Plan d'action national en faveur des énergies renouvelables. Période 2009-2020. En application de l'article 4 de la directive 2009/28/CE de l'Union européenne.
Ce plan détaille les principales mesures à mettre en œuvre pour atteindre l'objectif de 23 % d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergie finale à l'horizon 2020, fixé par la directive européenne 28/CE/2009, parmi lesquelles : - l'instauration d'un crédit d'impôt pour les moyens de production utilisant les énergies renouvelables ; - l'obligation d'achat de l'électricité produite avec des tarifs spécifiques pour chacune des filières (éolien, photovoltaïque, biomasse...) ; - la simplification des démarches administratives pour les projets domestiques ; - la mise en place de labels et de certification permettant de mieux identifier les acteurs et les technologies ; - la mise en oeuvre d'une régulation pour assurer un développement maîtrisé de l'énergie éolienne en créant des zones de développement de l'éolien ; - la mise en place d'une réglementation spécifique pour les installations photovoltaïques au sol. Paris. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0067836
4. Mesures à prendre pour atteindre les objectifs............................................................17
4.1. Aperçu général de toutes les politiques et mesures visant à promouvoir l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables.....................................17
4.2.1. Procédures administratives et aménagement du territoire (article,31 paragraphe)09/28/CEvitc02ealerid1de,..........................................................22
4.2.7. Gestion du réseau d’électricité (articles 16, paragraphes 2, 7, 8 de la directive 28/CE/2009)............................................................................................................24
4.2.9. Développement d'infrastructures de chauffage et de refroidissement urbains (article/1C6E)9p/a2,8ed1,1heapgrra002evitceridal.....................................44
4.2.10. Biocarburants et autres bioliquides - critères de durabilité et vérification de la conformité(articles17à21d.elaidertcvie0290/28/CE)...................................49
4.3. Régimes d'aide à la promotion de l'utilisation d'énergie produite à partir de sources renouvelablesdanslesecteurdel'électricité.......................................................54
4.4. Régimes d'aide à la promotion de l'utilisation d'énergie produite à partir de sources renouvelables dans le secteur du chauffage et du refroidissement....................684.4.1. Mesures financières...................................................................................................96
4.4.2. Systèmes de chauffage et de refroidissement urbains............................................77
4.5. Régimes d'aide à la promotion de l'utilisation d'énergie produite à partir de sources renouvelablesdanslesecteurdestransports.......................................................78
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4.6. Mesures spécifiques pour la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir delabiomasse........................................................................................................80
4.6.2. Mesures destinées à accroître la disponibilité de la biomasse, compte tenu des autres utilisateurs de biomasse (secteurs basés sur l’agriculture et la forêt)..92
4.7. Utilisation prévue des transferts statistiques entmesatÉtreicitrapteserbmpÉaystierresetp.soati.....n97prévue à des projets communs avec d'autres tats memb
5.1. Contribution totale prévue de chaque technologie de production d'énergie à partir de sources renouvelables à la réalisation des objectifs contraignants de 2020 et trajectoire indicative pour les parts, dans les secteurs de l'électricité, du chauffage et du refroidissement et des transports, de l'énergie produite à partir desourcesrenouvelables.......................................................................................98
5.2. Contribution totale prévue des mesures d'efficacité énergétique et d'économies d'énergie afin d'atteindre les objectifs contraignants de 2020 et la trajectoire indicative pour les parts, dans les secteurs de l'électricité, du chauffage et du refroidissement et des transports, de l'énergie produite à partir de sources renouvelables..........................................................................................................801
5.4. Élaborationdu plan d'action national en matière d'énergies renouvelables et suivi desamiseenœuvre................................................................................................091
Annexe 1. Détail des procédures administratives applicables pour chaque type d'installation...........................................................................................................111
Annexe 2. Premiers bilans des mesures mises en place..................................................118
1. RÉÉSUMDELAEITUQOPILITNOANEALENIÈATREMD'SENÉEIGRELABLESERVUON Depuis 2007, la France met en place une stratégie ambitieuse de développement des énergies renouvelables sur son territoire. Une grande concertation nationale, appelée "Grenelle de l'environnement" a eu lieu de juillet à novembre 2007 et a permis de faire ressortir les objectifs prioritaires en matière de maîtrise de la consommation énergétique et de promotion des énergies renouvelables. Elle a réuni l'ensemble des parties prenantes (État, collectivités locales, employeurs, organisations syndicales et associations) et a été unanimement reconnue comme un point de départ robuste pour les décisions ultérieures en matière de développement durable sur le territoire. Suite à cette concertation, un groupe de travail s'est réuni et a établi un scénario de référence pour atteindre l'objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie finale. Les déterminants principaux de ce scénario sont, d'une part des efforts importants de maîtrise de la consommation énergétique, notamment dans les bâtiments où le scénario prévoit d'ici 2020 une baisse de 38% des consommations, et, d'autre part, une forte pénétration des énergies renouvelables avec un objectif de production supplémentaire de 20 millions de tonnes équivalent-pétrole (Mtep) par rapport à 2006, soit approximativement un doublement de la production d’énergies renouvelables d’ici 2020. Concernant la maîtrise des consommations d'énergies, les bâtiments résidentiels et tertiaires ont été identifiés comme les gisements les plus importants. Environ 40% de l'énergie primaire est en effet consommée pour chauffer ou éclairer ces bâtiments. Un chantier de rénovation thermique de grande ampleur relayé par des incitations financières nombreuses est en cours. Il prévoit l'isolation de l'ensemble du parc de bâtiments et l'implantation de plusieurs millions de dispositifs de chauffage et de systèmes de production d'énergies renouvelables (PAC, chauffage bois, solaire thermique, photovoltaïque). Concernant les installations de production d'énergie renouvelable de moyenne et grande taille, le choix a été fait de ne négliger aucun gisement d'énergies renouvelables, afin de positionner la France comme un acteur majeur dans l'ensemble des technologies de production. Diverses incitations et aides ont été mises en place : aides au financement de projets de recherche et développement, aide à la création de démonstrateurs industriels, aide à l’installation ou à l’achat de dispositifs, prêts bonifiés… La France entend se placer comme leader dans des technologies aussi variées que l'éolien, les énergies marines, le solaire photovoltaïque et thermodynamique, la production d'unités de biogaz... D'un point de vue socioéconomique, il s'agit à la fois de développer sur le territoire des filières industrielles d'excellence et de créer plusieurs centaines de milliers d'emplois notamment dans les secteurs de la rénovation des bâtiments et de l'installation des dispositifs de production d'énergie renouvelable. En terme d'emploi, l'atteinte de ces objectifs implique de relever trois défis majeurs, à l’instar des autres filières concernées par la « croissance verte » : • le soutien à l’émergence de nouveaux métiers ou activités, • l’accompagnement de mutations que devront connaître les métiers de certains secteurs, • l’orientation et la qualification de main d’œuvre vers les secteurs en développement. D'un point de vue géopolitique, si cette politique énergétique a pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre nationales, la recherche d'une plus grande sécurité d'approvisionnement et d'une moindre dépendance aux importations de carburants fossiles est aussi un objectif prioritaire. Par l'usage accru de biocarburants, le maintien du parc nucléaire et l'essor des énergies renouvelables, il s'agit de réduire autant que possible la dépendance envers les énergies fossiles. Cette diminution de la dépendance est un objectif de long terme, 2020 ne représentant qu'une étape intermédiaire.
