Temples et cultes de la triade héliopolitaine à Ba albeck - article ; n°1 ; vol.23, pg 33-77
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Temples et cultes de la triade héliopolitaine à Ba'albeck - article ; n°1 ; vol.23, pg 33-77

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Description

Syria - Année 1942 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 33-77
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

René Dussaud
Temples et cultes de la triade héliopolitaine à Ba'albeck
In: Syria. Tome 23 fascicule 1-2, 1942. pp. 33-77.
Citer ce document / Cite this document :
Dussaud René. Temples et cultes de la triade héliopolitaine à Ba'albeck. In: Syria. Tome 23 fascicule 1-2, 1942. pp. 33-77.
doi : 10.3406/syria.1942.4376
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1942_num_23_1_43761
TEMPLES ET CULTES
DE LA TRIADE HÉLIOPOLITAINE A BA'ALBECK
PAR
RENÉ DUSSAUD
I. — Les ruines.
Ba' albeck comptent à juste titre parmi les plus célèbres de Les ruines de
Syrie. Theodor Wiegand en attribue la découverte à Martin Baugarten dont
la visite remonte à 1508 W. Toutefois, comme son récit de voyage ne parut
1554*
qu'en 1594, c'est en somme Pierre Belon qui, en 1553 et en dans Les
observations de plusieurs singularitez a, le premier, appelé l'attention sur ce
site archéologique en l'identifiant à tort avec Césarée de Philippe. La pre
mière description attentive est due au conseiller du Roy, de Mônconys, qui
séjourna à Ba 'albeck en décembre 1647 (2). Dès lors, les voyageurs se succèdent
à de courts intervalles (3>. Il faut, cependant, attendre le milieu du xvme siècle
pour être en présence d'un < véritable relevé archéologique dû à Dawkins
et Wood (4).* L'agréable description de Volney en a été fortement influencée.
L'œuvre de Cassas restant inachevée, Wood et Volney ont été les deux autor
ités où les voyageurs successifs se sont abondamment documentés.
Ba' Wiegand note que C. de Saulcy, dans son court séjour à en albeck,
mars 1851, a fait quelques bonnes observations (5). A l'exemple de Wood et
de Cassas, Joyau s'attacha à relever une documentation précise qui a été
I1) Theodor Wiegand, Baalbek, t. I, p. 1. péribole, et que donne Granger, avec la cour
hexagonale du grand temple. (2) Voir Jalabert, C. R. Acad., 1906, p. 104.
(3) Perdrizet, Revue des Études anciennes, ' . (*) The ruins of Balbek, otherwise Heliopolis
in Coelosyria, Londres, 1757; édition fran1901, p. 228 et suiv., a publié le dossier de
Mariette (xvme siècle); mais'il semble con çaise la même année : 46 planches.
7.' (6) Th. WiEGANDr Baalbek, I, p. fondre (Wiegand, Baalbek, I, p. 4), la des*
cription du temple rond, qui avait alors son
Syria. — XXIII. SYRIA 34
recueillie par la Bibliothèque de l'École des Beaux- Arts, mais est restée
inédite (1>. Son plan a été utilisé par le Guide dé Chauvet et Isambert (Joanne).
Tous ces efforts dispersés devaient être éclipsés par les fouilles de la mission
allemande dont les résultats sont consignés, dans trois volumes de texte et
un de planches. Le dégagement des temples -a occupé la mission de 1898 à
1905 sous ,1a direction d'Otto Puchstein dont la mort, en 1911, retarda la
publication. Celle-ci fut prise en charge par Hermann Winnefeld avec la coll
aboration technique du directeur des fouilles, Bruno Schulz, et de D. Krenker.
Winnefeld revint à Ba'albeck en 1912 et y travailla avec l'architecte Heinrich
Kohi; l'un et l'autre disparurent dans la grande guerre. Theodor Wiegand,
accompagné de K. Wuizinger séjourna à Ba'albeck en juin 1917 avant de mettre
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — La triade héliopolitaine représentée sur la frise de la grande porte du temple de Bacchus.
D'après Baalbek, II, p. 22.
la dernière .main à la publication qui marque une date pour la connaissance
de l'organisation architecturale (2).
Cependant, si remarquables que soient les vestiges de Ba'albeck- Héliopolis,
leur intérêt n'est pas uniquement monumental. Leur raison d'être dans l'anti
quité tenait aux cultes qui s'y déroulaient autour de la triade héliopolitaine
(Jupiter, Vénus et Mercure héliopolitains) <3> et dont le prestige étaitî considé
rable. Les recherches que le Service des Antiquités a poursuivies en ces der
nières années ont beaucoup contribué à éclaircir les problèmes cultuels et,
en particulier, l'attribution si discutée des divers temples (4).
Si l'on fait abstraction du petit temple rond, qui a peut-être abrité la Tychè
politaine, dans Monuments Piot, XXX, p. 85, t1) S. Reinach, Rev. archêol., 1902, II, p. 20.
n. 5, et dans Wiegand, Baalbek, II, p. 121 , (2) Th. Wiegand, Baalbek, Ergebnisse der
note 3. Ausgrabungen und Untersuchungen in den
Jahren 1898 bis 1905, 3 vol. de texte in-4° (4) II ne sera pas inutile d'y insister puisque
O. Eissfeldt, Tempel und Kulte syrische Slâdte et 1 vol. de planches, Berlin et Leipzig,
in hellensrôm. Zeit, estime que la question n'est 1921-1923.
(3) Bibliographie concernant la triade pas réglée. ET CULTES DE LA TRIADE HÉLIOPOLITAINE A BA'ALBECK 35 TEMPLES
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Les deux principaux temples de Ba'albeck.
D'après les relevés de Coupel. 36 SYRIA
de la ville W, deux temples de grandes dimensions ont été élevés à la même
époque et, bien que strictement séparés l'un de l'autre, forment un ensemble
jumelé évident. Ils sont communément dénommés temple de Jupiter et temple
de Bacchus (fig. 2) <2>. Le temple de Jupiter est de beaucoup le plus considé:
rable : dressé sur un haut podium et ouvrant à l'Est, il est précédé de deux cours.
En effet, en avant de la cour rectangulaire, on a disposé une cour hexagonale
Fig. 3. — Ruines du temple de Jupiter héliopolitain.
Au premier plan, en avant du grand escalier, les ruines de la tour-terrasse (monument M).
précédée elle-même d'imposants propylées. Le grand temple a été entièr
ement détruit; il n'en subsiste que six colonnes (fig. 3) qui, avec leur entable
ment délabré, menaçaient ruine (8). Après les grands déblaiements de la mission
allemande, il importait de sauvegarder ce. qui restait en place et risquait
de s'écrouler .au moindre tremblement de terre. Un article retentissant de
dance des deux temples apparaît mieux encore (x) Th. Wiegand, Baalbek, I, p. 47 et II,
sur la vue restituée à vol d'oiseau dans Th. Wiep. 126.
(2) Notre figure 2 reproduit en le réduisant gand, Baalbek, I, pi. 16.
le plan schématique dressé par l'architecte (») Voir Parrot, Syria, X, 1929, pi. XVI,
3 et 4. Coupel, Syria, XVII, 1936, pl.LVT. La TEMPLES ET CULTES DE LA TRIADE HÉLIOPOLITAINE A BA'ALBECK 37
M. Henry Bordeaux sonna l'alarme W. De grands et dispendieux travaux
étaient nécessaires; le Service des Antiquités les a entrepris et menés à bien..
MM. Anus et Coupel, architectes, Quétard, maître appareilleur, et Gaultier,
maître charpentier, ont. repris en sous-œuvre le formidable entablement (2)
des six colonnes du grand temple, consolidé les exèdres de la cour rectangul
aire, restauré la cour hexagonale et les propylées. Rien qu'autour des six
colonnes, on a déblayé plusieurs milliers de mètres cubes de terre, auxquels
il a fallu suppléer par l'établissement d'un puissant mur de soutènement.
Dans la cour rectangulaire, M. Seyrig a pris le parti, aussi heureux que hardi,
de déblayer les vestiges de la basilique de Théodose (3>, construite avec des
matériaux empruntés à l'ancien sanctuaire, et qui dénaturait la perspective
antique. Ainsi a pu être remis en place l'ancien escalier menant de la cour au
temple surélevé. Une découverte importante autant - qu'imprévue s'en est
l'autel' présumé des sacrifices (4) était, en réalité, un suivie, démontrant que
large édifice à allure de tour (M de la fig. 2), dont nous examinerons la desti
nation dans un instant. Le nouvel arrangement du grand temple et de la grande
cour qui le précède, apparaît nettement dans la .planche LVII de Syria, XVII,
1936. Au centre et au second plan, on distingue la base de l'édifice en question
avec son amorce d'escalier. Notre figure 3 montre les éléments essentiels de
ce système.
Parallèlement au grand temple, mais en contre-bas, est placé le petit
temple dit temple de Bacchus. Précisément parce que mieux conservé que son
voisin, il a nécessité tous les soins du Service des Antiquités <5). Un très utile
redressement du pilier nord du thalamos à été habilement opéré, qui rend
l'aspect

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