Préhistoire et archéologie soviétiques ; n°2 ; vol.2, pg 262-272

André Leroi-Gourhan

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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 262-272
11 pages

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• Publié par: CAHIERS_DU_MONDE_RUSSE_ET_SOVIETIQUE
• Publié le: 01 janvier 1961
• Nombre de lectures: 20
• Langue: Français

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André Leroi-Gourhan
Préhistoire et archéologie soviétiques
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2 N°2. pp. 262-272.
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Leroi-Gourhan André. Préhistoire et archéologie soviétiques. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2 N°2. pp. 262-272.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1961_num_2_2_1470BIBLIOGRAPHIE
PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
SOVIÉTIQUES
La multiplication et l'importance des fouilles et des publications au cours de ces
vingt dernières années, en U.R.S.S., sont telles qu'il ne saurait en être donné un
compte rendu tant soit peu détaillé. Il paraît annuellement, indépendamment
des ouvrages généraux et des monographies, à peu près un millier d'articles dans
différentes revues, de sorte que l'information archéologique pour le monde
soviétique n'est plus saisissable que par territoires géographiques séparés ou dans
le champ d'une spécialisation assez étroite. Dans la présente chronique, il ne sera
considéré que les publications intéressant la préhistoire et l'histoire de la culture
matérielle des populations slaves et d'une partie des populations autochtones
ayant eu rapport avec les Slaves au cours des temps protohistoriques. S'il est en
effet intéressant de faire ressortir l'importance des travaux que l'hellénisme
soviétique poursuit dans les sites riverains de la Mer Noire ou la contribution de
l'archéologie médiévale, il est plus intéressant encore d'apporter au lecteur occi
dental une image de ce qu'il y a de plus propre et original dans les travaux russes
récents : la recherche des témoins de la culture matérielle comme moyen d'in
vestigation de l'histoire technique et économique des groupes humains non
accessibles à travers les archives écrites. A cet égard, si depuis vingt ans toute
l'archéologie, dans le monde, a progressivement changé de visage, il revient à la
recherche soviétique d'avoir donné par son orientation fondamentale, un déve
loppement unique à cette tendance. Les découvertes de sources d'informations
historiques écrites vont se raréfiant, les populations primitives ou archaïques ont
déjà pratiquement disparu et en quelques dizaines d'années, l'ethnologie et l'a
rchéologie vont changer de visage et de signification, prendre une position
nouvelle, dans l'ensemble des sciences historiques. On fouillera beaucoup moins
pour découvrir des œuvres d'art ou des inscriptions (documents qui ne sont certes
pas à négliger, mais qui viennent en surcroît du reste) que pour découvrir sous
forme d'outils, de détritus ménagers, de traces d'habitats ou de lieux de culte,
une histoire complète, c'est-à-dire à la fois économique, sociale, technique et
intellectuelle, des hommes que l'écriture n'aura pas atteints de leur vivant ou
qu'elle aura négligés.
A côté donc de la noble archéologie classique est née une archéologie vér
itablement ethnologique, beaucoup plus proche de l'homme de tous les jours que
ne l'était celle des grands monuments et les raisons du développement considé
rable que les républiques populaires ont donné à cette archéologie « proléta
rienne » sont particulièrement compréhensibles. ■
PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE SOVIÉTIQUES 263
Sources d'information générale
La source principale d'information est constituée par Sovetskaja Arheologija
publiée à Moscou par l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. (Institut pour
l'histoire de la culture matérielle) . Cette revue se développe en deux séries
parallèles qui chaque année représentent, l'une un volume d'environ 400 pages,
l'autre 4 fascicules d'importance à peu près correspondante. On y trouve, depuis
la préhistoire la plus lointaine jusqu'à l'archéologie médiévale, sous forme
