Vade-mecumdel’élevagedel’huîtreCrassostreagasarenCasamance IDEE Casamance 1 03 février 2005
En Casamance, lexploitation des huîtres, depuis la cueillette jusquà la vente, est une filière exclusivement féminine et une activité traditionnelle des femmes Diola. Il est estimé quentre 2 000 et 4 000 femmes pratiquent la cueillette des huîtres. Et pourtant, la cueillette des huîtres est un travail pénible, long et fatigant (Cormier-Salem, 1992 : 240). Après les travaux rizicoles en hivernage, la saison sèche, de janvier à mi-juin, est consacrée aux petites productions alimentaires et, de plus en plus, marchandes. Maraîchage, vannerie, poterie, plantation darbres fruitiers, concassage des noix de palme pour lhuile, pêche dans les rizières, ramassage des coquillages et du sel et la cueillette des huîtres sont les activités concurrentes. Les femmes donnent leur préférence à telle ou telle activité en fonction du site du village et les conditions du milieu, de leurs traditions alimentaires familiales et culturelles et en fonction de lapport financier escompté. Ainsi, la cueillette des huîtres ne requiert pas dinvestissements lourds, ni de techniques sophistiquées. Ressource à portée de main, les huîtres constituent un apport en protéines hautement valorisé. Produit léger et peu périssable [une fois séchées, les huîtres peuvent être conservées plusieurs mois], elles sont faciles à écouler, donnant aux femmes leur autonomie financière et leur permettant de couvrir leurs besoins essentiels 2 . Les femmes exploitantes dhuîtres forment un groupe bien typique : le travail laborieux et les sorties dictées par les marées ne permettent pas toujours davoir des responsabilités exigeantes au foyer. Ainsi la plupart des femmes a atteint un certain age, a une co-épouse ou est veuve. Notre enquête, se portant sur 30 femmes dans huit villages, soit un ensemble de 240 femmes exploitantes dhuîtres, donne limpression suivante : 1 avec appui/conseil de MARINX : marinx@zeelandnet.nl 2 Cormier-Salem, 1992:241