BAC-S-2017-PHILO-SUJET-3-CORRIGE

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• Publié par: LEtudiant.fr
• Publié le: 15 juin 2017
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• Langue: Français

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Corrigés bac 2017

Bac 2017 PHILOSOPHIE Série S COMMENTAIRE TEXTE Explication de texte : Michel Foucault,Dits et Écrits Dans ce texte, Michel Foucault tente de répondre à une question difficile : qu’est‐ce que la vie ? Question difficile, car elle concerne tout autant la biologie que la philosophie, si par « vie » on comprend le vivant et/ou l’existence. Dans son texte, Foucault privilégie le premier sens du mot « vie » lorsqu’il affirme que la vie, « c’est ce qui est capable d’erreur ». Car qu’est‐ce qu’une erreur ? Le double sens de ce mot demande aussi un éclaircissement pour comprendre le texte. L’erreur, c’est le contraire de la vérité, c’est ce qui apparaît lorsque l’on se trompe, ce qui peut être corrigé. C’est aussi ce que l’on tient pour vrai alors que cela est faux. Mais l’erreur est aussi, d’après l’étymologie du mot, ce qui nous fait errer, ce qui, en raison de notre imperfection, nous condamne à ne pas trouver la vérité, à rester dans l’indécision et dans l’indétermination entre le vrai et le faux. La vie comme erreur et errance ? Est‐ce là la définition équivoque qui permettrait à l’homme de connaître ce qui le constitue indépendamment de ses propres catégories de pensée ? L’enjeu du texte est cette définition de la vie, qui explique à la fois la difficulté d’en saisir le concept et la discontinuité de l’histoire des sciences, en particulier de l’histoire du vivant. I. La définition de la vie « La vie est ce qui est capable d’erreur » est une phrase qui heurte, dans la mesure où on peut opposer cette définition à une histoire discontinue de cette notion. Rappelons par exemple que la vie, pour Aristote, c’est l’âme. Pour Descartes, le vivant est une machine, pour Bergson, c’est un élan... Ces différentes approches de la vie, parfois contradictoires dans l’histoire des sciences, témoignent d’une difficulté à constituer une science (la biologie) capable d’étudier et de rendre compte du processus qu’est le vivant. Foucault fait référence à une problématique particulière dans l’histoire des sciences, celle de l’anomalie, qui anima les débats scientifiques et philosophiques, notamment des naturalistes du XIX° siècle (exemple des aveugles chez Diderot, du nègre blanc, etc.). Comment définir la vie en tenant compte des anomalies, c’est‐à‐dire quelque chose d’inhabituel, quelque chose qui fait référence à l’arbitraire, au caprice de la nature ou de supposées puissances créatrices ? II. Vivre est une erreur, comprendre la vie c’est être voué à errer La notion d’erreur viendrait expliquer le fait que l’évolution n’est pas un processus déterminé et tracé à l’avance. Il faut se débarrasser de la notion des causes premières et finales pour comprendre la vie. Il faut aussi se débarrasser de cette idée d’un sens de la vie pour comprendre « les mutations et processus évolutifs qu’elle induit ». Le second intérêt pour l’auteur à définir la vie comme ce qui est capable d’erreur est la compréhension de la théorie de l’évolution aboutissant à l’homme. Par cette notion d’erreur, comprise comme errance, l’homme comprend que sa place n’est pas le but d’une intention quelconque ni l’aboutissement d’un plan déterminé, mais qu’il est là par hasard, sans aucune nécessité, ni divine ni même naturelle.

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III. L’erreur constitutive de la vie Foucault inscrit la définition de la vie dans la pensée humaine et son histoire, pour expliquer que les limites de nos connaissances viennent d’une erreur de l’usage de nos catégories de pensée. Foucault critique ces catégories binaires de la pensée humaine, comme si l’homme voulait à tout prix faire entrer dans ces deux concepts de « vrai » et « faux » tout ce qui lui échappe, tout ce qui constitue la vie. Il faut insister en particulier sur « les effets de pouvoir », car la pensée de Foucault montre que chaque individu entretient un rapport constant avec ces effets au sein d’un groupe. Or, ici, il veut dire que la société prend corps dans ce rapport d’opposition du vrai et du faux sans prendre en compte l’erreur fondamentale que constitue la vie. Le recours au vrai et au faux comme seules catégories pour penser la vie explique les ruptures de l’histoire des sciences parce qu’elles valorisent ou imposent une compréhension de la vie. Il y a bien un enjeu de pouvoir dans la connaissance du vivant qui constitue l’intérêt de ce texte.

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