Trois mosaïques inédites de Vaison-la-Romaine et de Saint-Paul-Trois-Châteaux - article ; n°1 ; vol.10, pg 171-188
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Trois mosaïques inédites de Vaison-la-Romaine et de Saint-Paul-Trois-Châteaux - article ; n°1 ; vol.10, pg 171-188

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1977 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 171-188
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 63
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Henri Lavagne
Trois mosaïques inédites de Vaison-la-Romaine et de Saint-
Paul-Trois-Châteaux
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 10, 1977. pp. 171-188.
Citer ce document / Cite this document :
Lavagne Henri. Trois mosaïques inédites de Vaison-la-Romaine et de Saint-Paul-Trois-Châteaux. In: Revue archéologique de
Narbonnaise, Tome 10, 1977. pp. 171-188.
doi : 10.3406/ran.1977.1011
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1977_num_10_1_1011MOSAÏQUES INEDITES TROIS
DE VAISON-LA-ROMAINE
ET DE SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX
accessible. même des elles été ateliers amené A méritent dans l'occasion Bâties à rhodaniens lequel analyser plus de sur elles qu'un recherches un une sont n'avait schéma simple série traitées pour pu de rapprochement, jusqu'ici mosaïques composition le leur Recueil confèrent prendre général provençales très car une en répandu, des leurs considération, place mosaïques qu'aucune motifs à celui part des de dans étude faute la étoiles remplissage Gaule l'ensemble de sur de (1), documentation la huit nous production et des losanges, le avons pavestyle
ments de la Narbonnaise. Nous nous attacherons particulièrement à présenter trois d'entre
elles, nettement apparentées, et qui, par leur datation, nous paraissent constituer un jalon
important dans le développement de l'art de la mosaïque en Gaule méridionale (2).
La première de ces mosaïques est située à Vaison, à l'extérieur du périmètre des fouilles,
à environ 300 mètres au Sud-Est de la maison des Messii, dans la cave d'une habitation privée.
Ce pavement, recouvert de terre, avait échappé au recensement de J. Lassus en 1969 (3).
Une fois dégagé (4), il offre une composition d'étoiles de huit losanges tracée suivant le schéma
classique qui détermine de grands carrés sur la pointe et de petits carrés droits (fig. 1). La
totalité du décor géométrique est dessinée par un double filet noir et chaque motif de remp
lissage se détache avec netteté sur un fond blanc constitué par trois lignes de tesselles qui en
suivent le contour. Les branches des étoiles sont garnies intérieurement de losanges noirs, et
les petits carrés droits présentent une série d'ornements dont quelques-uns sont répétés deux
fois, sans alternance fixe. Ce sont : une rosette ronde divisée en huit pétales cordiformes dont
(lj H. Lavagne, Recueil général des mosaïques de la Gaule, Narbonnaise, III, 1 (à paraître). Ce volume
comprendra l'étude de tous les pavements découverts dans les limites des deux confédérations des Cavares et,
des Voconces. Sur ces limites, cf. G. Barruol, Les peuples préromains du Sud-Est de la Gaule, élude de géographie
historique, suppl. I à la Revue archéologique de Narbonnaise, Paris, 1969, pp. 291-294.
(2) Nous tenons à exprimer nos remerciements à Mlle M. L. Hallopeau, Conservateur des Musées de
Clermont-Ferrand, à M. G. de Loye, Conservateur du Musée Calvet d'Avignon, et à M. Gaudet, de Vaison-la-
Romaine, qui nous ont donné toutes facilités pour étudier ces pavements. Nous devons la découverte du dessin
de la mosaïque de Vaison à Mme N. Voile, Conservateur au Musée du Louvre.
(3 J. Lassus, Remarques sur les mosaïques de Vaison-la-Romaine, Gallia, XXVII, 1970, pp. 50-66, et
XXIX, 1971, pp. 45-72.
f4.' Le mur de la cave sous lequel il est placé empêche de le suivre sur toute sa surface. Il se prolonge,
probablement sur une étendue à peu prés égale, sous la rue mitoyenne. Longueur : 2,21 m, largeur : 1,20 m. 172 H. LAVAGNE
Fig. 1. — Mosaïque de Vaison. Vue d'ensemble, in situ.
les pointes sont tournées vers le centre, une étoile à quatre pointes blanches autour d'un carré
central noir, un fleuron de quatre fuseaux blancs disposés en diagonale, un cercle inscrivant
un carré curviligne noir droit ou sur la pointe, lui-même timbré au centre par un chevron de
trois cubes blancs, une croix latine sur laquelle est surimposée en sautoir une seconde croix
pattée (fig. 2), un cercle surchargé d'une croix pattée en sautoir (fig. 3), un motif circulaire
dessinant le signe de yang-yin (fig. 4) (1), mi-parti blanc et jaune-orangé, un cercle frappé de
traits noirs rayonnants, et une fleurette de quatre cubes noirs en sautoir, cantonnant un petit
carré central formé de quatre tesselles contiguës. Quant aux grands carrés sur la pointe, ils
comportent soit une bordure interne de triangles superposés blancs sur fond noir, soit un cadre
de chevrons décalés noirs et blancs entre deux filets en damier, le centre du carré étant dans
les deux cas meublé par un petit carré noir.
L'impression qui se dégage de ce pavement est celle d'une grande sobriété d'effets et
d'une parfaite netteté créée par la prédominance du noir et blanc. A part la rare originalité
de trois des motifs qui garnissent les petits carrés (fig. 2, 3, 4), cette mosaïque rappelle de très
près les pavements italiens à la fois par sa composition et sa facture. Il n'est que de comparer
avec les différents exemples construits sur le même schéma dans l'ouvrage de M. E. Blake (2)
(1) Nous avons adopté cette expression du Répertoire graphique du décor géométrique dans la mosaïque
antique (Bull. AIEMA, 4° fasc, mai 1973, n° 87. pour désigner ce motif 'également fréquent dans le répertoire
ornemental celtique) constitué par deux portions de cercle tournoyant sur elles-mêmes et donnant l'impression
optique d'une balle en mouvement.
(2j M. E. Blake, The pavements of the lioman buildings of the Republic and the early Empire, dans Memoirs
of the American Academy in Rome, VIII, 1930, pi. 34, 35, 36. .
:
:
TROIS MOSAÏQUES INEDITES 173
Fig. 2. — Mosaïque de Vaison. Détail du remplissage d'un des petits carrés.
pour être saisi par les similitudes. La même utilisation un peu sèche du noir et blanc, les
bordures internes des grands carrés soulignées par des filets en damier, et jusqu'à ce chevron
blanc posé au centre des carrés curvilignes, autant de traits qui sont présents dans les mosaïques
à décor de huit losanges du premier siècle de notre ère. On comparera, par exemple, avec un
pavement du Musée des Thermes (1) ou avec un autre du Musée de Parme (2), ou encore avec
la mosaïque de Fossombrone (3) (fig. 5) qui représente une variante du même canevas, mais
traitée dans un esprit identique. Seule la touche de couleurs, présente dans le motif de yang-yin,
rappelle ici que nous sommes bien en Gaule; un autre détail de technique souligne que l'imita
tion n'est pas parfaite les cubes de la bande de raccord (plus irréguliers et plus grands que
ceux du tapis) ne sont pas disposés en files diagonales par rapport au champ de la mosaïque,
caractéristique généralement attribuée aux ateliers de tradition italique sous la République et
au début de l'Empire (4) et dont l'usage est particulièrement bien attesté à Vaison. Mais, dans
l'ensemble, la qualité de facture supporte la comparaison avec les pavements italiens cubes
(1; Blake, ibid., pi. 'M, 1 cl p. 111.
2 Ibid., pi. 37, 3, p. 106 et 112.
■'.'3. Ibid., pi. .'35, 4 et p. 1 12. Nous en donnons ici une gravure conservée au Cabinet des Estampes de la
Bibliothèque Nationale fig. 5
(4 Sur cet aspect technique, cl'. A. Balland, dans liolsena II, Les architectures, 1971, p. 206, note 1 et
J. Lassus, op. cit., pp. 65-66. 174 H. LAVAGNli
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Fig. 3. — Mosaïque de Vaison. Détail.
très régulièrement disposés, joints de pose peu apparents, respect des proportions dans les
différentes composantes du tapis. Ainsi, composition, décor et style sont si exactement ana
logues aux productions du premier siècle en Italie qu'on serait tenté de placer cette œuvre à
la même époque. Compte tenu d'un décalage vraisemblable entre la capitale et les provinces,
nous proposons de la dater vers les années 120 après J.-C.
La mosaïque de Saint-Paul-Trois-Châteaux (1) entraîne à des considérations semblables,
mais présente des caractères qui la rapprochent davantage des séries rhodaniennes. Elle fut
mise au jour le 13 mars 1895 lors des travaux engagés par la Compagnie des Chemins de fer
Paris-Lyon-Méditerranée pour établir la voie de Pierrelatte à Nyons, non loin de l'ancienne
gare de Saint-Pau

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