Représentation sémantique et insertion lexicale - article ; n°27 ; vol.7, pg 78-126
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Description

Langages - Année 1972 - Volume 7 - Numéro 27 - Pages 78-126
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 61
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Michel Galmiche
Représentation sémantique et insertion lexicale
In: Langages, 7e année, n°27, 1972. pp. 78-126.
Citer ce document / Cite this document :
Galmiche Michel. Représentation sémantique et insertion lexicale. In: Langages, 7e année, n°27, 1972. pp. 78-126.
doi : 10.3406/lgge.1972.2092
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1972_num_7_27_2092MICHEL GALMICHE
Lille
REPRÉSENTATION SÉMANTIQUE
ET INSERTION LEXICALE
Les travaux que l'on examinera ici représentent non seulement des
applications radicales des principes de la sémantique generative, mais aussi
Г avant-garde qui milite en faveur de la théorie avec sa batterie de preuves
empiriques. C'est pourquoi ces articles constituent en même temps le
terrain privilégié des critiques et objections de tous ordres. On essaiera
donc de ne pas perdre de vue l'aspect polémique qui s'attache à ces proposi
tions concrètes en montrant comment les auteurs cherchent à étayer la
théorie qu'ils revendiquent et en insistant sur la manière dont ils conçoivent
les relations entre faits empiriques et principes de base. On verra ainsi que,
tandis que le travail de J. McCawley représente une des premières tenta
tives visant à définir quelques-uns des du fonctionnement d'une
théorie qui en est encore au stade dynamique de son élaboration, l'étude de
P. Postal, qui aborde pourtant un problème semblable, multiplie les argu
ments et les preuves, au risque de s'exposer à des objections multiples.
Il nous faudra par conséquent évoquer successivement les principes
théoriques sur lesquels se fondent ces travaux (ils sont essentiellement traités
par P. Postal), puis les démonstrations ainsi que le détail des preuves apport
ées par J. McCawley et P. Postal, et finalement les nombreuses discus
sions que ces travaux ont pu susciter.
I
PRINCIPES THÉORIQUES
En fait, si ces articles abordent tous deux le problème de l'insertion
lexicale, c'est que celui-ci constitue l'un des éléments décisifs dans l'option
pour une théorie « avec structure profonde » ou « sans structure profonde ».
Il nous faudra entendre ce terme au sens «classique» (c'est l'adjectif utilisé
par P. Postal pour désigner cette notion telle qu'elle apparaît dans
Chomsky 1965). C'est-à-dire qu'il s'agit d'un niveau destiné à refléter les
régularités syntaxiques qui président à la génération des phrases. Les items
sont insérés (tous à la fois) aux nœuds terminaux des « squelettes d'arbres »
par des transformations qui les font correspondre aux spécifications de
traits, et l'ensemble ainsi constitué représente le niveau qui sert d'entrée,
à la fois à l'opération des règles transformationnelles (pour obtenir des
phrases de surface) et des d'interprétation sémantique (pour obtenir
des représentations sémantiques). Il s'agit bien alors, comme l'indiquent
aussi bien P. Postal que J. McCawley, d'un véritable point de rupture.
Or ces auteurs montrent, en abordant le problème de l'insertion lexicale, 79
que ce niveau n'est pas pertinent et ils s'efforcent d'étayer leur hypothèse
selon laquelle les structures sous-jacentes aux phrases de surface sont des
représentations sémantiques. On peut résumer brièvement leur démarche
logique de la manière suivante : certains items se comportent en surface
comme des unités complexes (tant du point de vue sémantique — -ambiguïtés
par exemple, que du point de vue syntaxique — possibilités transformation-
nelles); par conséquent, ils proviennent eux-mêmes de structures complexes
et seules des transformations prélexicales sont alors capables de faire corre
spondre à un complexe d'éléments sémantiques sous-jacents, un élément de
surface unique.
