Salle de cinéma à l'heure du numérique

Ebusidan

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Salle de cinéma à l'heure du numérique

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• Publié par: yvevuqyb
• Nombre de lectures: 203
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

Q U ’ EST CE QU ’ UNE SALLE DE CINEMA A L ’ HEURE DU NUMERIQUE ?   S AMEDI 23 OCTOBRE 2010 :   9H   –   12H

    Préambule :   La loi sur l’équipement numérique des salles a permis d’aboutir sur un compromis acceptable permettant d’assurer l’équipement numérique de salles, via d’un coté le versement obligatoire d’une contribution numérique par les distributeurs aux exploitants et d’un autre coté via le versement d’aides sélectives pour les établissements (de 3 salles au plus) ne pouvant pas s’équiper par le seul versement de contributions numériques par les distributeurs.   Une fois assuré le financement de l’équipement numérique du parc de salles, essentiel pour la diversité des lieux cinématographiques et sur la diversité des films montrés aux spectateurs, le débat sur la programmation des salles à l’ère du numérique bat son plein.   L’arrivée depuis le début de l’année dans les salles de programmations alternatives, essentiellement des retransmissions sportives et de retransmissions de spectacles vivants, a poussé les pouvoirs publics à réagir, notamment en tentant de faire adopter un décret limitant ou excluant du bénéfice du soutien financier « exploitant » pour ces séances lorsqu’elles sont organisées dans leurs salles de cinéma.   Ce projet de décret a suscité des oppositions notamment venant des représentants des ayants droits du spectacle vivant et de salles de cinéma.   Parallèlement, la souplesse d’utilisation de copies numériques en salles entraîne des répercussions économiques et sociales (cf. Projectionnistes) mais peut comporter une véritable révolution dans la perception et la programmation d’une salle (possibilité d’être utilisée comme une nouvelle fenêtre de diffusion de films).   Les grands équilibres entre les salles des circuits et les salles dont la programmation est plus éditorialisée « Art et essai » risquent d’en être perturbés.   Le cinéma numérique va-t-il réduire la fracture, déjà existante, entre des cinémas à deux vitesses ou va-t-elle l’accentuer ?   Les nouveaux engagements de programmation devant être souscrits, notamment par les groupements et ententes de programmation, mais également par tout exploitant réalisant une part de marché importante au niveau national et au niveau local ou par tout exploitant détenant un multiplexe d’au moins 8 salles seront prochainement connus. Au mois de novembre prochain, les homologations de ces différents engagements de programmation devront être prises par la présidente du CNC.   Ces homologations intégreront-elles les programmations alternatives ? Dans quelle limite ? le médiateur du cinéma est dorénavant associé pleinement au processus permettant la délivrance des agréments de ces engagements de programmation. Son rôle devient de plus ne plus central sur la programmation des salles de cinéma   De même, la souplesse d’utilisation de la copie numérique permettant la programmation d’un même film, quelles seront les nouvelles règles en matière de multiprogrammation des œuvres

 

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cinématographiques dans un même établissement ? Les sorties, auparavant massives sur plus de 800 copies, pourront être démultipliées et le CNC veillera-t-il à la cannibalisation des écrans pour ces blockbusters, français ou américains ?   Enfin, depuis décembre dernier, et le phénomène Avatar, l’essor de la 3D est indéniable, on assiste à un essor de l’offre de films en 3D malheureusement souvent exclusivement américaine ? L’essor de la 3D n’est pas sans poser des questions plus techniques autour du partage de la recette des films et notamment de la question de la répartition aux ayants droit, fussent ils américains pour l’instant, des recettes provenant le la location et de la vente des lunettes 3D ?   Enfin, nous avons vu avec le débat sur le numérique que, outre Europalaces et Ciel Ecran, des collectivités publiques voulaient investir dans l’achat de projecteurs numériques pour faire de la salle un lieu et un espace culturel où pourraient être diffusées plusieurs types d’évènements (sport, représentations théâtrales ou musicales) Cela changera –t-il le statut de la salle ?   L’ensemble de ces problématiques nous invitent à nous interroger sur le rôle social et culturel de la salle de cinéma au sein de la cité.     I. Quelle évolution de la salle de cinéma avec le passage au numérique ? Dans quelle mesure le passage au numérique est-il une chance pour la diffusion des œuvres en salle, et quels en seraient au contraire les dangers ?   a) Le passage au numérique est une chance ?   La chance du cinéma numérique consiste à pouvoir stocker près des 200 films sur les serveurs qui serviront à la projection des films. Ce stockage constitue donc une aubaine pour faire de la programmation adaptée aux horaires de séances.   Cela permet également de programmer plus facilement des séances pour les publics différents (jeunes, adolescents, 3 ème  âge, publics handicapés avec procédé techniques développés (Audiodescription, sous titrage).   Le passage au numérique facilite également l’essor de la publicité localisée dans les salles de cinéma, la diffusion de programmes alternatifs et l’organisation de projections/ débats à distance avec les réalisateurs et auteurs du film ? Quels retours d’expérience sur ces possibilités et notamment sur la diffusion de spectacles vivants et de sport dans les cinémas ?   Les conditions de projection étant simplifiées, cela peut entraîner une meilleure exposition des films.   Le montreur de films, concept cher à Roger Diamantis, va –t-il pouvoir réinventer sa place devant une offre surabondante de films ?   b) Le passage au numérique peut être un danger ?   Un des dangers du numérique peut se matérialiser par une accélération encore accrue de la rotation des films en salles.   Le développement des exploitations sur un nombre de séances et non sur un nombre de semaines peut être également un des écueils de la programmation à l’ère numérique.  

 

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