Un vieux casse-tête : l accord du participe passé - article ; n°1 ; vol.28, pg 70-85
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Mots - Année 1991 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 70-85
VIEJO ROMPE-CABEZAS : ACORDAR EL PARTICIPIO PASADO Las reglas para acordar los participios pasados construidos con estar о haber, y sobre todo la de los pronominales, suponen un nivel muy alto de razonamiento, de observación y de reflexion para su aplicación. Para el idioma y sus utilizadores, séria menester, y urgente frente al analisis automático, de traer una cœrencia y una simplificación consecuentes.
PAST PARTICIPLE AGREEMENT : A FREE-FOR-ALL Agreement rules for past participles using to be (être) or to have (avoir), especially, the rule for pronominals, imply sophisticated reasoning, observation and reflexion in order to be applied. Simplification and coherence are both useful and urgent for the language and those speaking it.
UN VIEUX CASSE-TETE : L'ACCORD DU PARTICIPE PASSE Les règles d'accord des participes passés construits avec être ou avoir, et surtout celle des pronominaux, supposent un niveau très soutenu de raisonnement, d'observation et de réflexion pour être appliquées. Pour la langue et ses utilisateurs, il serait utile, et urgent face à l'analyse automatique, d'apporter une cohérence et une simplification conséquentes.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Luce Petitjean
Un vieux casse-tête : l'accord du participe passé
In: Mots, septembre 1991, N°28. pp. 70-85.
Resumen
VIEJO ROMPE-CABEZAS : ACORDAR EL PARTICIPIO PASADO Las reglas para acordar los participios pasados construidos
con estar о haber, y sobre todo la de los pronominales, suponen un nivel muy alto de razonamiento, de observación y de
reflexion para su aplicación. Para el idioma y sus utilizadores, séria menester, y urgente frente al analisis automático, de traer
una cœrencia y una simplificación consecuentes.
Abstract
PAST PARTICIPLE AGREEMENT : A FREE-FOR-ALL Agreement rules for past participles using to be (être) or to have (avoir),
especially, the rule for pronominals, imply sophisticated reasoning, observation and reflexion in order to be applied. Simplification
and coherence are both useful and urgent for the language and those speaking it.
Résumé
UN VIEUX CASSE-TETE : L'ACCORD DU PARTICIPE PASSE Les règles d'accord des participes passés construits avec être ou
avoir, et surtout celle des pronominaux, supposent un niveau très soutenu de raisonnement, d'observation et de réflexion pour
être appliquées. Pour la langue et ses utilisateurs, il serait utile, et urgent face à l'analyse automatique, d'apporter une cohérence
et une simplification conséquentes.
Citer ce document / Cite this document :
Petitjean Luce. Un vieux casse-tête : l'accord du participe passé. In: Mots, septembre 1991, N°28. pp. 70-85.
doi : 10.3406/mots.1991.2035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1991_num_28_1_2035Luce PETITJEAN
Université Paris III
Un vieux casse-tête :
l'accord du participe passé
Pourquoi un casse-tête, allez-vous dire, il suffit d'accorder soit
avec le sujet, soit avec le complément d'objet lorsqu'il est placé
avant, selon l'auxiliaire ? Pas si simple... sinon pourquoi l'accord
du participe passé provoquerait-t-il tant d'erreurs et de récrimi
nations ; car il n'est pas aimé et plutôt que d'en parler et de lui
régler son compte, il est, depuis longtemps, éludé et/ou contourné.
C'est un casse-tête parce qu'il est le jouet de plusieurs ambiguités
que grammaires et ouvrages théoriques ne réussissent pas à
élucider. Cette catégorie grammaticale n'a pas, quant à ses règles
et son appellation, suivi l'évolution de la langue. Peut-être y-a-t-
il aussi entre son enseignement et son assimilation une dichotomie
due à une recherche de théorisation qui se veut rigoureuse et qui
est loin de coller à la réalité. La langue n'est pas aussi disciplinée
qu'on le pense. Et la discipline imposée à l'écrit par le biais de
l'orthographe ne parait pas toujours assez logique, ni réellement
évidente.
Donc, malgré les efforts de nombreux pédagogues et théoriciens
de la langue, l'accord du participe passé reste mal assimilé, parce
qu'incompris, et dans les faits mal appliqué.
Et d'abord : qu'est-ce qu'un participe ?
Pourquoi passé ?
Voyons nos dictionnaires :
Participe : emprunté du latin des grammairiens « participium »,
« Forme modale impersonnelle du verbe qui " participe " de
70 l'adjectif (peut s'accorder en genre et en nombre) et du verbe
(peut exprimer temps, voix et régir un complément) » * ; « Le
participe est une inflexion que prend le verbe et qui exprime
l'idée verbale sous forme d'adjectif sans caractéristiques de per
sonne et de nombre » 2. Adjectivation du verbe, il peut avoir des
compléments. Syntaxiquement, il participe à la fois de la classe
de l'adjectif et de la classe du verbe. D'où son nom, nous dit-
on !
