Adieu forain de Daoud Aoulad - Syad
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Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Publié le 07 décembre 2011
Nombre de lectures 55
Langue Français

Extrait

Adieu forain de Daoud Aoulad Syad FICHE FILM Fiche technique
Maroc - 1998 - 1h30 Couleur
RÈalisateur : Daoud Aoulad-Syad
ScÈnario : Ahmed Bouanani, Youssef Fadel
Montage : Ahmed Bouanani, Nathalie Perrey
Musique : Abdelkebir Lachhab
InterprËtes : Hassan Essakali (Kacem) Mohamed Bastaoui (Larbi) Abdellah Didane (Rabii) Momahed Miftah (Le CaÔd) Nezha Rahile (LÕintitutrice) Abdellatf Khammouli (LÕimmigrÈ)
L E
D O C U M E N T
au milieu dÕun monde qui, jadis, le avait adulÈs. Les temps ont changÈ et la nature nÕest plus gÈnÈreuse. La sÈch resse a atteint une terre o˘ les anima-teurs des fÍtes foraines - de lÕacrobat aux charmeurs de serpents en passant par les musiciens ambulants - ont tou-jours fait partie intÈgrante de la culture. Mais cette terre de ÒHalqaÓ (thÈ‚tr populaires) nÕest plus la mÍme. La rÈgion autrefois bruyante est gagnÈe par un calme plat. Il reste cependant des gens qui sÕaccrochent. Kacem est u vieux forain, propriÈtaire dÕun stand d loterie. Artiste ambulant et solitaire, il semble avoir ses beaux jours derriËre lui. Une rencontre avec un jeune travesti le secoue et lui redonne espoir. Il remonte donc dans sa caravane et se lance sur les chemins quÕil a toujour frÈquentÈs, en compagnie de Rabii et de Larbi, son fils - un personnage dÈchirÈ, malmenÈ par la vie et animÈ par la haine envers tout le monde. Mais il faut vivre. LÕhistoire dÕune cohabitation difficil faite de rÍves, de dÈsillusion et de confrontations, nous conduit dans diffÈ-rentes contrÈs et rÈvËle toute une gale-rie de personnages (un sympathique vagabond philosophe, une institutrice, des caÔds assez particuliers), mais aussi des sentiments singuliers. Le rÍve se poursuit cependant, ‡ trav des routes sËches qui donnent sur paysages jaunes. Point dÕeau, p dÕespoir. DËs lors, ce voyage resse ‡ lÕerrance de trois personnes (pas lement) ‡ la recherche de leurs destin Ce film est dÕabord une chronique so le et nostalgique, qui se veut le tÈm dÕune Èpoque. Daoud Aoulad Syad empruntant les chemins du docu-ficti privilÈgie surtout la psychologie lÕÈmotion qui entourent un trio as singulier fait dÕun travesti loyal, dÕun fils grincheux et dÕun vieil hom lÕantichambre de la mort, tous Èt bien s˚r, animÈs (cÕest lÕargument) volontÈ de faire perdurer une traditi Ce nÕest quÕun leurre cependant.
