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SMD Document SMD: Document © Le Temps; 23.09.2006 Suisses dans le monde Ruedi Baur, designer anti-globish Laurent Wolf, Paris Né à Chambéry (Savoie) de parents suisses, il est allé à Zurich pour y étudier le graphisme après avoir suivi sa scolarité en France. D'Expo 02 au Centre Pompidou, du Québec à la Chine, de son atelier de Paris où il réside à celui de Zurich où grandissent ses enfants, c'est un saute-frontières obsédé par le rejet
de l'uniformité. Ruedi Baur, cinquante ans, est un homme paradoxal qui fustige l'uniformisation, la globalisation conçue par le marketing des entreprises multi-nationales, et qui saute d'un avion à l'autre, de Chine au Québec en passant par l'Allemagne. Il réside à Paris mais passe une grande partie de son temps (ou de ce qu'il en reste) à Zurich où vivent son épouse et ses enfants. Il y a un bureau depuis 2002. Il parle de nombreuses langues (dont le romanche et le suisse-allemand) mais utilise souvent l'anglais dans son travail. Contre son gré, dit-il, car c'est un fervent défenseur de la diversité et du multilinguisme. Ruedi Baur est un agité calme. A écouter son ton voilé, son débit tranquille, presque hésitant, qui contredit des propos carrés, on pourrait le prendre pour un discret, pour un type qui ne veut être vu sous aucun prétexte. Or, il s'affiche ou, plutôt, il se montre par ce qu'il fait dans les lieux publics. Il est designer graphique. Il est de ceux qui modèlent nos paysages visuels. C'est un spécialiste de la signalétique, mot qui désigne une chose qu'on ne remarque pas, quand tout va bien. Quand tout va mal, quand la signalétique est défaillante le paysage se brouille, on ne sait plus où l'on est; on cherche vainement à situer l'entrée principale, les ascenseurs, les toilettes, le bureau
du directeur et on se perd dans les dédales de la réalité. Mais ce n'est pas mieux quand on est piloté par l'organisation de l'espace, par la logique de l'achat suggéré des centres commerciaux. «Le design de marketing cultive la reconnaissance. Je préfère cultiver aussi la différenciation, la complexité, provoquer la surprise. On ne peut pas adopter les mêmes solutions partout». Il y a un style Ruedi Baur. On le reconnaît au Mamco de Genève, au Centre Pompidou de Paris, à la Cité Internationale de Lyon, dans des aéroports (en Allemagne et en Autriche), et à la Cinémathèque française de Paris, où il a ménagé une transition visuelle subtile grâce à l'éclairage, pour rendre intelligible le nouvelle attribution de ce bâtiment conçu au départ pour une autre activité. On a pu le voir aussi à Expo 02. Beaucoup d'institutions culturelles. «Je me suis confronté à des projets plus terre-à-terre», dit-il avant d'ajouter, «notre société est en manque de spiritualité, d'élévation, c'est-à-dire, selon moi, en manque de culture. Il faut des lieux où l'on réfléchit, où on se remet en question, où on s'interroge, où on interroge la société, où on apprend, où on intègre des choses difficiles. Je n'aime pas l'entertainment». Ruedi Baur est né Suisse du monde en 1956. A Chambéry (Savoie), ville qui n'est pas précisément en Suisse même si elle est à moins de 100 kilomètres de Genève. Et pas tout à fait du monde tant elle est ancrée dans son paysage alpin. Ses parents suisses, père ingénieur spécialisé dans les barrages, s'y étaient installés. Il y a suivi l'école jusqu'à 18 ans. Avant d'aller à Zurich pour commencer des études d'architecture. Il finira par entrer à la Horchschule für Gestaltung. Et par travailler avec le graphiste Michaël Baviera. Avant de revenir d'abord à Lyon, puis à Paris pour y fonder, en 1989 le bureau qui porte son nom, Integral Ruedi Baur & associés, qu'il présente comme un réseau et non comme une entreprise personnelle vouée, comme celles de certains architectes et designers d'aujourd'hui, à la célébration de son nom. «Ce n'est pas rien d'aller à Zurich quand on a grandi à Chambéry», explique-t-il
dans ses bureaux du 11e arrondissement, rue Jules Vallès, à Paris, une rue autrefois occupée par des fabricants de meubles. Les bâtiments portent encore les traces de cette vocation, avec des cours surchargées d'édicules parasites où
travaillaient les ébénistes, les fondeurs de bronze ou les polisseurs de marbre;
et des façades où le rythme des fenêtres est celui des manufactures. «En 1974, je venais d'une France ultra politisée, continue Ruedi Baur. Je me rappelle ma première image en entrant dans la classe à Zurich, et ma stupéfaction. Le professeur lisait Blick». En France, dans les années 70, l'enseignement du graphisme est dans une passe Page 1
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