Un brouillon du XIIIe siècle. Le manuscrit 470 du fonds de la reine Christine. Étude sur quelques inédits de Giraud de Barri - article ; n°1 ; vol.58, pg 145-177
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Un brouillon du XIIIe siècle. Le manuscrit 470 du fonds de la reine Christine. Étude sur quelques inédits de Giraud de Barri - article ; n°1 ; vol.58, pg 145-177

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1941 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 145-177
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Yves Lefèvre
Un brouillon du XIIIe siècle. Le manuscrit 470 du fonds de la
reine Christine. Étude sur quelques inédits de Giraud de Barri
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 58, 1941. pp. 145-177.
Citer ce document / Cite this document :
Lefèvre Yves. Un brouillon du XIIIe siècle. Le manuscrit 470 du fonds de la reine Christine. Étude sur quelques inédits de
Giraud de Barri. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 58, 1941. pp. 145-177.
doi : 10.3406/mefr.1941.7324
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1941_num_58_1_7324BROUILLON DU XIIIe SIÈCLE : UN
LE MANUSCRIT ^70
DU FONDS DE LA REINE CHRISTINE
ÉTUDE SUR QUELQUES INÉDITS DE GIRAUD DE BARRI
Yves Lefèvre
Membre de l'École
Bien que personne ne Tait jamais eu entre les mains, semble-t-il,
pour l'étudier de façon systématique et directe, le manuscrit 470
du fonds de la reine Christine, à la bibliothèque Vaticane, n'est
pas sans avoir fait déjà quelque peu parler de lui.
Lorsqu'en 1861 Brewer fit paraître le premier tome des Giraldi
Cambrensis Opera, il connaissait l'existence de ce manuscrit. Il
dit, en effet, dans sa préface1, que, s'il a pu éditer les livres V et
VI de VInvectionum Libellas, c'est parce qu'il a trouvé dans un
recueil de transcriptions exécutées pour les Archives anglaises une
copie de ces deux livres : il précise que cette copie avait été faite
« en l'année 1836 par un Allemand sur un manuscrit de Rome,
dans la collection de Christine, reine de Suède, n° 470 2 ». Chose
étrange, Brewer se plaint de ne trouver aucune trace des quatre
1 J. S. Brewer, Giraldi Cambrensis opera, I, in coll. Rerum Britanni-
carum medii aevi scriptores, Londres, 1861, p. xct et suiv.
2 Op. laud., p. xeni : « It was copied in the year 1836 by a gçrman
transcriber from a MS at Rome, in the collection of Christina, Queen of
Sweden, n° 470. No träte can be found of the four missing books... »
Mélanges d'Arch. et d'Hist. 1941-1946. 10
rit*
,
^ 146 LEFÈVRE
premiers livres du traité, qu'il croit irrémédiablement perdus ; il
n'a pas l'air de supposer un instant que le manuscrit 470 du fonds
de la Reine contenait peut-être le traité complet. En 1863, cepen
dant, dans le troisième tome de son édition, Brewer publiait, sous
le titre de Liber de Invectionibus, ces quatre livres qu'il croyait
perdus deux ans plus tôt. Il explique x qu'il a trouvé par hasard
une autre copie, malheureusement fort imparfaite; pressé par la
nécessité de livrer au public une partie aussi importante de l'œuvre
de Giraud, il s'excuse d'en éditer une transcription aussi mauvaise
sans avoir la possibilité de faire la recension indispensable sur le
manuscrit original qui est à Rome. Il s'agit encore, évidemment,
du 470 du foïids de la Reine.
Ce n'est qu'en 1920 que parut l'édition du Liber de Invectionibus
conforme au texte authentique du seul manuscrit que nous con
naissions de ce traité. La recension que Brewer n'avait pu faire se
trouvait accomplie par les soins de W. S. Davies2. Mais ce dernier
n'a jamais vu, lui non plus, le fameux manuscrit 470 du fonds de
la Reine : il a travaillé sur des photographies et n'a donc eu du
manuscrit qu'une connaissance relativement indirecte. Il en parlé
pourtant dans sa préface. D'après lui8, Le manuscrit est du
xnie siècle. On peut y distinguer deux mains différentes et, comme
on lit, en tête du traité, Incipit liber Invectionum quem alii a Gi-
raldò, alii a notorio suo scriptum esse commémorant, le copiste alle-
m and, dont Brewer avait utilisé la transcription, à cru pouvoir
suggérer que la première partie de l'œuvre était de la main de Gi
raud et la seconde de celle de son scribe. En réalité, toujours selon
Davies, il ne peut s'agir d'un autographe : les deux mains sont à,
peu près contemporaines ; il n'y a aucune raison de les placer très
1 Brewer, G. C. opera, III, Londres, 1863, p. 1 et suiv.
2 W. S. Davies, Giraldus. Cambrensis : De Invectionibus, dans Y
Cymrhrodor, the Magazine of the honourable Society of Cymmrodorion,
vol. XXX, Londres, 1920.