d'articles, de chroniques ou d'informations, un tableau très fourni sur l'ensemble
des activités des fouilleurs de l'Union. L'appareil bibliographique est important
et permet de s'orienter sur l'ensemble des recherches y compris l'Europe centrale
et la Chine populaire. Le volume XXIX-XXX de 1959 contient un index des
travaux parus dans les trente premiers numéros de 1936 à 1959. On y trouve en
outre, chaque année, une liste bibliographique de la littérature archéologique
pour l'ensemble de l'Union, liste qui fournit, pour les années qui vont jusqu'en
1954, un état très utile de la littérature.
Parmi les sources d'information générale, il convient de signaler également les
Kratkie soobščenija o dokladah i polevy h issledovanijah Instituta istorii material' no j
kul'tury de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S., Moscou. Ces courtes « commun
ications » sont particulièrement précieuses pour les comptes rendus qu'elles
contiennent sur les travaux les plus récents. Parmi les périodiques, il faut
signaler que Sovetskaja Etnografija (Académie des Sciences de l'U.R.S.S.,
Moscou) contient, malgré son titre, de temps à autre des articles d'archéologie
ou de préhistoire, souvent importants parce qu'ils intéressent le passé plus ou
moins lointain des autochtones, et parfois aussi de la préhistoire pure. Il existe
plusieurs séries de publications non périodiques qui contiennent des monograp
hies de gisements ou des ouvrages généraux. La plus importante est Materiály i
issledovanija po arheologii S.S.S.R., publication de l'Institut pour l'histoire de
la culture matérielle (Académie des Sciences, Moscou - Leningrad) . Cette série
qui intéresse toute la préhistoire et l'archéologie de l'U.R.S.S. dépasse actuell
ement largement 60 volumes.
La Naučno-populjarnaja serija, de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S.
(Institut pour l'histoire de la culture matérielle) a publié quelques ouvrages de
vulgarisation intéressant directement notre propos, comme en 1957, P- I- Boris-
kovskij Drevnejšee prošloe čelovečestva (Le passé le plus lointain de l'humanité).
Paléolithique
Ouvrages généraux.
L'intérêt que présente la recherche des témoins des temps préhistoriques les plus
anciens en Union Soviétique est, pour la préhistoire en général, considérable.
En effet, plus d'un siècle de recherches ont permis de construire pour l'Europe
occidentale un cadre chronologique et une évolution générale des civilisations
d'une ampleur et d'une richesse impressionnantes. En Europe centrale et vers
l'Est, pendant longtemps, les documents sont restés maigres et épars et quoique
dès avant la guerre de 1914 on ait possédé quelques bribes sur le peuplement
préhistorique de la plaine russe et d'un ou deux points de Sibérie, il a fallu
attendre ces dernières années pour que les matériaux s'enrichissent de façon
massive. Il existe encore peu d'ouvrages généraux sur la préhistoire de l'U.R.S.S.;
de 1953 à 1958, sous la direction de A. P. Okladnikov, plusieurs recueils d'ar
ticles donnant un panorama général ont été publiés : Paleolit i neolit S.S.S.R. A. LEROI-GOURHAN 264
(Le paléolithique et le néolithique de l'U.R.S.S.), dans les Materiály i issledovanija
po arheologii S.S.S.R. Sur l'Ukraine, particulièrement riche en paléolithique, la
même collection dans son numéro 40, en 1953, a donné de P. I. Boriskovskij :
Paleolit Ukrainy. Ces ouvrages constituent, par leur contenu comme par leur
bibliographie, une base de références indispensable.
Paléolithique ancien et moyen.
Du fait de l'extension glaciaire ou pour des raisons géoclimatiques qui ne sont
pas toutes élucidées encore, une grande partie du territoire russe et sibérien
semble échapper à l'étude des stades les plus anciens de l'occupation humaine.
Ce qui correspond à nos Chelléen, Acheuléen, Moustérien même y est jusqu'à
présent inconnu. Pourtant, au cours de ces dernières années, le bassin de la
Mer Noire et le Turkestan ont livré des documents très intéressants qui ouvrent
des espoirs pour le Paléolithique ancien et qui assurent pour le Moustérien une
substantielle documentation. Les sites de Crimée sont connus depuis assez
longtemps et on y a d