Prédication seconde et structure informationnelle : la relative de perception comme construction présentative - article ; n°1 ; vol.127, pg 49-66
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Langue française - Année 2000 - Volume 127 - Numéro 1 - Pages 49-66
Knud Lambrecht, Prédication seconde et structure informationnelle : la relative de perception comme construction présentative This paper proposes an analysis of the sentence type « Je vois le facteur qui arrive » (I see the mailman coming) and « Voilà le facteur qui arrive » (There's the mailman coming) within the information-structure framework of Lambrecht 1994. It is argued that this sentence type belongs to a general presentational construction which is also instantiated by sentences like « J'ai mon beau-frère qui fume » (My brother-in-law smokes) or « Y a le téléphone qui sonne » (The phone is ringing). In this construction, the main clause introduces a new discourse entity (semantic role theme, pragmatic role focus) by situating it in relation to an explicit or implicit reference point (semantic role locative, pragmatic role topic), while the relative clause expresses some hitherto unknown property of this new entity via secondary predication. The possible coding of the theme argument in pronominal form, as in « Je le vois qui arrive » (I see him coming) or « Le voilà qui arrive » (There he is coming) is explained in terms of the possible passage of a given discourse entity from an internal to an external discourse world.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 76
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Knud Lambrecht
Prédication seconde et structure informationnelle : la relative de
perception comme construction présentative
In: Langue française. N°127, 2000. pp. 49-66.
Abstract
Knud Lambrecht, Prédication seconde et structure informationnelle : la relative de perception comme construction présentative
This paper proposes an analysis of the sentence type « Je vois le facteur qui arrive » ("I see the mailman coming") and « Voilà le
facteur qui arrive » ("There's the mailman coming") within the information-structure framework of Lambrecht 1994. It is argued
that this sentence type belongs to a general presentational construction which is also instantiated by sentences like « J'ai mon
beau-frère qui fume » ("My brother-in-law smokes") or « Y a le téléphone qui sonne » ("The phone is ringing"). In this
construction, the main clause introduces a new discourse entity (semantic role "theme", pragmatic role "focus") by situating it in
relation to an explicit or implicit reference point (semantic role "locative", pragmatic role "topic"), while the relative clause
expresses some hitherto unknown property of this new entity via secondary predication. The possible coding of the theme
argument in pronominal form, as in « Je le vois qui arrive » ("I see him coming") or « Le voilà qui arrive » ("There he is coming")
is explained in terms of the possible passage of a given discourse entity from an internal to an external discourse world. clause
expresses some hitherto unknown property of this new entity via secondary predication. The possible coding of the theme
argument in pronominal form, as in « Je le vois qui arrive » ("I see him coming") or « Le voilà qui arrive » ("There he is coming")
is explained in terms of the possible passage of a given discourse entity from an internal to an external discourse world.
Citer ce document / Cite this document :
Lambrecht Knud. Prédication seconde et structure informationnelle : la relative de perception comme construction présentative.
In: Langue française. N°127, 2000. pp. 49-66.
doi : 10.3406/lfr.2000.998
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_2000_num_127_1_998Knud Lambrecht
Université du Texas, Austin
lambrec@uts.cc.utexas.edu
PREDICATION SECONDE ET STRUCTURE
INFORMATIONNELLE :
LA RELATIVE DE PERCEPTION
COMME CONSTRUCTION PRÉSENTATIVE
1 . Introduction '
1.1. La construction relative présentative
Dans des travaux portant sur le rapport entre la structure syntaxique et la structure
informationnelle dans la phrase française (Lambrecht 1986a,b, 1988a, 1997), j'ai pré
senté des analyses d'un type de construction complexe composé d'une proposition
principale à fonction présentative et d'une subordonnée relative non restrictive.
Quelques exemples sont cités en (1) :
(1) a. Il était une fois une belle princesse qui vivait dans un vieux château,
b. J'ai eu mon beau-frère qui a fait Paris-Nice,
с Y a le téléphone qui sonne.
d. Je vois le facteur qui arrive.
e. Voilà le qui
J'ai proposé que la fonction discursive de cette construction est à la fois de présenter
une entité nouvelle dans un discours donné et d'exprimer une information nouvelle
au sujet de cette entité. J'appellerai cette la Construction Relative
Présentative (CRP).
