Une mosaïque de voûte des thermes d Antonin à Carthage - article ; n°1 ; vol.15, pg 155-168
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Une mosaïque de voûte des thermes d'Antonin à Carthage - article ; n°1 ; vol.15, pg 155-168

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Description

Antiquités africaines - Année 1980 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 155-168
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gilbert doublon = Gilbert-
Charles Picard
Une mosaïque de voûte des thermes d'Antonin à Carthage
In: Antiquités africaines, 15,1980. pp. 155-168.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Gilbert doublon = Gilbert-Charles. Une mosaïque de voûte des thermes d'Antonin à Carthage. In: Antiquités africaines,
15,1980. pp. 155-168.
doi : 10.3406/antaf.1980.1041
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1980_num_15_1_1041/'■
Antiquités africaines
1. 15, 1980, p. 155-168
UNE MOSAÏQUE DE VOUTE DES THERMES D'ANTONIN
A CARTHAGE
par
Gilbert PICARD
En présentant cette étude à notre ami J. Lassus, qui a tant contribué par ses travaux à Antioche et en
Algérie, à fonder sur des bases scientifiques l'étude des mosaïques romaines, nous voudrions qu'il nous
soit permis aussi de rendre hommage à la mémoire d'Alexandre Lézine. C'est lui en effet qui a relevé et
photographié ce décor, et qui nous avait confié les documents reproduits dans ces pages ; les photogra
phies ont d'ailleurs été publiées déjà par lui 1. Nous n'avions pas cru, à l'époque, disposer d'assez d'él
éments de comparaison pour une étude valable de ce musivum opus ; pensant aujourd'hui les avoir réunis,
nous nous acquittons d'un devoir trop longtemps différé.
On voit actuellement, non loin du centre de l'édifice un fragment de voûte d'arêtes (fig. 1) qu'A. Lé
zine rapporte à la couverture du tepidarium central, qui porte le numéro 20 sur son plan de repérage 2.
Cet élément de maçonnerie appartenait évidemment à la couverture du premier étage, aujourd'hui entièr
ement ruiné, où se trouvaient toutes les installations balnéaires. Formant l'angle sud-ouest de la voûte,
il a la forme d'un prisme dièdre à l'arête incurvée, d'une hauteur maximum de 1,36 m et d'une largeur
maximum de 1,42 m sur sa face gauche qui est la mieux conservée.
Cet élément a gardé sur ses deux faces un revêtement de mosaïque polychrome comprenant une por
tion de la bordure et le départ d'un rinceau d'acanthes peuplé, qui se développait de chaque côté de l'arête.
Cet opus musivum est beaucoup mieux préservé sur la face gauche du bloc que sur la droite (fig. 2).
La bordure comprend, à partir de la naissance inférieure de la voûte : une bande rouge formée d'une
triple rangée de cubes, une bande blanche chargée de lauriers, et une frise de deux éléments dont la défini
tion pose un problème qui sera examiné tout à l'heure. Cette frise et la guirlande de lauriers sont trai
tées en pâtes de verre de deux tons (vert clair et vert foncé) ; le fond est formé de tessèles de marbre blanc.
1 Carthage. Utique. Etudes d'architecture et d'urbanisme. C.N.R.S., Paris, 1968, p. 42, photo 30. Cf Les thermes d'An-
tonin à Tunis, 1969, p. 34. Cette mosaïque de voûte a été brièvement décrite par Stern (H.), Origine et débuts de la
mosaïque murale, études d'archéologie classique, II. (Annales de l'Est publiées par la faculté des lettres de Nancy, n° 22, 1959),
p. 114.
2 Un fragment plus petit portant un décor semblable se trouve dans la palestre nord. A. Lézine le rapporte à la pièce 33
qu'il identifie comme un tepidarium d'entrée. G. PICARD 156
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— Fragment de voûte du tepidarium des thermes d'Antonin à Carthage (cliché A. Lézine). Fig. 1.
Le décor principal, placé sur les deux faces, à cheval sur l'arête, est constitué en bas d'une touffe d'acanthes
qui se subdivise en trois parties : à la base un flot de feuilles très aiguës, longues et étroites, étalées comme
les mèches d'une chevelure vers l'extérieur ; ces feuilles sont jaunes à la base, rouges à l'extrémité. Au-
dessus, une corolle de languettes rouges, approximativement rectangulaires, rabattues vers le bas, ceinture
