Préface à « Les marxistes contre l autogestion »
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Description

“ L'autogestion ” veut pulvériser la classe ouvrière. Elle s'oppose fondamentalement à la prise de conscience politique du prolétariat, à son unité politique, à sa lutte pour le pouvoir. La lutte pour la construction du parti révolutionnaire et la reconstruction de la IV° Internationale conditionne toute l'activité militante en vue d'atteindre ces objectifs. Il est donc inévitable que cette lutte inclue le combat théorique et pratique contre “ l'autogestion ” et ses tenants.

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Langue Français

Extrait

Stéphane Just :
Préface à "Les marxistes contre l'autogestion" 9 juillet 1973
Ici sont réunis un ensemble de textes, d'articles et de documents qui ont été écrits ou rassemblés par les militants de l'OCI et de l'Alliance ouvrière des usines Renault. Les textes et articles ont été écrits au cours de l'activité militante et en fonction de ses exigences. Certains ont été publiés dansInformations ouvrières, d'autres par le Comité d'alliance ouvrière ou l'OCI de la RNUR. Il ne s'agit donc pas d'un livre classique composé de chapitres rigoureusement ordonnés et amenant à une conclusion finale. Ces textes ne répondent sans doute pas à tous les problèmes que soulèvent la “ doctrine ” et la pratique de “ l'autogestion ”. C'est ainsi qu'un rapide aperçu de l'application de “ l'autogestion ” dans les pays de l'Est est donné, mais que son application en Algérie a été laissée de côté.
L'autogestion, machine de guerre contre le prolétariat Pourtant, la lecture de ce livre est indispensable pour tout militant révolutionnaire prolétarien. C'est que chaque partie est par ellemême une analyse rigoureuse et que de chacune d'elles se dégage toujours une conclusion non moins rigoureuse. En tant que “théorie”, “l'autogestion” est un bricolage idéologique qui ramasse toute une série de vieilleries prémarxistes, pour étayer cette nouvelle forme de la doctrine sociale de l'Eglise, dont la logique conduit au corporatisme. En vérité, “l'autogestion” est une rouerie politique, une machine de guerre construite pour mettre en cause l'indépendance de classe du prolétariat et tenter de détruire le mouvement ouvrier. Il s'agit de détourner la classe ouvrière de l'accomplissement de ses tâches historiques qui consistent à s'emparer du pouvoir politique, à se constituer en classe dominante, organisée et centralisée au moyen des conseils ouvriers, des soviets, à instaurer la dictature du prolétariat  conditions indispensables pour que le prolétariat arrache à la bourgeoisie la possession des principaux moyens de production et d'échange et organise la production selon un plan élaboré et appliqué sous le contrôle ouvrier. Cette voie seule conduit du capitalisme au socialisme et c'est pourquoi, bricàbrac idéologique mais machine de guerre politique, “ l'autogestion ” tente d'empêcher le prolétariat de l'ouvrir.
Bourgeoisie etprolétariat Marx a souligné qu'une classe sociale ne devenait d'une classe en soi une classe pour soi qu'en luttant pour s'emparer du pouvoir politique et en s'en emparant. Ce fut vrai y compris pour la bourgeoisie. Ce n'est qu'en s'emparant du pouvoir politique qu'elle a subordonné l'ensemble de la société à ses intérêts, aux exigences du fonctionnement du mode de production capitaliste, c'estàdire en devenant la classe dominante. A cette condition, elle balayait les obstacles qui entravaient le développement du mode de production capitaliste. Et pourtant, le mode de production capitaliste est né et a commencé à se développer dans les flancs de la société féodale. C'est appuyée sur sa puissance économique que la bourgeoisie s'organisait et finalement s'emparait du pouvoir politique. Les problèmes se posent de façon radicalement différente pour la classe ouvrière. Tant que subsiste le mode de production capitaliste, les rapports sociaux de production demeurent fondamentalement les suivants : d'un côté, une classe, le prolétariat, qui ne possède en propre que sa force de travail, qu'elle est contrainte de vendre ainsi qu'une marchandise pour pouvoir vivre ; de l'autre, une classe qui possède les moyens de production et qui achète au prolétariat sa force de travail. Ces rapports de production permettent aux capitalistes de s'emparer du surtravail de la classe ouvrière (la classe ouvrière produit une masse de valeur qui correspond à la valeur de sa force de travail et que lui paient les capitalistes, et une masse de valeur supplémentaire que ne lui paient pas les capitalistes et qu'ils s'approprient), surtravail qui devient la plusvalue, source de tous les profits capitalistes. Tant que subsiste le mode de production capitaliste, ces rapports de production se renouvellent constamment. Le développement du mode de production capitaliste signifie : toujours plus de prolétaires contraints de vendre leur force de travail aux possesseurs des moyens de production. Tout comme la société féodale a engendré ses fossoyeurs, la bourgeoisie, la société bourgeoise engendre ses fossoyeurs les prolétaires mais de façon très différente. Les uns ont accaparé de l'intérieur de l'ancienne société une part toujours plus considérable de la richesse sociale ; les autres, au fur et à mesure que se développe le mode de production capitaliste, sont privés de la possession de toute richesse sociale. Pour les prolétaires, il n'est qu'une voie : s'organiser comme classe, s'emparer du pouvoir politique, s'ériger en classe dominante, pour s'approprier collectivement la richesse sociale. C'est la condition préalable à la constitution du mode de production nouveau qui mènera au socialisme.
Intérêt et limite des coopératives ouvrières Pour mieux mettre en lumière le contenu de “ l'autogestion ”, les rédacteurs de cet ensemble de textes et d'articles ont insisté sur le véritable sens et la véritable importance des coopératives ouvrières. L'expérience des coopératives ouvrières prouve que les prolétaires peuvent très facilement se passer des patrons et gérer leurs propres affaires. Mais les coopératives n'émancipent pas la classe ouvrière des rapports de production capitaliste. Elles sont soumises aux lois du marché, à l'ensemble des lois du mode de production capitaliste. Elles ne peuvent être le point de départ d'un nouveau mode de production. Inévitablement, à l'intérieur de l'entreprise coopérative resurgissent les vieux rapports, les anciennes différenciations et, plus ou moins rapidement, ils transforment la coopérative en une entreprise capitaliste comme les autres, à moins qu'elle ne disparaisse purement et simplement. Si exceptions il y a, elles se rapportent aux coopératives contrôlées par les syndicats ou les partis ouvriers. Cellesci aussi sont obligées de se soumettre aux lois du marché, mais elles parviennent à se maintenir comme coopératives authentiques parce qu'elles sont soumises en contrepartie à une volonté politique qui émane des organisations de classe du prolétariat. Cette volonté politique
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