Ainsi, non seulement la présence de transformations antérieures à l'i
nsertion lexicale ruine l'idée d'une structure profonde servant d'entrée à
l'opération des règles transformationnelles, mais de plus, la présence
d'éléments sémantiques en structure sous-jacente milite en faveur d'une
base de nature sémantique qui n'est autre que la représentation sémantique
des phrases.
1 . Hypothèses .
Si J. McCawley se borne à un exposé succinct des hypothèses de base
sur lesquelles il s'appuie, P. Postal, par contre, consacre une importante
partie de son article à établir le bien-fondé de ces hypothèses, ainsi qu'à
montrer les avantages qui peuvent en résulter. Il insiste d'abord sur l'homo
généité qui caractérise, en sémantique generative, les modes de représenta
tion aussi bien que les modes de conversion.
1.1. Homo généité.
La dichotomie entre syntaxe et sémantique, engendrée par la notion de
structure profonde, résulte selon P. Postal du mouvement initial des
travaux de la grammaire generative : « Le développement de la grammaire
générative-transformationnelle remonte aux années 50 avec la tentative
de Chomsky visant à apporter une formulation generative de quelques-unes
des idées de Harris. » (p. 246) On se souvient en effet que Syntactic Struc
tures (1957) s'ouvrait sur une définition de la syntaxe au sens « large »,
mais qui écartait néanmoins toute préoccupation d'ordre sémantique (p. 7,
éd. française). P. Postal montre que le changement significatif intervenu
dans l'élaboration du modèle, s'est amorcé dès 1963 (Katz-Fodor) avec
l'apparition d'une théorie sémantique issue des principes de la grammaire
generative. Cette a fini par être intégrée sous la forme d'une compos
ante sémantique destinée à interpréter les structures profondes (Katz-
Postal 1964; Chomsky 1965).
Les conséquences de cette situation initiale (et de ses divers accommodem
ents) n'ont jamais cessé de régir l'évolution de la théorie classique, et
P. Postal montre comment elles apparaissent aujourd'hui. Il s'agit d'abord
des divers niveaux reconnus comme pertinents :
« (238) a. Représentation sémantique = ensemble de lectures
b. Structure profonde
c.de surface
d.phonétique » (p. 247).
Cependant, une conception generative de la grammaire étant essentiell
ement caractérisée par la nécessité de rendre compte de la manière dont on 80
passe d'un niveau à l'autre, l'hétérogénéité du modèle devient évidente à
propos de ce type de relations (les règles de la grammaire) :
« De plus, ces niveaux sont engendrés et reliés au moins par les
types distincts de règles grammaticales suivantes :
(239) a. Règles syntaxiques de base, dont la fonction consiste à
générer les structures profondes ou, du moins, les squelettes
non lexicaux de ces structures
b. Transformations dont la fonction est de
convertir les structures profondes en structures de surface
c. Règles de projection dont la fonction est de convertir les
structures profondes en ensembles de lectures
d.phonologiques dont la consiste à convertir
les structures de surface en représentations phonétiques »
(p. 248).
On remarque en effet, une certaine continuité dans l'ordre d'application
des règles (a), (b) et (d) pour autant que celles-ci respectent un principe
logique de conversion : les règles (b) opèrent sur la sortie des règles (a) et
fournissent l'entrée à l'opération des règles (d); alors que les règles (c)
introduisent une bifurcation qui aboutit à une caractérisation tripolaire de
l'analyse grammaticale. Il apparaît ainsi, que la recherche d'une analyse
sémantique des phrases a fait perdre à la structure profonde son statut de
niveau de base pour lui faire acquérir celui de niveau intermédiaire.
Au contraire, en sémantique generative, structures profondes et repré
sentations sémantiques coïncident : le niveau unique ainsi formé constitue
la structure sous-jacente des phrases. De cette manière, la conversion des
structures sous-jacentes est opérée par un seul type de règles : les transfor
mations grammaticales; de plus, les objets auxquels elles s'appliquent
ainsi que ceux qui résultent de leur application sont tous de même nature
formelle : ce sont des arbres syntactico-sémantiques. Ce

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