La Moindre des choses de Philibert Nicolas
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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La moindre des choses de Nicolas Philibert FICHE FILM Fiche technique
France - 1996 - 1h44 Couleur
RÈalisateur : Nicolas Philibert
Musique : AndrÈ Giroud
L E
D O C U M E N T
dÈsespÈrant (les zombies), le cinÈaste fait face ‡ cette impossibilitÈ, nÕessaie pas d la contourner en filmant, par exemple, IÕencadrement de la folie. La clinique d La Borde, o˘ a ÈtÈ tournÈLa moindre des choses, est pourtant bien le lieu o˘ la question des soins psychiatriques trou-ve des rÈponses diffÈrentes, au-del‡ des clichÈs justement, et agite des idÈes quÕ serait passionnant de voir ‡ lÕÏuvre. O les verra dÕailleurs, mais dÈcadrÈe presque hors-champ, sans commentaire et sans que le ´suivi des patientsª tienne lieu dÕaxe du regard.La moindre des chosescommence donc l‡ o˘ le cinÈma a perdu ses marques et ne peut plus mar-cher dans ses propres traces : ni docu-mentaire sur la folie, ni document sur lÕinstitution psychiatrique, le film do trouver une autre raison dÕÍtre face ceux qui ont perdu la raison. Projet magni-fique, ‡ la fois modeste et ambitieux, et qui sera tenu ainsi, avec une humilitÈ qui marque la plus haute aspiration, et avec foi en cette humanitÈ dont le cinÈma peut rÈvÈler la beautÈ. A La Borde, Nicolas Philibert ouvre un espace possible pour le film en se focali-sant sur une chose simple qui, lorsquÕell est touchÈe du regard, devient ici une belle victoire : la prÈsence. La prÈsence, cÕest ce qui Èchappe ‡ la folie, et la foli cÕest l‡ o˘ sÕÈchappe la prÈsence d pensionnaires de La Borde, l‡ o˘ ils se perdent sans crier gare. Peu leur importe alors dÕÍtre filmÈs dans cet exil quÕ imagine comme un gouffre de dÈtresse et de tristesse, ils ne sont plus l‡. Cette indiffÈrence, cette impassibilitÈ, Nicolas Philibert les combat, car ce quÕil met dan le geste de filmer, plus que tout autre cinÈaste peut-Ítre, cÕest prÈcisÈment l volontÈ que cela importe, dÕun cÙtÈ et d lÕautre de la camÈra, que cela mette e prÈsence. GuidÈ par cette exigence mini-mum et essentielle,La moindre des chosessuit le mouvement continu, de plus en plus ample et extrÍmement beau, dÕune victoire gagnÈe, instant par instan sur lÕabsence, sur cet ailleurs de la foli Chaque visage regardÈ apparaÓt de plus en plus habitÈ, chaque personne surgie devant nous (et ce surgissement de phy-sionomies, dÕattitudes, fait gra
impression) surgit ‡ un moment donn face ‡ elle-mÍme. Tout le film raconte ce avËnement de la prÈsence, comme un histoire qui sÕÈcrit avec peine, avec bo heur. De lÕhomme barbu aux cheveux hi sutes, on se demandera jusquÕau bout s a ÈtÈ l‡ ou non, sÕil Ètait refermÈ sur lu mÍme par mauvaise humeur chronique ou sÕil Ètait comme enfermÈ en dehors d lui-mÍme par la douleur. La scËne o˘ il s fait tailler la barbe donne ‡ cette Ènigm une intensitÈ terrible : Philibert traque l moment o˘ le masque de lÕhomme v tomber, o˘ celui quÕil est vraiment va s dÈcouvrir, mais ce moment est fuyant o fugace, indÈcidable. Avec Michel, u autre patient, les choses sont si claire quÕelles peuvent Ítre mises en scËne Nicolas Philibert filme un masque afri cain, que Michel retire, dÈpose sur se genoux comme une dÈpouille, un