Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la Biennale de Venise des arts figuratifs de 1948 à 1968 - article ; n°2 ; vol.99, pg 1143-1155
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Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la Biennale de Venise des arts figuratifs de 1948 à 1968 - article ; n°2 ; vol.99, pg 1143-1155

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1987 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 1143-1155
Pascale Budillon Puma, Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la Biennale de Venise des arts figuratifs de 1948 à 1968, p. 1143-1155. Dans le cadre d'une recherche sur les rapports entre la critique d'art italienne et la Biennale de Venise des arts figuratifs, entre 1948 et 1968, cet article examine le sort fait à l'institution vénitienne par Roberto Longhi, le célèbre professeur mort en 1970, par sa revue Paragone, et par son élève et collaborateur Francesco Arcangeli. Tous deux apportent un grand soin à leur style, et tous deux cessent d'écrire sur la Biennale après 1956. Chez Longhi, l'attitude à l'égard de l'art contemporain est négative, exception faite d'un certain type de figuration néo-réaliste italienne. Arcangeli, lui, est beaucoup plus ouvert à l'art contemporain, et soutient, au milieu des années 50, un groupe de peintres italiens qu'il baptise « der- (v. au verso) niers naturalistes», censés dépasser le dilemme abstraction-réalisme. Ces peintres sont originaires de la Padania - Nord de l'Italie - et appartiennent ainsi à ce Nord idéal s'étendant de l'Europe à l'Amérique, que veut réhabiliter Arcangeli, et ils s'insèrent dans un courant qui débute avec le romantisme, et aboutit à l'Informel.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Pascale Budillon Puma
Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la
Biennale de Venise des arts figuratifs de 1948 à 1968
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 99, N°2. 1987. pp. 1143-1155.
Résumé
Pascale Budillon Puma, Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la Biennale de Venise des arts figuratifs de
1948 à 1968, p. 1143-1155.
Dans le cadre d'une recherche sur les rapports entre la critique d'art italienne et la Biennale de Venise des arts figuratifs, entre
1948 et 1968, cet article examine le sort fait à l'institution vénitienne par Roberto Longhi, le célèbre professeur mort en 1970, par
sa revue Paragone, et par son élève et collaborateur Francesco Arcangeli. Tous deux apportent un grand soin à leur style, et
tous deux cessent d'écrire sur la Biennale après 1956. Chez Longhi, l'attitude à l'égard de l'art contemporain est négative,
exception faite d'un certain type de figuration néo-réaliste italienne. Arcangeli, lui, est beaucoup plus ouvert à l'art contemporain,
et soutient, au milieu des années 50, un groupe de peintres italiens qu'il baptise « der-
(v. au verso) niers naturalistes», censés dépasser le dilemme abstraction-réalisme. Ces peintres sont originaires de la Padania -
Nord de l'Italie - et appartiennent ainsi à ce Nord idéal s'étendant de l'Europe à l'Amérique, que veut réhabiliter Arcangeli, et ils
s'insèrent dans un courant qui débute avec le romantisme, et aboutit à l'Informel.
Citer ce document / Cite this document :
Budillon Puma Pascale. Roberto Longhi, la revue Paragone, Francesco Arcangeli et la Biennale de Venise des arts figuratifs de
1948 à 1968. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 99, N°2. 1987. pp. 1143-1155.
doi : 10.3406/mefr.1987.2948
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1987_num_99_2_2948PASCALE BUDILLON PUMA
ROBERTO LONGHI, LA REVUE PARAGONE,
FRANCESCO ARCANGELI ET LA BIENNALE
DE VENISE DES ARTS FIGURATIFS
DE 1948 à 1968
L'histoire des rapports entre Roberto Longhi et la Biennale de Venise
après la seconde guerre mondiale est pour le moins paradoxale : alors
qu'il est très présent dans les structures mêmes de l'exposition vénitienne,
de 1948 à 1956, il écrit très peu à son sujet, et surtout pas dans sa revue
Paragone, fondée en 1950, où il publie par ailleurs une grande quantité
d'articles, mais, il faut d'emblée le souligner, ceux-ci ne portent pas, en
règle générale, sur l'art contemporain. Il délègue le soin d'écrire à propos
de la Biennale à son disciple Francesco Arcangeli, qui lui-même abandon
ne la tâche après 1956, poursuivant sa propre voie de critique militant,
par ailleurs très engagé dans le débat culturel sur l'art contemporain, et y
employant les vertus d'une prose tout aussi élégante et maîtrisée que celle
du maître. Cependant, Longhi continue à suivre avec détachement l'ac
tualité artistique, et intervient de loin en loin sur un ton railleur, parfois
mordant. L'étude de ce curieux itinéraire s'insère dans le cadre d'une
recherche sur les rapports entre la critique d'art italienne et la Biennale
de Venise des arts figuratifs entre 1948 et 1968 1.
