Biographie universelle ancienne et moderne/PLAUTE (Marcus-Accius-Plautus)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 33 page 506 à 509PLAUTE (Marcus-Accius-Plautus)PLAUTE (Marcus-Accius-Plautus), poète comique latin, naquit à Sereine en Ombrie ; Festus et St-Jérôme le disent. On a fixé sanaissance à l’an 224 avant J.-C. ; cette date n’est pas très-sûre ; car en l’admettant il faut supposer que Plaute n’a pas vécu plus dequarante ans ; qu’il n’en avait que dix-sept lorsqu'il fit ses premières comédies, et vingt et un quand déjà il avait acquis une réputationbrillante. Des succès si précoces sont pourtant possibles ; et ceux qui les tiennent pour certains en concluent que ce poète avait reçuune très-bonne éducation ; que par conséquent il n’était pas né dans l’esclavage, comme on l’a prétendu. Ce qui est incontestable,c’est que vers la fin de la seconde guerre punique, aux années 207, 206 et 205 avant l’ère vulgaire, on représentait plusieurs de sespièces qui obtenaient des applaudissements unanimes. Il brillait au théàtre en même temps que Caton à la tribune ; c’est Aulu-Gellequi fait ce rapprochement. Il parait que les productions dramatiques de Plaute lui avaient été fort lucratives ; mais il se mêla denégoce, y perdit sa fortune, et revint à Rome se mettre au service d’un boulanger ; il se vit même, selon Varron cité par Aulu-Gelle,obligé de tourner la meule. Ce fait, dont on voudrait douter, n’est pas moins attesté que beaucoup d’autres généralement accréditésdans l’histoire littéraire : les auteurs qui ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 33 page 506 à 509
PLAUTE (Marcus-Accius-Plautus)
PLAUTE (Marcus-Accius-Plautus), poète comique latin, naquit à Sereine en Ombrie ; Festus et St-Jérôme le disent. On a fixé sa naissance à l’an 224 avant J.-C. ; cette date n’est pas très-sûre ; car en l’admettant il faut supposer que Plaute n’a pas vécu plus de quarante ans ; qu’il n’en avait que dix-sept lorsqu'il fit ses premières comédies, et vingt et un quand déjà il avait acquis une réputation brillante. Des succès si précoces sont pourtant possibles ; et ceux qui les tiennent pour certains en concluent que ce poète avait reçu une très-bonne éducation ; que par conséquent il n’était pas né dans l’esclavage, comme on l’a prétendu. Ce qui est incontestable, c’est que vers la fin de la seconde guerre punique, aux années 207, 206 et 205 avant l’ère vulgaire, on représentait plusieurs de ses pièces qui obtenaient des applaudissements unanimes. Il brillait au théàtre en même temps que Caton à la tribune ; c’est Aulu-Gelle qui fait ce rapprochement. Il parait que les productions dramatiques de Plaute lui avaient été fort lucratives ; mais il se mêla de négoce, y perdit sa fortune, et revint à Rome se mettre au service d’un boulanger ; il se vit même, selon Varron cité par Aulu-Gelle, obligé de tourner la meule. Ce fait, dont on voudrait douter, n’est pas moins attesté que beaucoup d’autres généralement accrédités dans l’histoire littéraire : les auteurs qui nous l’apprennent ajoutent que Plaute continua, dans son moulin, de composer des comédies. Le surnom d’Asiniuslui a été quelquefois donné à cause de ce déplorable service, auquel on suppoaait qu’il s’était vu réduit. Ce surnom pourrait bien étre purement imaginaire ; et quand Festus, grammairien du 4e siècle, dit qu’on l’appelaPlotus, depuisPlautus, parce qu’il avait les pieds plats, cette étymologie est aussi très-hasardée : elle n’est indiquée par aucun des écrivains antérieurs à Festus qui ont parlé de Plaute. Mais la date de la mort de ce poète nous est fournie par Cicéron, qui la fixe au consulat de Claudius. Pulcher et de Porcius (l’an 184 avant notre ère). Térence avait alors neuf ans. On cite comme ayant été composés par Plaute, pour étre inscrits sur sa propre tombe, des vers qui disent que depuis sa mort la scène est déserte ; la Comédie éplorée ; les Jeux, les Ris, la