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Enfin, la France a fait le choix d'un développement raisonné et encadré des énergies renouvelables. Il s'agit en effet d'articuler le développement des énergies renouvelables avec d'autres problématiques majeures : • pollution de l'air avec notamment une réglementation stricte des installations utilisant la biomasse en termes d'émissions de particules ; • pérennité des filières, notamment de production de matériaux ou de chimie du végétal, qui utilisent déjà de la biomasse ou qui ont vocation à en accroître l'utilisation ; • impact paysager, avec notamment une réglementation stricte encadrant l'implantation des éoliennes et une incitation financière en faveur des installations photovoltaïques intégrées au bâti ; • conflits d'usages des sols, avec notamment des travaux sur les différents usages agricoles des sols et une vigilance accrue sur l'implantation des centrales photovoltaïques et des éoliennes au sol, notamment sur les surfaces agricoles ; • impact architectural avec notamment une adaptation des exigences thermiques des bâtiments selon leur caractère architectural. Si les objectifs de production d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 ont été définis au niveau national, la mise en place des moyens de production est largement déléguée au niveau local, avec une forte implication des collectivités territoriales à la fois pour promouvoir les nouvelles technologies et pour montrer l'exemple. Les collectivités territoriales et les services déconcentrés, notamment au niveau régional, sont en effet les plus importants donneurs d’ordre en matière de construction d'édifices publics (lycée, écoles, hôpitaux...) et sont chargés de mettre en œuvre et de contrôler le respect des plans locaux d'urbanisme.
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2. COITANNOMMOSIFLENAD'RGNEIEÉPÉRUVE: 2010-2020 A l'issue du Grenelle de l'environnement, le groupe de travail a effectué plusieurs scénarios prenant en compte ou non des efforts en matière de maîtrise de la demande énergétique et des efforts de promotion des énergies renouvelables. Ces scénarios ont servi de base à la définition en 2008 de la stratégie de développement des énergies renouvelables à haute qualité environnementale puis à la rédaction des Programmations pluriannuelles des investissements de production d'énergie (PPI) présentées au Parlement en 2009. Ce plan d'action reprend dans une très large mesure les objectifs validés dans les PPI. En particulier, il reprend : un scénario dit "de référence" qui définit la trajectoire qui aurait été suivie de 2008 à 2020 si • aucune mesure en faveur de l'efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables n'avait été entreprise. • un scénario "efficacité énergétique accrue" aussi appelé "scénario Grenelle" qui combine des efforts en matière d'efficacité énergétique et en matière de pénétration des énergies renouvelables. Les chiffres présentés tiennent compte des modalités de calcul spécifiques à la directive 2009/28/CE et sont donc différents des scénarios et bilans énergétiques émis par le Service de l'Observation et des Statistiques (SOeS) ou dans d'autres documents nationaux (Plan Climat …).
Précisions méthodologiques
La stratégie de développement des énergies renouvelables, qui mêle dispositions tarifaires, réglementations, incitations, et campagnes de communication, a été définie et largement mise en place durant l'année 2008. C'est pourquoi, contrairement, à ce que demande la directive, ce plan d'action reprend dans le scénario "efficacité énergétique accrue" non pas un scénario qui tient compte de toutes les mesures adoptées à partir de 2009, mais un scénario qui tient compte de toutes les mesures adoptées à partir de 2008. Respecter stricto-sensu la demande de la Commission européenne n'aurait pas de sens dans le cas particulier français puisque cela reviendrait à exclure du scénario "efficacité énergétique accrue" la majorité des mesures de promotion des énergies renouvelables. Suite au développement massif de l'énergie nucléaire durant les années 1970, la France dispose d'une grande proportion de logements chauffés à l'électricité par effet Joule. Aucune statistique fiable ne distingue aujourd'hui avec précision la part d'électricité dépensée pour chauffer ces logements de la part de l'électricité dépensée pour d'autres usages (éclairage, processus industriels...). Il en est de même pour les consommations d'électricité liées au refroidissement des bâtiments. Comme demandé dans le modèle de plan d'action national fourni par la Commission européenne, l'électricité utilisée pour produire de la chaleur ou du froid est donc comptabilisée dans la consommation d'énergie finale du secteur « électricité » et non dans celle du secteur "chaleur et refroidissement". L'électricité dépensée pour faire rouler les tramways, métros et trains ainsi que les voitures électriques est en revanche extraite du secteur "électricité" pour être comptabilisée dans la partie "transport".
Tableau 1: Prévisions de consommation finale brute d'énergie de la France pour le chauffage et le refroidissement, l'électricité et les transports jusqu'à 2020 en tenant compte des effets des mesures dans le domaine de l'efficacité énergétique et des économies d'énergie de 2010 à 2020 (en ktep)
7124
6834
7182
6776
6970
Consommation finale dans le7343 secteur de l'aviation
Les prévisions de consommation d'énergie brute dans le secteur des transports sont basées sur les hypothèses suivantes : • Baisse de la consommation de carburants fossiles entre 2010 et 2020, • Arrivée à partir de 2017 des biocarburants ligno-cellulosiques . Toutefois, les calculs ont supposé que les biocarburants restaient en très grande majorité de première génération. • La 3ème du tableau ne comptabilise que la consommation d'essence, de diesel, ligne de biocarburants et d'électricité consommés dans les transports routiers et ferroviaires. L’apport d'électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelables pour le transport routier a été multiplié par 2,5. Cette ligne ne prend pas en compte l’aviation. La consommation d'énergie dans le secteur de l’aviation (ligne 4 du tableau 1) est inférieure à la limitation de 6,18 %. Il n'y a donc pas de réduction à appliquer. La 5ème ligne n'est pas la somme des lignes 1 à 4. Cette ligne comptabilise la consommation finale dans le secteur de l'aviation mais ne prend pas en compte le facteur multiplicatif de 2,5 pour l'énergie électrique des transports routiers.
3.1. Objectifs globaux de la France La France prévoit de respecter l'objectif contraignant imposé par la directive 2009/28/CE sans recourir aux mécanismes de coopération permettant de réaliser une partie des efforts de production d'énergies renouvelables via un autre pays membre (transfert statistique ou projets conjoints) ou via un pays non membre de l'Union européenne (projets conjoints). Toutefois, la France réaffirme son engagement en faveur du Plan Solaire Méditerranéen (PSM). Ce plan pourra l'amener à mettre en place des mécanismes de coopération (projets conjoints) avec des pays non membres du pourtour méditerranéen. Dans ce cas, l'apport comptable d'énergies renouvelables supplémentaires permettrait à la France de dépasser son objectif de 23% d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute en 2020. La prévision à dix ans étant un exercice soumis à de nombreuses incertitudes, il est difficile d'estimer dans quelle mesure la France sera en mesure d'utiliser les mécanismes de coopération dans le cadre du PSM. C'est pourquoi, ce plan d'action national ne fixe pas d'objectif supérieur à l'objectif de 23% imposé par la directive 2009/28/CE et ne prend pas en compte l'apport d'énergies renouvelables via un ou plusieurs projets conjoints avec des pays du pourtour méditerranéen.
Tableau 2: Objectifs globaux de la France concernant la part d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2005 et en 2020
(A) Part d'énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation d'énergie finale brute en 2005 (S2005) (%)
(B) Objectif pour la part d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute en 2020(S2020)(%)
(C) Consommation d'énergie totale prévue en valeur corrigée en 2020 (reportée du tableau 1, dernière case) (ktep)
(D) Quantité prévue d'énergie produite à partir de sources renouvelables correspondant à l'objectif de 2020 (produit B x C) (ktep)
9,6 %
23 %
155 268
35 711
3.2. Objectifs et trajectoires sectoriels En terme d'effort, le gisement principal porte sur l'amélioration des performances thermiques des bâtiments résidentiels et tertiaires. Le Grenelle de l'environnement prévoit d'ici 2020 une baisse de 38% des consommations des logements. Cette réduction considérable de la consommation d'énergie est indispensable pour permettre d'atteindre une part d'énergie renouvelable importante à l'horizon 2020. En termes d'énergies renouvelables, l'objectif 2020 est une production supplémentaire de 20 Mtep par rapport à 2006. L'ensemble des gisements d'énergies renouvelables sont à mobiliser.