Rapport préliminaire sur la première campagne de fouilles (1975) à Ibn Hani (Syrie)  - article ; n°3 ; vol.53, pg 233-279
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Rapport préliminaire sur la première campagne de fouilles (1975) à Ibn Hani (Syrie) - article ; n°3 ; vol.53, pg 233-279

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Description

Syria - Année 1976 - Volume 53 - Numéro 3 - Pages 233-279
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Adnan Bounni
E. Lagarce
J. Lagarce
Monsieur Nassib Saliby
Rapport préliminaire sur la première campagne de fouilles
(1975) à Ibn Hani (Syrie) "
In: Syria. Tome 53 fascicule 3-4, 1976. pp. 233-279.
Citer ce document / Cite this document :
Bounni Adnan, Lagarce E., Lagarce J., Saliby Nassib. Rapport préliminaire sur la première campagne de fouilles (1975) à Ibn
Hani (Syrie) ". In: Syria. Tome 53 fascicule 3-4, 1976. pp. 233-279.
doi : 10.3406/syria.1976.6556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1976_num_53_3_6556RAPPORT PRÉLIMINAIRE
SUR LA PREMIÈRE CAMPAGNE DE FOUILLES (1975)
A IBN HANI (SYRIE)
PAR
A. Bounni, E. et J. Lagarce, N. Saliby
Situé à neuf kilomètres au Nord-Nord-Ouest de Lattaquié (fig. 1),
le cap de Ras Ibn Hani est bien connu des navigateurs en raison de son
phare. Large de 500 m en moyenne, très bas, de forme grossièrement
rectangulaire, il s'avance à 2,500 km dans la mer en direction de l'Ouest.
Sa côte méridionale est sableuse vers l'Est, tandis que le rocher affleure à
l'Ouest ; sa côte septentrionale est rocheuse, avec quelques criques. Il
sépare deux larges baies bordées de belles plages ; dans la moins grande,
au Nord-Est, la baie d'al-Qebban, les bateaux viennent encore aujourd'hui
s'abriter quand la mer est mauvaise au Sud. La partie par laquelle le cap
se rattache à la côte est faite de sable, si bien que le promontoire semble
être une ancienne île réunie au continent par des apports de matériaux
marins (tombolo).
Un certain nombre de vestiges archéologiques étaient connus sur le
cap depuis un certain temps, d'autres y ont été remarqués ou mis au jour
récemment. Signalons la grande tombe voûtée à loculi située, près de la
côte Nord, vers l'extrémité orientale du cap (fig. 2) et visible depuis long
temps ; Dussaud fait sans doute allusion à ce monument, parmi d'autres
disparus depuis, quand il parle de « constructions chrétiennes » dans cette
région <1). Des môles ou jetées, de date indéterminée, sur la côte Nord et
(x) R. Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris, 1927, p. 416-417. 234 SYRIA [lui
la côte Sud ï1), apparaissent encore aujourd'hui. D'autres vestiges, fonda
tions d'un temple et restes d'un amphithéâtre à l'extrémité occidentale
du cap, colonnes sur presque toute la surface du site, étaient visibles au
xixe siècle (2> mais semblent avoir été détruits depuis lors. Une tombe à
long dromos et chambre rectangulaire, découverte fortuitement en 1965
dans la région du temple et de l'amphithéâtre vus par Dussaud (3), a disparu
de même. Elle portait, gravé au-dessus de l'entrée, le nom de Dèmètrias
Gotheinès. Nous avons pu voir deux autres tombes, taillées dans le rocher,
à court dromos, chambre grossièrement rectangulaire et loculi, dans la
moitié occidentale du cap.
La présence d'un tell principal (fig. 8) et de deux autres plus petits,
vers le milieu du promontoire, a été signalée par G. Saadé, qui y a récolté
des tessons hellénistiques et romains (4>. En 1973, un caveau funéraire de
type ugaritien a été découvert fortuitement au Nord-Ouest du tell, près
de la côte (fig. 2, zone E, carré F 85), et une fouille d'urgence a pu y être
pratiquée (5). Enfin des travaux de construction récents ont fait apparaître
à plusieurs endroits, surtout vers l'extrémité orientale du cap<6>, des
pans de murs, des puits, etc.
La tombe de type ugaritien permettait de supposer, dès avant la
fouille, que le cap d'Ibn Hani avait porté, à la fin du deuxième millénaire,
une agglomération d'une certaine importance, qui dépendait probablement
d'Ugarit. L'existence du petit tell, culminant à 9 m d'altitude, et des autres
eminences, de moindres dimensions encore, qui se remarquent à plusieurs