la base d'un bouquet arrondi de feuilles vertes lancéolées, neuf rabattues vers l'intérieur et cinq déversées
vers l'extérieur ; dans la moitié gauche, la mieux conservée, de ce plant s'échappent des pédoncules qui se
recourbent en crosses et portent de petites feuilles lancéolées (fig. 3).
Juste au-dessus du plant qui vient d'être décrit, apparaît sur la face gauche une tige d'acanthe consti
tuée d'une gaine d'où s'échappe une feuille à trois pointes ; la tige s'enroule dans le sens contraire à celui
des aiguilles d'une montre.
Plus haut encore, nous voyons le corps d'un quadrupède galopant vers la droite (fig. 4) ; le haut du
dos et la tête manquent. La forme générale du corps, la robe jaune striée de raies noires, la queue longue
et mince, les griffes courtes indiquent un carnassier, sans doute un gros chien. UNE MOSAÏQUE DE VOÛTE DES THERMES d'ANTONIN 157
Ces éléments permettent de reconstituer l'ensemble du décor. A chaque angle de la voûte, là où nais
sent les arêtes, était figuré un pied d'acanthe, réparti également sur les deux faces du dièdre. Des rinceaux
en sortaient, qui s'élevaient en divergeant de chaque côté de l'arête, marquée certainement par une tige
disparue ; leurs replis enfermaient des animaux. Les quatres plants se rejoignaient au centre, leurs dernières
ramifications encadrant probablement un médaillon circulaire ou un tableau carré.
Cette formule décorative, maintes fois reprise par l'art romain, semble bien avoir son origine à Ale
xandrie. Le décor de l'hypogée de la rue Tigrane Pacha l en offre probablement le plus ancien exemple.
Ce tombeau est couvert d'une fausse coupole, taillée dans la roche, qui ne présente pas d'arêtes, mais
Fig. 2. — Fragment de voûte du tepidarium des thermes d'Antonin à Carthage. Relevé d'A. Lézine.
1 Adriani (Α.), Repertorio d'Arte deli 'Egitto Greco-romano, Série Β, n° 91, p. 245, fig. 227, pi. 69 et 239. F.A., t. 6,
1951, n° 3463. Enciclopedia dell'Arte Antica, t. 1. Rome, 1958, p. 214, fig. 312. 158 G. PICARD
Fig. 3. — Mosaïque de voûte des thermes d'Antonin. Détail de la partie inférieure avec le plant d'acanthes (cliché
A. Lézine).
dont le décor, sur plan carré, est ordonné par deux tiges peintes à l'imitation de bambous, disposées en
X selon les diagonales. A chacune de leurs extrémités est peint un pied d'acanthes engendrant des volutes
qui se développent latéralement et s'élèvent vers le centre, occupé par un gorgoneion. Au-dessus de chaque
pied d'acanthes, un aigle aux ailes éployées est posé sur la tige de bambou. Entre les rinceaux issus des
plants, le centre de chacun des quatre triangles déterminés par les diagonales est occupé par une figure
de quadrupède, et ces figures sont semblables dans les triangles qui s'opposent : on a deux panthères et
deux chèvres.
La fouille de ce tombeau, effectuée en 1962, n'a pas donné d'éléments de datation. A. Adriani le
place vers le milieu du Ier siècle après J.C. Cette datation parait vraisemblable, tant du point de vue de
l'évolution générale de la tombe alexandrine (le tombeau Tigrane pacha se situant typologiquement entre
les hypogées hellénistiques, comme ceux de Moustapha Pacha, et les grandes « catacombes » du type
de Kom esh Shougapha), que de celui de l'histoire de la voûte. Le peintre n'a pas imité en effet une voûte
d'arêtes, mais une construction légère, sans doute une de ces tonnelles qui étaient l'un des charmes des UNE MOSAÏQUE DE VOÛTE DES THERMES d'ANTONIN 159
Fig. 4. — Mosaïque de voûte des thermes d'Antonin. Détail de la partie haute avec le carnassier bondissant. Fig. 5. — Thysdrus (El Jem). Maison de la Procession dionysiaque. Oecus du Génie de l'année. Imitation d'un décor
de voûte sur une mosaïque de sol (vers 150-160 après J.C.) (cliché L. Foucher). UNE MOSAÏQUE DE VOÛTE DES THERMES D'ANTONI 161
jardins ptolémaïques x : une armature de roseaux soutenant des plantes grimpantes qui servaient de refuge
à des oiseaux et même à de petits quadrupèdes ; ce faisant, il reprenait une vieille tradition égyptienne,
car dès le Nouvel Empire, les décorateurs de tombeaux reproduisaient des treilles sur les plafonds des
hypog&#

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