trompe lÕÏil, pour donner ‡ voir lui-mÍme le vis ge qui est le sien. LorsquÕun jeune garÁo que lÕon a vu trËs loin de tout, de tous, s tourne soudain vers la camÈra pou demander ‡ Philibert sÕil filme en noir blanc ou en couleur, cÕest aussi c masque de la folie qui tombe, IÕespac dÕun instant. Cet espace, le film lÕou encore et encore ; cet instant, il le fai durer toujours davantage, jusquÕ‡ en rec voir la rÈalitÈ en retour, ‡ travers ces mot de Michel : il dit quÕil ´flotte un peuª mai quÕil ne craint rien, parce que ´‡ La Bord on est entre nous, et vous aussi vous Íte entre nous maintenantª. Sur sa voie Ètroi te,La moindre des chosestravaille l regard en profondeur pour rÈvÈler, entr la folie, protÈgÈe dÕelle, la place de cett prÈsence partagÈe ´entre nousª. Si les mots de Michel tÈmoignent, ‡ so Èpilogue, du chemin parcouru par le film cÕest parce quÕils viennent de Michel l mÍme, pas de sa place dans le film. C qui bouleverse le plus, continuellement dansLa moindre des choses, cÕest l sentiment que les habitants de ce mond de la folie nÕont rien : ni repËres qui le appartiennent (la ´structureª de La Bord leur en donne certains), ni repaire ‡ eu (sinon le mÍme pour tous, cette ´structu reª), ni biens (tellement peu dans lÕidÈ de propriÈtÈ, dÈpossÈdÈs dÕeux-mÍmes
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
se dÕavoir la mainmise : ils sont ‡ eux, jamais aiguillÈs par des questions, jamais pris dans la logique dÕune enquÍte, jamais forcÈs ‡ la confession, jamais contraints ‡ faire sens ou invitÈs ‡ ne pas faire sens (le film nÕest pas ‡ lÕaff˚t de la moindre ´poÈsie de langageª des ´illuminÈsª). Les mots sont ‡ eux et ils sont eux. Quand Michel parle, ses mots le constituent en tant que personne, et dÕautres, ‡ ses cÙtÈs, ne peuvent pas en dire autant, mais ‡ chaque fois, cÕest beau, dÕune beautÈ primordiale car, l‡ encore, cÕest la prÈsence de chacun qui trouve ‡ sÕaffir-mer dans ses mots. Lorsque Nicolas Philibert relance lÕÈchange pendant la prise, cÕest toujours pour atteindre cette prÈsence, si volage. Ainsi, dans cette extraordinaire scËne o˘ il ramËne dans le prÈsent la jeune fille qui, face ‡ lui, sÕest soudain tue, comme happÈe par la folie familiËre, en la ramenant ‡ ses mots, par les siens. LÕadresse ‡ lÕautre, ici, a voca-tion dÕadresse, de localisation et de dÈno-mination possibles - la moindre des choses. Ce nÕest pas l‡ la vocation dÕun thÈrapeute qui sÕexprime (´un mal, des motsª, comme dit la publicitÈ de S.O.S. AmitiÈ), mais celle dÕun cinÈaste dont le projet est de faire entendre, de film en film, un autre langage. Celui des signes dansLe pays des sourds, celui des mots arrachÈs au silence dans ce pays des fous. La force de Nicolas Philibert, cÕest de ne pas croire que le documentai-re passe par la parole (surtout pas la bonne parole), mais va vers elle, vers une parole qui nÕest pas la nÙtre, et qui dit ce que nous ne savons pas voir. Par un hasard miraculeux, o˘ il faut recon-naÓtre la nÈcessitÈ qui conduit les plus forts dÈsirs ‡ leur accomplissement, Nicolas Philibert a rencontrÈ ‡ La Borde son propre projet de cinÈma ‡ pied dÕÏuvre. Cet ÈtÈ-l‡, dans le parc de la cli-nique, comme chaque annÈe, on montait une piËce de thÈ‚tre, OpÈrette de Titold Gombrowicz, une joyeuse fantaisie ‡ laquelle tout le monde Ètait invitÈ ‡ prendre part. En filmant les rÈpÈtitions et une partie de la reprÈsentation, Nicolas Philibert sÕest retrouvÈ au cÏur mÍme de ce travail de la prÈsence, qui est lÕenjeu n