endroits, surtout au Nord et à l'Ouest du tell principal, renforçaient la
vraisemblance de cette supposition. D'autre part, les monuments de date
(x) P. Jacquot, L'État des Alaouites, 2e édi- problèmes des origines, Damas, 1964, p. 94, et
tion, Beyrouth, 1931, plan p. 163. rapport déjà cité.
(2) R. Dussaud, op. cit., p. 416 ; P. Jacquot, (5) K. Toueir, rapport à la Direction Géné-
op. cit., p. 162-163. raie des Antiquités et des Musées, novembre
(3) Rapports de G. Saadé et de A. Sateh 1973; Id., Découverte d'une tombe mycénienne
à la Direction Générale des Antiquités et des à Ras Ibn Hani près d'Ugarit-Ras Shamra, dans
Musées, juin 1965. Archeologia, 88, nov. 1975, p. 66-70 et dos de
(4) G. Saadé, Histoire de Lattaquié,l,Ramitha, la couverture.
(•) Voir ci-dessous, p. 247 sq. PREMIÈRE CAMPAGNE DE FOUILLES À IBN HANI 235 1976]
plus récente avaient permis à Dussaud (1) de proposer d'identifier le site
à la Diospolis mentionnée par Pline <2> .
Les projets d'aménagement touristique de la région et les plans
d'urbanisme de la ville de Lattaquié menacent sérieusement le site. Déjà
le Ministère du Tourisme a accepté, pour préserver la zone archéologique,
de modifier l'implantation d'un grand hôtel international dont la construc
tion est prévue par le plan d'aménagement. Le sommet du tell a été
récemment nivelé et ses pentes, ainsi que d'autres endroits du site, ont été
entamées par des engins mécaniques.
En 1974, une fouille d'urgence a été envisagée parla Direction Générale
des Antiquités et des Musées de Syrie. L'idée d'une collaboration franco-
syrienne pour l'exploration du site ayant été avancée et reçue favorable
ment de part et d'autre, des crédits ont été mis en 1975 à la disposition
des deux directeurs désignés, par la Direction Générale des Antiquités et
des Musées pour le côté syrien et par la Direction Générale des Relations
Culturelles, Scientifiques et Techniques du Ministère des Affaires Étrangères
pour le côté français.
Les travaux topographiques ont commencé le 13 juillet 1975 et les
fouilles le 16 juillet <3). Celles-ci ont été poursuivies jusqu'au 31 août*4).
(x) R. Dussaud, loc. cit. de Paris. Mlles J. Mudarres et N. Sioufl nous
(«) Hist. Nat., V, 17. ont prêté leur concours.
(3) La mission était composée de MM. A. (4) Nous remercions de leur appui et de leur
Bounni, Directeur du Service des Fouilles aide MM. A. Bahnassi, Directeur Général des
Archéologiques de la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie, J. Laloy,
Antiquités et des Musées (DGAM), Directeur Directeur Général des Relations Culturelles,
syrien de la mission ; J. Lagarce, Attaché de Scientifiques et Techniques, J. Leclant, de
recherche au Centre National de la Recherche l'Institut, Secrétaire Général de la Commission
Scientifique (CNRS), Directeur français de la Consultative des Recherches Archéologiques
mission ; N. Saliby, adjoint des Françaises à l'Étranger, F. Rouillon, Ambassa
Fouilles au Service des Fouilles Archéologiques deur de France à Damas, Ph. Guillemin, Chargé
de la DGAM; Mme E. Lagarce, Chargée de de mission à la D.G.R.C.S.T., au Ministère des
recherche au CNRS ; MM. B. Dajani, Architecte Affaires Étrangères, C. Montandreau et J. Pois
au Service d'Architecture ; R. Dib Hoch, Chef son, Conseillers culturels à Damas. Nous avons
du Bureau des Antiquités de Lattaquié ; bénéficié de la compréhension et du soutien des
M. Makki, Chef adjoint de l'Atelier Technique autorités civiles et militaires syriennes, en parti
de la DGAM ; Mlle Y. Martin du Puytison, culier de M. Abdul Razzaq Chaker, Mohafez
Élève de l'École Nationale des Arts Décoratifs de Lattaquié, M. Sidaoui, Chef de la Municipalité
de et de ceux du Ministère du 236 SYRIA [lui
En raison de sa longueur, le cap a été divisé en zones Nord-Sud de 400 m
de large, désignées par les lettres de l'alphabet (A, B, C.) (fig 1). Chaque
zone est subdivisée par un quadrillage de 10x10 m, où les carrés sont
distingués par une lettre (A, B, C,... AM, AN) d'Ouest en Est et un chiffre
(1 à n) du Sud au Nord. Chaque carré est à son tour partagé en quadrants
de 5x5 m,

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