Ce qui distingue la CRP d'autres structures comportant des subordonnées rela
tives, causant des problèmes d'analyse dans des traitements syntaxiques formels
(Schwarze 1974, Radford 1975, Kayne 1975, entre autres), c'est la fonction de la relative
par rapport à son antécédent. En effet, comme l'ont relevé de nombreux grammairiens
et linguistes travaillant en dehors ou en marge du paradigme génératif (Tobler 1896,
1. Je suis reconnaissant à Jean-Pierre Montreuil et à Laure Sarda pour une lecture attentive du manuscrit.
Une version préliminaire de ce travaH a paru en anglais comme Lambrecht 1999. Le contenu a été pré
senté, sous une forme ou une autre, à l'Université du Texas à Austin, à l'Université de Toulouse 2, à
l'Université de Tel Aviv, à l'Université de Californie à San Diego, aux Universités de Bâle et de Lausanne,
et à l'Ecole Doctorale de Linguistique de de Genève. Je remercie les collègues de ces diffé
rentes institutions, en particulier Carlota Smith, Marie-Paule Péry-Woodley, Hava Bat-Zeev Shyldkrot,
Maria Polinsky, Lorenza Mondada, Anne-Claude Berthoud et Eddy Roulet, de m'avoir donné l'occasion
de présenter ma recherche.
49 Sandfeld 1936, Rothenberg 1979, Prebensen 1982, van der Auwera 1985, Kleiber 1988,
Furukawa 1996), la fonction sémantique de la relative n'est ni restrictive ni appositive,
mais predicative (ou attributive).
Sans entrer dans le détail syntaxique de la construction, dont l'investigation n'est
pas le but principal de cette étude, je présupposerai les analyses formelles présentées
dans Lambrecht 1986b, 1988b et 1997, dans le cadre théorique de la Grammaire
Constructionnelle (Construction Grammar) 2 et dans Koenig & Lambrecht 1999, dans
le cadre de la HPSG (Head-Driven Phrase Structure Grammar; cf. aussi Abeille,
Godard & Sag, à paraître). Dans ces analyses, la proposition relative est traitée comme
un syntagme à fonction predicative dont la syntaxe interne est saturée (tous ses él
éments de valence sont satisfaits à l'intérieur de la relative) mais qui néanmoins
requiert un sujet de par sa syntaxe externe, exigence imposée par la construction glo
bale dans laquelle il apparaît. Ce sujet externe est l'antécédent. Celui-ci fonctionne
donc à la fois comme l'objet d'un prédicat (celui de la proposition principale) et
comme le sujet d'un autre (celui constitué par la proposition relative). La relative, de
son côté, fonctionne à la fois comme prédicat du sujet antécédent et comme complé
ment du verbe de la principale, dont la valence se trouve augmentée d'un terme 3.
La structure syntaxique de la CRP que j'ai proposée dans les travaux cités est la
suivante (pro = pronom conjoint ; PR = proposition relative) :
(2) ^pro+VHSNJrJquiSV]
Abstraction faite d'éventuels compléments circonstanciels (tels que l'adverbe une fois
en (la)), la CRP se présente donc comme une structure tripartite « plate » composée
d'un constituant V préfixé d'un ou de plusieurs pronoms conjoints (sauf dans le cas
exceptionnel de voilà), d'un syntagme nominal, et d'une proposition relative coindexée
avec ce SN. Le pronom relatif a la forme de sujet qui. Dans certains cas, le constituant
SN peut être remplacé par un pronom conjoint, dans des conditions lexicales et prag
matiques à préciser. Le verbe de la principale est soit un verbe existentiel (surtout
avoir4), soit un verbe appartenant à une classe sémantique caractérisée par la présence
explicite ou implicite d'un élément de perception. La CRP est donc soumise à des
contraintes lexicales.
Quant au rôle sémantique joué par les différents compléments dans la structure (2),
nous pouvons établir la généralisation suivante. L'élément pro- initial, qui dénote le
point de repère par rapport auquel est située l'entité introduite dans le discours, a le
rôle de locatif (entendu dans un sens large, qui inclut le rôle du siège d'une perception
physique) 5 ; le SN postverbal dénotant l'entité introduite a le rôle de thème ; et la rela
tive, qui dénote une situation mettant en jeu cette entité, a le rôle de prédicat. Quand le
verbe n'a qu'un seul argument primaire (comme en (le)), celui-ci représente toujours
2. Pour une introduction aux principes de la Grammaire Constructionnelle, cf. Fillmore et al, à paraître ;
cf. aussi Goldberg 1995, Michaelis & Lambrecht 1996, Kay & Fillmore 1999 pour des analyses de construc
tions particulières dans le cadre de la GC.
3. L'idée de traiter la relative de la CRP comme un élément de la valence du verbe principal est déve
loppée déjà dans Rothenberg 1979, qui cependant réserve cette analyse à la construction du type Paul a
le cœur qui bat, dans lequel la présence de la relative est obligatoire.
4. On sait que l'emploi existentiel du verbe être est limité en français moderne à des formules archaï-
santes du type [II était une fois un(e) N qui...] (cf. (la)) ou du type [II est des N qui...].
5. Je ne tiens pas compte de l'occurrenc

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