Histoire de l ancienne peinture éthiopienne (Xe-XVe siècle). Résultats des missions de 1971 à 1977 - article ; n°2 ; vol.121, pg 325-376
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Histoire de l'ancienne peinture éthiopienne (Xe-XVe siècle). Résultats des missions de 1971 à 1977 - article ; n°2 ; vol.121, pg 325-376

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1977 - Volume 121 - Numéro 2 - Pages 325-376
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Monsieur Claude Lepage
Histoire de l'ancienne peinture éthiopienne (Xe-XVe siècle).
Résultats des missions de 1971 à 1977
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 325-
376.
Citer ce document / Cite this document :
Lepage Claude. Histoire de l'ancienne peinture éthiopienne (Xe-XVe siècle). Résultats des missions de 1971 à 1977. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 325-376.
doi : 10.3406/crai.1977.13366
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1977_num_121_2_13366ANCIENNE PEINTURE ÉTHIOPIENNE 325
COMMUNICATION
HISTOIRE DE L* ANCIENNE PEINTURE ÉTHIOPIENNE
(xe-xve siècle).
RÉSULTATS DES MISSIONS DE 1971 À 1977,
PAR M. CLAUDE LEPAGE*.
Cette communication fait connaître de nouveaux résultats, archéo
logiques et historiques, des missions scientifiques que j'ai la charge
d'effectuer annuellement en Ethiopie, dans le cadre de la Recherche
coopérative sur Programme n° 2301 du Centre national de la recherche
scientifique, et sous l'égide du ministère éthiopien de la Culture.
Ces missions ont pour objectif la recherche et l'étude des anciens
monuments chrétiens d'Ethiopie, principalement ceux de la période
allant du xe au xve siècle.
En 1973, une première communication m'avait permis de présenter
aux membres de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres un
tableau des résultats de mes deux premières missions archéologiques
en Ethiopie2. En 1974, une deuxième communication me permettait
de signaler la découverte du plus ancien édifice éthiopien entièrement
conservé, une église que j'attribuais au ixe siècle3. La troisième — et
présente — communication sera une tentative de reconstitution des
principales étapes de l'histoire de l'ancienne peinture chrétienne
d'Ethiopie, à partir de la documentation recueillie au cours des
missions que j'ai effectuées dans ce pays de 1971 à 1977.
Historique des recherches sur l'ancienne peinture éthiopienne
Nous considérons comme ancienne la peinture antérieure au
xvie siècle. Ce n'est que très récemment que l'on a envisagé l'existence
de peintures aussi anciennes en Ethiopie. On croyait auparavant que
* Toutes les photographies sont de l'auteur, à l'exception de celle reproduite
flg. 19 (cliché Guy Annequin- Institut éthiopien d'Archéologie, Addis Abeba).
1. Le titre de la R.C.P. 230 est : « Civilisation(s) éthiopienne (s) de la Pré
histoire au Moyen Âge » ; son responsable est M. Jean Chavaillon, géologue et
préhistorien, maître de recherche au CNRS.
2. Claude Lepage, L'art chrétien d'Ethiopie du Xe au XVe siècle. Premier
bilan des missions de 1971 et 1972, dans CRAI, juillet-octobre 1972 (paru en
février 1973), p. 495-514.
3. Claude Lepage, L'église de Zaréma (Ethiopie) découverte en mai 1973 et
son apport à l'histoire de l'architecture éthiopienne, dans CRAI, juillet-octobre 1973
(paru en 1974), p. 416-454. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 326
ce domaine se limitait à quelques rarissimes manuscrits du xive et
du xve siècle, aux illustrations jugées grossières, dont la survie avait
été constatée dans les fonds éthiopiens des grandes bibliothèques.
A ce jour, on ne dispose encore que d'une documentation restreinte,
incomplète et éparse, en grande partie recueillie par des voyageurs
amateurs d'antiquités4. En dehors d'articles anciens concernant des
manuscrits illustrés conservés en Europe et dont les observations,
dues à de savants éthiopisants comme C. Conti Rossini5 et Ugo
Monneret de Villard6, sont toujours valables, on ne possède qu'une
autre série d'articles, presque tous de M. l'abbé Jules Leroy7 qui
fut le premier à présenter dans un livre un panorama de la peinture
éthiopienne dans lequel la peinture antérieure au xvie siècle avait
une place8.
Toutes ces publications ne faisaient connaître, pour la période
ancienne qui nous intéresse, que quelques manuscrits isolés9 et
4. Seul A. Monti délia Corte était archéologue, il dirigea les recherches
italiennes dans la province du Lasta dont il fit connaître quelques églises à
peintures : A. Monti délia Corte, Lalibela, le chiese ipogee e monolitiche e gli altri
monumenti médiévale del Lasta, Rome, 1940 et du même, Un gioiello archeologico
fra le montagne del Lasta : Imrahanna Christos, dans Bollettino dello R. Soc.
geograflca italiana, série VII, vol. V, fasc. 6, Rome, 1940, p. 363-368 ; on doit
au regretté Antonio Mordini la connaissance de nombreux monuments anciens,
notamment les manuscrits de Gunda Gundë, voir : // convento di Gunde Gundiè,
dans Rassegna di studi etiopici, XII (1954), p. 29-70 ; la documentation, en
grande partie inédite, d'Antonio Mordini, ainsi que sa collection personnelle,
renferme certainement des documents sur la peinture ancienne ; l'artiste Béat
rice Playne a attiré l'attention sur les miniatures anciennes dont elle a fait de
nombreuses copies, voir notamment : Saint George for Ethiopia, Londres, 1954 ;
les reproductions du livre de Irmgard Bidder, Monolithkirchen in Àthiopien,
Cologne, 1959 (il en existe une édition anglaise) ont également leur intérêt ;
grand connaisseur des monuments anciens d'Ethiopie, David R. Buxton publia
davantage de documents sur l'architecture que sur la peinture, sauf dans son
dernier livre : The Abyssinians, Londres, 1970.
5. Citons seulement son étude sur les influences européennes dans les peintures
du manuscrit de la Bibl. nat. de Paris, éthiop. d'Abbadie 105 : Un codice illus-
trato eritreo del secolo XV, dans Africa italiana, vol. I, Bergame (1927), p. 83-97.
6. Les articles les plus importants sont : Note sulle più antiche miniature
abissine, dans Orientalia, Rome, vol. VIII (1939) p. 1-24 et La « Majestas
Domini » en Abissinia, dans Rassegna di studi etiopici, vol. III (1941), p. 36-45.
Les articles et livres de Enrico Cerulli sont du plus haut intérêt scientifique,
mais ne font pas connaître de monuments nouveaux.
7. Les principaux sont : L'évangéliaire éthiopien du couvent d'Abbâ Garimâ
et ses attaches avec l'ancien art chrétien de Syrie, dans Cahiers archéologiques,
XI (1960), p. 131-143 ; Recherches sur la tradition iconographique des Canons
d'Eusèbe en Ethiopie, dans Cah. archéol, XII (1962), p. 173-204 et Un nouvel
évangéliaire éthiopien du monastère d'Abbâ Garimâ, dans Synthronon. Recueil
d'études... André Grabar..., Paris, 1968, p. 75-87.
8. Jules Leroy, La pittura etiopica, Milan, 1964 (édition anglaise parue à
Londres en 1967).
9. Le compte des rares manuscrits accessibles aux chercheurs était fait par
M. Buchthal et O. Kurz, Handlist of Illuminated oriental Manuscripts, Londres,
1942. En 1956, à Gondar, en Ethiopie, était organisée une exposition rassemblant
les plus beaux manuscrits de la région ; M. Otto Jâger, alors médecin dans cette ANCIENNE PEINTURE ÉTHIOPIENNE 327
quelques peintures murales de la province du Lasta. Il fallut les
révélations stupéfiantes d'un prêtre éthiopien10 passionné par les
anciens monuments de son pays pour que quelques expéditions11
aillent vérifier l'existence dans la province du Tigré de plus d'une
centaine d'églises rupestres médiévales dont quelques-unes conte
naient des peintures murales ou des manuscrits illustrés anciens.
Le mérite revient à M. Georg Gerster, journaliste et photographe de
réputation internationale, d'avoir organisé la publication rapide
d'un livre12 qui, par une documentation de qualité, rendait une juste
idée des monuments découverts.
En 1970, M. Roger Schneider, philologue attaché à l'Institut
éthiopien d'archéologie à Addis Abeba, dirigeait la première campagne
d'inventaire des églises rupestres du Tigré. Je lui succédai en 1971
ville, photographiait les illustrations de nombreux manuscrits et les publiait
peu à peu : O. Jâger, Athiopische Miniaturen, Berlin, 1957, 18 reprod. coul. ;
Mônche und Malerein in Âthiopien, dans Der Monat, Nr. 125 (Dezember 1959),
4 111. ; liste comprenant de nombreux manuscrits plus tardifs : Ethiopian Manu-
script Paintings, dans Ethiopia Observer, vol. IV, n° 11, oct. 1960, p. 354-391 ;
du même en coll. a

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