8 Op. laud., p. 3. ,
MANUSCRIT 470 DU FONDS DE LA REINE CHRISTINE 147 LE
tôt ou très tard dans le siècle ; mais on peut les dater, sans risque
de trop grande erreur, au milieu du xiiie siècle, en tout cas trop
tard pour qu'elles soient, l'une ou l'autre, celle de Giraud, né
en 1147. Le manuscrit 470 doit être une copie faite d'après un exemp
laire, où mieux deux exemplaires plus anciens, car, d'une part, le
copiste n'avait pas une connaissance personnelle de Gjraud, puisque,
dans le VIe livre du Liber de Invectionibus, Giraldus est plusieurs
fois appelé Gerardus, et, d'autre part, les divergences que l'on peut
remarquer entre la table des chapitres placée en tête du manusc
rit et le contenu du IIe livre du Liber de Invectionibus doivent
s'expliquer par l'existence de deux prototypes différents. Telles
sont les seules remarques que Davies crut bon de faire dans sa pré
face. En éditant le Liber de Invectionibus d'après le manuscrit 470,
il n'a pas signalé que ce manuscrit contenait d'autres œuvres de
Giraud, inédites, celles-là. Quelques années plus tard, il a publié
un article qui rend compte assez sommairement de ces œuvres iné
dites, mais il n'a rien ajouté qui pût nous donner une meilleure
connaissance du manuscrit lui-même1.
1 Archaeologia Cambrensis, the Journal of Cambrian Archaeological
Association, vol. LXXXIII, part. I, seventh series, vol. VIII, juin 1928,
p4 111-134. Dans cet article, Davies expose qu'il a pris connaissance par
ses photographies du texte inédit contenu dans le manuscrit 470. Il
rapporte les événements qui poussèrent Giraud à écrire le Speculum
duorum et trouve dans cette œuvre elle-même de' nombreux éléments qui
permettent de compléter la biographie de son auteur. La vie et les écrits
de Giraud soat assez familiers à Davies pour qu'il puisse arriver à une
grande précision dans l'établissement des faits et des dates. Mais l'ana
lyse qu'il donne du Speculum duorum est rapide, bien qu'il traduise
quelques courts passages ; Davies prétend, d'autre part, que les lettres
qui suivent le Speculum duorum dans le manuscrit font partie inté
grante de cet ouvrage : son affirmation est très discutable. En tout cas,
son analyse ne suit pas le texte d'assez près pour* qu'il soit possible d'en
tirer des conclusions sur la composition exacte du manuscrit ni sur les
rapports des lettres avec le corps même du Speculum duorum. Davies,
qui a voulu faire un exposé succinct des faits historiques contenus dans
le texte, n'a voulu à aucun moment dans cet article faire une étude du
manuscrit. Ι 48 YVES LfeFÈVRE
Dans le catalogue des manuscrits latins du fonds de la Reine,
dont le deuxième tome a tout récemment .paru.1, dom Wilmart
nous donne du manuscrit 470 uîie description plu» précise' Rédigé
dans le premier quart du xine siècle, ce manuscrit, de dimensions
moyennes, (230 χ 162), comprend 104 folios qui, sauf les fol. 51,
53, 67, 69, 71, 76et 77 v°, sont écrits sur deux colonnes de vingt-
neuf à cinquante-deux lignes. Il ne contient que des œuvres de
Giraud de Barri : du fol. 1 au fol. 50, le Liber Invectionum; du
fol. 50 au fol. 77 v°, le Speculum duorum, suivi d'un épigramme
de douze hexamètres ; enfin, du fol. 78 au fol. 104, huit lettres
diverses. A part le Liber Invectionum, tout est inédit. Ce manuscrit
a été écrit en Angleterre par plusieurs scribes, comme le prouvent,
non pas un, mais plusieurs changements de main, et deux proto
types différents ont dû servir 'à sa composition, si l'on en juge
d'après les nombreuses- additions inscrites soit en marge, soit sur
des languettes de parchemin intercalaires. Dom Wilmart ajoute à
sa description quelques remarques de moindre importance rela
tives aux rubriques et aux inscriptions postérieures que portent
certains folios.
Dès le premier abord, l'étude de ce manuscrit nous a paru devoir
être intéressante2. Giraud de Barri est un auteur souvent prolixe
et parfois confus, mais toujours précieux pour la connaissance
de l'histoire, de la vie ecclésiastique, de la mentalité anglaise au
moyen âge : il peut donc être utile, en tout cas curieux, de mettre
au jour une partie, jusqu'à

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