Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne centrale (la résistance des populations indigènes de la romanisation dans l arrière-pays de Caesarea de Maurétanie) - article ; n°2 ; vol.87, pg 857-871
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Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne centrale (la résistance des populations indigènes de la romanisation dans l'arrière-pays de Caesarea de Maurétanie) - article ; n°2 ; vol.87, pg 857-871

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1975 - Volume 87 - Numéro 2 - Pages 857-871
Philippe Leveau, ~~Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne centrale (la résistance des populations indigènes à la romanisation dans Varrière -pays de Caesarea de Maurétanie)~~, pp. 857-871. A partir des résultats épigraphiques et archéologiques d'une prospection systématique de l'arrière-pays de~~ Caesarea~~ de Maurétanie (Cherchel), dont il est donné un aperçu, l'auteur cherche à montrer la continuité de la résistance des populations maures à Rome en Maurétanie Césarienne centrale et la nécessité d'abandonner le schéma oppositionnel plaine-montagne. L'origine et les caractères spécifiques de cette résistance doivent être recherchés dans l'étude des rapports socio-économiques existant entre la bourgeoisie urbaine romaine et romano-africaine et les paysanneries maures de l'intérieur.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Leveau
Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne
centrale (la résistance des populations indigènes de la
romanisation dans l'arrière-pays de Caesarea de Maurétanie)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87, N°2. 1975. pp. 857-871.
Résumé
Philippe Leveau, Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne centrale (la résistance des populations indigènes
à la romanisation dans Varrière -pays de Caesarea de Maurétanie), pp. 857-871.
A partir des résultats épigraphiques et archéologiques d'une prospection systématique de l'arrière-pays de Caesarea de
Maurétanie (Cherchel), dont il est donné un aperçu, l'auteur cherche à montrer la continuité de la résistance des populations
maures à Rome en Maurétanie Césarienne centrale et la nécessité d'abandonner le schéma oppositionnel plaine-montagne.
L'origine et les caractères spécifiques de cette résistance doivent être recherchés dans l'étude des rapports socio-économiques
existant entre la bourgeoisie urbaine romaine et romano-africaine et les paysanneries maures de l'intérieur.
Citer ce document / Cite this document :
Leveau Philippe. Paysans maures et villes romaines en Maurétanie Césarienne centrale (la résistance des populations
indigènes de la romanisation dans l'arrière-pays de Caesarea de Maurétanie). In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 87, N°2. 1975. pp. 857-871.
doi : 10.3406/mefr.1975.1035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1975_num_87_2_1035PAYSANS MAURES ET VILLES ROMAINES
EN MAURÉTANIE CÉSARIENNE CENTRALE
(LA BÉSISTANCE DES POPULATIONS INDIGÈNES
À LA EOMANISATION DANS L'ABEIÈEE-PAYS
DE CAE8AREA DE MAUBÉTANIE)
PAR
Philippe Leveau
Des recherches récentes incitent à reprendre le débat ancien et tou
jours essentiel sur la romanisation des provinces africaines 1. A un dos
sier déjà considérable, mais concernant surtout la vie urbaine et renou
velé récemment dans son aspect juridique 2, il est possible de verser
* Cet exposé a été présenté en communication au VIe Congrès International
des Etudes Classiques dont le thème général était « Résistance et assimilation
à la civilisation antique dans le monde méditerranéen » le 3 septembre 1974.
1 En dernier lieu, Pflaum (H. G.), La romanisation de V Afrique, dans
Akten des VI. Internationalen Kongresses für Griechische und Lateinische Epi-
graphik, München, 1972, Vestigia, Band 17, München, 1973, p. 55 à 72. La
discussion sera relancée par la parution de la thèse de M. Benabou, La résis
tance africaine à la romanisation d'Auguste à Dioclétien; M. Benabou a présenté
également au VIe Congrès des Etudes Classiques le rapport sur ce thème en
Afrique.