Passé : « Le participe passé avec /ou sans/ auxiliaire exprime
ordinairement l'état résultant, à l'époque où se place la pensée,
d'une action entièrement accomplie : Ayant bouclé sa malle, il
alla chercher un taxi », explique H. Bonnard 3.
Dénomination peu satisfaisante. En fait, le participe passé
s'appelle ainsi par habitude. Ce nom est rarement remis en
question ; même Damourette et Pichon4 le gardent en parallèle
avec « adjectif verbal ».
La plupart des grammaires le définissent comme la forme
adjective du verbe ou comme élément d'une forme verbale
composée/sorte d'adjectif. Mais dans les classifications, « participe »
est un mode et « passé » est un temps : le participe passé est
d'abord traité en verbe.
L'accord
Ce phénomène n'est pas particulier à l'écriture du français, il
se retrouve dans toutes les langues romanes, mais les règles sont
différentes L'accord du participe passé contrairement aux autres
accords n'induit pas une logique structurelle, son application est
dépendante de données syntaxiques, sémantiques et morpholog
iques. Un automatisme apparaît difficile et, dans tous les cas,
chèrement acquis. En effet, au niveau de l'apprentissage, de tels
repères sont difficiles à mettre en place. Pourtant, remarquons au
1. Petit Robert, dictionnaire alphabétique et analogigue de la langue française,
dir. A. Rey et J. Rey-Debove, 1987.
2. Le nouveau BeschereUe, l'art de conjuguer, dictionnaire des 8000 verbes,
Paris, Hatier, 1966.
3. H. Bonnard, Grammaire française des lycées et collèges, Paris, Classiques
Sudel, 1950.
4. J. Damourette et E. Pichon, Des mots à la pensée. Essai de grammaire de
la langue française, 1911-1940, Paris, éd. D'Artey, 1971.
71 passage que cet apprentissage est très échelonné dans le temps,
que les règles de base sont étudiées en cours moyen mais ne
sont que partiellement reprises en 6e, 5e, puisqu'on les considère
acquises, et qu'en revanche on insiste au collège sur les exceptions
et les règles « secondaires ». L'information et la connaissance de
la langue ne sont plus les mêmes, l'analyse de la phrase est plus
approfondie, il faudrait revenir et insister sur les règles de base
avant de systématiser les règles complémentaires.
Une connaissance mal assurée et le fait que le participe passé
ne change pas de nom lorsqu'il change de rôle dans la phrase
perturbent l'application des règles.
En effet, lorsqu'il est employé sans auxiliaire, le participe passé
a un rôle d'adjectif (il existait en latin un participe présent passif
(cantatus) qui se déclinait comme un adjectif) et s'accorde en
genre et en nombre avec le substantif, exemple : La vitre nettoyée
laisse passer la lumière.
De même, les quelques participes passés employés comme
préposition — attendu, y compris, ci-inclus... — restent invariables,
exemple : Excepté les jeudis, il travaille tous les jours.
Il faudrait leur attribuer les catégories grammaticales qui cor
respondent aux fonctions syntaxiques qui sont les leurs, en tant
qu'adjectifs et prépositions, pour éviter tous les doutes et toutes
les confusions.
En français, dans les temps composés, la valeur temporelle est
portée par l'auxiliaire à travers les terminaisons du futur, de
l'imparfait, etc., alors que le verbe, lui, est morphologiquement
figé (participe passé), mais s'accorde en genre et nombre selon
certaines règles.
Employé avec l'auxiliaire « avoir »
La coutume est de formuler la règle ainsi : Le participe passé
employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre
avec le complément d'objet direct, uniquement si celui-ci est placé
avant lui.
Sachons que, depuis le début, la langue française tend à
l'invariablité du participe passé construit avec cet auxiliaire. Mais,
après moult tergiversations, la fin du 18e siècle entérine la règle
que Marot avait empruntée à l'italien et formulée ainsi1 :
1. Cité par Grévisse ; С Marot, Œuvres, Epigr., CDC, t.4, éd. Guiffrey, 1875-
1931.
72 « II faut dire en termes parfaits : Dieu en ce monde nous a faits ;
Faut dire en paroles parfaites : Dieu en ce les a faites ;
Et ne faut point dire en effet : en ce monde les a fait ;
Ne nous a fait pareillement, Mais nous a faits , tout rondement. »
De nos jours, elle doit être appliquée à l'écrit, bien qu'elle ne
soit plus ou presque perceptible à l'oral. Comme dit L. Tesnière :
« La règle est morte de complications ».
Car la grande difficulté est de reconna&#

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