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texte, articuler ses mots, veiller a moment de la rÈplique, synchroniser se gestes sur le rythme de la musique pou frapper un tambourin, tout mËne, dans ce effort collectif, ‡ lÕinscription de chacu dans le prÈsent, ‡ sa domination d moment o˘, comme on dit au thÈ‚tre cÕest ‡ lu.i Leplus beau, cÕest que cett prÈsence, qui Èloigne le spectre de l folie ‡ tel point quÕon ne distingue bie souvent pas les patients des soignants, il est alors possible dÕen jouer, de la risqu ‡ cette libertÈ de lÕimaginaire o˘ ell rejoint lÕautre, le personnage de fictio comme celui qui en savoure le spectacle. Nicolas Philibert filme cela comme u plaisir vital, bien au-del‡ de la mesure d bÈnÈfice thÈrapeutique :La moindre de chosesest aussi un jour de fÍte et d joie, peuplÈ de figures qui ont le pouvoi dÕÍtre burlesques sans quÕon rie ‡ le dÈpens, parce que dans le rire cÕest l propre de lÕhomme que met en exergue l regard de Philibert, et pas la singuliËr bizarrerie de la folie. La piËce d Gombrowicz lÕy aide beaucoup -t´adaptÈe ‡ La Borde ou alors trËs bien tra duiteª, comme dit Michel. Ce text dÕesprit quasi surrÈaliste, le cinÈaste n sÕen sert cependant pas comme dÕun p texte ‡ lÕextravagance, au dÈlire rassura (car estampillÈ littÈraire, culturel), mai comme dÕune chambre dÕÈcho ‡ sa pro investigation du monde, faisant rÈsonner sur un plan du ch‚teau de La Borde, cett phrase dÕOpÈrette qui semble le sÈsam de tous ses films : ´Quand les chose humaines sont ‡ lÕÈtroit dans les mots, l langage exploseª.La moindre de chosesvient aprËs cette explosion, e donne toute sa mesure ‡ la recompositio de la vÈritÈ humaine quÕelle appelle. L plus belle des choses offertes au cinÈm depuis longtemps. FrÈdÈric Straus Cahier du CinÈma n∞511 - Mars 199
Sobre reportage sur la clinique psychia trique de La Borde, le treiziËme film d Philibert est le plus long de ses documen taires. FondÈe en 1953 par Jean Oury, qui Guattari apporta son soutien, IÕinstit tion est parfois associÈe au courant ´anti psychiatriqueª. Le cinÈaste, cependa
ne cherche point ‡ alimenter un dÈba thÈorique, mais plutÙt, sans script ni dia-logue, de faire dÕu´ne histoire vraie, un vraie histoireª. A cette fin, trois principes structurent lÕentreprise. Par la mise en valeur des pr paratifs dÕun spectacle donnÈ le 15 ao 1995 dans le parc, devant le ch‚teau, Philibert confËre ‡ son Ïuvre un schÈma dramatique. Ainsi lÕexposition prÈsent les rÈsidents soit sÈparÈment, soit en petit groupe. Ensuite, au cours des rÈpÈti tions en plein air, les talents et les per-sonnalitÈs des ´acteursª sont dÈveloppÈs, le point culminant de lÕÈtÈ chaud Èta prÈcÈdÈ dÕun magnifique orage. ´IÕextraordinaireª, les scËnes de la vi quotidienne fournissent un contrepoint. En mÍme temps, gr‚ce ‡ lÕinsertion da le film dÕune piËce de thÈ‚tre, un hype texte visuel et sonore se crÈe, une mis en abyme, dans toutes les fissures du jeu, du glissement entre IÕillusion et la rÈalit entre la norme et lÕexception. Avec ensemble, on a captÈ lÕesprit