Relations professionnelles et culture des établissements scolaires : au-delà du culte de l individualisme ? - article ; n°1 ; vol.109, pg 19-39
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1994 - Volume 109 - Numéro 1 - Pages 19-39
Aujourd'hui, l'efficacité de l'école est mise en relation avec le climat et la culture des établissements. Le moral, les fonctionnements intellectuels et relationnels, les modes de communication en dépendent fortement, donc les attitudes face à l'innovation. Cette façon de penser offre une alternative intéressante aux approches technologiques ou politiques du changement en éducation. On tentera notamment de montrer que la culture agit notamment parce qu'elle spécifie un mode dominant, donc légitime, de relations professionnelles entre enseignants. L'article présente divers types de cultures d'établissement — individualisme, balkanisation, grande famille, collégialité contrainte, coopération — , chacune se définissant par un mode spécifique de relations professionnelles, un style de direction et une orientation des comportements collectifs. Les travaux sur les écoles efficaces montrent qu'elles se caractérisent par une culture de coopération librement consentie, donc une rupture avec l'individualisme aussi bien qu'avec une participation obligée. D'où l'importance d'analyser les obstacles aussi bien que les facteurs favorables au développement d'une culture de coopération.
At the present time, school efficiency is often related to school climate and school culture. They very strongly influence the teachers' courage, their ways of thinking and communicating, their emotional relationships, and thus their attitude towards innovation. This? Approach offers an interesting alternative to the technological and political approach to educational change. Especially, we shall insist on the way in which school culture specifies a dominant and thus légitime type of professional culture between teachers. This paper presents different types of school cultures : individualism, balkanization, big family, contrived collegiality, professional cooperation. Each of these cultures is characterized by a special type of professional relationship, of leardership, and of groupe attitudes, me different research results give evidence that members of effective schools adhere freely to the idea of cooperation culture. This means a serious break with trie usual individualism, but also with the idea of contrived participation. This is the reason why it is important to analyse the obstacles as well as the facilitators of the culture of cooperation.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 193
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monica Gather Thurler
Relations professionnelles et culture des établissements
scolaires : au-delà du culte de l'individualisme ?
In: Revue française de pédagogie. Volume 109, 1994. pp. 19-39.
Citer ce document / Cite this document :
Gather Thurler Monica. Relations professionnelles et culture des établissements scolaires : au-delà du culte de l'individualisme
?. In: Revue française de pédagogie. Volume 109, 1994. pp. 19-39.
doi : 10.3406/rfp.1994.1244
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1994_num_109_1_1244Résumé
Aujourd'hui, l'efficacité de l'école est mise en relation avec le climat et la culture des établissements. Le
moral, les fonctionnements intellectuels et relationnels, les modes de communication en dépendent
fortement, donc les attitudes face à l'innovation. Cette façon de penser offre une alternative intéressante
aux approches technologiques ou politiques du changement en éducation. On tentera notamment de
montrer que la culture agit notamment parce qu'elle spécifie un mode dominant, donc légitime, de
relations professionnelles entre enseignants. L'article présente divers types de cultures d'établissement
— individualisme, balkanisation, grande famille, collégialité contrainte, coopération — , chacune se
définissant par un mode spécifique de relations professionnelles, un style de direction et une orientation
des comportements collectifs. Les travaux sur les écoles efficaces montrent qu'elles se caractérisent
par une culture de coopération librement consentie, donc une rupture avec l'individualisme aussi bien
qu'avec une participation obligée. D'où l'importance d'analyser les obstacles aussi bien que les facteurs
favorables au développement d'une culture de coopération.