2 Cet aspect du dossier réuni s'explique évidemment par la rareté des
recherches sur le monde rural en Afrique, postérieurement à la parution de
VAtlas Archéologique de l'Algérie achevé par S. Grsell en 1911. L'aspect juri
dique du problème a été renouvelé en dernier lieu par Grascou (J.), La poli
tique municipale de VEmpire romain en Afrique proconsulaire de Trajan à Sep-
time-Sévère, dans Collection de VEcole française de Borne, Rome, 1972; c'était
aussi le point de vue adopté dans l'article de Pflaum (H. G.), La romanisation
de Vancien territoire de la Carthage punique à la lumière des découvertes épigra-
phiques récentes, dans AA, t. 4, 1970, p. 75-117. PHILIPPE LEVEAU 858
quelques informations nouvelles, épigraphiques et archéologiques, tou
chant le monde rural qui formait l'environnement de la capitale de la
Maurétanie Césarienne. Une meilleure connaissance de l'évolution de la
société rurale, source de la richesse des villes et siège des éléments de
résistance à l'ordre romain, devrait en effet permettre de mieux com
prendre comment, après un début brillant et rapide au premier siècle
et une prospérité attestée jusqu'à l'époque sévérienne, Caesarea de Maur
étanie connut dans l'antiquité tardive une évolution sensiblement dif
férente de celle des villes de Césarienne orientale et d'Africa, qui, après
un temps mort et une relative stagnation correspondant au milieu du
IIIe siècle, voient naître une prospérité nouvelle au IVe siècle. Certes,
c'est avec exagération que C. Courtois avait cru pouvoir parler d'un
abandon d'une partie de la province sous la Tetrarchie x ; mais le fait
majeur du IVe siècle à Caesarea reste la prise et la destruction de la ville
en 371 par Firmus.
L'arrière-pays de Caesarea dont les vestiges d'occupation antique
ont fait l'objet d'un inventaire systématique 2, est une région complexe
réunissant, sur une largeur d'une trentaine de kilomètres et une profon
deur d'une vingtaine de kilomètres, des vallées alluviales et un plateau
littoral fertile, une zone de collines calcaires de hauteur moyenne cu
lminant vers 600 m (l'Atlas de Cherchel), des plateaux de piedmont, un
large bassin intérieur constituant la terminaison occidentale du synclinal
de la Mitidja, et, enfin, barrant l'horizon au sud, le versant schisteux et
forestier du massif du Bou Maad, au-delà duquel s'étendent les plaines
du Chélif (Fig. 1).
Cette prospection a montré que, dans l'antiquité, la région avait,
comme on pouvait s'y attendre, fait l'objet d'une mise en culture impor
tante 3. L'étude des restes de fermes permet de distinguer deux modes
d'exploitation: une économie de profit orientée vers la ville et contrôlée,
1 Sur cette question: Salama (P.), Occupation de la Maurétanie Césarienne
occidentale sous le Bas-Empire romain, dans Mélanges d'archéologie et d'histoire
offerts à André Piganiol, Paris, Ecole pratique des Hautes-Etudes, 1966, III,
p. 1291-1311.
2 Un premier aperçu de ce travail avait été présenté au Comité des Tra
vaux Historiques, section Afrique du Nord; on y trouvera en particulier une
carte des villae tenant compte de leur importance: Leveau (Ph.), Paysanneries
antiques du pays Beni- Menacer; à propos des ((ruines romaines» de la région
de Cherchel, dans BOTH, 1972, à paraître.
3 Contrairement aux affirmations de Courtois (C), Les Vandales et V A-
frique, Paris, 1955, n. 10. Il aurait d'ailleurs été étonnant qu'une capitale pro
vinciale fût une ville sans campagne. PAYSANS MAURES ET VILLES ROMAINES 859
H 860 PHILIPPE LEVEAU
soit par l'administration impériale, soit par une bourgeoisie urbaine 1,
et, d'autre part, une économie d'autoconsommation pratiquée par la
paysannerie indigène.
Les villae dont les restes sont identifiables, sont, pour leur très grande
majorité, des centres d'exploitations agricoles où le maître ne devait
pas avoir beaucoup plus d'une pièce occupée à l'occasion des récoltes.
Sur plus d'une soixantaine de ruines appartenant à cette catégorie, onze
au maximum, dont seulement sept à coup sûr, comportaient une pars
urbana; presque toutes étaient situées sur le littoral ou au bord de la
route menant à Tipasa (Fig. 2, n° 1). Les autres viïlae sont de plan et
de localisation très variés. Ce sont le plus souvent des centres d'exploi
tation diversifiée dont les plans ne constituent pas de séries homogènes
(par exemple: Fig. 2,2: plan à cour centrale; Fig. 2,3, disposition en ga
lerie de façade) et qui ont dû avoir une histoire complexe; pourtant cinq
de ces établissements étaient des huileries spécialisées, dont trois de plan
centré analogue (Fig. 2,4).
La petite paysannerie a laissé des vestiges d'apparence évidemment
plus médiocre et d'identification souvent difficile: on peut pourtant r
econnaître avec certitude les ruines de ses fermes dans des tas de pierres
non taillées auxquelles se mêlent, parfois quelques harpes, plus souvent,
des éléments de porte et des contrepoids de pressoir, des fragments de
béton de tuileau et surtout de la poterie romaine. Ce sont de simples
hameaux, des bourgades, dont la plus importante, Icherène, couvrait
une douzaine d'hectares, ou des fonds de cabanes isolées sur un interfluve
que l'érosion a décapé. Pour notre propos, deux cat&

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