Poésie et la Prose inconsolables. Sans l’autorité de Varron, Aulu-Gelle douterait de l’authenticité de ces vers, dont nous ne sommes pas très-sûrs d’avoir le véritable texte ; car dans lesNuits attiquesce sont trois vers hexamètres, et ailleurs quatre iambiques. Plaute n’avait pas besoin de se louer si pompeusement lui-même ; les auteurs latins des âges suivants lui ont rendu assez d’hommages. Varron répète, après Stolon, que les muses emprunteraient la voix de ce poète si elles voulaient parler latin ; éloge au moins exagéré et qui a fort scandalisé Muret, selon lequel le langage de Plaute conviendrait mieux à des courtisanes qu’aux chastes nymphes du Parnasse. Cicéron, quoiqu’il n’en dise pas tant que Stolon, trouve néanmoins de l’urbanité, de l’esprit, de la grâce même dans les plaisanteries de l’auteur comique. Horace, en le jugeant avec plus de rigueur, nous apprend qu’il avait été longtemps admiré. Quintilien, aux yeux duquel la comédie latine est restée inférieure à la grecque (in comedia maxime claudicamusconnaît pas d’essais plus heureux, plus honorables que ceux de Plaute. Volcatius Sédigitus, qui, dans), ne Aulu-Gelle, distribue à dix poètes comiques latins les places dues à leurs talents, assigne la première à Caecilius, la deuxième à Plaute, et la sixième seulement à Térence. Sans doute ceux qui attachaient un très-haut prix à la pureté et à l’élégance du style pouvaient contredire cette opinion ; mais elle devait avoir pour partisans ceux qui voulaient, par-dessus tout, qu’une comédie les divertit. Aulu-Gelle, en son propre nom, comble d’éloges l’auteur de l’Amphitryon, de l’Avare etdesMénechmes ;il l’appelle l’honneur de la langue latine ; Macrobe l’égale à Cicéron ; St-Jérôme retrouve dans ses comédies le plus piquant atticisme ; il avoue qu’il a du plaisir à les lire et à les expliquer aux enfants. Quelques modernes, Erasme, Jules Scaliger, Muret, comme on vient de le voir, Rapin, et surtout Laharpe se sont montrés plus difficiles. Laharpe
se plaint de l’uniformité des plans, de la monotonie des dialogues, et ne l’oubli des convenances théâtrales : il ne voit dans les vingt pièces de Plaute qu’un même canevas dramatique où reparaissent éternellement, sous divers noms, les mêmes personnages, une jeune courtisane, une vieille femme qui la vend, un jeune homme qui l’achète, un valet fourbe, un vieillard trompé, un soldat fanfaron, un parasite. Marmontel avoue que Plaute a plus souvent consulté le goût du peuple que celui des chevaliers romains ; mais
« il n’y a qu’une voix, ajoute-t-il, sur la beauté « de ses pièces : chez lui tout est plein d’action, « de mouvement et de feu : son génie aisé, ri-« che et fécond, ne laisse jamais languir le théâ-« tre ; ses intrigues sont bien nouées et con-« formes à la qualité des acteurs ; ses incidents « sont très-variés ; il a le talent de faire plus agir « que parler. »
Dans un examen judicieux du théâtre des Latins, M. Hoffmann a réfuté les observations critiques qui portent sur les aparte, sur les monologues, sur les apostrophes aux spectateurs ; il a montré que ces imperfections de l’art dramatique chez les anciens tenaient à leurs habitudes, à leurs mœurs et à la construction même de leurs théâtres ; une dissertation de M. Mazois sur cette construction est à lire avant de juger les comédies latines. Cependant il nous parait difficile d’excuser toujours dans Plaute l’uniformité des plans, des personnages, des caractères : ce qu’il y aurait peut-être de plus plausible en sa faveur, c’est que les sujets de Térence ont encore moins de variété, et ses moyens dramatiques moins de souplesse ; qu’un même canevas se reproduit avec encore plus de monotonie dans les six pièces qui nous restent du dernier que dans les vingt de son prédécesseur. Celles-ci offrent des jeux de mots trop fréquents pour être toujours ingénieux, et la morale ni le bon goût ne peuvent tolérer ceux qui sont obscènes ; mais entre les saillies qui n’ont point ce dernier vice, il en est d’inattendues et de piquantes, d’assez heureuses enfin pour mériter de l’indulgence ou des éloges, quand elles conviennent au caractère et au ton du personnage qui les débite. On est souvent forcé d’admirer la dextérité de Plaute à manier une langue neuve et peu cultivée encore, le parti qu’il en sait tirer, les expressions vives et les tours énergiques dont il l’enrichit. D’inutiles prologues, des plans compliquées par de fatigants épisodes, d’interminables aparte, le long babil des personnages les plus pressés d’agir, voilà les défauts de ce poète, où plutôt voilà l’extrême imperfection où il a trouvé et laissé l’art comique. Les poètes grecs Diphile, Démophile, Philémon et surtout, comme Horace l’a remarqué, le Sicilien Epicharme, lui fournissent des sujets ; pouvait-il échapper au danger d’emprunter quelquefois leurs travers ? On suppose, il est vrai, que dans les comédies latines qualifiéstogataeil y avait des personnages romains ; mais aucune de ces pièces ne nous a été conservée ; et il
parait que Quintilien n’en faisait pas un très-grand cas. Plaute et Térence n’exposent jamais, du moins directement, les mœurs de Rome sur les théâtres de Rome ; ils ne nous montrent que des Grecs, et leurs allusions aux vices particuliers des Romains ne sont, quoi qu’on en ait dit, ni très-fréquentes ni très-sensibles. L’art comique est donc privé chez eux de sa plus grande puissance, il ne trace pas l’image de la société immédiatement observée. Vingt siècles après Plaute, la vraie comédie fut soudainement créée par Molière : ne comparons pas des essais timides à des chefs-d’œuvre ; il suffit pour apprécier Plaute, et même pour l’admirer, de se souvenir que Molière, dans l’Avareet dans l’Amphitryon, a daigné l’imiter de fort près, et quelquefois le traduire. Plaute avait laissé un très-grand nombre de pièces : on en comptait cent dix, et même cent trente au temps d’Aulu-Gelle, mais la plupart lui étaient mal à propos attribuées. Varron, après d’exactes recherches pour reconnaître les plus authentiques, en avait distingué vingt et une, qu’Aulu-Gelle nomme en conséquenceVarroniennes. On a énoncé néanmoins d’autres nombres : Ælius, vingt-cinq ; Servius, trente et un ; et des savants modernes ont rédigé des catalogues où sont ajoutées aux vingt comédies de Plaute qui subsistent trente-cinq et même quarante pièces perdues. Entre celles-ci se placela Boeotie, que Varron croyait être véritablement de Plaute, quoiqu’on l’attribuât à Aquilius, et de laquelle Aulu-Gelle transcrit neuf vers qu’il déclareplautinissimes. Aulu-Gelle admet aussicomme authentiques la Nervolaria etla comédie intituléeFretum. Que de plus il en existât une autre imitée du grec de Diphile sous le titre de Commorientes, Térence l’atteste dans le prologue desAdelphes. Mais plusieurs productions du poète comique Plautius avaient été appeléesPlautianaepar une erreur qu’Aulu-Gelle remarque, attribuées à l’auteur qui nous occupe. On avait aussi attaché son, et, nom à des ouvrages d’Aquilius, Altilius ou Acuticus. Ainsi, quoiqu’il eût probablement composé plus de vingt-quatre comédies, les quatre intituléesCommorientes,Fretum,Nervolaria etBoeotia, sont les seules qu’on puisse compter avec quelque sécurité après les vingt qui nous sont parvenues. Dans celles-ci même il se rencontre des lacunes que des latinistes modernes ont remplies par des morceaux et des scènes entières qu’il faut bien se garder de confondre avec le texte de Plaute. Laharpe s’y est laissé tromper : il a critiqué comme étant de Plaute l’acte cinquième de l’Aulularia, qui, à l’exception des vingt premiers vers, appartient à un auteur du 15e ou du 16e siècle, probablement à Urceus Codrus. Dans les endroits mêmes où il n’y a point de lacunes, le texte a subi des altérations : la preuve en est dans une soixantaine de vers cités par d’anciens auteurs comme étant