Abstract
At the present time, school efficiency is often related to school climate and school culture. They very
strongly influence the teachers' courage, their ways of thinking and communicating, their emotional
relationships, and thus their attitude towards innovation. This? Approach offers an interesting alternative
to the technological and political approach to educational change. Especially, we shall insist on the way
in which school culture specifies a dominant and thus légitime type of professional culture between
teachers. This paper presents different types of school cultures : individualism, balkanization, big family,
contrived collegiality, professional cooperation. Each of these cultures is characterized by a special type
of professional relationship, of leardership, and of groupe attitudes, me different research results give
evidence that members of effective schools adhere freely to the idea of cooperation culture. This means
a serious break with trie usual individualism, but also with the idea of contrived participation. This is the
reason why it is important to analyse the obstacles as well as the facilitators of the culture of
cooperation.Relations professionnelles
et culture des établissements
scolaires : au-delà du culte
de l'individualisme ? (1)
Monica Gather Thurler
Aujourd'hui, des aux définissant fortement, moral, qu'avec — montrer relations une favorables individualisme, comportements approches culture les une que professionnelles donc au par fonctionnements l'efficacité participation de la développement un technologiques les culture coopération mode balkanisation, attitudes collectifs. de agit spécifique obligée. l'école entre intellectuels face notamment librement Les d'une ou enseignants. est à D'où grande travaux politiques de l'innovation. culture mise relations l'importance consentie, parce et sur famille, en de relationnels, relation du L'article les coopération. professionnelles, qu'elle Cette changement écoles collégialité donc d'analyser avec façon présente spécifie efficaces une les le de climat modes en rupture contrainte, les penser divers un un éducation. montrent obstacles mode et style de types avec la offre communication culture de coopération dominant, qu'elles de une l'individualisme aussi direction On cultures alternative des tentera bien se établissements. donc et caractérisent — que d'établissement une notamment en , légitime, chacune intéressante les aussi dépendent orientation facteurs bien par de Le de se
Certains établissements scolaires sont vivants, Ces climats fluctuent au fil des jours, mais avec
heureux, accueillants, d'autres tristes, en une toile de fond stable : la culture de l'établisse
nuyeux, et même sévères. Lorsqu'on en visite plu ment, les valeurs, les croyances, les habitudes qui
sieurs, on sent très bien ces différences. Chaque règlent la vie quotidienne, les rapports entre les
école a sa propre atmosphère, ses propres vibra gens, les bruits et le silence, l'aménagement des
tions, qui la rendent unique. Le climat d'une école espaces et des circulations, la propreté, la décor
exerce une forte influence sur ceux qui y travail ation des lieux et mille autres choses matérielles
ou symboliques. Chacun sait par expérience perlent, car, dans une large mesure, leurs fonctionne
sonnelle que tous les établissements comparables ments intellectuels, sociaux et personnels en
dépendent. Tout cela n'est pas bien nouveau : si n'ont pas la même culture et que la culture d'un
nous pensons à notre propre passé d'élève, nous établissement particulier détermine en partie son
retrouvons le souvenir d'atmosphères plus ou climat, le moral, le plaisir, le bien-être ou l'effica
moins joyeuses ou pesantes, de bons et de mauv cité des professeurs et des élèves. Toutefois, la
ais enseignants, de moments de joie et de tri culture des établissements scolaires n'est devenue
stesse, d'événements marquants ou de jours gris. qu'assez récemment un sujet de discussion et de
Revue Française de Pédagogie, n° 109, octobre-novembre-décembre 1994, 19-39 19 recherche. Cette évolution a été sans doute stimu didactique des leçons par les enseignants ; un
lée par la prise en compte de plus en plus systé style de gestion interne basé sur une autorité
matique de la culture d'autres types d'organisat négociée (Perrin, 1991) et démocratique ; une
ions, notamment les entreprises. Mais ce transfert bonne structuration du plan d'études ; une équipe
n'a pu se faire qu'en raison de l'échec de nom capable d'établir un règlement interne et de favo
riser des pratiques caractérisées par une forte breuses réformes scolaires, qui a obligé à prendre
cohérence avec les objectifs. Dans ce domaine, conscience de la complexité de la réalité, à
découvrir ou reconnaître peu à peu la partie Rutter et al. (1979) ont montré que les démarches
les plus efficaces sont celles qui développent cachée de l'iceberg et les limites des innovations
qui ignorent l'établissement comme lieu de vie et chez les élèves le sens de la responsabilité et la
de culture. motivation face aux apprentissages, tant à l'inté
rieur qu'à l'extérieur de la salle de classe. De
Aujourd'hui, la tendance s'affirme à empoigner même, Thyssen et Kilchner (1991) ont mis en év
le problème du développement de l'école en met idence le lien entre autonomie des élèves et capac
tant l'efficacité de l'organisation en relation avec ité collective des enseignants à mettre sur pied
sa culture. Cet article propose quelques pistes un programme de coopération impliquant tous les
pour aller dans ce sens. Dans une première partie, acteurs de l'établissement.
nous évoquerons les raisons pour lesquelles l'a
La recherche montre également que, prises de pproche par la culture nous paraît une alternative
manière isolée, ces caractéristiques ne sont guère intéressante aux approches technologiques ou
significatives et n'ont que peu d'impact. Leur politiques du changement en éducation, en faisant
force dépend de la manière dont elles se combinl'hypothèse que le type de culture en place facilite
ent. Or cette combinaison renvoie à l'établissou entrave la mise en œuvre du changement.
ement comme système d'action organisée (Crozier Dans une seconde partie, nous analyserons un
& Friedberg, 1977; Friedberg, 1993), comme peu plus en détail le concept de culture d'un
ensemble de règles du jeu stabilisant la coopératétablissement, en montrant notamment qu'elle
ion, la communication, les rapports de pouvoir, la spécifie un mode dominant, donc légitime, de
division du travail, les modes de décision, les relations professionnelles entre enseignants. Dans
manières d'agir

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