BAC-S-2017-PHILO-SUJET-1-CORRIGE
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avec Corrigés bac 2017 Bac 2017 Philosophie Série S SUJET Sujet de dissertation : « Défendre ses droits, est‐ce défendre ses intérêts ? » Introduction Le sens commun confond généralement droit et intérêt, en particulier lorsque ce dernier mot concerne l’avantage, le profit que je peux tirer d’une situation pour satisfaire mon propre désir. Il faut en effet analyser le pluriel des mots «droits »et «intérêts »pour s’interroger sur cette confusion, et distinguer intérêt particulier (propre à un individu ou à un groupe) et intérêt général. Quant au mot « droits », également au pluriel, et associé à une défense, il signifie non pas tant « ce que je dois faire » ou « ce qu’il m’est interdit de faire », mais une sorte de créance, « ce à quoi j’ai droit », « ce que je peux revendiquer » ou « ce que quelqu’un d’autre doit me céder de façon à ne pas être injuste à mon égard ». C’est en ce sens qu’est posée la question d’une équivalence possible entre défense de ses droits et défense de ses intérêts et qu’une réponse immédiate semble aller de soi: il est évident que l’on défend ses droits dans ses intérêts et que l’on ne va jamais à l’encontre de ceux‐ci. Cependant, il suffirait d’inverser les termes‐clés du sujet pour montrer que l’équivalence est paradoxale: la défense de ses intérêts n’est pas synonyme de défense de ses droits, sans quoi on entrerait en contradiction avec les droits d’autrui. Or les droits doivent être les mêmes pour tous.

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Publié le 15 juin 2017
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Langue Français

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Corrigés bac 2017
Bac 2017 Philosophie Série S SUJET Sujet de dissertation : « Défendre ses droits, est‐ce défendre ses intérêts ? »Introduction Le sens commun confond généralement droit et intérêt, en particulier lorsque ce dernier mot concerne l’avantage, le profit que je peux tirer d’une situation pour satisfaire mon propre désir. Il faut en effet analyser le pluriel des mots « droits » et « intérêts » pour s’interroger sur cette confusion, et distinguer intérêt particulier (propre à un individu ou à un groupe) et intérêt général. Quant au mot « droits », également au pluriel, et associé à une défense, il signifie non pas tant « ce que je dois faire » ou « ce qu’il m’est interdit de faire », mais une sorte de créance, « ce à quoi j’ai droit », « ce que je peux revendiquer » ou « ce que quelqu’un d’autre doit me céder de façon à ne pas être injuste à mon égard ». C’est en ce sens qu’est posée la question d’une équivalence possible entre défense de ses droits et défense de ses intérêts et qu’une réponse immédiate semble aller de soi : il est évident que l’on défend ses droits dans ses intérêts et que l’on ne va jamais à l’encontre de ceux‐ci. Cependant, il suffirait d’inverser les termes‐clés du sujet pour montrer que l’équivalence est paradoxale : la défense de ses intérêts n’est pas synonyme de défense de ses droits, sans quoi on entrerait en contradiction avec les droits d’autrui. Or les droits doivent être les mêmes pour tous. C’est le concept de justice qui est en jeu, lorsque l’on considère l’opposition radicale entre cette universalité du droit et la portée individuelle ou corporatiste des intérêts. S’il existe bien des droits subjectifs qui garantissent mes intérêts, quelle valeur ont‐ils dans le domaine de la justice garantissant des droits universels ? Enfin, comment comprendre cette exigence de défendre en parallèle droits et intérêts ? Pistes possibles pour construire un plan : 1. La confusion entre droit et intérêt. A. Le droit défini comme créance se confond avec l’intérêt. On peut prendre en exemples les droits individuels comme le soin ou l’éducation. Ce sont des droits qui sont instaurés pour garantir les intérêts particuliers. Hobbes montre dans leLéviathanqu’un contrat est nécessaire pour mettre fin à la guerre d’intérêts de tous contre tous, propre à l’état de nature. Défendre ses intérêts est impossible lorsqu’ils sont la source de perpétuels conflits ; il faut donc fonder une société qui permette de défendre des droits. Ce sont mes droits subjectifs qui garantissent ma liberté en société. B. Si c’est bien en tant que citoyen que j’ai des droits et que je peux les défendre, c’est parce que dans l’état de nature je n’avais aucun recours. En effet, défendre ses droits, ce n’est pas seulement les énoncer, les revendiquer, mais c’est engager une action en justice, c’est se battre parce que l’on a le sentiment d’une attaque portée à nos droits, que l’on pense que ceux‐ci ont été bafoués, que l’on est lésé dans notre condition d’homme et de citoyen. La défense de mes droits s’inscrit dans le cadre social de la justice, alors même que c’est pour protéger mes intérêts que je prends conscience de
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mes droits. Pour autant, ne fait‐on que défendre ses intérêts particuliers en confondant intérêts et droits ? 2. La défense du droit universel ne saurait être la défense de l’intérêt particulier. A. L’homme est un être sensible et, à ce titre, est guidé par une conscience morale égoïste. Celle‐ci, comme un enfant, ne peut supporter les préjudices ou les injustices que l’homme prétend subir. Mais c’est aussi un être raisonnable, capable d’exprimer la volonté générale. C’est ce que montre Rousseau dansDu contrat social:en dépassant le conflit des intérêts, ce sont tous les membres de la société qui constituent un pacte, un contrat exprimant le même droit pour tous. Il n’y a plus de rapport de force dès lors que ce sont les volontés individuelles qui s’accordent en une seule et même volonté générale. B. La difficulté de comprendre le droit et les lois comme expression de la volonté générale vient du fait que mes droits subjectifs ne constituent pas le droit universel, qui les comprend et les dépasse. Défendre mes droits ne consiste pas à seulement préserver mes intérêts ni à les satisfaire à tout prix. C’est ce que montre Karl Marx à propos de l’organisation sociale préservant des intérêts privés et instaurant, par‐là même, des droits inégalitaires. Par exemple, le droit à la propriété privée a pour but de satisfaire les intérêts privés de la classe dominante au détriment du prolétariat. Le droit se confondant avec l’intérêt particulier d’une classe produit une société inégalitaire et injuste, au profit du pouvoir de certains. On comprend donc la nécessité de distinguer « ses intérêts » et « ses droits » dans le but d’établir la véritable justice. 3. La valeur de la défense des droits : l’intérêt général. A. Il faut faire en sorte que « ses droits » soient bien l’expression, non pas de « ses intérêts », mais de l’intérêt général. Or, ce rapport reste problématique, comme le montre le texte de laDéclaration des droits de l’homme et du citoyen.Il s’agit en effet d’articuler le rapport entre individu et citoyen pour comprendre la distinction fondamentale entre intérêt particulier et intérêt général. En tant qu’individu, l’homme est animé de passions et tenté de satisfaire ses propres désirs. En revanche, en tant que citoyen, il n’existe qu’en tant que membre d’une société, il participe au pacte social en étant indissociable de la communauté. Rousseau affirme que ce n’est qu’à ce titre qu’il peut s’exprimer librement dans la société. Kant, dans son texte?Qu’est‐ce que les Lumières , insiste sur cet usage public de la raison, qui permet d’exprimer l’intérêt de tous, au service de tous. Bien plus, il faut que le droit défende l’intérêt général pour que les passions ne ressurgissent pas en chacun. B. Défendre ses droits a une valeur pour chaque citoyen et non pour les individus isolés ou égoïstes, portés à défendre leurs intérêts particuliers ou ceux d’une classe dominante, d’une corporation, d’un groupe. Mais alors il faut dire que défendre « ses droits », c’est défendre « le droit » comme intérêt de tous. Reste à savoir en quoi consiste à proprement parler cette défense. On peut être torturé, emprisonné, puni, tué parce que l’on défend ses droits ; on a plus tendance à subir qu’à défendre lorsque l’intérêt est supérieur au nôtre. Pourtant l’enjeu moral est supérieur à tout penchant égoïste lorsque la défense est au service du bien commun.
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