extraits des comédies de Plaute non perdues, et qui néanmoins ne se lisent dans aucun exemplaire manuscrit, ni dans les éditions de ces mêmes comédies. Les quatre qui sont le plus universellement connues sont l’Amphitryon, imité en italien par Lodovico Dolce, en anglais par Dryden, en français par Rotrou et par Molière ; l’Aulularia, où Molière a trouvé l’Avare : lesMénechmes, transportés sur la scène italienne par le Trissin (Isimillimi), sur la scène anglaise par Shakspeare (les Méprises), sur la scène française par Rotrou, puis par Regnard ; et la Mostellaria, que P. Larrivey a presque traduite dans sacomédie des Esprits, et de laquelle Regnard a tiréle Retour imprévu. On lit peules Captifsde Rotrou, empruntés de ceux de Plaute, mais la pièce latine est un modèle dont Lemercier (Cours de littérature, t. 2) recommande l’étude aux jeunes poètes. La Casina, dont on retrouve quelques traits dans les Folies amoureuses de Regnard, et même dansle Mariage de Figarode Beaumarchais, avait fourni à Machiavel le sujet de saClizia. L’une des premières scènes du Barbier de Sévilleen rappelle une duCurculion,Le Mariage interrompude Cailhava est en partie emprunté tant de l’Epidicusque desBacchides, l’une des plus spirituelles productions du poète latin. Corneille, en composant le personnage de Matamore dans sa comédie del’Illusion, et en général tous ceux qui ont mis des fanfarons sur la scène ont profité duMiles gloriosus. Andrieu dit que trois vers d’Horace et la pièce de Plaute intituléeTrinummus, oules Trois écus) lui ont fait naître l’idée de sa comédie duTrésor. Quelques traits comiques duMercator ouMarchandont été imités en divers ouvrages modernes. Mais on n’a presque rien tiré du Pseudolusni duTruculentus, quoique ces deux comédies (le Trompeur etle Rustre) soient citées par Cicéron comme celles dont Plaute avait raison de s’enorgueillir. LaCistellaria, malgré la faiblesse de la composition, offre d’intéressants détails. Dix vers en langue punique et six en langue libyque, qui commencent la première scène de l’acte 5 duPœnulus, ont attiré l’attention des érudits : [1] Joseph Scaliger, Samuel Petit, Saumaise, Bochart, etc., ont essayé de les expliquer (1). Les autres pièces qui nous restent de Plaute sont leRudens, (leCordage, oul’Heureux naufrage), lePersa, l’Asinariaet leStichus (oula Fidélité conjugale). Ce dernier drame, quoique Limiers ait pris la peine de letraduire en vers, a paru peu digne de Plaute, et quelques hommes de lettres ont soutenu qu’il ne pouvait être de lui : on a peine en effet à y reconnaître son esprit, se gaieté, son style. L’Asinariaa été fort maltraitée per les copistes : des lacunes, des interpolations et des déplacements la défigurent. L’intérêt est faible dans lePersa, et n’est pas très-vif dans leRudens, malgré le caractère romanesque de la composition. A la tête de chacune de ces vingt pièces se lisent des vers acrostiches qui en indiquent le sujet, et que l’on croit du grammairen Priscien ; ils ne sont sûrement pas de Plaute. On a longtemps attribué à ce grand poète une vingt et unième comédie intituléeQuerolus; pour s’apercevoir quis il n’en pouvait être l’auteur, il eût suffi d’observer que Cicéron y est cité, et que Plaute lui-même y est désigné comme le modèle qu’on a suivi pour la composer : Investigatam Plauti per vestigia. Elle n’est pas non plus de Gildas le Sage, quoiqu’on le répète encore : c’est une méprise occasionnée par le titre de Liber querolus qu’on lisait à la tête de certaines copies de la lettre de ce Gildas sur les malheurs de la [2] Grande-Bretagne au 5e siècle (1). La première édition du théâtre de Plaute est de 1472 à Venise, chez Vindelin de Spire, in-fol. Il e en a paru onze autres avant 1501. Entre les éditions du 16siècle, nous distinguerons celles d’Alde, in-folio, en 1516, et in-4°, en e 1522 ; de Robert Estienne, en 1529, in-folio, et en 1576, in-8° ; de Paris, eu 1576, in-folio, avec les commentaires de Lambin. Le 17 siècle en fournirait environ quarante, recommandables par quelques circonstances. Celle de Wittemberg, en 1621, in-4°, a été revue par Gruter et renferme les notes de Taubman. Les Elzévirs en ont donné une en petit format à Leyde en 1652. Celle qui fait partie de la collection ad usum Delphini, in-4°, est en deux volumes, imprimés à Paris en 1679. Il y a plus de profit à tirer de l’éditioncum notis variorum, publiée à Amsterdam par J.-Fréd. Gronovius, 1684, 2 tomes in-8° ; l’on y peut joindre lesLectiones Plautinœ, du même Gronovius, Amsterdam, 1740, in-8°. LeQueroluscompris dans le Plaute revu par les frères Volpi et imprimé à Padoue chez est Comino en 1764. La collection de Barbou et celle des Deux-Ponts contiennent de bonnes éditions de Plaute : l’une en 3 volumes in-12, Paris, 1759 ; l’autre en 3 volumes in-8°, 1788. On estime aussi celle que M. Bothe a fait paraître à Berlin, 1809-11, 4 vol. in-8°, dont le dernier est rempli par les notes. Signalons aussi les éditions de Turin, 1822, 5 vol. in-8° (reproduction de celle de Berlin) ; de Londres, 1823, 3 vol. in-18 (dans la collection dite du Régent) ; de Londres, 1829, 5 vol. in-8° (collection de l’éditeur Valpy, surchargée de notes recueillies sans goût et reproduisant maladroitement l’interpretatioinsérée dans l’éditionad usum). On estime fort l’édition revue par M. Naudet et qui fait partie de la Bibliothèque latine de M. Lemaire, 1830-1832, 4 vol. in-8° ; le dernier tome renferme la table. L’édition donnée par C.-H. Weisse, Quedlimbourg, 1847-49, 2 vol. in-8°, renferme d’utiles secours pour l’intelligence du texte. Des fragments inédits de Plaute qui paraissent se rapporter à une comédie aujourd’hui perdue (laVidularia) ont été découverts à Milan dans la bibliothèque Ambrosienne par Maï et publiés en 1815 ; Osann les a reproduits à Berlin en 1816. Quelques bonnes éditions critiques de pièces séparées ont vu le jour ; Schneider a fait paraître leRudens, à Breslau en 1824 ; Goeller (en 1825) et Richter (en 1833) se sont occupés de l’Aulularia. Lindemann a donné des soins auMiles gloriosus, 1827, et aux Captivi, 1830 ; l’Amphitryol’ etAsinariaappelé l’attention de Richter (Leipsick, 1833). On compterait plus de cent littérateurs ont
modernes qui ont travaillé à éclaircir ou l’ensemble, ou certains passages des œuvres de Plaute : à ceux que nous avons déjà nommés, nous devons joindre surtout Erasme, les deux Scaliger, Muret, Barth, Isaac Casaubon, les deux Heinsius, Meursius et Ernesti. On doit à J.-Phil. Paré unLexicon Plautinum, Francfort, 1614, in-8° ; desElecta Plautina, ibid., 1619, in-8° ; et une dissertation :De metris comicia proecipue Plautinis, ibid., 1638, in-8° ; à Franc. Florido et à Benedetto Floreto, des apologies de Plaute ; à Gaspar Sagittarius, une vie de ce poète, jointe à celles de Térence et de Cicéron, Altembourg, 1671, in-8°. Plaute a été traduit dans toutes les langues modernes. Il parait cependant que les Espagnols n’ont que des versions particulières de plusieurs de ses comédies, et que son théâtre complet n’a point encore passé dans leur langue. En 1517, Villalobos traduisit l’Amphitryon, et ce travail, où il y a d’ailleurs quelques omissions volontaires, est estimé. Nous ne connaissons qu’un premier volume de la version allemande de Lessing, publié en 1784, non plus que de celle de A.-L. Borheck, en 1803 ; mais on a publié depuis en cette langue plusieurs traductions complètes de Plaute, l’une en prose, par G.-G.-S. Kœpke, Berlin, 1809-1820, 2 vol. in-8° ; l’autre, métrique, par C. Kuffner, Vienne, 1806, 5 vol. in-8° ; celle de J.-T.-L. Danz, Leipsick, 1806-1809, 3 gros vol. in-8°, est accompagnée du texte latin. Chez les Anglais, Bonnel Thornton, George Colman et Richard Warner ont traduit tout le théâtre de Plaute en vers blanc ; (Londres, 1769-1774, 5 vol. in-8°).Cette version accompagnée de notes choisies dans les meilleurs commentateurs, est estimée. M. H.-T. Riley en a publié en 1852 une autre (2 vol. in-8°) avec des notes nombreuses. La version italienne de Nic. Eug. Argelio est pareillement complète ; elle a été mise au jour, accompagnée du texte, à Naples en 1783, 10 vol. in-8°. Dès 1658, l’abbé de Marolles traduisit en français les vingt comédies : trois seulement, l’Amphitryon, l’Epidicus etleRudensoccupé mademoiselle Lefebvre, depuis ont madame Dacier ; elle les publia, en 1683, en français et en latin, avec de savantes remarques. La version desCaptifspar Coste fut imprimée en 1713 et en 1716 ; mais en l’année 1719 parurent à la fois en Hollande deux traductions françaises de toutes les œuvres de Plaute, chacune en 10 volumes in-12, l’une par Gueudeville, en style libre, est-il dit, naturel, naïf, avec des réflexions enjouées de critique, d’antiquités, de morale et de politique ; l’autre, plus lisible, par de Limiers, qui employa sans y rien changer le travail de madame Dacier sur trois de ces comédies, et qui avait profité aussi de celui de Coste sur lesCaptifs. Depuis 1719 il ne fut publié aucune version française de Plaute jusqu’en 1803, où celle de laMostellaria futdonnée par Dotteville. Cet essai, quoique très-heureux, laisse encore voir combien il est difficile de rendre en prose française un auteur qui a contribué à créer la langue poétique des Romains. On dit que l’abbé Lemonnier, connu par son excellente traduction de Térence, s’était occupé de celle de Plaute ; il est fort à regretter qu’on n’ait rien retrouvé de ce travail. La version de laMostellaria parDolteville a été insérée, sauf de légers changements, dans leThéâtre complet des Latins, publié en 1820. Les huit premiers volumes de cet estimable recueil contiennent, avec le texte de Plaute, une traduction complète, mais peu estimée, qui est due à M. Levée, et des observations littéraires par MM. Amaury et Alexandre Duval. La traduction de M. Naudet (Paris, Panckoucke, 1831-1837, 9 vol. in-8°) est accompagnée de notes ; elle a été réimprimée en 1845, 4 vol. grand in-18. C’est un travail tris-bien fait et qui a obtenu d’unanimes suffrages. Une autre traduction de Plaute, due à M. A. François, fait partie de la collection des auteurs latins publiée par M. Nisard, grand in-8°. Ainsi, depuis le renouvellement des lettres jusqu’à nos jours, on n’a jamais cessé d’étudier, d’imiter, d’expliquer, de traduire celui des anciens poètes comiques dont il nous reste le plus d’ouvrages, et qui, à notre avis, était le plus digne en effet d’exercer par ses exemples quelque influence sur la comédie moderne. M. Lemercier a mis en scène Plaute lui-même, dans une pièce en trois actes et en vers, où sont retracés, avec certaines circonstances de sa vie, les principaux caractères de son talent. D―N―U.
1. ↑(1) Voyez Jos. Scaliger, ep. 362 ;Sam. Petit, Miscellan., 1. 2, chap. 1, 2, 3 ;Salmas., ep. 18 ; Bochart,Phaleg, 1. 2, chap. 2 ;Chanaen, 1. 2, chap. 6 ;Bibliothèque universelle de le Clerc, t. 9, p. 253 ;Acta erudit.,Lips. Supplem., t. 5, p. 425 ;Soldanis,Dissert.., 1759, in-4°, etc. MM. Bellermann et Vallancey se sont plus récemment beaucoup exercés sur le même sujet. M. Schœll, dans sonHistoire de la littérature romaine, t. 1er, p. 124, a transcrit ce passage fameux en y joignant des observations. En 1846, M. Ewald a fait paraître dans le journal de M. Lansen une dissertation sur ces vers puniques ; M. Movers en a fait l’objet d’un savant travail (en allemand), Breslau, 1845, in-4°, 147 pages. 2. ↑(1) Quelques savants attribuent à Rauflus Numatianus cette comédie qui, imprimée à Paris en 1564, in-8°, a été reproduite dans l’édition de Padoue, 1764, et dont M. Klinkhamer a donné àAmsterdan, en 1830, une édition critique. Un érudit plein de goût, M. Magnin, a fait paraître, dans laRevue des Deux-Mondes, n° du 15 juin 1835, une bonne notice sur leQuerolus.
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