Tablettes inédites de la Biccherna et de la Gabella de Sienne - article ; n°1 ; vol.2, pg 403-434
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1882 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 403-434
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1882
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Geffroy
Tablettes inédites de la Biccherna et de la Gabella de Sienne
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 2, 1882. pp. 403-434.
Citer ce document / Cite this document :
Geffroy A. Tablettes inédites de la Biccherna et de la Gabella de Sienne. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 2, 1882. pp.
403-434.
doi : 10.3406/mefr.1882.6863
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1882_num_2_1_6863TABLETTES INEDITES
DE LA BICCHERNA ET DE LA GABELLA
DE SIENNE.
Les archives de Sienne possèdent, réunie et classée depuis
l'année 1878 par les soins éclairés de M. le commandeur Luciano
Banchi, archiviste et syndic de la ville, une très-curieuse série de
peintures sur bois, d'une très-spéciale origine, peu connues encore,
même en Italie, malgré quelques notices d'une réelle valeur pu
bliées çà et là (1). Nous sommes en mesure d'ajouter à cette
série, — très-intéressante, nous le verrons, pour l'histoire générale
et pour l'histoire de l'art, — quelques pièces non seulement inédit
es, comme le sont à peu près tous ces petits monuments (2),
mais inconnues sans doute à Sienne même.
Les Siennois désignaient au moyen-âge par les titres de Bic-
cherna et de Gàbélla leur administration financière et douanière.
Le mot Biccherna ou Bicherna, dans lequel on veut reconnaître
l'expression allemande die Bücher, et un vestige subsistant de
la domination gibeline, signifiait proprement le lieu où étaient
(1) V. la lecture de M. le professeur Luigi Mussini, correspondant
de l'Institut de France, à l'Académie royale des Rozzi, 1877, reproduite
dans l'Art, même année, tome II, p. 225. — V. un article de M. Paoli,
des archives de Florence, dans la Massëgna settimanale du 20 octobre
1878. — U Histoire de la peinture en Italie, par Cavalcaselle et Crowe,
édition italienne, 1875, t. I, p. 278, a sur ce sujet quelques lignes
seulement.
(2) M. Mussini seul, croyons-nous, en a donné quelque idée en fai
sant reproduire dans Y Art (ibid.) une tablette mutilée de 1257 (Hu
gues, moine de San Galgano), et celle de 1353 (le camerlingue et
l'écrivain de la Biccherna).
MÉLANGES D'aJRCH. ET d'hIST. IIe ANN. 26 ν* -"?*··
404 TABLETTES INÉDITES
conservés les registres des comptes, revenus et dépenses (1). Il
parait dater de la seconde moitié du XIIIe siècle, et s'être ap
pliqué au même service qu'on rencontre plus anciennement sous
le nom de Uffiœio dei quattro Provveditori del comune. La Bic-
cherna était de grande importance dans l'Etat, puisqu'elle per
cevait tous les droits et revenus, et pourvoyait à toutes les dépen
ses (2). Elle avait pour organes quatre Provveditori. Les plus
(1) " Actum in Biccherna „, disent les documents originaux. —
" Biccherna, voce ehe non si trova nella Crusca, usata solamente in
Siena, ed ha la sua origine dal dialetto tedesco, ehe significa cassa, ov-
vero erario del publieo e del fisco, introdotta in Siena nella venuta
degli Imperadori di quella nazione „ . Gio. Antonio Pecci, Memorie sto-
rico-critiche délia città di Siena, ehe servono alla vita civile di Pandolfo
Petrucci dal 1480 al 1512, 4 vol. 4°, 1755, t. I, p. 54. — " Cerna „
signifie recensement, levée, etc , ibid., p. 66.
(2) II y a encore aujourd'hui dans les rues de Sienne des inscrip
tions formulant des ordonnances de police édictées par la Biccherna.
