Refonte de la carte militaire, réorganisation des états-majors ...
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Refonte de la carte militaire, réorganisation des états-majors ...

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Refonte de la carte militaire, réorganisation des états-majors, budgets de plus en plus "serrés",
réduction constante des effectifs, vieillissement du matériel… Près de quinze ans après l’entrée en
vigueur de la professionnalisation des armées, près de deux ans après la réintégration de la France
dans l’Otan, la "grande muette" est inquiète. Elle s’interroge non seulement sur ses moyens, mais
aussi sur la finalité, devenue floue, de ses missions. A quelle logique politique et stratégique obéit-
elle ? Et au-delà, quelle peut être, aujourd’hui, la place de la fonction militaire dans une société
régie par les seules "valeurs" marchandes, piétinant chaque jour les vraies valeurs, celles du
service, du devoir et du sacrifice, que le soldat incarne dans toute leur quintessence ?
Lancinante comme la douleur d’une vieille blessure, l’image, imposée en 2008 par le général Jean-Claude
Thomann, revient spontanément au détour des conversations entre militaires, sans parler des forums de
discussions qui fleurissent sur Internet : au rythme où vont les réductions d’effectifs, l’armée de terre
tiendra bientôt tout entière dans le Stade de France. Enfin presque, rectifient les plus optimistes puisque
ses
81.338
places
seraient
insuffisantes pour accueillir les 88.000
combattants qui, au terme du dernier
Livre blanc de la défense (2008)
constitueront le fer de lance de nos
effectifs en 2014. Mais les pessimistes
remarquent aussitôt qu’en annexant la
pelouse de ce même stade, on pourrait
y ajouter sans mal les 6000 militaires
non opérationnels et les 9.000 civils de
l’armée de terre, soit, en tout, 103.000
hommes. L’armée
de
la
troisième
puissance militaire mondiale réduite au
public d’un stade, fût-il le plus grand de
France : le raccourci parle à tout le
monde… Et pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte, elle évoque bien pis : les 100.000 soldats accordés
à la
Reichswehr
de 1918 par le traité de Versailles et les 100.000 autres concédés à Vichy, en 1940, aux
termes de l’armistice négociée avec le IIIe Reich. La vaine poussière d’armées vaincues tout juste
autorisées à maintenir l’ordre. Bref, à tirer sur la foule, en cas de besoin… Mais en aucun cas à s’opposer
à l’invasion du territoire. S’exprimant le 22 octobre 2010 à l’occasion des Journées des présidents des
officiers de Coëtquidan, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Elrick Irastorza lui-même n’a
pas lésiné sur la pédagogie pour faire comprendre le caractère "particulièrement compliqué" et "anxiogène"
des réformes mises en place à partir de 2011 pour réduire le format de nos armées. "En 1914, nous
disposions de deux mille bataillons d’infanterie, de quoi mettre un fantassin tous les cinquante centimètres
entre Nice et Dunkerque. Aujourd’hui avec nos vingt bataillons, nous avons de quoi en faire autant entre la
porte Maillot et celle de la Villette ; 1724 canons français s’opposaient à Verdun à 2200 canons allemands.
Il nous en reste aujourd’hui 128, réduction acceptée, je le rappelle, parce qu’elle devait être compensée
par la mise en service du LRU [lance-roquettes unitaire, dont l’entrée en service est repoussée à 2014 et
qui figure sur la liste des matériels en suspens, si de nouvelles coupes budgétaires devaient être opérées]
dès 2012."Certes, depuis 1960, le maintien de l’intégrité du sol national repose sur la dissuasion atomique.
Autrement dit, sur des "armes d’épouvante" susceptibles de faire subir à un ennemi plus fort que nous de
tels dommages qu’il en perdrait tout intérêt à nous détruire. Née de la guerre froide, et toujours d’actualité
face à d’autres puissances nucléaires, cette "assurance contre l’imprévisible" comme la nommait le général
Gallois, vaut-elle encore s’agissant d’un agresseur asymétrique utilisant des armes conventionnelles et qui,
de surcroît, déclencherait un conflit depuis l’intérieur même du territoire ? Evidemment non. Conçue pour
réduire à néant un bassin industriel ou une métropole majeure à des milliers de kilomètres de nos
frontières, l’arme nucléaire, même tactique, ne serait d’aucune utilité pour s’opposer à la constitution d’une
enclave indépendante sur le territoire de la République, type Kosovo, ou au débarquement, pacifique ou
non, sur les côtes de la Méditerranée, de centaines de milliers d’hommes chassés par la misère ou par
l’instabilité politique – l’hypothèse du
Camp des saints
, chère à Jean Raspail, dont ce roman magistral de
1973 est réédité ces jours-ci. Quant à la menace majeure qu’est devenu le terrorisme, irréductible, par
définition, aux catégories guerrières traditionnelles, ce n’est pas à coups de missiles qu’on la dissipera. Ce
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