Alien, la Résurrection de Jean-Pierre Jeunet
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Publié le 08 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

Alien, la RÈsurrection Alien, resurection FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
pour les dÈcors rÈtro-futuristes, son atti rance pour les trognes (ses comÈdien Ron Perlman et Dominique Pinon sont d la partie) et pour les marginaux (u clone, un androÔde, un paraplÈgique e un gÈant seront les seuls rescapÈs d l'odyssÈe), et surtout cette faÁon uniqu de titiller la curiositÈ du spectateur e lui imposant des images Ètranges qui trouveront leur justification aprËs coup Par exemple, le film s'ouvre sur un Ïil, une oreille, des poils et une m‚choir noyÈs dans un magma de chairs qu'o identifiera seulement quelques scËne plus tard comme lÕune des tentative ratÈes de clonage de lÕhÈroÔne. Cette idÈe du clonage est plus qu'un simple cheville de scÈnario destinÈe faire renaÓtre Ripley des flamme d'Alien 3. RessuscitÈe gÈnÈtiquemen pour donner naissance au monstre qu'el le portait en son sein ‡ la fin de l'Èpiso de prÈcÈdent, elle nÕest plus la mÍm …tonnamment proche de l'espËce qu'ell a combattue dans les trois premier films, elle n'Èprouve plus aucune com passion pour cette humanitÈ qui jou avec le feu en espÈrant domestiquer le monstres ‡ des fins mÈdicales et mili taires. Les plans qui montrent son corp nu s'Èchapper du voile transparent qui l recouvrait Èvoquent la mÈtamorphos de quelque crÈature sortant de so cocon. La gr‚ce animale de ses dÈplace ments lui confËre un charme supplÈmen taire. Avec un malin plaisir, le metteu en scËne se plaÓt ‡ brouiller les carte de la morale et de la biologie. Une cÈsa rienne permet ‡ Ripley dÕengendrer u bÈbÈalienqui, ‡ la fin du film, accou chera Òpar les voies naturellesÓ (com un mammifËre) d'une nouvelle espËc mutante. Entre ces deux temps forts, l motif de l'enfantement revient d maniËre obsessionnelle. S'y rattachen les expÈriences de clonage et lÕincub tion des monstres dans des corp humains en hibernation. Ces horrible expÈrimentations renvoient ‡ la naissan ce du premieraliendans le film d Ridley Scott (I'explosion de la cage t
racique de John Hurt d'o˘ surgit l bÍte), mais Jeunet se dispense d retourner cette scËne anthologique. Il s contente de plans sur les corps Èven trÈs, ou il Èvoque le dÈsarroi de l'uniqu rescapÈ qui se sait condamnÈ par l monstre quÕon lui a inoculÈ. Dans c contexte, la traversÈe sous-marine de l cuisine, passage obligÈ avant la dÈli vrance (la sortie du vaisseau), assimil les personnages ‡ des fÏtus baignant dans le liquide amniotique. Qu'ils Èmer gent au milieu d'un nidd'aliensrenforc la mÈtaphore. La gÈnÈtique et ses ava tars orientent donc ce quatriËme vole vers une horreur trËs organique L'insistance sur la chair, le sang et se substituts (les humeurs visqueuses e l'acide jaun‚tre qui irrigue le corps de aliens) justifie les outrances gore d'u film qui n'hÈsite pas ‡ cadrer en gro plan les tÍtes broyÈes et les corp dÈchiquetÈs. Plus proches des dÈlire cronenbergiens que du tableau de chas se d'un vulgaireserial killer, ces vision anatomiques oscillent entre un humou trËs noir (le gÈnÈral dÈcÈrÈbrÈ lors d'u grotesque salut militaire ; Brad Dourif inquiÈtant savant fou ÈmerveillÈ par le facÈties de l'extraterrestre qui le mas sacre) et une indÈniable poÈsie. Le plans de Ripley cajolant les monstre offrent un heureux contrepoint ‡ la furi guerriËre. Sigourney Weaver parvient rendre sensuels ses moments d'intimit avec les crÈatures. Mieux, elle paraÓ bouleversante dans le finale qui l'oblig ‡ sacrifier son ÒenfantÓ pour le salut ses compagnons. Son instinct maternel se reporte alors sur le robot (Òtrop sen sible pour Ítre humainÓ) incarnÈ pa Winona Ryder, dont la frÍle complexio s'oppose ‡ l'imposante stature de s partenaire. Plus que jamais dans la sÈrie, I'intÈrieu du vaisseau spatial est assimilÈ ‡ un Ènorme matrice. Mais l'intelligence arti ficielle qui le commande rÈpond ironi quement au nom de ÒFather J'abandonne ‡ d'autres la glose psycha
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
et des doubles (le passage au lance-flammes des clones avortÈs) pour retenir l'esthÈtisme de ces images. Les Èclai-rages trËs contrastÈs de Darius Khondji semblent l'aboutissement des recherches amorcÈes par Alex Thomson dansAlien 3. La bande sonore est elle aussi remarquable, notamment dans le premier tiers lorsque les hurlements lointains desaliensen cage se mÍlent au ronron des machines. Elle tÈmoigne du dÈsir de rendre le plus concrËtement possible le quotidien des personnages, dÈsir Ègalement perceptible dans l'at-tention portÈe aux dÈtails triviaux ou amusants : les cubes d'alcool surgelÈ, le tÈlÈ-achat de l'espace. Alors qu'on croyait le mythe d'AlienÈpuisÈ, Jean-Pierre Jeunet lui a insufflÈ une nouvelle vitalitÈ.
Philippe Rouyer Positif n∞442 - dÈcembre 1997
(É)Face au dÈfi d'une saga qui, depuis le premierAlien(signÈ Ridley Scott, en 1979), a jouÈ sur toute la gamme des frissons calibrÈs, Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen), lui, a d'abord exploitÈ toutes les ressources du scÈnario. Celui-ci est habile, avec des incidences qui ne font pas forcÈment avancer le rÈcit mais offrent d'intÈressantes ÈchappÈes vers des sensations qu'on n'attend pas forcÈ-ment l‡ : l'ambiguÔtÈ, I'humour noir, I'insolite. L'hÈroÔne y est pour quelque chose. L'idÈe de ce clone, assez niaise sur le papier, se rÈvËle plus fructueuse que prÈvu. La rÈplique de Ripley paraÓt ÒailleursÓ : dans un entre-deux o˘ elle n'a plus que d'infinitÈsimales rÈminis-cences de la nature humaine, o˘ elle rÈapprend tout et traverse les Èpreuves en vaillante combattante de l'espace qu'elle a toujours ÈtÈ, mais avec aussi un curieux dÈcalage. Et puis, elle a cet attachement, disons, viscÈral, et en tout cas troublant, pour son ÒbÈbÈÓ, cette '
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CornÈlien, si l'on ose direÉ Sachant que les monstres dentus, e surtout trËs pervers, rÙdent dans l'im mense vaisseau spatial, on s'attend ‡ c qu'une bonne moitiÈ du casting y passe de prÈfÈrence dans d'horribles souf frances. C'est bien ce qui se produit. O reste l‡ dans les normes en vigueur. Avec en prime, tout de mÍme, un travail sur l'image qui ajoute une lÈgËre patin de mystËre ‡ l'aventure. En fait, Jeunet a abordÈ le mond d'Alienavec une curiositÈ fureteuse qui paie. Il ne se contente pas de traquer l danger, tour ‡ tour attirant et repous sant, dans les recoins les plus obscur du vaisseau. Il prend le temps d'explore Ègalement ce qui se passe dans le tÍtes. Et il donne, ‡ l'occasion, le bea rÙle ‡ qui se sert autant de sa tÍte qu de ses armes. Ainsi, ‡ cÙtÈ de la Riple (Sigourney Weaver, impec), une jeun femme toute fragile (Winona Ryder) e trËs inadaptÈe ‡ cette galËre va jouer contre toute attente, un rÙle dÈcisif. Un mÈga-spectacle d'aventure holIywoodien qui n'a pas tout misÈ su le seul savoir-faire technologique, et qui n'oublie pas en route les quelque bonnes idÈes de son scÈnario, c'est dÈj‡, une espËce de curiositÈ. Jean-Claude Loisea TÈlÈrama n∞2496 - 12 novembre 199
Globalement,Alien(Scott) jouait sur l peur du hors-champ,Aliens(Cameron glissait dans lÕaction explosive, Alien3(Fincher) se focalisait sur la rela tion affective Ripley/alien en un brillan exercice esthÈtique et formel.Alien, l rÈsurrectionenfonce ce dernier clou e plonge dans les noirceurs de cette rela tion contre nature. Jamais une sÈrie suites nÕa, en fait, atteint une tell diversitÈ dans le traitement des thËme comme dans celui de la forme, et Jean Pierre Jeunet nÕa s˚rement pas ‡ roug des trois autres. Il nÕest dÕailleurs p
interdit de penser que celui-l‡ est le meilleur de tous. PrÈcisÈment,Alien la RÈsurrectio est le plus riche des quatre, le plus abouti dans son exploration des thËme dont le plus important est celui de notr attirance ambiguÎ pour le mal en gÈnÈ ral et pour lÕalien en particulier, attira ce qui agite notre morale et notre imagi naire. Une richesse assez peu vue dans le genre, qui habille le film dÕune noi ceur dont on ne sort pas indemne. A la diffÈrence de ses autres films o˘ il prit la plume comme la camÈra, Jeune sÕest ici coulÈ dans les mÈandres dÕ scÈnario idÈal et malin. Mais il reprend ‡ son compte les diffÈrents ingrÈdients des prÈcÈdents pour mieux les dÈcal-quer ou mieux les dÈcaler : humour plu important, reine alienne plus Ènorme, monstres plus gluants, Ripley moin humaine (notez les dialogues), hors champ absent (si ce nÕest un clin dÕ en forme de tuyau), malaise plus pre-nantÉOn lui tire dÕautant plus volon-tiers un coup de chapeau que rie nÕÈtait gagnÈ dÕavance. Impressionn de maÓtrise, Jeunet trouve un Èquilibr parfait entre les divers ÈlÈments d lÕintrigue - mise en place, actio humour, angoisse, temps morts, dia logues, gore, scËnes aquatiques (Èpous touflantes) -, Èquilibre qui ne laisse pas un instant pour souffler. Non, on nÕoubliera pas le reste, et su tout le jeu puissant et dÈterminÈ de Sigourney Weaver, qui tient les com-mandes comme jamais. Mais aussi l photo magnifique, contrastÈe et sombr de Darius Khondji, la prÈsence lumineu se de Winona Ryder, la voix et le regard de Michael Wincott, la folie de J.E. Freeman, lÕimposante stature de Ro Perlman, les humeurs de Dominiqu Pinon.(É) Eric Libio PremiËre n∞249 - dÈcembre 199
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Entretien avec le rÈalisateur
Que pensiez-vous de la sÈrieAlienavant de recevoir cette proposition de tourner une troisiËme suite ? J'avais ÈtÈ Èbloui par la nouveautÈ du premier. A sa sortie, je tournaisLe Bunker de la derniËre rafaleavec Caro et nous avions adorÈ l'univers plas-tique inventÈ par Giger. DÕAliens, le deuxiËme film, j'avais surtout apprÈciÈ le robot ‡ la fin et la reinealien. Mais le film reposait trop sur l'action pure. Comme tout le monde, j'ai ÈtÈ frappÈ par le cÙtÈ sombre et dÈpressif d'Alien 3. Mais j'ai adorÈ le style de Fincher.
N'Ètait-il pas effrayant de se dire : tout ce que Áa raconte, c'est des gens pour-suivis par des extraterrestres, pour la quatriËme fois ? Oui, et en mÍme temps, je me disais : si ce n'est que Áa, je ferai un film plus per-sonnel aprËs. Au pire, j'aurais perdu un an et demi. J'y avais rÈflÈchi avant d'ac-cepter. En mÍme temps, on ne peut pas dire non, quand on vous propose Áa. Ou alors, on passe sa vie ‡ le regretter !
C'est la premiËre fois que vous tourniez un film sans en avoir Ècrit le scÈnario. …tait-ce un soulagement ou une contrain-te ? Les deux. Je mÕÈtais fixÈ comme rËgle de trouver au moins une idÈe par scËne afin de m'approprier le projet. C'Ètait parfois un dÈtail comme le cube d'alcool solide et l'araignÈe que Johner massacre, ou des petites mÈcaniques comme j'aimais en inventer dans mes premiers films : le coup de fusil ‡ travers le corps, le per-sonnage qui fait ricocher ses balles sur les murs pour atteindre son adversaire... Prendre le scÈnario d'un autre pour Èlimi-ner ce qui ne marche pas, ou rajouter ce que j'appelle des cerises sur le g‚teau, c'est beaucoup plus facile que de partir d'une feuille blanche. Mais, en mÍme temps, c'est frustrant. ¿ lÕarrivÈe, le film n'est que votre enfant adoptif. L'idÈal est '
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Ces ÈlÈments que vous rajoutiez concer-naient-ils uniquement la mise en scËne ou Ègalement le scÈnario et les dia-logues ? Les dialogues ont surtout ÈvoluÈ au cours du travail avec les acteurs. Sigourney a des idÈes trËs prÈcises sur son rÙle. Pendant la prÈparation, je lui ai parlÈ de cette scËne deLawrence d'Arabiele hÈros explique ‡ son colonel qu'il veut dÈmissionner, parce qu'il a d˚ tuer et qu'il y a pris go˚t. Pour moi, I'alien, c'est cela, le mal qu'on a en nous et qui ne demande qu'‡ sortir. Sigourney parta-geait cette vision, car Ripley est ‡ moitiÈ humaine et ‡ moitiÈalien. Elle a la volon-tÈ d'Ítre cynique et mÈchante, mais par-fois s'effraie de cette attitude. L'idÈe Ètait sous-jacente dans le scÈnario et je l'ai dÈveloppÈe. J'ai rajoutÈ par exemple le passage o˘ elle accepte d'aller chez lesalienset o˘ elle est portÈe comme un bÈbÈ. ¿ l'origine, dans cette scËne avec la reine, Ripley devait Ítre dans un cocon, comme le personnage de Brad Dourif. Et c'est pendant que les assis-tants l'installaient dans son cocon que Sigourney m'a dit que ce n'Ètait pas logique, que lesaliensne l'avaient pas amenÈe l‡ pour la traiter comme les autres. Une fois qu'elle l'a dit, cela nous a paru Èvident, mais personne n'y avait songÈ avant.
Le thËme de la maternitÈ parcourt tout le film... C'Ètait dans le scÈnario. Je me suis tou-jours dit que Josh Whedon devait avoir un problËme avec mamanÉMais j'y ai retrouvÈ des choses trËs personnelles, ce qui m'a troublÈ.
Comment avez-vous abordÈ ce thËme avec Sigourney Weaver ? Cette histoire de reproduction Ètait trËs compliquÈe. Si la reine est sa fille, Ripley est donc la grand-mËre du bÈbÈalien. Nous-mÍmes Ètions un peu perdus, et, pendant les premiËres projections-tests, nous nous sommes aperÁus que les sp tateurs n'y comprenaient rien. On s'
donc efforcÈ de clarifier la situation. A dÈpart, on Ètait parti sur une relatio plus Èrotique entre l'alienet Ripley. Mai c'Ètait bizarre, car s'y mÍlait l'inceste. A montage, on a donc choisi de montre Ripley plus mËre qu'amante. Philippe Rouyer et Yann Tobi Positif n∞443 - janvier 199
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Le rÈalisateur
1955 : il naÓt ‡ Roanne. 1973 : il a 18 ans lorsquÕil a le choc artistique qui va changer sa vie. Alors quÕil travaillait dans les PTT (il installait des centraux tÈlÈphoniques en provin-ce), un soir dans un bistrot des Vosges, il voit ‡ la tÈlÈvisionCÏurs de secoursde Piotr Kamler. Il commence par rÈaliser tout seul des courts mÈtrages dÕanimation. 1974 : aprËs sa rencontre avec Caro, il Ècrit en tant que critique dans Fantasmagorie(revue sur la bande des-sinÈe et lÕanimation dirigÈe par Caro), mais aussi dansCharlie Mensuelet Fluide Glacial. 1980 : il enchaÓne publicitÈs et clips. 1990 : il fait mÍme un peu de produc-tion. 1997 : Hollywood lui propose de rÈaliser Adams familymais il refuse. En revanche il accepteraAliens IV.
Filmographie
LÕÈvasion1978 Le manËge1980 Le bunker de la derniËre rafale1981 Pas de repos pour Billy Brakko1984 Foutaises1989 Delicatessen1991 La citÈ des enfants perdus1995 Alien : rÈsurrection1997 L ef a b u l e u xd e s t i nd Õ A m È l i e
Documents disponibles au France
Positif n∞443 - janvier 1998 PremiËre n∞249 - dÈcembre 1997 TÈlÈrama n∞2496 - 12 novembre 1997 Positif n∞442 - dÈcembre 1997
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