En voici une qui se trouve sous l'arco conduisant à la place où se
trouve l'église de San Francesco: u Li SS. 4 proved, di Bicherna in
esecu. di ben.° (benigno) R° (reseritto) di S. A. S. del 4 feb. 1669, proi-
biscono a chi si sia di portare ο far portare rena ο altro ingombrime
di qvalsivoglia sorte nella piazza avanti la chiesa di S. Fran.00 sotto
pena di lire 50 et arbitrio, corne piv largam. nel B° (bando) „. — La
salle actuelle des actes civils, au rez-de-chaussée du Palais publie de
Sienne, où se trouve un Couronnement de la "Vierge de Sano di Pie
tro, 1445, est l'ancien tribunal de la Biccherna. Sous l'arc d'entrée,
au bas d'une fresque, on lit : " Al tempo delli spectabili huomini Iacomo
di Gvidino Kamarlengo Iacomo dântonio Pafiilini âgnolo di filipo buo-
nensegnâ Gino di pietro belânti guido di Carlo picolvomini quatro di
Bicherna per sei mesi chominciati â di primo di luglio mccccxlvi „. —
On jugera de l'importance qu'avait la Biccherna par le nombre des
registres que cette administration a laissés jusqu'à nos jours dans l'a
rchive siennoise : * Libri di entrata e uscita, dal 1226 al 1556 ; — Re-
gistri di confessioni e quietanze di pagamenti ec, detti misture di Bic
cherna, dal 1276 al 1486 ; — Libri di deliberazioni, di giuramenti dei
sindaci ec, dal 1299 al 1558; — Bastardelli délie deliberazioni, dal
1483 al 1558; — Memoriali di Biecherna, dal 1313 al 1495; — Libri
di debitori e creditori délia Biccherna, dal 1320 al 1524; — LA BICCHERNA ET DE LA GABELLA DE SIENNE 405 DE
anciens de ses registres, conservés aux archives de Sienne, et
fort utiles à consulter pour l'histoire des arts et des mœurs, sont
écrits sur parchemin. Quant à la Gabella, l'institution de cet office
parait remonter à 1272 environ; en effet le plus ancien statut
qu'on en ait à l'archive de Sienne, daté de 1298, rappelle que
ce document avait été discuté β tempore egregii viri domini Tad-
dei comitis Montis Feretri et Urbini. „ Or ce personnage fut po
destat de Sienne en 1273. Le statut de 1298 nous apprend que
l'office de la Gabella était composé d'abord d'un juge et trois c
itoyens, élus chacun par un quartier de la ville, et d'un camerl
ingue. Ces fonctionnaires se renouvelaient de six en six mois,
et portaient le titre de Esecutori di Gabella. Ils percevaient et
surveillaient les taxes imposées sur les marchandises aux portes
de la ville et aux frontières de l'Etat, celles que devaient subir
les contrats d'achat et de vente, les dots, les testaments, les pa
tentes, les jeux de hasard, les enterrements, la fabrication des
briques, etc. Le nombre des esecutori fut porté à quatre yers 1356.
L'office lui-même subit de nombreuses transformations, jusqu'à sa
suppression totale en 1808. — Les plus anciens registres de la
Gabella qu'on ait conservés (on n'en a pas autant ni de si anciens
que de la Biccherna) sont le plus souvent sur papier. — Chacune
des deux administrations avait également à sa tête un camerarius
ou camerlingo : ce fut toujours, jusqu'au milieu du XIVe siècle, un
moine, soit du couvent des Servi di Maria, soit de l'abbaye cister
cienne de San Galgano. Toutes deux rendaient leurs comptes, ce
semble, en même temps et dans la même forme ; on ne voit pas,
dei pagamenti alle signorie e agli ufficiali del Cotnune, dei Castelli ec,
denominati ufficiali, dal 1321 al 1364; — Giornali di Biccherna, dal
1340 al 1543; — Processi fatti dinanzi ai quattro provveditori délia
générale Biccherna ec, dal 1485 al 1557; — Carte di corredo, dal
1222 al 1526. TABLETTES INÉDITES 406
sauf pour les titres des fonctionnaires, de différence essentielle
entre les tablettes de l'une et celles de l'autre.
Ces fonctionnaires ou délégués, après être demeurés six mois
en charge, faisaient la remise des documents officiels en un volume
dont la première partie était consacrée aux revenus, introitus, et
la seconde aux dépenses, exitus. Lex deux liasses réunies étaient
enfermées entre deux planchettes de bois, servant comme de re
liure mobile, attachées seulement avec tout le contenu par des
courroies clouées à la couverture supérieure. Nos tablettes sont
donc, à proprement parler, des couvertures de manuscrits non
cousus en volumes.
On écrivit d'abord au plat extérieur de la première tablette
un simple titre. La formule ordinaire était : u Questa è Ventrata
e l'uscita délia JBiccherna (ou délia Gabella) del comune di Siena,
al tempo di. . . . Suivaient les noms du camerlingue et des admin
istrateurs, et l'indication du commencement et de la fin de leur
semestre,, avec la date de l'année. Les noms propres n'allaient
pas sans les armoiries des familles : ce fut la première décoration
des tavolette di Biccherna. Le camerlingue voulut ensuite trans
mettre son image à la postérité, et l'usage s'introduisit de le
représenter à sa table, faisant ses calculs et comptant l'argent.
On était dans la seconde moitié du XIIIe, au commence
ment du XIVe s

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