Trésors d Eglises. Ascoli Piceno et l orfèvre Pietro Vanini - article ; n°1 ; vol.17, pg 77-112
37 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Trésors d'Eglises. Ascoli Piceno et l'orfèvre Pietro Vanini - article ; n°1 ; vol.17, pg 77-112

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
37 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1897 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 77-112
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

E. Bertaux
Trésors d'Eglises. Ascoli Piceno et l'orfèvre Pietro Vanini
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 17, 1897. pp. 77-112.
Citer ce document / Cite this document :
Bertaux E. Trésors d'Eglises. Ascoli Piceno et l'orfèvre Pietro Vanini. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 17, 1897. pp.
77-112.
doi : 10.3406/mefr.1897.8134
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1897_num_17_1_8134TRESORS D'ÉGLISES
ASCOLI PICENO ET L'ORFÈVRE PIETRO VANINI
La ville d'Ascoli, qui fut la citadelle avancée des Etats pon
tificaux à la frontière du royaume de Naples, a conservé de
son passé des monuments et des œuvres d'art qui méritent une
étude. Or, comme les villes voisines des Marches et des Abruz-
zes, Ascoli n'a été visitée que par de rares curieux. Schulz,
dans son ouvrage sur les Monuments de l'Italie Méridionale (1),
donne une nomenclature sommaire des principaux édifices de la
ville; MM. Crowe et Cavalcaselle citent, sans les avoir vus, la
plupart des tableaux qui ont été récemment enlevés aux églises
et qui forment aujourd'hui une Galerie Municipale (2). Mais les
objets précieux et les magnifiques pièces d'orfèvrerie que contien
nent encore les sacristies sont à peine indiqués en deux mots
dans quelques livres déjà anciens (3). Et pourtant, il y a dans le
nombre des souvenirs historiques et des richesses artistiques que
(1) Denkmäler der Kunst des Mittelalters in Unter- Italien, Dresde,
18βΟ, in-4°; t. Il, p. 1-8.
(2) Geschichte der italienischen Malerei, t. V, l6le partie, p. 83-98.
passim.
(3) Baidassare Orsini, Descrizione delle pitture, sculture, archi
tetture ed altre còse rare della insigne citta di Ascoli nella Marca;
Pérouse, 1790, in-8°. — Giacinto Cantalamessa, Memorie intorno i
letterati e gli artisti della citta di Ascoli nel Piceno ; Ascoli 1830, iu-4°.
— Amico Ricci, Memorie storielle delle arti e degli artisti della Marea
d'Ancona; Macerata, 1834, 2 voi. in-8°. — Giambattista Carducci, Su
le memorie ed i monumenti d'Ascoli nel Piceno; Fermo, 1833, in-8°.
Mélanges d'Arch. et d'Hist. 1897. 7 ASCOLI PICENO 78
pourraient envier les églises et les musées les plus célèbres": on
en jugera par rémunération et les reproductions.
Le Trésor de la Cathédrale, outre des argenteries massives
du XVIIIe siècle et de somptueux ornements d'église, renferme
un devant d'autel en argent de la seconde moitié du XIVe siè
cle, couvert de bas-reliefs ; un coffret du XIVe siècle en ivoire,
de forme octogonale et de travail italien, avec une représenta
tion détaillée de l'histoire de Paris; un bras reliquaire et une
statue d'argent de Saint Emidius, de la fin du XVe; une statue
de Vierge en argent de la seconde moitié du XVIe siècle attr
ibuée par la tradition à l'orfèvre florentin Curzio Compagni ;
une crosse d'argent, dont le dessin très-riche est de Vasari, et
qui a appartenu au cardinal Girolamo Bernesi, évêque d'Ascoli
de 1586 à 1605 (1); un magnifique devant d'autel de la fin du
XVIe siècle en soie brodée, avec de nombreuses figures de saints.
Dans la salle de réception de l'archevêché est exposée une chape
donnée par le pape Nicolas IV. L'église San Francesco contient
une croix envoyée par le même pape et conservée dans un re
liquaire du XVe siècle. A San Pietro Martire on peut voir un
reliquaire fait au XVe siècle pour une figurine d'ange qui r
emonte au XIIIe. Enfin le Musée Municipal, pauvre en objets
du moyen-âge, possède une de ces croix d'autel en cuivre ornées
de reliefs repoussés avec des poinçons toujours identiques, qui
sont si communes dans les Abruzzes et dont une fabrique pa
raît avoir existé dans la ville de Teramo (2), à quelques lieues
d'Ascoli. Parmi ces objets, je retiendrai seulement pour les dé-
(1) Carducci, p. 71. L'inventaire sommaire du trésor de la ca
thédrale d'Ascoli, tel qu'on peut le lire dans Sebastiano Andreanto-
nelli (Historiae Asculanae libri IV, Padoue, 1673, in-4°, p. 208) prouve
que peu d'objets importants ont disparu de ce trésor depuis le XVIIe
siècle.