dÕ lieu. FilmÈes dÕun ´angle mortª, le sÈquences de troupe alternent avec les portraits individuels des rÈsidents mon-trÈs en plans plus rapprochÈs. Du com mencement ‡ la fin, IÕabsence de voixof ou de commentaire laisse sÕexprimer le malades comme les soignants, il nÕy a Ètiquetage thÈrapeutique ni focalisatio hiÈrarchique. Paroles et rÈpliques, refrains et musiques, sonneries et tinte ments traduisent ‡ la perfection lÕambia ce qui rËgne dans cet abri. Stridence et sentimentalitÈ en sont bannies. DÕun cÙt IÕambiance enjouÈe, le plaisir devant le fruits de la collaboration artistique appel lent ‡ la pudeur ; de lÕautre, des gro plans sur les petites piles de cachets mul-ticolores, la vue inexorable de taches d nicotine, de dents abÓmÈes, les aperÁus dÕune grande solitude Èvoquent des sou frances qui nÕont souvent pas de nom. Un rÈsident de longue date explique qu cÕest la sociÈtÈ qui, aprËs lÕavoir ren malade, IÕa amenÈ ‡ La Borde. Et qu nous aussi, ‡ travers les yeux du cinÈaste, en faisons dorÈnavant partie. Sourire malicieux, dÕune intelligence fine, relia lÕexquise OpÈrette de Gombrowicz, ave
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lourde du milieu environnant. Sous les arbres sÕÈlËve une voix de femme chan-tant seule : ´JÕai perdu mon Eurydice.ª NÕest-ce pas le lieu de dÈpart de toutes nos mÈlancolies ? A voir absolument. (En souvenir de la mer-veilleuse mise en scËne dÕYvonne, prin-cesse de Bourgogne[Gombrowicz] par Christian Larrivaux.) Eithne OÕNeill Positif n∞433 - Mars 1997
Entretien avec le rÈalisa-teur
Comment est nÈe lÕidÈe du film ? A lÕorigine, plusieurs personnes mÕont suggÈrÈ dÕaller ‡ La Borde. JÕavais sou-vent entendu parler de cette institution si frÈquemment assimilÈe -‡ tort- au courant anti-psychiatrique, et nÈanmoins fondÈe sur une approche trËs singuliËre de la folie ; mais jusque-l‡, je nÕavais jamais eu la moindre envie de tourner dans le milieu psychiatrique, et il mÕa fallu des mois avant de me dÈcider ‡ y aller : la perspec-tive de me confronter au monde des fous mÕeffrayait, et je ne voyais pas comment faire un film dans un endroit pareil sans Ítre intrusif AprËs tout, les gens qui sont l‡ y sont venus pour quÕon leur fiche la paix ! (É)
Quels ont ÈtÈ les choix de dÈpart qui ont guidÈ votre travail ? Pour chacun de mes films, je suis ‡ la recherche dÕune histoire, dÕune mÈtaphore qui me permettra de ´transcenderª la rÈa-litÈ. Il sÕagit toujours de faire naÓtre du rÈcit ‡ partir du lieu que jÕinvestis, et dÕÈchapper ‡ cette approche pÈdagogique du documentaire qui condamne par avan-ce sa portÈe cinÈmatographique. JÕavais donc besoin dÕaller au-del‡ dÕune simple description du quotidien, mÍme si cette dimension est trËs prÈsente ici. Et avec lÕaventure thÈ‚trale qui se profilait, je ne pouvais pas mieux tomber ! Sans doute nÕÈtait-ce quÕun prÈtexte, un moyen pour atteindre quelque chose de plus essentiel ; mais du moins jÕavais l‡ un vrai fil t
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dÕemblÈe la possibilitÈ dÕÍtre proche d gens, sans pour autant faire intrusio dans leur intimitÈ. Enfin, le thÈ‚tre allai me permettre de donner au film une par de lÈgËretÈ, voire une certaine gaietÈ, c qui me semblait trËs important Evidemment, la piËce y est pour beaucou !
Comment la piËce a-t-elle ÈtÈ choisie ? «a cÕest le domaine de Marie Leydier, un comÈdienne qui est soignante ‡ La Bord depuis quelques annÈes. Les ÈtÈs prÈcÈ dents, elle avait montÈ des classiques MoliËre, ShakespeareÉ Cette annÈe, elle voulait sÕaventurer du cÙtÈ du thÈ‚tr contemporain. Plusieurs pensionnaire aussi. Un matin, elle est arrivÈe avec l texte dÕOpÈrette, et malgrÈ la complexit de la piËce, son choix sÕest vite impos (É)
La musique a une part prÈpondÈrant dans la piËce comme dans le film. Comment a-t-elle ÈtÈ ÈlaborÈe ? Dans la piËce, de nombreux passage sont censÈs Ítre chantÈs, mais il nÕy a p de musique prÈexistante. Au dÈbut, Mari avait envisagÈ dÕadapter ces parties-l sur des airs dÕopÈrette connus. JÕai aus tÙt objectÈ que jÕallais me trouv confrontÈ ‡ des problËmes de droits musi caux ! Je lui ai donc proposÈ de rencon trer un ami musicien, AndrÈ Giroud, qui travaille frÈquemment pour le thÈ‚tre. Pa chance, AndrÈ Ètait disponible... Il nous rejoints quelques jours avant le tournag et sÕest mis ‡ composer librement sur l textes de Gombrowicz. Certains pension naires avaient dÈj‡ jouÈ dÕun instrumen AndrÈ leur a proposÈ de former avec lui un petit orchestre pour accompagner le chansons du spectacle. Chaque matin dans un coin du parc, il installait des gui tares, des percussions, parfois mÍme u piano Èlectrique ; et bien s˚r, son accor dÈon. Les pensionnaires qui passaient l pouvaient ‡ leur grÈ sÕemparer dÕun i trumentÉ(É)
Comment les uns et les autres ont-il acceptÈ dÕÍtre filmÈs ? A lÕexception des consultations mÈd cales, il Ètait admis que nous pourrion
filmer librement dans lÕÈtablisse del‡, cÕÈtait une question de per nous de voir avec chacun... Nou une trËs petite Èquipe, de quatre La premiËre semaine, nous avon de ne pas tourner. Nous voulions le temps de rencontrer les gens, quer nos mÈthodes de trava oublier de prÈciser que le film Èt nÈ ‡ sortir en salles : si certains laient pas Ítre filmÈs, Áa leur app nous nÕirions pas leur demander tifierÉ (É)
Dans le film vous ne distinguez pensionnaires des soignants... Avant tout, cÕest une des particu La Borde. Il nÕy a aucun signe dis moins formalisÈ en tant que tel. part du temps, bien s˚r, la folie les visages et dans les gestes. Borde accueille aussi des gens vous et moi, simplement fragili moment de leur vie. Par ailleurs, les pensionnaires ont des respon dans lÕinstitution, on ne sait pa ‡ quoi sÕen tenir. DÕailleurs, annÈes, certains soignÈs sont soignantsÉ (É)
Avez-vous lÕintention de passer la fiction ? Je ne lÕexclus pas, mais je nÕai timent, sous prÈtexte que m appartiennent au genre documen faire un cinÈma au rabais. LÕidÈ ner selon un scÈnario entiËrem dÕavance, et o˘ tout irait de soi, resse pas. JÕincline pour une cer gilitÈ, cette part de risque liÈe sÕinvente au jour le jour. Au ci beautÈ ne se convoque pas sur vous. LorsquÕelle se glisse dan cÕest presque toujours par effrac Documentaire ? Fiction ? Pour question nÕa plus grand intÈrÍt ! depuis longtemps que sÕil maniËres de faire des films, la ne se situe pas ‡ ce niveau, ma entre deux attitudes dans la ma faire confiance au rÈcit. Il cinÈastes qui croient ‡ la rencon lÕautre, et ceux qui nÕy croient p
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Pour conclure, comment dÈfiniriez-vous, justement, le sujet de votre film ? Depuis le dÈbut de cet entretien, si je nÕai cessÈ dÕÈvoquer la relation ‡ ceux que jÕai filmÈs, ce nÕest pas un hasard : je crois que cÕest le sujet-mÍme du film ! Un film sur la folie ? Certainement pas. Sur la psychiatrie ? Encore moins ! Le thÈ‚tre ? Un prÈtexteÉ PlutÙt quÕun filmsur, jÕai fait un filmavecetgr‚ce ‡: avec des fous, et gr‚ce ‡ La Borde. Alors, sÕil fallait en dÈfinir le sujet, je dirais que cÕest un film qui parle de ce qui nous relie ‡ lÕautre, de notre capacitÈ - ou incapacitÈ -‡ lui faire une place. Et finalement, de ce que lÕautre, dans son ÈtrangetÈ, peut nous rÈvÈler de nous-mÍmesÉ
Entretien rÈalisÈ par Patrick Leboute Dossier Distributeur
Filmographie
La voix de son maÓtre1978 Patrons/TÈlÈvision1979 La face Nord du camembert1985 Christophe1986 YÕa pas dÕmalaise Vas-y LapÈbie !1988 Le come-back de Baquet Migraine1989 La ville Louvre1990 Le pays des sourds1992 Un animal, des animaux1994
Documents disponibles au France Trafic n∞21 - Pintemps 1997 Dossier distributeur Cahier du CinÈma n∞511
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