eux-mÍmes ne croient plus ‡ leur mÈtier, mÍme dans les rares moments pendant lesquels ils amusent un public pantois. Le parti-pris du rÈalisateur est Èvident. D. A. Syad a assurÈment optÈ pour la description dÕune dÈchÈance in luctable, ÈvoquÈe ‡ un rythme frÈnÈ-tique qui est du reste un moment de rup-ture avec la lenteur du dÈbut (rendue plus lourde par un silence continu). Et tout se joue ‡ ce niveau, car la nouvelle gÈnÈration ne ressemble pas ‡ lÕancie ne. Le car-stand, qui a fait les beaux jours du vieux forain, finira ‡ la ferraille, pendant quÕune certaine amitiÈ na entre les jeunes forains qui rÍvent dÕailleurs. Le temps nÕest dÈcidÈme plus celui des amuseurs. Et cÕest peu Ítre ‡ raison que Larbi, aprËs la mort de son pËre, lancera ‡ son nouvel ami une phrase dÕune force symbolique : Òon reverra sans douteÉ ou ‡ New YorkÉ ou ‡ Hollywood.Ó Le pËre est sous terre lÕhÈritier rÍve dÕune autre terre, le tr vesti trouve un travail de danseur dans un hÙtel et, au loin, un cheval blanc galope. Sans doute la seule note opti-miste dans cet univers qui sÕen v Autres temps, autres rÍves. Ecrans dÕAfrique - n∞2 Premier semestre 98
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
scËne. Le rÈcit ne dispense que des temps morts, des lambeaux, dÈdramati-sant systÈmatiquement tout ce qui pour-rait faire rebondir le film : Rabii est un travesti mais aucune ambiguÔtÈ sexuelle ne sÕimmisce entre lui et les deux hommes ; Larbi, mythomane tout juste sorti de prison, ne devient jamais le per-sonnage moteur de fiction que lÕon pou-vait dÈceler en lui ; enfin, Kacem, mala-de, nÕagonise pas, il disparaÓt purement et simplement. On se dit alors que le film aurait d˚ tourner autour de ce per-sonnage fatiguÈ, centre de gravitÈ vacillant, plutÙt que dÕaccompagner Rabii et Larbi dans leurs dÈrives. Le film souffre, hÈlas, de son ancrage sociologique qui le rÈduit souvent ‡ un regard nostalgique et sentimental. Pour rÈussir totalement un film plat, dÈdra-matisÈ, il faut aplatir la psychologie, ce que le cinÈaste sÕest refusÈ ‡ faire, et aplatir la mise en scËne (or lÕabus du grand angle ou des contre-plongÈes alourdit le film). Il sÕagit aprËs tout dÕun premier film. EspÈrons que le second osera appliquer ce que le premier ne fait quÕesquisser : fonder son esthÈtique moins sur lÕhommage et la chronique, que sur lÕellipse et lÕeffacement des per-sonnages. StÈphane Delorme ∞ -
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enfance. Les forains sÕinstallent hors lemÈtrage documentaire/fiction (20Õ), en Propos du rÈalisateur remparts, entre deux dÈcharges, comm35mm, noir et blanc et couleur, qui Ëme les tsiganes en Europe, indÈsirables.reÁoit le prix IMA ‡ la 3Biennale des Toutes les scËnes du film, se dÈroulencinÈmas arabes, Paris, (juin 96), le prix Adieu Forainrend un double homma dans ces espaces ÒdÈbouchÈsÓ. Ode la Charte du bassin mÈditerranÈen, ge. nÕentre pas en ville, sauf pour aller moPalerme (juin 96), une mention du jury ‡ Un hommage aux derniers forains, musi rir, comme Kacem, ‡ lÕhÙpital. On traveVues dÕAfrique, MontrÈal, (mai 96). Le ciens, danseurs, conteurs, fabulateurs se des campagnes, ravagÈes par lfilm est sÈlectionnÈ dans les festivals de dresseurs, jongleurs, saltimbanques e sÈcheresse, qui se meurent commClermont-Ferrand, CinÈma du rÈel, et au troubadours, ‡ tous ces artistes popu meurent les fÍtes foraines.Festival du cinÈma africain ‡ Milan. laires, amuseurs-animateurs des rues e Le film raconte cette quÍte dÕailleursAdieu forainest le premier long mÈtra-des places publiques. ces conflits prÈsents entre lÕofficiel et lge de Daoud Aoulad-Syad. Un hommage tout particulier au travesti populaire. Les trois personnages cen-Le filin a ÈtÈ sÈlectionnÈ au Forum inter-dont jÕai fait mon personnage principa traux, trio rÈuni, le temps dÕun voyagnational du nouveau cinÈma, Berlin 99 Pourquoi lÕavoir choisi, lui ? Parce qu le dernier voyage du vieux forain Kacem,et a reÁu le prix de la critique, le prix de est le plus vulnÈrable, le plus marginal de son fils Larbi et du jeune travestila presse et le prix spÈcial du jury au aussi. Il est la premiËre victime des pro Rabii, sont chacun ‡ la poursuite dÕuFestival du film de Casablanca (98), le fondes mutations qui secouent le pays rÍve. Ils veulent croire au rendez-vousprix de la critique au Festival du cinÈma le premier ‡ Ítre renvoyÈ au vestiaire de leur destin.mÈditerranÈen de Montpellier (98) et le priÈ de se rhabiller. Dossier distributeuprix de la premiËre Ïuvre cinÈmatogra-Des femmes, aujourdÕhui, montent s Ëme phique ‡ la 4Biennale des CinÈmas les trÈteaux : ce sont des profession Arabes ‡ Paris (98). nelles. Autrefois, jusquÕ‡ la fin de Daoud Aoulad-Syad a publiÈMarocains annÈes soixante, cÕÈtait ÒAchouma en 1989 aux Èditions Contrejour/Belvisi honteux dans le sens religieux, cÕÈtaLe rÈalisateur etBoujaad,espace et mÈmoire, en pÈchÈ pour une femme de sÕexhib 1996, aux Èditions Data Press. devant les hommes. Il est Ègalement photographe et a expo-Celui qui choisissait de revÍtir les attriDaoud Aoulad-Syad est nÈ ‡ Marrakech, sÈ dans le monde entier. buts de la femme, portait perruque et sau Maroc, le 14 avril 1953. Il rÈalise ses Dossier Distributeur maquillait ; mais ce nÕÈtait pas un effdeux premiers courts mÈtrages,K rica-minÈ, un homo, comme on ditureetParis 13 juillet‡ lÕoccasion d aujourdÕhui. Bien s˚r le personnage estage ÒUniversitÈ dÕÈtÈ, dÈcouverte troublant, ambigu. Il provoque lecinÈma en FranceÓ, ‡ la FEMIS en 1989. hommes. Les hommes le raillent, lui lanEn 1991, il rÈaliseMÈmoire Ocre, uFilmographie cent des quolibets pour mieux affirmecourt mÈtrage documentaire (22Õ), en 3 leur propre virilitÈ, un travesti en entenmm, couleur et noir et blanc diffusÈ su plus quÕaucune vraie femme nÕen entArte en 1993, et sÈlectionnÈ ‡ ÒEcranCourts mÈtrages : dra jamais.du SudÓ de Vues sur les Docs Quant aux femmes, elles ont toujourMarseille.K ricature1989 chouchoutÈ les travestis : elles ne sEn 1993, il rÈalise un court mÈtrage dParis 13 juillet sentent pas travesties mais comprises.fiction (20Õ)Entre lÕabsence et lÕoub Pourquoi les forains sont-ils condamnÈqui reÁoit une mention au Festival deMÈmoire Ocre1991 ‡ disparaÓtre ? Le film montre commenClermont-Ferrand 1994 et une mentio Ëme les officiels, reprÈsentants locaux dspÈciale du jury ‡ la 2Biennale deEntre lÕabsence et lÕoubli1993 lÕautoritÈ centrale, refoulent les foraincinÈmas arabes, Paris, 1994. Le film est interdisent leur Ètablissement sur le tersÈlectionnÈ dans les festivals deAl-Oued1995 rain de leurs communes, sous des prÈCarthage, Fribourg et Milan. textes fallacieux : danger de propagaEn 1994, Daoud Aoulad-Syad est pre tion dÕÈpidÈmies (le cholÈra), favorisÈmier assistant rÈalisateur du film alle-Long mÈtrage : par des regroupements populaires.mand de Frieder Schlaich tournÈ a En ville dÈj‡, il nÕy a plus de place eux, plus les terrains vagues de m
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