(2) V. l'article de M. L. Fioravanti, Le croci di morti, dans la
Rivista Abruzzese de 1894, p. 176. ET L'OBFÈVEE PIETRO VANINI. 79
crire et les analyser ceux qui permettent des rapprochements
et des attributions de quelque intérêt. L'étude particulière de
deux œuvres importantes, dont j'ai pu retrouver l'auteur, me
donnera l'occasion d'esquisser un chapitre inédit de l'Histoire
des arts au XVe siècle, et de remettre en lumière un artiste
oublié qui doit être cité parmi les plus grands orfèvres de la
Renaissance.
La Chape donnée par le pape Nicolas IV.
Le général des Frères Mineurs qui fut élu pape en 1288
et prit le nom de Nicolas IV, était, on le sait, un noble d'As-
coli, Girolamo di Massio. Pendant les quatre années de son pont
ificat, il ne revint pas une fois dans sa ville natale, bien qu'il
en eût accepté le titre de Podestà. Mais en revanche il envoya
aux églises et aux monastères d'Ascoli des dons précieux dont
la liste s'est conservée (1). A la cathédrale furent destinées une
chape et une mitre d'une grande richesse, une Vierge peinte
par Saint Luc, un devant d'autel en étoffe précieuse, tout cou
vert de perles. Le Monastère de San Francesco, où le pape
avait longtemps vécu comme religieux, reçut une Croix reli
quaire avec un morceau du bois de la vraie Croix; d'autres
croix semblables furent envoyées à des monastères de femmes,
Santa Maria delle Vergini et Santa Maria delle Donne. Enfin
les anciens historiens locaux parlent encore d'un missel riche
ment enluminé que le pape avait donné à sa sœur Marina,
abbesse de Santo Spirito. Il va sans dire que la plupart des
dons de Nicolas IV ont disparu. La mitre, qui était tout ornée
d'arabesques en perles et de plaques d'argent émaillées, avec
(1) [F. A. Marcucci] Saggio delle cose Ascolane; Teramo, 1756,
in-8°, p. 273. A SCOLI PICENO 80
des figures du Christ, de la Vierge, de Saint Pierre, de Saint
Paul, des Evangélistes, existait encore à la fin du siècle der
nier; elle dut être volée, comme bien d'autres objets précieux,
pendant l'occupation française de 1799. Le tableau dit de Saint.
Luc périt dans l'incendie qui ravagea la Cathédrale, le 8 sep
tembre 1853. Seules la croix de San Francesco et la chape de
la Cathédrale ont survécu. La croix est en cuivre doré, de forme
grecque, avec des arabesques en filigrane; elle est encastrée*
dans un reliquaire de la fin du XVe siècle, composé d'un édi-
cule en argent doré à pignons aigus avec quatre colonnettes
torses, reposant sur un pied de cuivre doré. Ce reliquaire est
orné d'émaux translucides, dont la pâte est lourde et la couleur
violente.
La chape conservée à l'Archevêché peut compter parmi les
anciens ornements d'église les plus précieux pour l'histoire.
D'abord la tradition qui attache à ce magnifique présent le
nom de Nicolas IV est confirmée par un acte authentique. On
trouve dans les Registres de Nicolas IV, publiés par M. E. Lan-
glois (1), un bref du 28 Juillet 1288, par lequel le pape offre
cet ornement à la Cathédrale d'Ascoli pour qu'il soit employé
aux fêtes solennelles et fait défense expresse au chapitre de le
vendre, de l'engager, ou de l'aliéner en quelque manière. L'acte
nous apprend encore que la chape fut apportée par le fran
ciscain Lamberto de Ripatransone (près d'Offida), et les termes
de la description sommaire contenue dans le document nous
montrent quel prix le donateur lui-même attachait à l'œuvre
d'art que nous pouvons encore admirer (2).
(1) T. II, p. 959.
(2) « Pluviale quoddam exameti... texti per totum ac variis yma-
ginibus et figuris aliorumque diversorum operum quibus ingenium
commendatur artificis multiplici varietate distincti, cui utique pluviali
pretiosis margaritis ornatum amplum aurifrisium est annexum...... ET L'ORFÈVRE PIETRO VANINI. 8i
Presque intacte dans le grand cadre où elle est tendue, la
«hape de samit a conservé les images variées dont elle était
couverte et les ornements brodés qui attestaient le talent de
l'artiste; le large orfroi qui lui servait d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents