Les sources syro-palestiniennes et chypriotes de l art punique (à propos de quelques objets de Carthage) - article ; n°1 ; vol.14, pg 17-35
20 pages
Français

Les sources syro-palestiniennes et chypriotes de l'art punique (à propos de quelques objets de Carthage) - article ; n°1 ; vol.14, pg 17-35

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
20 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Antiquités africaines - Année 1979 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 17-35
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Anna Maria Bisi
Les sources syro-palestiniennes et chypriotes de l'art punique (à
propos de quelques objets de Carthage)
In: Antiquités africaines, 14,1979. pp. 17-35.
Citer ce document / Cite this document :
Bisi Anna Maria. Les sources syro-palestiniennes et chypriotes de l'art punique (à propos de quelques objets de Carthage). In:
Antiquités africaines, 14,1979. pp. 17-35.
doi : 10.3406/antaf.1979.1014
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1979_num_14_1_1014Antiquités africaines
t. 14, 1979, p. 17-35
LES SOURCES SYRO-PALESTINIENNES
ET CHYPRIOTES DE L'ART PUNIQUE
(à propos de quelques objets de Carthage)
par
Anna Maria BISI
Dans des études qui viennent de paraître E. Stern ' et W. Culican 2 ont très justement mis en
lumière le rôle très important joué par l'art cananéen du IIe millénaire dans la formation de la koinè
phénicienne de l'Occident, qui transmet son héritage à la civilisation punique du IVe-IIe siècles avant
notre ère. Ces deux savants ont eu le grand mérite de montrer que des catégories artisanales attribuées
jusqu'alors au milieu colonial, telles que les masques grimaçants en terre cuite ou en pâte de verre, les
édicules votifs façonnés en petites chapelles égyptisantes des tephatim puniques, dont on possédait seul
ement quelques échantillons épars dans la région sidonienne et à Chypre 3, sont maintenant bien attestés
en Phénicie et en Palestine 4, avec des exemplaires qui remontent parfois jusqu'au Bronze récent 5.
Le cas le plus étonnant est constitué par la présence toujours plus nombreuse sur la côte phénicienne
et en Palestine du « signe de Tanit », dont l'origine orientale avait été très discutée à partir du moment
où le père Ronzevalle y reconnut une version locale du signe ankh égyptien 6. A côté de témoignages
assez tardifs 7 et par conséquent douteux quant à leur origine phénicienne (car on ne peut abandonner
entièrement l'hypothèse d'une action de retour de Carthage vers la Phénicie), comme les statuettes au
1 Phoenician Masks and Pendants. P.E.Q., t. 108, 1976, p. 109-1 18, pi. IX-XI. Une origine phénicienne pour les masques
chypriotes du Bronze récent et de l'âge géométrique a été proposée dernièrement par Y. Calvet aussi (Protomés archaïques
de Salamine. R.D.A.C, 1976, p. 143-151).
2 A Terracotta Shrine from Achzib. Z.D.P.V., t. 92, 1976, p. 47-53, pi. 1 B-6.
3 Bisi (A.M.), Le stele puniche. Roma, 1967, p. 31-48, fig. 3, 14, 16, pi. MI, 1 ; III, 2; Id., Un naiskos tardo-fenicio
del museo di Beyrut e il problema dell'Origine dei cippi egittizzanti nel mondo punico. Ant. Afr., t. 5, 1971, p. 15-38.
4 Culican (W.), A Terracotta Shrine from Achzib, op. cit.
5 Ibid., p. 50, pi. 6 C-D (exemplaire de Kamid el-Loz, provenant d'un temple de la phase cananéenne recente).
6 Ronzevalle (S.), Notes et études d'archéologie orientale (2e série, III) . Appendice II. Sur l'origine du « signe de
lanit». M.U.S.J., t. 16, 1932, p. 33-50, pi. V-VI.
7 Id., Traces du culte de Tanit en Phénicie. Ibid., t. 5, 1912, p. 75*-83* ; Bisi (A.M.), Le stele puniche, op. cit.,
p. 29-31 (avec la bibliographie antérieure) et dernièrement Dothan (M.), A Sign of Tanit from Tel Akko. I.E.J., t. 24, 1974,
p. 46-49. 18 A.M. BISI
«signe de Tanit» de l'épave de Shavé Zion 1, l'anse d'amphore de 'Akko 2, les poids en plomb de
Oumm el-eAmed 3, de Ashdod Yam 4 et de Beyrouth 5 et les reliefs funéraires de Hanawé et de
el-Biyad aux alentours de Tyr 6, il y a une série de données épigraphiques qui remontent au Ve siècle
avant J.-C. au moins 7 et un nouvel élément oifert par l'archéologie : l'anse d'amphore de Ashdod,
trouvée dans une couche du IXe siècle avant notre ère 8 représente jusqu'à présent la trace la plus
ancienne du culte de Tanit en Phénicie, au commencement du Ier millénaire : tout cela, faut-il le remar
quer, sans qu'on touche au problème de l'origine « structurale» du signe même, que S. Moscati vient
de déceler dans quelques stèles de Motyé du Ve siècle à figuration anthropomorphe stylisée 9 mais que
nous continuerons de notre côté à envisager comme la jonction de deux emblèmes aniconiques, le disque
solaire et l'autel à cornes 10, en nous fondant sur la géométrisation parfaite du signe dans l'estampille
de Ashdod (s'il faut en retenir la datation au IXe siècle et exclure absolument que sa présence dans le
niveau archéologique de cette époque là soit due au hasard).
Les études que nous venons de citer de Stern et de Culican s'opposent à la tendance aujourd'hui
courante, en Italie au moins, de distinguer les manifestations régionales et locales de l'artisanat phénicien
d'Occident, tout en faisant place en même temps aux influences indigènes et grecques 1 1 et tout en essayant
de caractériser les centres les plus actifs de l'art, qui se signalent souvent par le choix ou la préférence
accordés à l'une ou l'autre branche de la production figurée 12. On ne doit pas oublier toutefois les liens
1 Linder (E.), A Cargo of Phoenicio-Punic Figurines. Archaeology, t. 26, 1973, p. 182-187; Benigni (G.), // «segno
di Tanit» in Oriente. R.S.F., t. 3, 1975, p. 17-18.
2 Dothan (M.), A Sign of Tanit from Tel 'Akko, op. cit.
3 Ibid., p. 46 et note 13.
4 Loc. cit., note 14.
5 Loc. cit., note 16.
6 Loc. cit., note 11. Pour une opinion contraire, voir Bisi (A.M.), Le stele puniche, op. cit., p. 30 (il ne s'agirait pas
d'un signe de Tanit ou au moins il ne se rangerait pas dans la typologie courante à Carthage dès le IVe siècle avant notre ère).
7 Dothan (M.), op. cit., p. 48-49 et en tout dernier lieu Teixidor (J.), Bulletin d'épigraphie sémitique 1975. Syria,
t. 52, 1975, p. 271, 274-275 (dans ces deux dernières pages on trouvera le résumé de la question du signe de Tanit tel qu'il
apparaît sur les timbres amphoriques de Phénicie et de Palestine).
8 Dothan (M.) et Freedman (D.N.), Ashdod I. The First Season of Excavations 1962. 'Atiqot, t. 6, 1966 (English
Series), Jerusalem, 1967, p. 132, 148-149, fig. 36, η. 19, pi. XXIV, 2 (les fouilleurs n'ont pas reconnu au moment de la décou
verte qu'il s'agissait d'un signe de Tanit, étant donné qu'ils parlent d'un « homme nu tenant dans la main droite une lance
et dans la gauche un bouclier et soutenant devant lui ce qui apparaît comme une courte épée» (p. 132, iam cit.). On peut
au contraire affirmer que cette étrange image est très proche de quelques signes de Tanit avec sexe masculin (sic) des stèles
carthaginoises du IIIe siècle reproduites par Picard (C), Genèse et évolution des signes de la bouteille et de Tanit à Carthage.
Studi Magrebini, t. 2, 1968, p. 84-86, pi. I, 1. Même plus tard l'estampille de Ashdod n'est pas mentionnée avec les autres
spécimens (anses d'amphore, poids en plomb) de la côte phénicienne et palestinienne dans Dothan (M.), A Sign of Tanit
from Tel 'Akko, op. cit., p. 46, notes 13-14, 16-17.
9 Moscati (S.), L'origine del «segno di Tanit». R.A.N.L., série 8, t. 27, fase. 7-12, 1972, p. 371-374, pi. MIL
10 Bisi (A.M.), Le stele puniche, op. cit., p. 209 (c'était l'hypothèse déjà avancée par Hours-Miédan (M.) dans Cahiers
de Byrsa, t. 1, 1951, p. 30-31 et reprise parmi d'autres savants par Barreca (F.), La civiltà di Cartagine. Cagliari, 1964, p. 54.
11 Moscati (S.), Problematica della civiltà fenicia. Roma, 1974; Id., Interazioni culturali nel mondo fenicio. R.S.F.,
t. 2, 1974, p. 1-9; Id., U arte fenicia rivisitata. Ibidem, t. 4, 1976, p. 1-10.
12 Aux ouvrages cités à la note 11 on peut ajouter, par le même auteur, Centri artigianali fenici in Italia. R.S.F., t. 1,
1973, p. 37-52. On pourrait mentionner beaucoup de cas dans lesquels les ateliers de l'Ouest se distinguent de ceux de l'Orient
par l'abandon de quelques aspects particuliers de la production phénicienne : les bronzes figurés, par exemple, sont presque
absents dans le milieu colonial sauf en Sardaigne, où ils se relient aux problèmes de la plastique indigène et de l'exploitation
des riches gisements métalliques, bien antérieur à l'arrivée des Sémites ; les scarabées en diaspre sont travaillés à Tharros
mais pas ailleurs hors de Sardaigne ; les hachettes-rasoirs attestées dans tout le milieu occidental, exception faite pour la
Sicile, ne semblent pas avoir en Orient la même fonction dédicatoire et funéraire que dans le monde punique,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents