Cyrano de Bergerac de Rappeneau Jean-Paul
5 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
5 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 479
Langue Français

Extrait

Cyrano de Bergerac
F de Jean-Paul Rappeneau
FICHE FILM
Fiche technique
France - 1990 - 2h15
Réalisateur :
Jean-Paul Rappeneau
Scénario :
Jean-Paul Rappeneau,
Jean-Claude Carrière
d'après l'œuvre de Edmond
Rostand
Musique :
Cyrano de Bergerac
Jean-Claude Petit
Résumé Critiques
Amoureux en secret de sa cousine Roxane, L’une des œuvres les plus jouées dans le
Interprètes :
une précieuse dans l’esprit du temps, monde (et dont le succès, en France, est
Anne Brochet Cyrano vit comme bon lui semble, et constant) a depuis longtemps attiré les
(Roxane) "poète, bretteur, musicien, physicien", ne gens de cinéma. Chacune des adaptations
cesse de faire preuve en toutes circons- précédentes respectait la pièce d’assezGérard Depardieu
tances d’une agressivité par laquelle il se près et se contentait le plus souvent de
(Cyrano de Bergerac)
défend de sa laideur. Roxane, courtisée par l’aérer des séquences qui sont, à l’origine,
Vincent Perez le comte de Guiche et par Christian de soit "off" (le combat de la porte de Nesle),
(Christian de Neuvillette) Neuvillette, est attirée par ce dernier et soit peu exploitables en scène (le siège
demande à Cyrano de le protéger. Christian d’Arras). Rappeneau et Carrière ne cachentJacques Weber
ne sait pas débiter le madrigal : par jeu et pas qu’ils ont beaucoup pensé à Welles
(Comte de Guiche)
par défi, Cyrano sera son inspirateur et (dont on sait qu’il travailla sur une adapta-
Roland Bertin Roxane succombera à celui qu’elle pense tion) pour faire des choix particulièrement
(Ragueneau) un bel esprit. Dépité, de Guiche envoie les judicieux : dépoussiérer le texte des nota-
deux hommes au siège d’Arras où Christian tions les plus datées, recomposer l’intriguePhilippe Morier-Genoud
sera tué. Roxane se réfugie dans un cou- comme s'il s'agissait d’un véritable scéna-
(Le Bret)
vent où, chaque soir, son cousin vient la rio, couper un certain nombre de "tunnels
Pierre Maguelon divertir. Le jour de sa mort, il lui avoue théâtraux" et, ce faisant, retrouver une
(Carbon de Castel-Jaloux) enfin la vérité. dynamique et un rythme véritablement
cinématographiques. Josiane Stoleru
Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à couper
(La Duègne)
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
dans le texte, voire à écrire de nouveaux résonné, Ia caméra de Rappeneau a joué le même combat face aux nantis et
vers nécessaires à la compréhension ou et les vers de Rostand ont roulé. La réa- autres idiots dont l’esprit ne s’élève
à l’articulation. Ainsi la scène du maria- lisation de Jean-Paul Rappeneau n’a pas guère plus haut que la bourse qui gonfle
ge qui se passe habituellement en cou- été qu’un accompagnement du texte, sur leur poche. Ils ont peut-être supporté la
lisses donne lieu à quelques répliques l’écran n’apparaît pas du théâtre filmé. même peine. Blessure douloureuse née
inédites tandis que l’action parallèle Au contraire, I’espace supplémentaire de ne pas être aimé de celle pour qui ils
(I’épisode du voyage dans la lune) est qu’apporte le cinéma est parfaitement iraient décrocher la Lune. Le salut de
considérablement raccourcie. Ne multi- utilisé. L’image d’un film ne fait pas que Cyrano et sa torture sont dans la possi-
plions pas les exemples avant de souli- montrer, elle doit être intelligente. bilité qu’il a d’exprimer sa passion à tra-
gner combien ce travail de recréation, L’intelligence de l’image, c’est sa facul- vers la bouche et les lettres de
effectué avec brio et respect, modernise té d’expression, d’enrichissement, tout Christian. Gérard Depardieu a la trucu-
avec bonheur une pièce tout de même en sachant parfois se faire discrète. Une lence et le tragique de Cyrano Savinien-
datée. Il en est de même pour l’utilisa- bonne mise en scène naît en partie de la Hercule De Bergerac. Il nous offre avec
tion de l’alexandrin que les auteurs font maîtrise de cette alchimie. Le cinéma de brio la poésie, I’humour et la souffrance
accepter comme une langue quasi natu- J. P. Rappeneau a su être à la hauteur de son personnage.
relle. Il faut dire qu’ils sont considéra- de l’œuvre d’Edmond Rostand. Les quelques vers supplémentaires et la
blement soutenus dans ce travail de La mise en scène est harmonieuse. suppression de certains autres n‘en-
dépoussiérage par un Depardieu qui, Harmonie entre images, jeux d’acteurs lèvent rien à la qualité d’un film qui,
après tant d’illustres prédécesseurs et bande son. sans être un chef-d’œuvre, nous rappel-
(dont Weber, ici présent dans le rôle de La caméra rythme les scènes en en res- le que le cinéma peut être générateur
De Guiche), réussit à imposer, le jouant pectant le ton. Tantôt elle se faufile d’émotions intenses.
presque au naturel, un Cyrano d’une parmi la foule, accompagnant frénéti- Christophe Duquesne
véracité confondante. Débarrassé de ses quement les combats. Tantôt caresse le Critiques cahier du cinéma 467
excès mais non de son romantisme, visage d’un Cyrano au cœur blessé. Puis
celui-là est sans doute plus proche (pour finalement elle emporte son âme au tra-
ce que nous en connaissons) du modèle vers des bois vers l’astre qui le fascinait, Cyrano de Bergerac démarre très fort,
historique. Pourtant la pièce n’a rien la Lune. La caméra élargit notre vision, dans l’éllipse visuelle et la fulgurance
perdu de sa force et de l’émotion qu’elle donnant de l’ampleur aux scènes. Elle conjuguée d’une bande-son renvoyant
dégage : les spectateurs ne s’y sont pas est près de l’acteur, dans les décors ou d’étranges bruits (les alexandrins de
trompés qui en ont fait le succès de au milieu de la foule. Ainsi découvrons- Rostand qui se déchaînent comme
l’année. nous le parterre du théâtre où Cyrano jamais lors de cette première scène
Jacques Zimmer jouera son premier acte. Vision réaliste avec la fameuse tirade du nez) au bord
La revue du cinéma hors série 1990 ou magique comme l’envolée des lustres de la perte de sens (il faut un temps
annonçant le début de la représentation. d’acclimatation pour qu`on parvienne à
La musique joue aussi un rôle important, comprendre ce qui se dit). Ce pari du
Tels quelques gredins embusqués dans elle ponctue les scènes d’actions, sou- respect de la langue impose à l’écoute
une ruelle obscure, la plume aiguisée, ligne les moments de trouble ou d’émoi. une épreuve plutôt inattendue dans un
nous attendions Cyrano-Depardieu. Le film qui vise évidemment plus le public
théâtre venait de nous offrir Jacques de Camille Claudel que celui des Straub.Depardieu, un Cyrano truculent et
Weber et le petit écran, qui à ses heures L’audace de Rappeneau s`accompagne,tragique :
sait ressortir les quelques perles qui cela dit, d’un défi plus en rapport avec
ornent son passé, avait diffusé ré- l'identité de son film (surtout pas deGérard Depardieu quant à lui, s’est lais-
cemment sur FR3 le fin Cyrano, de théâtre filmé : il faut que le spectateursé prendre par Cyrano tout en appli-
Sorano. Nous n’étions pas de ces bret- reconnaisse le cinéma) qu’il relève lequant sa patte. Cela donne naissance à
teurs professionnels cherchant à faire le plus souvent avec l’élégance d'un Demyun homme robuste et tonitruant sur le
mal par principe ou par vice. Non, nous par un mouvement saisissant danspassage duquel on s’écarte. Force qui
pensions que "Cyrano De Bergerac", l’élan, la musicalité des vers. Avec cettecherche à dissimuler une blessure sans
était de ces œuvres qui méritent d’être ouverture qui, d’emblée, sature la puis-cesse ravivée par le clair de lune dessi-
ardemment défendues quand on les ridi- sance des mots, le film a trouvé sonnant l’ombre de son visage sous le bal-
culise, applaudies lorsqu’on les ma- maître. Le Cyrano de Rappeneau a lacon de celle qu’il aime. Cyrano et
gnifie. Alors la voix de Depardieu a langue bien pendue et son nez légendai-Depardieu ont peut être souvent mené
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
re demeurera moins voyant, dans le film, Le marivaudage héroïque Ce n’est pas par hasard que deux des
que la parole qui, à travers le personna- acteurs les plus tonitruants de notre
ge (et son relais fusionnel, Depardieu), y "Ma mèr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents