment stable pour rendre les anticipations plus fia
bles et donc faciliter l'établissement de plannings de production.
(2) Nous retiendrons la définition suivante de la sous-traitance : « Toutes les opérations concernant
pour un cycle de production déterminé une ou plusieurs des opérations de conception, d'élaborat
ion, de fabrication, de mise en œuvre ou de maintenance de produit, dont une entreprise, dite
donneur d'ordres, confie la réalisation à une entreprise, dite sous-traitant, tenue de se conformer
exactement aux directives ou spécifications techniques que ce donneur d'ordres arrête en dernier
ressort » (AFNOR, dans SESSI, 1989). De manière plus précise, nous envisagerons la situation
de sous-traitance dite de spécialité, dans laquelle l'output du vendeur devient l'input de l'acheteur.
Signalons également que dans une logique partenariale, le sous-traitant stricto sensu accède au sta
tut hybride de « sous-traitant/fournisseur » (catégorie non prise en compte par les statistiques,
exemple des équipementiers de l'automobile) ; ce dernier n'est tenu de se conformer qu'à un cahier
des charges dit fonctionnel, et, dans le cadre qui lui est fixé, assure ensuite la conception du produit.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 66, 4e trimestre 1993 51 entre les firmes (sous-traitance de fonctions, apport technologique plus import
ant du sous-traitant), développement de nouvelles modalités de livraison (syst
èmes de juste-à-temps).
Pour certains auteurs (Montmorillon, 1989) ces mutations signifieraient le pas
sage d'une sous-traitance traditionnelle, suggérant par définition une sujétion du
sous-traitant, à une relation moins conflictuelle, basée sur le « partenariat ».
Pour interpréter ces modifications en cours, et notamment l'allongement de la
durée de la relation, il nous semble pertinent d'utiliser les outils d'analyse des théo
riciens des incitations. Notre hypothèse est en effet la suivante : les changements
enregistrés dans la relation de sous-traitance peuvent s'interpréter comme la mise
en place d'une « structure incitative » qui vise à dépasser la situation antérieure
et le mode de coordination non coopératif qui lui est associé (section I) (3). Compte
tenu des modifications qualitatives introduites par le partenariat, nous nous pro
posons d'identifier les deux procédures incitatives suivantes :
— la durée de la relation, matérialisée par un contrat à moyen terme reconduct
ible — généralement explicite, mais qui peut être également implicite —
(section II) ;
— l'incitation à l'innovation, par les dispositifs de négociation et de renégocia
tion du prix (assurance versus incitation) inscrits explicitement ou implicitement
au contrat de partenariat (section III).
Cependant, et ce sera l'objet de notre conclusion, ce nouveau mode de coordi
nation ne remet pas en cause la relation d'autorité (transfert contraint du pouvoir
de décision du sous-traitant vers le donneur d'ordres), qui régit les rapports entre
ces firmes.
SECTION I : RELATION DE SOUS-TRAITANCE,
« DILEMME DU PRISONNIER » ET THÉORIE DES INCITATIONS
Pour analyser les problèmes soulevés par la question de l'effort des salariés,
H. Leibenstein (1982) a été amené à concevoir la relation salariale selon le modèle
célèbre du dilemme du prisonnier, situation classique en théorie des jeux. Or, il
nous semble qu'une telle problématique est parfaitement applicable à la relation
de sous-traitance (Io). Dès lors, les recherches menées dans le cadre de la théorie
des incitations s'avèrent pertinentes pour étudier les stratégies — coopératives ou
non coopératives — poursuivies par les acteurs engagés dans une relation de sous-
traitance (2°).
(3) Précisons que les autres modifications introduites par le partenariat (sous-traitance de fonctions,
nouveaux modes de livraisons, tendance à l'organisation des firmes en réseau) ne sont pas abor
dées ici, l'objectif étant de concentrer la réflexion sur l'allongement de la relation entre les firmes
et sur les dispositifs incitatifs inscrits au contrat. Le lecteur trouvera une analyse approfondie de
ces autres modifications dans Baudry (1993).
52 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 66, 4e trimestre 1993 Le modèle traditionnel de la sous-traitance un mode de coordination 1.
non-coopératif
La relation de sous-traitance, fondée sur le mode de la commande ouverte, répét
itive, débouche (comme la relation d'emploi) sur la situation de dilemme du pri
sonnier : chaque contractant — donneur d'ordres et sous-traitant — poursuivant
son intérêt individuel, le résultat est alors clairement un jeu à somme nulle. Ainsi,
dans le cadre d'une stricte relation d'autorité, c'est une stratégie agressive des par
ticipants qui a prédominé : le donneur d'ordres active la concurrence à chaque
ren&

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