1 P. Budillon Puma, Les quatre éditions de L'Unità et la Biennale de Venise,
1948-1956, dans MEFRM, 90, 1978, p. 503-534; Id., La Biennale de Venise (1948-
1968) dans Rinascita et II Contemporaneo, dans Cahiers d'études romanes, 5, Uni
versité de Provence, 1979, p. 21-42; Id., La Biennale de Venise (1948-1968) vue par
II Mondo et L'Espresso, dans Cahiers d'études romanes, 6, 1980, p. 29-47; Id., Compt
es rendus de la Biennale de Venise des arts figuratifs (1950-1964) dans la revue II
Ponte, dans Mélanges en l'honneur de Madame Jeuland-Meynaud, Université de Pro
vence, 1983, p. 77-84; Id., La stampa socialista italiana e la Biennale di Venezia delle
arti figurative (1948-1968), dans Prospettive 70, 1/1982, Naples, p. 157-168; Id, Virgi
lio Guzzi, critique du Tempo, et la Biennale de Venise des arts figuratifs, dans
Mélanges en l'honneur de Monsieur Frèches, Université de Provence, 1984, p. 61-72;
Id., Le Corriere della Sera et la Biennale de Venise des arts figuratifs : le cas Borgese,
MEFRM - 99 - 1987 - 2, p. 1143-1155. 1144 PASCALE BUDILLON PUMA
Né en 1890 en Piémont, Longhi est une figure déjà bien affirmée
dans le monde universitaire italien de l'histoire de l'art lorsque la Biennal
e de Venise rouvre ses portes en 19482. Sa publication en 1934 à' Offici
na ferrarese a connu le succès. Il a enseigné de 1934 à 1943 à la chaire
d'histoire de l'art médiéval et moderne de l'Université de Bologne, puis a
été suspendu de l'enseignement par le régime fasciste. Il est disciple de
Pietro Toesca, avec lequel, à guère plus de vingt ans, il commence à tra
vailler sur le Caravage - qui deviendra un de ses chevaux de bataille - et
d'Adolfo Venturi, à qui il fournit dès 1913 des comptes rendus pour sa
revue l'Arte. Il a également connu très jeune Bernard Berenson, et traduit
une partie de ses œuvres, mais il va rompre assez tôt avec celui-ci et ses
disciples. Entre 1920 et 1922, il effectue, en compagnie d'un collection
neur connu au front, une grand voyage d'études en Espagne, en France,
et dans le reste de l'Europe, qui le met au contact direct des œuvres, et
dont il rapporte une grande quantité de notes. Il fréquente des écrivains :
Prezzolini, grâce à qui il publie des articles dans La Voce, et Cecchi, avec
lequel il dirige deux revues, Vita artistica et Pinacotheca, et tous deux
apprécient la richesse et la précision de son écriture. Il a aussi des rap
ports amicaux avec des artistes : les futuristes, d'abord, en particulier
Boccioni, à qui il consacre son premier livre, Scultura futurista di Boccio-
ni3, en 1914, puis Morandi, Carra, Maccari, Guttuso. Après la guerre, il
concourt à la chaire d'histoire de l'art de l'Université de Rome, mais sa
candidature est évincée à l'instigation de Lionello Venturi. Il devient en
1949 professeur à l'Université de Florence, où il restera jusqu'à la limite
d'âge. Il meurt à Florence le 3 juin 1970.
À la Biennale de Venise, Longhi est présent sans interruption de 1948
à 1956 à des postes de responsabilité: membre de la commission pour
dans Cahiers d'études romanes, 9, 1984, p. 63-72; Id., Comptes rendus de la Biennale
des arts figuratifs dans le quotidien II Giorno (1956-1968), dans Cahiers d'études
romanes, 11, 1986, p. 191-200; Id., Carlo Ludovico Ragghianti et la Biennale de Veni
se des arts figuratifs (1948-1968), sous presse; Id., La revue II Verri et la Biennale de
Venise des arts figuratifs (1956-1968), à paraître dans Chroniques italiennes, Univers
ité de Paris-III; Id., «La revue Aut-Aut, le critique Gillo Dorfles et la Biennale de
Venise des arts figuratifs (1951-1968), dans Revue des études italiennes, XXXI, 1985,
p. 127-132.
2 Pour la biographie et la bibliographie de Roberto Longhi, cf. Da Cimabue a
Morandi. Saggi di storia della pittura italiana, scelti e ordinati da Gianfranco Contin
i, 3e éd., Milan, 1973, 1978, et L'arte di scrivere sull'arte, Roberto Longhi nella
cultura del nostro tempo, a cura di Giovanni Previtali, Rome, 1982.
3 M. Volpi Orlandini, Roberto Longhi, dans Annali della Facoltà di lettere, filo
sofia e magistero dell'Università di Cagliari, XXXIII, parte II, 1970, p. 3-15. LONGHI ET LA BIENNALE DE VENISE DE 1948 à 1968 1145 ROBERTO
l'art figuratif, il préside en 1956 au choix des artistes italiens; il participe
au comité international d'experts en 1952 et 1954. Il est commissaire de
l'exposition Maccari en 1948; en 1950, il organise celle des Fauves, et avec
Ragghianti, celle de Carra; en 1952, il collabore avec Vittorio Viale à l'e
xposition « Paysagistes piémontais du XIXe siècle ». Il sera encore président
de la commission pour la rétrospective Morandi en 1966, mais ce sera là
son seul engagement officiel à la Biennale après la fin du secrétariat de
Rodolfo Pallucchini. Son nom apparaît entretemps dans le catalogue de
la Biennale uniquement pour la présentation de Guttuso en 1960 - il s'agit
d'ailleurs d'extraits d'une lettre de 1958, publiée dans Paragone-Arte. Il
démissionne avec éclat du comité consultatif pendant la préparation de la
XXIXe Biennale de 1958, en protestant contre l'institution d'u

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